Un gibier sud-américain dont on parle peu : le pécari

Au Paraguay, dans l’enfer vert de « Gran Chaco » une région qui s'étend du sud de la Bolivie au nord de l'Argentine, le pécari ne s’en laisse pas conter. Cet animal à sang chaud a dû être fait pour les chasseurs à sang-froid, tellement son agressivité en a fait reculer plus d’un… Les pécaris appartiennent à la famille des Tayassuidae. Il en existe trois espèces : le pécari à collier, le pécari à lèvres blanches et le pécari du Chaco. Cette dernière espèce n’était pas connue avant 1975, si ce n'est à l'état fossile, un crâne ayant été découvert dans le nord-ouest de l’Argentine ce qui avait valu à l’espèce le nom de Platygonus wagneri. Et ce n’est qu’en 1975 que des sujets vivants ont été identifiés dans le sud-est de la Bolivie et l’ouest du Paraguay. Bien qu’ils n’aient pas la taille imposante du sanglier, les pécaris pèsent, pour les plus imposants, une quarantaine de kilos, mais attention, ils ont de la ressource et surtout un instinct d’entraide exacerbé. Ils vivent donc en groupes très soudés, souvent composés de plusieurs dizaines d'individus, et lorsqu'ils se sentent menacés, ils adoptent des comportements défensifs collectifs, formant une barrière compacte qui leur permet d'intimider leurs prédateurs. Face à un danger, ils n'hésitent pas à charger et à utiliser leurs dents aiguisées pour se défendre. Ils ont aussi des canines acérées (les défenses) qui peuvent infliger des blessures sérieuses à l’agresseur, qu’il soit animal ou humain. Leur petite taille leur confère une rapidité et agilité exceptionnelle, qui les rend capables de réagir rapidement à une menace. Dans certaines cultures d'Amérique centrale et du Sud, d’où ils sont originaires, les pécaris sont perçus comme des animaux potentiellement dangereux à cause de leur tempérament protecteur, et leur instinct de défense peut rendre une rencontre avec eux risquée, si l'on se trouve trop près de leur groupe ou de leurs petits.

Et comment vont nos grands tétras vosgiens ?

Venus de Norvège, et six mois après avoir été relâchés dans la réserve naturelle nationale du Grand Ventron par le Parc naturel régional des Ballons des Vosges, les grands tétras semblent se plaire dans leur nouveau cadre de vie vosgien. Ils étaient neuf dans ce premier apport, mais victime d’un prédateur, l’un d’eux a disparu. Ils ne sont donc plus que huit aujourd’hui à porter les espoirs de revoir cette espèce emblématique dans les Hautes-Vosges. L’expérience, menée pour la première fois dans la région a pourtant fait couler beaucoup d’encre, un vent de contestation s’étant levé dans quelques associations de défense de la nature (« SOS Massif des Vosges », « Oiseaux nature », « Vosges nature environnement », « Avenir et patrimoine 88 » et « Paysage nature et patrimoine de la montagne vosgienne ») sans doute vexées de voir que, malgré l’opposition manifestée par le Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel qui dénonçait une opération aussi inutile que coûteuse, le Parc naturel régional tenait bon et obtenait le feu vert pour lancer l’opération. Equipés de balises, les oiseaux sont suivis au jour le jour, et tous leurs déplacements sont enregistrés. « Presque casaniers, ils se déplacent autour de leur zone de réintroduction et y reviennent régulièrement. Trois oiseaux ont cependant exploré les lignes de crêtes à l’est, au nord et au sud.  Partis pour un mois voire plus, ils ont parcouru jusqu’à 30 kilomètres, jusqu’aux ballons comtois pour l’un d’entre eux, avant de revenir » précise Fabien Diehl, coordinateur du programme de renforcement qui déplore cependant que, lors de la période de reproduction, les œufs ont été incubés pendant 26 jours, mais quelques-uns ont été prédatés entre la mi-mai et début juin. Selon le coordinateur : « le taux de survie, malgré la perte d’un oiseau, est très satisfaisant, six mois après leur arrivée… ».

