L’eau douce est un bien commun essentiel à la vie et aux activités humaines. Pourtant, paradoxalement, alors que nous subissons des sécheresses de plus en plus sévères et que les nappes phréatiques peinent à se reconstituer, nous laissons filer vers la mer des millions de mètres cubes d’eau douce, après chaque épisode pluvieux intense. La rétention de l’eau, quand elle tombe en abondance, devrait être un pilier central de toute politique de gestion des ressources naturelles. Dans la nature, les sols, les zones humides, les forêts, les haies freinent cet écoulement et permettent l’infiltration progressive, mais, dans nos territoires anthropisés, les aménagements agricoles et urbains ont largement rompu cet équilibre.
En même temps, la continuité écologique conduit à détruire certains ouvrages hydrauliques anciens, notamment les moulins, accusés de fragmenter les cours d’eau, et on applaudit, en revanche, le retour des castors, qui construisent des barrages naturels sur ces mêmes rivières ! Cette incohérence révèle un profond malaise dans notre rapport à l’eau et à son cycle. Retenir le précieux liquide ne devrait pas être vu comme un acte de prédation, mais bien comme une forme d’intelligence collective, où l’homme agit avec la nature pour ralentir son cycle, et en tirer un bénéfice partagé, sans perturber les écosystèmes. Malheureusement, cette gestion se heurte à des blocages d’abord culturels, puis idéologiques. Certains acteurs, sous couvert de défense de la nature, refusent toute intervention humaine, assimilant la rétention d’eau à un pillage organisé. Cette défiance est alimentée par la crainte que des intérêts privés détournent, à leur seul profit, une ressource commune. Et pourtant...
Côté aménagement...