De la famille des anatidés, comme les canards et les cygnes, l’oie cendrée est la plus commune et la plus grande des espèces d’oies grises présentes en France, ainsi que l’ancêtre de la plupart des variétés d’oies domestiques. Connue pour ses longues migrations et ses vols en « V », elle vit en grands groupes bruyants et les couples se forment pour la vie. Bien que les zones humides soient son habitat traditionnel (baies, estuaires, marais, lagunes, prairies humides), on constate que, depuis les années 1980, les oies cendrées se sont massivement reportées sur les habitats agricoles. Historiquement, le régime de l'oie cendrée était surtout constitué de racines, bulbes et tubercules de macrophytes (plantes aquatiques à semi-aquatiques comme les joncs, les scirpes, etc), mais, de plus en plus, l’espèce s’alimente dans les milieux agricoles, où elle est capable d’utiliser à peu près toutes les cultures (prairies, céréales, légumes), que ce soit sous forme de tubercules, graines, jeunes pousses ou feuilles. L’oie cendrée est une espèce typiquement monogame, chez laquelle les deux partenaires sont en général unis pour la vie et restent ensemble durant tout le cycle annuel. Elle niche au sol, dans la végétation, principalement de mi-février (installation des premiers nicheurs) à juillet (envol des derniers jeunes) en France. Les oisons sont nidifuges et prennent leur envol à l’âge de 50-60 jours. Espèce sociale et bruyante, tant en vol migratoire qu’en hivernage, donc facilement observable, l’oie cendrée est beaucoup plus discrète durant la reproduction. Du fait du changement climatique, les conditions d’hivernage au nord de l’Europe deviennent de plus en plus favorables, conduisant les oies à raccourcir leurs trajets migratoires et hiverner à des latitudes de plus en plus élevées (phénomène appelé short-stopping). Une grande proportion des oies cendrées sont même devenues sédentaires, passant toute l’année dans une zone comprenant les Pays-Bas, le Danemark, une partie de l’Allemagne et le sud de la Suède. A contrario, la proportion d’oies cendrées migrant jusqu’en Espagne est devenue très faible, et plus aucune n’hiverne en Tunisie...
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