Le Petit Journal de deux indissociables : la chasse et l'environnement

Un rapport sur les pesticides édulcoré par le ministère de l’Agriculture ?

Selon certaines révélations, le ministère de l’Agriculture aurait influencé la rédaction d’un rapport public afin d’atténuer les liens entre pesticides et cancers. Rien n’est prouvé, mais plusieurs éléments laissent penser qu’une intervention politique aurait pu avoir lieu dans la présentation des conclusions scientifiques. D’après ce qui a été rapporté par « Le Monde » le 30 octobre, le Haut-Commissariat à la stratégie et au plan (HCSP) aurait remis à l’Assemblée nationale un rapport de 500 pages consacré à la santé environnementale. Ce document, abordant le bruit, les polluants éternels (PFAS), la pollution de l’air et les pesticides, propose diverses mesures pour réduire l’impact des pollutions sur la santé : renforcer les contrôles sur les pesticides, soutenir l’agroécologie, interdire les produits chimiques près des zones de captage d’eau, ou encore rémunérer les agriculteurs pour leurs pratiques respectueuses de l’environnement. Le contenu final du rapport a-t-il été modifié avant publication ? Des membres du conseil scientifique auraient dénoncé des réécritures venues du cabinet de la ministre de l’Agriculture, relativisant les conclusions les plus alarmantes. Parmi les passages concernés, celui évoquant un lien entre la proximité des vignes et un risque accru de leucémie infantile aurait été qualifié de « peu robuste » et « posant question », affaiblissant ainsi la portée du constat initial. Certaines associations écologistes y voient la continuité d’une stratégie politique visant à protéger les intérêts économiques du secteur agricole au détriment de la santé publique, accusant l’État de privilégier les profits des multinationales. Le ministère de l’Agriculture, pour sa part, a démenti toute manipulation ou suppression de passages.


« Chasse gardée » (2) : retour explosif dans la jungle... de l'Oise !

Rangez vos bottes et vos GPS : la campagne de l’Oise reprend du service ! Après avoir cartonné avec 2 millions d’entrées en 2024, la bande de « Chasse Gardée » revient plus en forme que jamais pour un second round champêtre, à découvrir au cinéma le 10 décembre 2025. Et bonne nouvelle : la bande-annonce vient de sortir, histoire de vérifier si vous êtes plutôt fusil de chasse ou bouteille de rosé. Cette fois, direction Saint-Hubert, où la vie suit son petit train-train rural. Trop calme, même, pour Adélaïde et Simon (Camille Lou et Hakim Jemili), nos ex-Parisiens toujours en rééducation campagnarde. Mais la tranquillité va vite se faire dézinguer, façon plateau de ball-trap, quand débarquent leurs nouveaux voisins : Stanislas, le fils de Bernard (Didier Bourdon, toujours plus pince-sans-rire que jamais), sa femme et leurs enfants parfaits. Tout est idyllique jusqu’à ce détail qui renverse : ils pratiquent la chasse à courre. Et là, même sans poudre, la tisane arrive à fumer ! Entre chevaux lancés au galop, querelles de voisinage et débats sur le bien-être animal autour d’un barbecue, cette suite promet un festival de quiproquos plus croustillants qu’un lapin à la moutarde. Les réalisateurs Antonin Fourlon et Frédéric Forestier, visiblement amoureux des forêts (et des acteurs déguisés en tweed), ont mis les petits plats dans les grands : 12,5 millions d’euros de budget, des tournages à Saint-Crépin-aux-Bois, Pierrefonds et Vic-sur-Aisne, et même une palombière de 20 mètres de haut reconstruite dans la zone industrielle de Compiègne. Autant dire que les pigeons locaux n’en s’en toujours pas descendus. Pour les plus impatients, une avant-première aura lieu le 8 décembre au Majestic de Jaux, avec le duo de réalisateurs et Jean-François Cayrey. « Chasse gardée 2 » s’annonce donc comme la comédie où la France des villes et celle des champs rejouent le match... à coups de klaxon et de canons (de jus de raisins) et si vous voulez voir ce que ça donne avant d’enfiler vos tenues de camouflage, la bande-annonce, C'EST ICI... 