Ça chauffe en montagne : le chamois face au changement climatique

Avec la hausse des températures et les changements climatiques, les chamois sont poussés vers des altitudes plus fraîches en montagne. Ce changement d'habitat pourrait toutefois ne pas suffire à assurer leur survie à long terme. Initié par le Conseil international pour la conservation de la faune sauvage, et coordonné par le professeur Klaus Hackländer, le projet « Chamois et changement climatique » vise à étudier :

- la manière dont les chamois s'adaptent au réchauffement climatique,

- de mieux comprendre leur changement de comportement,

- de développer des stratégies de gestion durable pour protéger à la fois l'espèce et les écosystèmes alpins qu'ils habitent.

Avec la hausse des températures, les chamois se déplacent vers des altitudes plus élevées à la recherche de climats plus frais, mais ils passent aussi plus de temps dans les forêts de basse altitude. Si cette migration a entraîné une augmentation de leur nombre en forêt, elle présente également de nouveaux défis. Les écosystèmes forestiers, déjà mis à rude épreuve par les sécheresses et les infestations de scolytes, sont désormais confrontés à une pression accrue due à la croissance des populations de chamois, entrainant des besoins de reforestation dans ces zones plus urgents, car ces forêts jouent un rôle crucial dans la protection des infrastructures humaines…

Sanglier : la discrétion des solitaires

Chez les sangliers, au moment du rut qui s’étale de mi-octobre à mi-janvier, les mâles se remisent souvent dans une enceinte proche de celle où se trouve la compagnie. Durant cette époque, les animaux sont souvent sur pied de jour, faisant fi de leur prudence habituelle. Il en est de même pour les mâles, moins discrets qu’à l’accoutumée. Erratiques, à la recherche d’une laie consentante, ils se déplacent loin de leurs remises habituelles, créant souvent la surprise en des lieux désertés par eux, le reste de l’année. Ces animaux ne sont pas faciles à approcher, et encore moins à pousser vers la ligne des fusils postés. Cependant, il arrive souvent qu’un chasseur en aperçoive un qui vient vers lui. Alors, il épaule, attend que l’animal franchisse la ligne… attend et attend encore ! C’est à croire que, plus ils sont gros, plus ils disparaissent facilement. Paradoxalement, quelques-uns se font occire banalement, en retour, dans les dernières minutes de la battue, lorsqu’on ne les attend plus. Les traces d’un grand solitaire donnent un pied large aux pinces bien fermées, bien nettes, les gardes pointues. Même au cœur des battues, confiant dans sa force, il ne quitte pas sa bauge s'il n'y est pas inquiété. C'est la raison pour laquelle les traqueurs doivent être volontaires pour pénétrer les ronciers les plus épais, afin de le déloger. Il est donc impératif de ne négliger aucun roncier, même s’il semble trop petit pour en abriter un…

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Sangliers : après avoir vu rouge, peut-être n'y voient-ils que du bleu...

Le docteur Heinz Meynhardt, éthologue allemand, a vécu quotidiennement pendant seize ans au contact des sangliers. Sa proximité était telle, qu’il a même réussi à se faire adopter par une compagnie. Son expérience scientifique, mondialement reconnue et saluée, sa thèse de doctorat, le prix Leibnitz décerné en 1981 par l’Académie des Sciences de l’ex Allemagne de l’Est, le hissent au niveau des plus grands. Publié en 1991, son livre « Ma vie chez les sangliers » est une mine de réflexions et d’informations pour tous ceux qui sont passionnés par les bêtes noires. Ce qu’il dit de la perception des couleurs par les sangliers laisse perplexe les habitués que nous sommes à entendre affirmer que les animaux ne distinguent pas les couleurs. Ainsi, il écrit : « Il est bien connu que les sangliers ont, en général, une mauvaise vue, les avis étant partagés quant à leur capacité à distinguer les couleurs. Portzig décrit les séries d’essais de Klopfer et Westley (1954), selon lesquels des porcs domestiques éprouvaient de très grandes difficultés pour différencier le noir et le blanc. Sur 18 animaux testés, 3 seulement furent capables de faire cette distinction. D’autres essais effectués plus tard par Klopfer et Butler (1964), permirent d’affirmer qu’ils distinguaient bien le bleu, le vert, le jaune et le rouge. Ces divergences d’opinion m’ont incité à faire quelques essais avec mes sangliers…

