Le petit journal de deux indissociables : la chasse et l'environnement - transport des chiens


Les Caisses à Chiens du Châtillonnais

 

 

 

 

 

21450 Saint Marc-sur-Seine

Tél. : 07 89 82 92 26   -   Courriel : remi.liady@hotmail.fr

OFB : les politiques s’emparent du sujet...

Depuis un an, la tempête impliquant l'Office Français de la Biodiversité (OFB) et le monde agricole créé des vagues qui auront du mal à s’estomper, et les critiques virulentes d'un syndicaliste de l'OFB, dénonçant des pratiques d'inspection jugées excessives et oppressantes à l'égard des agriculteurs ont acté la fracture. Malgré les tentatives du directeur de l'OFB, Olivier Thibaut, pour calmer le jeu, les tensions ont perduré, alimentées par des incidents tels que des manifestations, des dégradations de biens et même des incendies criminels visant les locaux de l'OFB à travers le pays. La crise a atteint un nouveau sommet lorsque le Premier ministre François Bayrou a critiqué publiquement les méthodes d'inspection, déplorant le recours à des visites armées qui ont exacerbé les tensions déjà vives dans le monde agricole en proie à des difficultés économiques et sociales. Cette intervention a provoqué une réaction immédiate des syndicats agricoles, exacerbant ainsi les divisions. En réponse à cette escalade, l'intersyndicale de l'OFB a émis une directive radicale : les agents sont appelés à cesser toute mission de contrôle sur le terrain et à ne plus se rendre dans les exploitations agricoles jusqu'à ce que des excuses officielles soient présentées par le gouvernement. Cette décision, qualifiée « d’historique » en interne, affecte directement les opérations essentielles de l'OFB, y compris la gestion des attaques de loups contre les troupeaux et d'autres missions cruciales pour la biodiversité et la sécurité environnementale...

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Une première dans les Ardennes : débarder le bois sans abîmer le sol de la forêt

L’ONF innove en expérimentant, pour la première fois dans les Ardennes, l’utilisation d’un câble-mât pour le débardage des bois en zones difficiles d’accès. Depuis mi-décembre, cet équipement opère dans la forêt domaniale de Signy-l’Abbaye et y restera jusqu’au printemps. Traditionnellement utilisé dans les régions montagneuses, le câble-mât permet de transporter les grumes sans endommager le sol, particulièrement fragile dans certaines zones. A proximité de Dommery, les conditions rendent l’accès très compliqué. « Même en été, le sol reste humide, rendant le débardage conventionnel quasiment impossible », explique Thomas Zankoc, technicien forestier local. Utiliser des engins lourds dans cette zone boisée riche en feuillus est inenvisageable, car cela endommagerait irrémédiablement le sol. Pour Éric Marquette, directeur de l’ONF dans les Ardennes, préserver le sol est crucial pour la santé de la forêt. Le câble-mât fonctionne grâce à un système ingénieux. Positionné sur un chemin forestier, il utilise un câble de 400 mètres tendu entre plusieurs points d’accroche sur des arbres. Ces points, espacés de 70 à 80 mètres, permettent de relever le câble sur son trajet. Un chariot motorisé, contrôlé par ordinateur, transporte les grumes depuis leur point d’abattage jusqu’à la base du câble-mât. Ce dispositif minimise l’impact environnemental en limitant le piétinement du sol. Deux agents forestiers, placés aux extrémités du câble et équipés de radios, supervisent les opérations. Une fois les grumes arrivées à destination, une pelle à chenille équipée d’une tête d’abattage les récupère et les dépose soigneusement en bordure de chemin forestier. De là, les camions viennent récupérer le bois pour son transport ultérieur. L’expérience, réalisée avec la collaboration de l’entreprise Ferbois, est bien accueillie par les acteurs locaux et les professionnels du secteur forestier. Cette méthode innovante allie efficacité et respect de l’environnement, répondant aux enjeux de préservation des écosystèmes forestiers. L’ONF prévoit d’étendre cette technique à d’autres zones sensibles, notamment dans le secteur de la Croix-Scaille, dans la vallée de la Meuse. Sur cette parcelle de résineux recouverte de tourbières, l’enjeu est de protéger ce sol fragile tout en maintenant une exploitation forestière raisonnée. Cette démarche souligne l’engagement de l’ONF à adopter des pratiques durables pour une gestion forestière respectueuse de l’environnement et adaptée aux défis locaux.