Semaine de la viande de gibier 2025 : promouvoir une alimentation durable et locale

Du 10 au 15 novembre 2025, la Semaine de la viande de gibier, organisée par la Fédération des associations de chasse et de conservation de la faune sauvage de l’UE (FACE), mettra une nouvelle fois à l’honneur la viande de gibier comme un aliment sain, traçable et respectueux de l’environnement. Cet événement européen, désormais incontournable, souligne la contribution de la chasse durable à la gestion équilibrée des écosystèmes et à la sécurité alimentaire locale. Après le succès de l’édition 2024 (plus de 2 millions d’impressions sur les réseaux sociaux) la FACE et ses membres visent à amplifier l’impact de la campagne. Des événements locaux, recettes traditionnelles, témoignages de terrain et initiatives pédagogiques seront partagés dans toute l’Europe. Chaque action aura pour objectif de valoriser la qualité nutritionnelle et la valeur écologique de la viande de gibier, tout en renforçant la sensibilisation du grand public à l’importance d’une consommation responsable. La campagne se veut participative et inclusive : citoyens, restaurateurs, chasseurs et associations sont invités à contribuer sur les réseaux sociaux en identifiant « @faceforhunters » et en utilisant le mot-clé « GameMeatWeek ». Cette approche collaborative permet de créer une dynamique européenne unifiée, démontrant que la viande de gibier n’est pas un produit marginal, mais un symbole d’équilibre entre tradition, nature et durabilité. La pertinence de cette opération repose sur plusieurs dimensions majeures. D’abord, elle s’inscrit pleinement dans les objectifs européens de transition vers des systèmes alimentaires durables et de préservation de la biodiversité. Ensuite, elle offre une alternative concrète aux protéines industrielles, en valorisant des ressources locales issues d’une gestion responsable des populations animales. Enfin, elle participe à la reconnexion entre les citoyens et la nature, en mettant en avant la traçabilité, la saisonnalité et le respect du vivant. En célébrant la Semaine de la viande de gibier, la FACE illustre comment la chasse, lorsqu’elle est éthique et réglementée, peut être un levier puissant pour une Europe plus durable, plus autosuffisante et plus consciente de ses ressources naturelles. L’édition 2025 ambitionne ainsi de faire de la viande de gibier un modèle d’alimentation vertueuse, alliant plaisir, santé et responsabilité environnementale.


Spectacle céleste : la super Lune du Castor illuminera le ciel ce mercredi 5 novembre

Aujourd’hui, 5 novembre 2025, le ciel, si les nuages restent discrets, nous offrira un spectacle d’une beauté exceptionnelle : la super Lune du Castor. Ce phénomène, rare et fascinant, correspond à une pleine Lune qui coïncide avec le moment où notre satellite naturel se trouve au plus près de la Terre. Ce mercredi, la Lune atteindra son périgée à seulement 356 980 kilomètres de nous, faisant d’elle la pleine Lune la plus proche de l’année. Résultat : elle apparaîtra environ 8 % plus grande et 16 % plus lumineuse qu’à l’ordinaire. Visible dès la tombée de la nuit dans toute la France, cette super Lune promet d’enchanter le regard des curieux et des amoureux du ciel. Bien qu’elle soit techniquement pleine à 14h19 (heure de Paris), c’est entre 18h et minuit qu’elle offrira son plus beau visage, lorsqu’elle se lèvera à l’est. Depuis la façade atlantique, en Bretagne ou dans les Pays de la Loire, elle apparaîtra d’abord dorée à l’horizon, avant de s’élever lentement et d’inonder la nuit d’une clarté argentée. Sur la côte, le spectacle s’annonce particulièrement magique : la Lune semblera surgir de la mer, se reflétant sur l’océan dans une lumière presque irréelle. Les passionnés d’astronomie comme les simples rêveurs auront tout intérêt à préparer appareils photo, trépieds et manteaux chauds pour profiter pleinement de cette nuit lumineuse. Si les nuages épargnent le ciel, la super Lune du Castor constituera donc l’un des plus beaux rendez-vous célestes de l’année 2025, visible à l’œil nu, sans aucun instrument particulier.

