En tant qu’omnivores opportunistes, les sangliers entrent aussi en concurrence avec d'autres espèces pour les ressources naturelles, perturbent les sols et peuvent altérer des écosystèmes déjà fragilisés. Les milieux humides, les forêts anciennes ou les prairies d’intérêt écologique sont particulièrement menacés par leurs fouilles et leur présence massive. En parallèle, la cohabitation entre l’homme et l’animal sauvage devient de plus en plus difficile. Collisions routières et ferroviaires, incursions dans les zones urbanisées, poubelles éventrées et jardins retournés sont désormais des scènes familières. Dans de rares cas, des comportements agressifs peuvent même être observés, renforçant le sentiment d’insécurité. Face à cette explosion démographique, la régulation des populations de sangliers est plus que jamais une nécessité. Plusieurs leviers peuvent être envisagés : augmenter la pression de chasse là où cela reste possible, et favoriser la chasse individuelle (affût, approche), notamment lorsque les sangliers commencent à sortir en plaine. Ces pratiques plus discrètes permettent une régulation ciblée, en dehors des périodes de battue. Encore faut-il que les démarches administratives soient simplifiées. Cependant, et quel que soit le mode de chasse pratiqué, la régulation des sangliers ne saurait reposer sur les chasseurs seuls. Une coordination renforcée entre tous les acteurs est indispensable : agriculteurs, chasseurs, FDC, services de l’État, collectivités locales. Tous doivent travailler de concert pour mettre en œuvre des stratégies efficaces. La création de cellules de veille locales, la mutualisation des observations de terrain, la mise en place de plans de gestion territorialisés sont autant de pistes à explorer. L’année 2025 s’annonce comme un tournant dans la gestion des populations de suidés, et si les conditions météo ont été particulièrement favorables pour la reproduction, elles posent aujourd’hui un défi de taille pour les territoires...