Les faits divers de la semaine passée

- Ariège : les zones de quiétude, instaurées en 2019 dans la réserve naturelle régionale (RNR) du massif du Saint-Barthélemy, visent à protéger les lagopèdes alpins et les grands tétras, deux espèces fragiles sédentaires des Pyrénées. Ces oiseaux subissent les perturbations liées aux activités humaines, compromettant leur reproduction. La RNR, créée en 2015 près des Monts d’Olmes, est gérée par la mairie de Montségur et l’Ana-Cen Ariège. Laurent Serviere, conservateur de la réserve, souligne la situation critique du lagopède, aussi appelé perdrix des neiges, dont la population locale se limite à une dizaine d’individus entre le massif de Tabe et le pic de Soularac. Cet oiseau adapte son plumage à la neige pour se camoufler, mais son isolement pourrait conduire à son extinction faute de communication avec d’autres populations. Malgré une présence notable dans les Pyrénées, le lagopède reste vulnérable en France, et sa dynamique de reproduction reste mal connue. Ces efforts de conservation cherchent à limiter les dérangements pour permettre à ces espèces de subsister et se reproduire dans leur habitat fragile.

 

- Charente : lors d'une battue aux sangliers à Combiers, un chasseur de 74 ans, originaire du Grand Angoulême, a perdu la vie, jeudi dernier. Le drame serait dû au ricochet d’une balle tirée par un autre participant, qui l’a mortellement atteint au ventre. Selon les informations rapportées, les secours, alertés immédiatement, ont tenté de réanimer la victime pendant plus d’une heure, sans succès. Les gendarmes se sont rendus sur place pour effectuer les premières constatations, de même que des agents de l’OFB qui ont examiné les conditions de sécurité entourant la battue.

 

- Dordogne : à seulement 17 ans, Baptiste, un jeune chasseur de Chavagnac, est devenu vice-champion de France junior au concours Saint-Hubert, organisé le 28 décembre à Sissonne, dans l’Aisne. Accompagné de Saphir, son setter anglais de trois ans et demi, Baptiste s'est illustré dans cette compétition annuelle réservée aux jeunes de moins de 20 ans. Sa passion pour les setters anglais vient de son père, Olivier, ancien boulanger-pâtissier devenu éleveur de bovins. Ce dernier a découvert cette race dans... un cadeau de mariage. Il a ensuite créé un élevage, transmettant son amour pour ces chiens à son fils. Ensemble, père et fils partagent des sorties de chasse où les chiens brillent par leur talent et leur discipline. Baptiste nourrit de grandes ambitions : intégrer l’école forestière de Meymac après son bac et, à terme, travailler pour la fédération des chasseurs. Cette médaille d’argent au concours Saint-Hubert est une étape clé pour ce jeune passionné, déjà bien ancré dans la tradition familiale et déterminé à faire de sa passion un avenir professionnel.

 

- Drôme : le premier prélèvement de l’année 2025 a été effectué dans la nuit du 9 au 10 janvier, dans le cadre de la régulation des loups, sur la commune de Montbrun-les-Bains. Cette région, réputée pour ses paysages préservés, est régulièrement confrontée à cette problématique de cohabitation entre le prédateur et les activités pastorales. Dans les zones comme les Baronnies provençales, où l’élevage extensif représente une part importante de l’activité économique et culturelle, la présence du loup est perçue à la fois comme une menace et un défi. Si certains plaident pour des actions plus fermes afin de protéger les troupeaux, d’autres mettent en avant la préservation de cet inutile prédateur, déclassé dernièrement par la Convention de Berne. Le prélèvement qui vient d’être effectué, inscrit dans un cadre légal, relance le débat sur la gestion du loup en France. Les autorités locales, en collaboration avec les acteurs du territoire, devront poursuivre leurs efforts afin de choisir entre protection des activités humaines et préservation de cette biodiversité... pas très naturelle.

 

- Haute-Marne : depuis le 26 novembre 2024, 46 brebis ont été tuées sur le département, victimes d’attaques de loups de plus en plus fréquentes et meurtrières. Ces agressions, qui touchent des troupeaux à proximité des habitations, provoquent un lourd impact psychologique chez les éleveurs, déjà confrontés à des pertes financières importantes. Les indemnisations proposées sont jugées insuffisantes, notamment parce qu’elles ne couvrent ni les pertes liées aux agneaux à naître ni les effets du stress sur les troupeaux. Face à des moyens de protection inadaptés et des attaques persistantes, les éleveurs demandent des solutions, et un soutien psychologique renforcé. Pierre-Edouard Brutel, éleveur et représentant syndical, déplore une absence de réponse efficace de la part des autorités et envisage des actions concertées avec d’autres départements touchés. Ces éleveurs, attachés au pastoralisme, réclament avant tout de pouvoir exercer leur métier dans des conditions sereines...