Les véritables origines de la « Lune du Castor »

Le surnom poétique de cette pleine Lune, la « Beaver Moon », trouve ses origines dans les traditions amérindiennes et canadiennes. Au Canada, notamment chez les peuples algonquiens, novembre marquait la période où les castors travaillaient activement à renforcer leurs barrages et à préparer leurs huttes avant l’arrivée du froid glacial. C’était aussi le moment où les trappeurs installaient leurs pièges, avant que les rivières ne gèlent complètement. Cette pleine Lune symbolisait donc à la fois la préparation à l’hiver, la prudence et la protection du foyer. Avec le temps, cette appellation s’est transmise dans la culture populaire nord-américaine, puis a traversé l’Atlantique. Aujourd’hui, la « Lune du Castor » évoque non seulement les traditions autochtones du Canada, mais aussi une période de transition et de calme... avant l’hiver. Un moment suspendu entre ciel et Terre, à ne pas manquer...


Santé canine : Animal Cross accuse, la SCC se défend !

L’association Animal Cross a jeté un pavé dans la mare : elle dénonce de façon virulente les « maladies raciales d’origine héréditaire » chez les chiens de race, attribuées à une sélection plus esthétique que sanitaire. Selon elle, dans les dix races les plus répandues en France, 46 % des chiens seraient porteurs d’au moins une maladie génétiquement testable, et 5 % en seraient malades sans contrôle systématique. Concrètement, certains troubles sont monogéniques, par exemple certaines dégénérescences rétiniennes ou des mutations du gène MDR1, et d’autres liés aux hypertypes (traits morphologiques extrêmes) comme le syndrome obstructif des races brachycéphales (SORB). Face à ces chiffres, l’association réclame des mesures sévères : interdiction de reproduction pour chiens malades ou porteurs, tests obligatoires pour tout reproducteur, modification des standards de race… De l’autre côté, la Société centrale canine (SCC), représentée par son président Alexandre Balzer, ne conteste pas l’ampleur du problème mais conteste la méthode. La SCC rappelle que le nombre de tests génétiques rapportés au LOF est passé d’environ 10 000 en 2019 à 46 000 en 2024. Elle souligne aussi que la classification en « maladies suivies » permet de viser un dépistage de 30 % des chiens confirmés, objectif désormais atteint à 52 % pour la période 2023-2024. Mais Animal Cross réplique que ces données ne concernent que les élevages « vertueux » qui pratiquent volontairement les tests et ne reflètent pas l’ensemble de la filière. Le débat se cristallise donc sur : jusqu’où la sélection de race peut-elle être tolérée quand elle porte atteinte à la santé ? Ce qui est clair : le cadre légal existe puisque l’article R.214-23 du Code rural interdit la sélection d’animaux sur des critères « susceptibles de compromettre leur santé ou leur bien-être ».

 


La nouvelle équipe dirigeante de l’UICN

Les membres de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) ont élu leur nouvelle équipe dirigeante pour les quatre prochaines années. Son Excellence Razan Khalifa Al Mubarak a été réélue présidente, confirmant son rôle de leader dans la promotion d’une action concertée entre nature, climat et humanité. Elle travaillera aux côtés de la directrice générale, la Dr Grethel Aguilar, pour renforcer la mise en œuvre de la vision stratégique à 20 ans et des résolutions issues du congrès mondial. Ensemble, elles s’engagent à poursuivre la transformation des ambitions environnementales en actions concrètes et inclusives. Ce leadership collectif vise à consolider la collaboration entre les membres, à encourager l’innovation et à maintenir l’intégrité de l’UICN en tant qu’autorité mondiale en matière de conservation. Au cœur de l’UICN se trouvent ses sept commissions, moteurs de la recherche et de l’action scientifique, dont les élections ont introduit un équilibre entre continuité et renouveau :