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La bosse du garrot chez le cerf

Cette proéminence, située à la pointe des omoplates, n’est pas sans éveiller la curiosité. Baptisée « bosse du garrot » ou « bosse des ânes », elle devient visible chez le cerf dès sa cinquième année. Le mégacéros, il y a plus de 10 000 ans, portait déjà une bosse très saillante, située juste à la verticale des omoplates, comme le montrent certaines peintures rupestres. D’ailleurs, une dizaine de spécimens, trouvés dans les tourbières d’Irlande au 18e siècle, attestent également de la présence de cette particularité. En art pariétal, cette excroissance est souvent représentée dans une couleur plus foncée que le reste du corps. Chez le cerf élaphe, de multiples évènements ont fait que cette bosse est devenue, au fil du temps, plus saillante. En cette période de brame qui commence à être sonore, les observations vont se multiplier, une bonne occasion d’en apprendre un peu plus sur notre roi de la forêt…

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Cerf : la période du brame est-elle identique à celle du rut ?

Rut et brame, chez le cerf, sont évidemment indissociables, bien que... Si l’on se réfère à la définition du rut, on lira : « Période au cours de laquelle la fécondation est possible chez les mammifères ». Pendant cette période dite « des chaleurs », les animaux recherchent donc l’accouplement. Selon cette première partie de définition, tirée du « Petit dictionnaire de la Médecine du gibier » de Bernard Colin, publié aux éditions du Gerfaut, le rut est lié à un phénomène physiologique, à savoir les chaleurs. La définition se poursuit en ces termes : « Chez la femelle, le rut correspond à la phase d’œstrus, au cours de laquelle il y a ovulation. Le rut, chez les mâles, n’existe que si les femelles de la même espèce sont elles-mêmes en rut. Cette période, chez le cerf, correspond au brame ». Pourtant, on peut constater que le brame commence parfois très tôt, alors que les biches ne sont pas encore en chaleur, c’est-à-dire en rut. Dans l’ouvrage « Le cerf » (de Guy Bonnet et François Klein, aux éditions Hatier), il est indiqué que « le cri du mâle constitue la manifestation la plus caractéristique de la période de reproduction. Le vocable « brame » désigne d’ailleurs à la fois l’époque du rut et le cri du cerf ». D’où cette question : le brame est-il inclus dans la période du rut, ceci dans le sens où son apogée se situe au milieu de la période du rut et que, de part et d’autre de ce temps fort, il débute et se termine avec des fréquences de raire bien plus faibles ? C’est ce qu’ont observé les auteurs de l’ouvrage (Clutton-Brok, Guinness et Albon) : « Le cerf élaphe : comportement et écologie des deux sexes ». Ils ont consigné, au cours de 118 heures d’observation, le nombre de séquences de raires d’un cerf de 9 ans entre le début, le milieu et la fin du rut, respectivement du 20 septembre au 1er octobre, du 1er au 15 octobre, et du 15 au 25 octobre. Ces dates paraissent un peu tardives pour nous, mais précisons qu’elles concernent la population de l’île de Rhum, en Ecosse, où les études menées là-bas, confirment bien que le brame est inclus dans la longue période de rut...

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Sanglier : la saison des grandes battues approche...