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Réflexions à propos du chevreuil

Alors que la saison des chasses collectives entre dans la nouvelle année, maints responsables de chasse s’inquiètent de la situation du chevreuil, ce qui ne manque pas d’animer les discussions d’après-chasse. « On n’en a presque pas vu depuis l’ouverture d’octobre… » et de citer le cas d’un chevrillard vraiment chétif, d’une chevrette toute maigre, d’un petit brocard attrapé par les chiens… Une fois encore, car ces interrogations ne sont pas nouvelles, on se pose la question sur cette « MAC » (mortalité anormale du chevreuil). Réactif par rapport aux observations de l’automne, le monde de la chasse, fédérations, OFB, réseau SAGIR, se sont mobilisés. Les analyses faites sur les sujets trouvés morts notamment, ne révèlent pas, du moins jusqu’à ce jour, de pathologies particulières ayant pour origine quelques virus connus, ou autres microbes, mais des infections parasitaires fortes, signes évidents de l’existence d’individus à la santé précaire, et certainement d’un déséquilibre entre les effectifs réels et l’offre nourricière de leur milieu de vie. Et puis, comme souvent après les fêtes, on revoit du chevreuil dans les traques de janvier. « Difficult animal ! » se plaisait à répéter un ami écossais, et c’est bien vrai, car l’espèce garde une certaine part de mystère…

Par Jean-Marc Thiernesse

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Ces images qui divisent...

Imaginez une vidéo qui débute par un calme apparent dans une forêt, suivi d’un coup de feu et d’un animal qui s’effondre. Ces images, largement partagées sur les réseaux sociaux, provoquent souvent une réaction immédiate : choc, colère, ou parfois, admiration. Mais pourquoi ces vidéos suscitent-elles des émotions si vives ? La chasse, pratique millénaire, semble aujourd’hui cristalliser des tensions entre tradition, éthique et perception publique. Ces vidéos, en ne montrant que la mise à mort, soulèvent une question fondamentale : que disent-elles de notre rapport à la nature et à la vie animale ? Elles confrontent la société à la réalité, brutale : la mort comme finalité de la chasse. Pour certains, elles rappellent une relation ancestrale où l’homme, en tant que prédateur, participe à l’équilibre des écosystèmes. Pour d’autres, elles symbolisent une rupture entre l’éthique moderne, qui valorise la protection des animaux, et une pratique perçue comme archaïque. Ces images, dénuées de contexte, deviennent ainsi un écran où chacun projette ses valeurs : domination, respect, ou indifférence. Pour les anti-chasse, ces vidéos sont une preuve tangible de la cruauté qu’ils dénoncent. Elles alimentent un discours où la chasse est perçue comme un acte de barbarie incompatible avec une société civilisée. Les neutres, souvent peu informés, oscillent entre désapprobation instinctive et curiosité, face aux arguments pour la gestion de la faune. Les chasseurs eux-mêmes sont divisés : certains estiment que ces vidéos desservent leur cause, d’autres y voient un moyen de montrer la réalité sans filtre. Cette divergence reflète les tensions internes entre tradition et adaptation aux attentes d’une société en mutation...

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A bonne voie… bonne voix !

Des récris les plus graves aux plus aigus, la voix des chiens en action de chasse exprime parfaitement l’émotion du prédateur. Aux chasseurs de bien l’interpréter. Il est bien évident qu’avec leurs différences morphologiques, l’expression par la voix ne pouvait être identique, quand bien même elle voudrait traduire des sensations analogues. Chez le chien, les sons émis sont de quatre ordres, classés par leur intensité :

- les aboiements, qui relèvent d’un état émotionnel de joie, de peur ou de colère. Ils sont dus à une vibration des cordes vocales provoquée par une expiration brusque de l’air, rendue plus forte et amplifiée par la caisse de résonance constituée par la bouche et le pharynx ;

- les gémissements, qui marquent une inquiétude, un désir ou une douleur. Ils sont produits bouche fermée dans des tons aigus ;

- les grognements, signes d’avertissement et de dissuasion. Ils viennent par expiration lente et soutenue qui fait vibrer les cordes vocales de manière continue, bien souvent bouche fermée ou légèrement ouverte ;

- les hurlements, qui proviennent d’une forte excitation de poursuite ou qui traduisent des émotions violentes. De tonalité haute et de son prolongé, ils sont provoqués par une expiration très rapide de l’air, due en général, à l’effort que le corps produit. C’est la principale caractéristique du chien courant, en action de chasse.