- Vivek Menon succède au Dr Jon Paul Rodríguez à la tête de la Commission pour la sauvegarde des espèces (CSE) ;

- Dr Madhu Rao conserve la présidence de la Commission mondiale des aires protégées (CMAP) ;

- Dr Margaret Otieno prend la tête de la Commission de l’éducation et de la communication (CEC) ;

- Dr Liette Vasseur succède à Angela Andrade Pérez à la Commission de gestion des écosystèmes (CGE) ;

- Ernesto Herrera Guerra dirige désormais la Commission des politiques environnementales, économiques et sociales (CPEES) ;

- Dr Christina Voigt est reconduite à la présidence de la Commission mondiale du droit de l’environnement (CMDE) ;

- Manuel Pulgar-Vidal est également réélu à la tête de la Commission d’action pour le climat (CAC)...

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Le Parlement européen appelle l’ONU à criminaliser le trafic d’espèces sauvages d’ici 2030

À l’approche de la convention des Nations unies sur la protection des espèces sauvages, qui se tiendra en Ouzbékistan, le Parlement européen a adopté une résolution ambitieuse appelant à reconnaître le trafic d’espèces sauvages comme un crime organisé international d’ici 2030. Les eurodéputés souhaitent renforcer la coopération mondiale, améliorer la traçabilité des produits issus de la faune et de la flore, et garantir un commerce légal, durable et transparent. Le texte, approuvé, insiste sur la nécessité de mieux appliquer les lois antitrafics, de numériser les systèmes de suivi et de renforcer les contrôles aux frontières. Les parlementaires demandent aussi un instrument juridiquement contraignant pour interdire totalement le commerce de l’ivoire au sein de l’UE, et une protection accrue des requins, raies et pangolins, pointant le manque de transparence de certains pays, notamment la Chine. Selon la députée Esther Herranz-Garcia (PPE, Espagne), la hausse du commerce illégal, notamment en ligne, menace gravement les espèces protégées : « Nous devons assurer un contrôle plus strict et sanctionner les activités illégales ». La commissaire européenne à l’Environnement, Jessika Roswall, a souligné que la participation de l’Union à la réunion de Samarcande sera « un moment crucial pour garantir que les échanges commerciaux ne compromettent plus la survie des espèces menacées ». Elle a réaffirmé la volonté de l’UE de renforcer la coopération multilatérale et de mobiliser davantage de moyens techniques et financiers. Depuis 1983, l’Union européenne encadre le commerce d’espèces sauvages, mais ce n’est qu’en 2016 qu’elle a lancé son premier plan d’action contre le trafic illégal. Aujourd’hui encore, les 27 États membres soutiennent des réseaux d’application en ligne permettant le partage d’informations entre douanes, police et autorités environnementales. Toutefois, les parlementaires jugent ces efforts encore insuffisants face à un trafic estimé à plusieurs milliards d’euros par an. Le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) a salué la résolution, estimant qu’elle engage l’Union à assumer pleinement sa responsabilité, l’Europe demeurant une plaque tournante majeure pour le commerce illégal d’espèces sauvages. Sa représentante, Ilaria Di Silvestre, a rappelé que « la protection des espèces doit passer avant le profit ». En plaçant la biodiversité au cœur de son agenda diplomatique, le Parlement européen espère faire de la lutte contre le trafic d’espèces un pilier des politiques environnementales mondiales d’ici la fin de la décennie.


