Le docteur Heinz Meynhardt, éthologue allemand, a vécu quotidiennement pendant seize ans au contact des sangliers. Sa proximité était telle, qu’il a même réussi à se faire adopter par une compagnie. Son expérience scientifique, mondialement reconnue et saluée, sa thèse de doctorat, le prix Leibnitz décerné en 1981 par l’Académie des Sciences de l’ex Allemagne de l’Est, le hissent au niveau des plus grands. Publié en 1991, son livre « Ma vie chez les sangliers » est une mine de réflexions et d’informations pour tous ceux qui sont passionnés par les bêtes noires. Ce qu’il dit de la perception des couleurs par les sangliers laisse perplexe les habitués que nous sommes à entendre affirmer que les animaux ne distinguent pas les couleurs.
Ainsi, il écrit : « Il est bien connu que les sangliers ont, en général, une mauvaise vue, les avis étant partagés quant à leur capacité à distinguer les couleurs. Portzig décrit les séries d’essais de Klopfer et Westley (1954), selon lesquels des porcs domestiques éprouvaient de très grandes difficultés pour différencier le noir et le blanc. Sur 18 animaux testés, 3 seulement furent capables de faire cette distinction. D’autres essais effectués plus tard par Klopfer et Butler (1964), permirent d’affirmer qu’ils distinguaient bien le bleu, le vert, le jaune et le rouge. Ces divergences d’opinion m’ont incité à faire quelques essais avec mes sangliers…
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