Si, au repos, la fréquence respiratoire chez le chien de taille moyenne, est de l’ordre d’une vingtaine de phases par minute, elle augmente très rapidement avec un travail musculaire intense, et la poursuite d’un gibier en est un. Ainsi, le volume d’air absorbé, qui est d’environ de 1 à 1,5 litre d’air par respiration, soit de trente à quarante litres par minute, peut passer à une centaine de litres. Or, comme le passage en gorge reste de même dimension, la vitesse de l’air expiré est quasiment multipliée par deux et demi, occasionnant ainsi une élévation de la fréquence du son, donc des tons. C’est la raison pour laquelle, en pleine course, un chien courant aura un timbre de voix plus élevé, son organisme nécessitant un apport d’oxygène accru pour satisfaire à l’effort demandé. En revanche, dans un même état d’excitation, sur un gibier au ferme ou aux abois par exemple, le timbre sera plus grave et plus profond, les besoins en oxygène de l’organisme étant moins important, puisqu’il n’y a plus ou peu de déplacements. Enfin, il convient de prendre en compte le volume de la caisse de résonance, en rapport direct avec la taille du chien. Il s’agit du volume de la bouche, du volume thoracique, et, suspendu entre les cornes de l’hyoïde, du larynx. Il est constitué de cinq cartilages, trois impairs et deux pairs : l’épiglotte, les thyroïdes, le cricoïde, les arythénoïdes et les cunéiformes. Articulé et mobile, l’une de ses membranes constitue la corde vocale...

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Charles d'Arcussia de Capre (1554-1628)

Charles d'Arcussia de Capre est une figure marquante de la fauconnerie française, un art qu’il a contribué à hisser au rang de discipline érudite et respectée. Né en 1554 à Capre, dans le sud de la France, il est issu d’une famille noble et lettrée, ce qui lui a permis de bénéficier d’une éducation approfondie et d’un accès aux cercles intellectuels de son époque. Ce contexte privilégié a façonné sa vision du monde et son approche de la fauconnerie, qu’il ne considérait pas uniquement comme une activité de chasse, mais comme un savoir complet mêlant science, philosophie et pratique. Son œuvre majeure « La Fauconnerie de Charles d’Arcussia », publiée pour la première fois en 1599, est souvent considérée comme le texte le plus abouti sur l’art de dresser et de soigner les oiseaux de proie. Ce traité, richement détaillé, reflète non seulement son expertise pratique, mais également sa curiosité scientifique et sa quête de perfection dans cette discipline. Il y traite de nombreux aspects, allant des méthodes de capture et de dressage des rapaces jusqu’aux techniques spécifiques de chasse avec ces oiseaux. Ce texte a eu un impact significatif sur la transmission des connaissances en fauconnerie, influençant les générations futures bien au-delà de sa propre époque...

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L’OFB dans la tourmente pour un propos incivil

Comparer les agriculteurs à des dealers était osé. C’est pourtant la bourde qu’a lâché un syndicaliste de l’OFB, lors d’une intervention sur France Inter. Réagissant aux critiques sur les inspections armées des exploitations agricoles, il a déclaré : « C’est du même ordre que si les dealers demandaient aux policiers de ne plus venir dans les cités ». Une comparaison outrancière qui a immédiatement suscité un tollé dans les milieux agricoles. Ces propos illustrent le fossé qui sépare les agriculteurs des inspecteurs de l’OFB, qui semblent s’éloigner de leur rôle de médiateur et de garant de la biodiversité. Les inspecteurs de l’organisation qui se déplacent en patrouilles musclées, désormais armés, ne suscitent pas la coopération, mais la défiance. Cette attitude, perçue comme autoritaire et punitive, heurte profondément des agriculteurs déjà sous pression. Alors que le Premier ministre François Bayrou dénonçait récemment les inspections armées comme une « humiliation » et une « faute », les propos du syndicaliste viennent jeter de l’huile sur un feu déjà ardent. Ils révèlent une institution non seulement déconnectée des réalités du terrain, mais aussi encline à mépriser les acteurs ruraux qu’elle est censée accompagner. Assimiler des agriculteurs à des criminels est une offense qui dépasse l’entendement. Cela revient à nier leur rôle fondamental : nourrir une nation. Ces propos marquent un nouveau sommet dans la déconsidération d’un métier crucial, déjà fragilisé par les crises économiques, climatiques et réglementaires. La colère du monde agricole est légitime. En dénonçant ces paroles comme « indignes », les syndicats agricoles et de nombreuses figures politiques reflètent un ras-le-bol général. Cette affaire met en lumière une fracture grandissante entre ceux qui protègent la biodiversité et ceux qui cultivent la terre. La mission de l’OFB est mise en péril par une communication calamiteuse et une posture agressive. Si l’OFB souhaite regagner la confiance des agriculteurs et du public, il devra opérer une réforme en profondeur de ses méthodes et de son discours. Faute de quoi, cette institution risque de devenir le symbole d’un échec environnemental et social.