Migrateurs : au rythme des saisons... malgré la grippe aviaire

Ils parcourent le monde, ces voyageurs sans bagages riches d’une mémoire inscrite dans leur patrimoine génétique. Ils partent à la recherche de conditions de vie plus clémentes, d’eaux poissonneuses, de terres nourricières ou du grand amour, celui qui donne littéralement des ailes. Chaque année, à la faveur des saisons, ils tracent dans le ciel ces routes invisibles mais millénaires, qui relient le Nord et le Sud, la vie et la survie. D’après les observations recueillies grâce aux bagues et autres balises posées sur certaines espèces, on constate que les oiseaux sédentaires ne s’éloignent guère de leur territoire. En deux ou trois ans, ils ne se déplacent que de quelques kilomètres. Mais les migrateurs, eux, racontent une autre histoire. Les études menées en Grande-Bretagne ont révélé des parcours vertigineux : dispersion à travers l’Europe bien sûr, mais aussi vers l’Afrique, l’Asie, l’Amérique du Nord et du Sud, jusqu’en Australie parfois. Ces voyages sont des prouesses d’endurance, dictées par l’instinct, les ressources alimentaires et les cycles de reproduction. Dans l’hémisphère Nord, ces mouvements se concentrent dans ce que les scientifiques appellent aujourd’hui le Paléarctique occidental, vaste région s’étendant de l’Europe de l’Ouest jusqu’au fleuve Ienisseï, frontière naturelle entre l’Europe et l’Asie. C’est là que se jouent, chaque année, d’immenses traversées. Selon les caprices du thermomètre, certains migrateurs descendent plus au sud que d’ordinaire et visitent nos contrées jusqu’en mars. Pour d’autres espèces, le cadre géographique est encore plus vaste : il s’étend du Néarctique, c’est-à-dire l’Amérique du Nord, jusqu’à l’Afrique australe, en passant par l’Europe. Mais à ces distances s’ajoutent parfois des « coups de foudre » ornithologiques...

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Entreprises : compétitivité respectueuse de l’environnement

Les entreprises européennes se sont réunies à Helsinki les 23 et 24 octobre pour discuter de la compétitivité respectueuse de l’environnement. Organisé par la Plateforme européenne des entreprises et de la biodiversité et financé par la Commission européenne, le sommet, en collaboration avec Sitra, le Fonds finlandais pour l’innovation, a rassemblé des acteurs issus des industries innovantes, des institutions financières et des sphères politiques. À mi-parcours vers les objectifs de 2030, les participants ont souligné l’urgence d’intensifier les efforts pour atteindre les objectifs de développement durable et enrayer le déclin de la biodiversité. Malgré les tensions géopolitiques et économiques, tous ont convenu que la restauration de la nature demeurait un levier essentiel de résilience et de compétitivité pour les entreprises européennes. Durant une journée et demie de travaux, l’EBNS a mis en lumière la manière dont les entreprises peuvent renforcer leur performance économique tout en s’appuyant sur la nature. Des sociétés pionnières ont présenté des solutions concrètes, tandis que des experts financiers ont démontré comment transformer les engagements environnementaux en investissements durables. À l’issue des discussions, plusieurs décisions clés ont été adoptées :

- la création d’un réseau européen d’entreprises engagées pour la biodiversité, chargé de mutualiser les bonnes pratiques et d’élaborer des indicateurs communs de performance naturelle ;

- le lancement d’un fonds pilote pour le financement de la biodiversité, soutenu par la Commission européenne et la Banque européenne d’investissement, afin de faciliter l’accès au capital pour les projets de restauration écologique ;

- l’engagement de plusieurs grandes entreprises à intégrer la neutralité nature dans leurs stratégies d’ici 2030 ;

- la mise en place d’un groupe de travail sur l’économie circulaire et la bioéconomie, chargé d’identifier les filières les plus prometteuses pour une transition respectueuse de l’environnement.

Les interventions de Jessika Roswall, commissaire européenne à l’environnement, de Sari Multala, ministre finlandaise du Climat et de l’Environnement, et d’Eric Mamer, directeur général de la Commission européenne, ont réaffirmé la volonté politique d’ancrer la compétitivité européenne dans la durabilité. Comme l’a rappelé la commissaire Roswall, « investir dans la nature et renforcer notre résilience est essentiel pour notre avenir ». Le sommet s’est conclu sur une vision partagée : faire de la bioéconomie durable, de la restauration de la nature et des solutions fondées sur la nature les piliers d’une prospérité européenne résiliente et respectueuse de la planète.