C’est à la chasse que le sanglier donne toute la mesure de ses remarquables qualités et de ses capacités de survie. A l’affût ou à l’approche, jusqu’au début de l’automne, sa quête semble facile quand les animaux sont en confiance. Les bêtes rousses baguenaudent bruyamment, jouent et commencent à s’affronter, ne laissant aux laies, harcelées par les marcassins, que le soin d’éduquer, quelquefois fermement, les plus intrépides, jusqu’à ce qu’ils acceptent de se coucher, là où elles sont, pour donner la tétée, offrant à l’observateur une scène réelle d’amour maternel. Qu’une balle soit tirée à ce moment et tout bascule. Après la fuite, s’ils doivent revenir parce qu’ils jugent l’endroit particulièrement attractif, leur comportement sera différent. Les geais trahiront leur présence, bien évidemment, mais pas que… Un étranger dans cet environnement sera aussi instantanément dénoncé par ces aboyeurs du ciel, invitant les bêtes noires à l’immobilité et au silence absolu. Ils resteront longtemps invisibles et silencieux avant qu’un éclaireur ne montre le bout de son groin et il fera très sombre quand ils se risqueront enfin à découvert. Le sanglier a une vue médiocre, certes, mais elle est compensée par une ouïe et un odorat, exceptionnels. Cette particularité explique son goût marqué pour les endroits où la végétation est inextricable, là où la vue précisément n’a que peu d’intérêt, privilégiant de fait l’odorat et l’ouïe. En battue, rien n’est jamais écrit, même avec une compagnie finement rembuchée. Toute la troupe se range à l’expérience des anciens et imitent leur comportement. Que le vent change, que l’animal dominant ait un doute sur la sécurité, la compagnie disparaitra, ne laissant au chasseur que des regrets, et… les traces de son passage...

Par Christian Busseuil

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Sanglier et ver de terre : une rencontre dévastatrice...

Le sanglier a besoin de protéines animales, et c’est bien là le problème… Si un sol riche en vers de terre est garant d’une excellente ressource alimentaire pour les bêtes noires, cela amène de nombreux dégâts. Aussi opportuniste qu’omnivore, un sanglier adulte ingurgite, chaque jour, entre trois et quatre litres de nourriture, majoritairement d’origine végétale, et avec une préférence marquée pour les fruits forestiers. Les bêtes noires se gavent de glands, de faines, de châtaignes, mais malgré cette manne, le sanglier a aussi besoin d’un petit plus, une dose de protéines animales qui entre pour moins de 5% dans son régime alimentaire, mais dont il ne peut se passer. Ces protéines animales sont principalement constituées d’insectes, de vers de toutes natures et de petits rongeurs comme les campagnols ou les mulots. Parmi toute cette panoplie, le ver de terre tient une place importante, à condition bien sûr qu’il soit présent et… accessible. Mais la bête noire a le boutoir solide, et n’hésite pas à aller les chercher à plusieurs dizaines de centimètres de profondeur. Ce sont les fameux boutis tant redoutés des agriculteurs, principalement sur prairies ou sur des cultures après maïs. En revanche, et là où la population de Sus scrofa n’est pas pléthorique, les sangliers participent, en forêt, à l’aération des sols, donc à l’amélioration de l’humus. Avec une moyenne d’une tonne à l’hectare, les vers de terre représentent la première biomasse animale naturelle. Sur cette surface, plus de 250 000 vers passent plusieurs centaines de tonnes de terre dans leur tube digestif, agissant sur la composition chimique du sol, amenant à un pH neutre, et modifiant la structure granulaire. Et ça aussi, c’est excellent pour l’irrigation des sols.

