Lors d’un tir, le recul est une réalité incontournable. Or, ce phénomène, souvent résumé à une « gifle dans l’épaule », repose en fait sur des bases physiques précises et complexes. Comprendre ses causes, ses manifestations et les moyens de le réduire permet de mieux choisir son arme et ses munitions, mais aussi d’améliorer ses performances. Le recul d’une arme provient de trois causes principales, qui agissent presque simultanément :
- 1) la réaction liée à l’accélération du projectile : lors du départ du coup, la balle passe de l’immobilité à une vitesse initiale très élevée en une fraction de seconde. D’après la mécanique de Newton, la quantité de mouvement du projectile doit trouver un équilibre : ainsi, l’arme se déplace en sens inverse, générant le recul. L’équation classique illustre ce phénomène : mb × vb = Mf × Vf, où mb est la masse de la balle, vb sa vitesse, Mf la masse de l’arme et Vf la vitesse de recul ;
- 2) la poussée des gaz de combustion : la poudre qui brûle libère une masse de gaz non négligeable, qui s’échappe en même temps que la balle. Pour être précis, il faudrait ajouter ce paramètre dans l’équation du recul : mb × vb + mg × vg = Mf × Vf (mg représentant la masse des gaz et vg leur vitesse). Dans le cas des cartouches à grenaille, il faut même considérer la bourre et d’autres composants en mouvement ;
- 3) la détente brutale des gaz à la sortie du canon : au moment où la balle quitte l’âme, les gaz, jusqu’alors comprimés, se détendent violemment en poussant sur la bouche du canon. Ce phénomène crée une force supplémentaire qui s’ajoute au recul.
En pratique, ces trois séquences s’enchaînent si rapidement que le tireur les perçoit comme un seul et unique mouvement. Le recul peut donc être mesuré à travers deux valeurs : sa vitesse et son énergie...