Concours « Capitale française de la Biodiversité » : 8 territoires lauréats

Depuis 2010, le concours « Capitale française de la Biodiversité » identifie, valorise et diffuse les meilleures actions réalisées par des communes et intercommunalités françaises en faveur de la biodiversité. Cette année, une soixantaine d’entre elles ont témoigné de leurs réussites et fiertés autour d’un thème volontairement très large, « Culture(s) & Biodiversité » : arts mais aussi culture scientifique et naturaliste, patrimoine, traditions, histoire et même agriculture, horticulture... Leurs témoignages constituent un recueil inspirant de plus d’une centaine d’actions exemplaires :

- Muttersholtz (Grand Est) – Capitale française de la Biodiversité 2025

Récompensée pour la seconde fois, la commune incarne l’union entre écologie, culture et citoyenneté. Elle crée une Maison de l’Écologie Culturelle intégrée à un projet global de réaménagement du centre-bourg (parc, art participatif, mobilités douces). Muttersholtz restaure un corridor écologique agricole (mares, haies, bandes enherbées) en coopération avec agriculteurs et associations. Son jumelage avec une commune guyanaise valorise les cultures autochtones et le lien nature-art.

- Mesnières-en-Bray (Normandie – < 2 000 hab.)

Petite commune exemplaire où l’art sert l’éducation à la nature. Ateliers artistiques, expositions et fêtes locales rapprochent habitants et biodiversité. Depuis 2004, la commune pratique une gestion différenciée des espaces verts et protège les haies bocagères via le PLU. Écoles et lycées agricoles participent à des projets éducatifs concrets, ancrant la culture du vivant dans la formation citoyenne.

- Angoulême (Nouvelle-Aquitaine – < 20 000 hab.)

La ville relie renaturation urbaine et culture artistique à travers son projet de « fil vert et culturel » : désimperméabilisation, végétalisation et valorisation du patrimoine. Avec Charente Nature, elle sensibilise à la biodiversité ordinaire. L’exposition « Nature de papier » illustre cette démarche en mêlant art, poésie et conscience écologique.

- Tours (Centre-Val de Loire – < 100 000 hab.)

Tours déploie un plan Nature en ville ambitieux pour verdir la cité et renforcer le lien habitants-nature. Un mécénat d’entreprises finance plantations et renaturation. Le Muséum d’Histoire naturelle et le Jardin botanique mènent des actions scientifiques et de conservation. Les Jardins gourmands et solidaires produisent 10 tonnes de légumes pour les foyers précaires. La ville promeut aussi les droits du fleuve Loire.

- Communauté de communes Côte d’Émeraude (Bretagne – intercommunalité rurale)

Territoire mobilisateur, elle unit science, art et participation citoyenne. Huit espèces symboliques servent de fil conducteur via les œuvres itinérantes de Sybille Besançon. Les communes échangent les œuvres et agissent pour chaque espèce. Des « bio défis » et une exposition itinérante sensibilisent le public, avec un tourisme formé à la biodiversité locale.

- Communauté de communes Bruyères Vallons des Vosges (Grand Est – intercommunalité rurale)

Lauréate pour la 2? année consécutive, elle expérimente une évaluation sensible du territoire : artistes et sociologues associent émotions et perceptions à la politique écologique. Ses actions ludiques et immersives (sports nature, escape games, chasses au trésor) touchent un public large, stimulant une approche inclusive de la biodiversité.

- Agglopolys – Agglomération de Blois (Centre-Val de Loire – intercommunalité urbaine)

Agglopolys relie biodiversité, climat et culture du risque. Son Atlas de la Biodiversité Communale (43 communes) et la formation de 1 600 agents instaurent une culture du vivant. La renaturation du site de La Bouillie (52 ha) illustre cette ambition. Le fleuve Loire devient espace d’expérimentation artistique via le projet REGARD et le programme Pasto’Loire liant élevage local et écologie.