Les fleurs de lys

Selon les régions, où elles sont assimilées à des bijoux précieux, on les appelle « crochets », « coins » ou « fleurs de lys ». Ce sont les deux seules canines du cerf, qui témoignent de la longue évolution de notre grand cervidé. Ces deux dents sont très prisées par les chasseurs qui les destinent à orner des accessoires originaux, et qui les trouvent, de façon irrégulière, aussi bien chez le cerf que chez la biche. Ces canines des grands cervidés sont situées sur le segment normalement dépourvu de dents, localisé à l’avant de la mâchoire supérieure. N’ayant pas de dents directement opposées, elles s’usent donc très peu, et leur inutilité fonctionnelle fait qu’elles sont ancrées sur la mâchoire par des racines très courtes. Les fleurs de lys s’enlèvent d’ailleurs assez facilement avec la seule pointe d’un couteau. Cette relative insignifiance n’a pas toujours été le cas, car il y a fort longtemps, les grands cervidés portaient des canines bien plus longues, en témoignent les peintures qui illustrent « Le livre de la Chasse » de Gaston Phébus, écrit en 1389. Sur une peinture baptisée « Le brame », un valet caché derrière un arbre observe une harde composée de quatre cerfs et six biches. Sur au moins trois animaux, le peintre a représenté des canines qui dépassent très largement de la partie arrière de la bouche de chaque animal. Si l’échelle a été respectée, ces dents mesuraient au moins cinq centimètres, alors qu’actuellement, elles mesurent entre un et deux centimètres, pas plus. C’est l’action de la salive qui contribue à polir les canines, ce qui leur donne une patine très fine et un éclat des plus brillants. Cette particularité a rapidement intéressé les joailliers qui ont fait, et continuent à faire preuve d’une très grande imagination, quant à l’utilisation de ces « fleurs de lys ».

Le taux de reproduction des bichettes

Méconnu, donc peu utilisé, le taux de reproduction des bichettes est pourtant un indicateur très révélateur de l’état d’une population de grands cervidés. Les différentes études menées sur l’espèce cerf ont montré que, dès qu’elles atteignent un poids d'une cinquantaine de kilos, les jeunes femelles peuvent être saillies et devenir gestantes. On comprend donc la relation étroite qui existe entre cette capacité d’entrer en gestation, et la qualité de leur alimentation. Si cette dernière est riche et abondante, les femelles atteignent le poids nécessaire dans leur deuxième année, plus précisément vers l’âge d’un an et demi, au moment du rut automnal. Cela signifie donc que plus le nombre de bichettes gestantes est important, mieux se porte la population. Il a été clairement établi que, lors de l’occupation d’un nouveau territoire, ce taux de reproduction des bichettes peut atteindre 60% de cette classe d’âge de femelles…A contrario, ce taux va diminuer au fur et à mesure que la population s’approche de la capacité d’accueil maximum du territoire, et chuter pour devenir inférieur à 30%. Ce seuil doit alerter le gestionnaire, quant au sureffectif probable de la population concernée. Pour étayer l’ensemble des observations, le taux de reproduction des bichettes peut être corrélé avec le poids et la longueur de la patte arrière des jeunes, puisque ces trois indicateurs évoluent dans le même sens, à savoir une baisse significative dès que les effectifs augmentent. Cependant, tout n’est pas si simple, car il a un élément très difficile à mesurer : le temps que vont mettre ces bio indicateurs à réagir, par rapport à l’évolution d’une population. Faut-il un an, deux ans ou davantage ? Dans certains cas, le facteur économique pourra prendre de vitesse la biologie, car les forestiers et les agriculteurs auront la volonté d’intervenir avant que ce taux d’évolution ait été correctement évalué. Mais il y a là un outil mis à la disposition des chasseurs, intéressant pour mesurer l’état d’une population de grands cervidés.

