Selon qu’elles passent par l’Atlantique sud ou l’Atlantique nord, les infos qui nous parviennent du Brésil, au sujet de la déforestation, soufflent le chaud et le froid. Ainsi, nous apprenions la semaine dernière que : « Au Brésil, Lula marque des points… Alors que 17 % de la forêt amazonienne d’origine a déjà été défrichée, dont 14 % à des fins de production agricole (89 % pour des pâturages, et 11 % pour les cultures), la déforestation a été réduite de moitié en 2023… ». Et le média en question de préciser que : « Lorsque Luiz Inacio Lula da Silva a lancé son objectif de déforestation zéro en Amazonie à l’horizon 2030, cela sonnait comme un slogan de campagne électorale ou, au mieux, comme un objectif utopique. Aujourd’hui, quinze mois après le retour au pouvoir du leader de la gauche brésilienne et de sa ministre de l’environnement Marina Silva, le pari est plus que jamais d’actualité… ». Fermez le ban !
Mais, contrariété s’il peut encore y en avoir dans ce domaine, le lendemain de cette réjouissante annonce, une ONG dénonçait ce qui se passe dans le Cerrado, cette savane centrale, apparemment sacrifiée sur l’autel de l’agriculture industrielle. Cette zone d’une richesse incroyable en faune et flore a déjà perdu un peu plus de la moitié de sa végétation naturelle à cause des activités agricoles intensives. Le Cerrado est situé au cœur du pays et abrite 5 % de la biodiversité mondiale. Il s’étend sur une superficie de deux millions de kilomètres carrés, soit quatre fois la France, et subit désormais une déforestation deux fois plus rapide que celle de l’Amazonie. Située à l’est de la forêt amazonienne, sur les hauts plateaux à la frontière entre les États du Mato Grosso, du Tocantins, du Piaui et de Bahia, le Cerrado n’est plus que champs de soja et de maïs à perte de vue, sacrifié en silence, et sur le point de disparaître, car la loi brésilienne n'oblige à sauvegarder que 20 % de ce territoire, un eldorado pour l'agrobusiness, dont un tiers de la production de soja arrive en France…
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