Espèce inconnue chez nous : la chouette des terriers

Appelée « chevêche des terriers » (Athene cunicularia), ce petit rapace aux longues pattes est particulièrement bien adapté à la vie dans les prairies d'Amérique du Nord et du Sud. Elle habite principalement les prairies de la Saskatchewan et de l'Alberta au Canada, où elle est menacée, mais abonde cependant dans le néotropique, où on la rencontre même en milieu urbain, dans les parcs et aux alentours des villes. Cette chevêche des terriers possède un plumage gris-brun piqueté de blanc sur le dessus, rayé de blanc sur le ventre, qui lui permet quasiment de passer inaperçue lorsqu'elle est sur le sol. Le mâle et la femelle sont semblables, mais les jeunes ont la gorge de couleur chamois-rouille. Sa tête ronde ressemble à celle des hiboux, mais sa particularité se trouve dans la longueur de ses pattes, en comparaison au corps. La queue est plutôt courte, chez cet oiseau qui mesure environ 24 cm de la tête à la queue, pèse entre 125 et 175 grammes, et peut vivre de 3 à 4 ans. Carnivore, la chevêche des terriers se nourrit de sauterelles, de grillons, de coléoptères, de souris ou encore de petits passereaux. Elle niche dans des sols sablonneux où elle peut creuser ses terriers et chasser ses proies.

Chamois : bouc ou chèvre ?

Au niveau corporel, les différences entre mâle et femelle sont très marquées à partir du stade adulte, à savoir cinq ans. Pendant la troisième et la quatrième année, le corps garde encore son aspect juvénile et ne permet pas toujours une distinction probante. Ce n’est que lorsque le squelette a achevé sa croissance, que les caractères propres à chaque sexe se révèlent. Chez le bouc, la masse se ramasse vers l’avant du corps. Dans le même temps, le cou s’épaissit tout en prenant du volume. La tête, quant à elle, se rapproche de plus en plus d’une forme trapézoïdale. En ce qui concerne la chèvre, le corps est généralement plus équilibré avec parfois une légère prédominance de l’arrière-train. Le cou et la tête gardent une légèreté et une gracilité qui ne se démentent pas au fil des années. En action de chasse, lorsque le doute s’installe, il est préférable d’attendre le temps nécessaire à une observation plus complète. Le chamois convoité peut parfois prendre une posture caractéristique qui ne laisse aucun doute. C’est notamment le cas lorsque l’animal urine. Le bouc pisse en dirigeant le jet en avant des pattes postérieures, alors que la chèvre, anatomie oblige, propulse l’urine vers l’arrière. Malgré la persistance des idées reçues, distinguer sans coup férir une chèvre d’un bouc ne relève donc pas de la certitude absolue. De nombreux chasseurs se sont trompés, y compris les plus chevronnés. Ce ne sont que les nombreuses heures d’observation passées sur le terrain, et l’examen régulier des tableaux de chasse qui contribuent à ce que la détermination du sexe d’un chamois ou d’un isard soit la plus fiable possible.

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Printemps rigoureux = rut d’été généreux !

Véritable baromètre pour la réussite des portées, la météo du printemps décide, en grande partie, du nombre et de la qualité des sangliers présents à l’ouverture. Si tout se passe normalement pour la reproduction, à savoir un rut en novembre-décembre, la majorité des naissances se déroule en mars et avril. Ces deux mois, incertains au niveau climatique, sont donc décisifs pour le reste de l’année. Dépourvu de toute régulation thermique, le marcassin est tributaire de la clémence, ou de la rigueur du temps. Si cette particularité physiologique n’est pas très gênante pour une bête noire adulte, elle l’est véritablement pour les nouveaux nés, notamment dès leurs premiers jours de vie. En effet, même si la laie met bas dans un nid bien isolé du sol (c’est d’ailleurs pour cette raison que ce nid s’appelle un chaudron), il n’en demeure pas moins que des températures basses associées à une forte humidité menacent la survie de ces nouveau-nés. Plusieurs cas peuvent alors se présenter, dont les conséquences ne seront pas les mêmes selon que la portée disparaît en totalité, ou qu’il reste un ou plusieurs survivants…

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