- Cap Atlantique La Baule-Guérande Agglo (Pays-de-la-Loire & Bretagne – intercommunalité urbaine)

Forte d’une expertise de 20 ans, elle déploie une stratégie biodiversité 2025 fondée sur la concertation et la connaissance scientifique. Le programme Life Salina concilie activité salicole et oiseaux migrateurs ; des diagnostics agro-environnementaux soutiennent les agriculteurs. La collectivité restaure 300 mares et promeut une charte forestière durable, tout en formant son office du tourisme à la biodiversité.

 

Édition 2026

L’édition 2026 du concours Capitale française de la Biodiversité ouvrira en novembre : communes et intercommunalités françaises seront invitées à candidater jusqu’au 27 février 2026 sur www.capitale-biodiversite.fr afin de faire connaître et valoriser leurs réussites de la « Restauration de la nature ». On attend leurs témoignages en matière de renaturation et de restauration de milieu naturel ou de programme de protection d’espèces en lien avec les activités humaines, qu’il s’agisse de solutions fondées sur la nature pour limiter le risque d’inondation, de concilier les activités productives et la faune et la flore sauvage (agriculture, sylviculture…), d’engagement citoyen ou encore de verdir nos villes et nos villages au bénéfice mutuel de la lutte contre l’effet d’îlots de chaleur urbain, la gestion des eaux pluviales, le bien-être humain et la lutte contre l’érosion de la biodiversité. Le formulaire de participation sera disponible en novembre.


Trophées : la sélection de novembre 2025

Côtes d’Armor

Vieux cerf de Bretagne

Ce cerf, exposé sur le stand de l’ANCGG et AFMT, lors du dernier Game-Fair de Lamotte-Beuvron, a été trouvé mort le 23 novembre 2024, dans le bois de Kerigonan, sur le territoire de la commune de Plounérin, dans le département des Côtes d’Armor. Les deux bois, en orientation tombante, sont de structure identique, avec un merrain et un andouiller d’œil, et en plus, une longue courbure pour celui de droite. Estimé à 12 ans, ce cerf ravalant constitue un trophée d’exception…

 

Indre

Dédoublement de merrain

Voilà un jeune cerf obtenu sur le massif de Lancôme, au cours de la saison 2023/2024. Le bois de droite s’inscrit dans une structure classique de 8 cors, mais on voit nettement que le bois de gauche présente un dédoublement de la perche au niveau de la chevillure, ce qui produit un bois à l’architecture vraiment peu commune, et en même temps une curieuse tête atypique. Ce type d’anomalie, rare dans cette population, pourrait résulter d’un traumatisme survenu durant la croissance du bois ou d’une légère asymétrie génétique. Il illustre parfaitement la diversité morphologique que l’on peut observer chez les jeunes cervidés sauvages, même dans des zones où la sélection naturelle demeure très rigoureuse.

 

Meuse

Un beau 16 cors irrégulier

Ce beau cerf, 16 cors irrégulier, a été tiré le 11 novembre 2023 sur le territoire de la commune de Laheymeix, à l’Est de Saint Mihiel. Très corpulent, l’animal pesait 210 kg plein. En pleine force de l’âge, il devait aussi être très combatif, en témoignent l’andouiller d’œil droit et la chevillure gauche, qui sont cassés… et qui entraînent une moins-value dans la cotation. Celle-ci est néanmoins arrêtée à 181,95 points.

 

Cher

Un 6 pointes qui manque de couleur

Ce six-pointes à l’architecture bien marquée, et aux jolies meules, a été tiré sur le territoire de la commune de Quincy, dans la vallée du Cher, par Amory Meunier, le 10 août dernier. Son aspect décoloré pourrait faire penser à un animal qui vient de frayer, mais il n’en est rien. Le trophée pèse, brut, 492 grammes, pour un volume de 160 millilitres. Les merrains mesurent 22,2 et 23,6 cm et leur envergure est de 12 cm. La cotation finale atteint 112,65 points.

 

Côte d’Or

Un grand cerf des Hautes Côtes

Ce cerf aux bois longs et massifs, a été tiré sur la commune de Valforêt, par Serge Alibert, le 2 novembre 2023. Il est caractérisé par le fait que le surandouiller de droite se dédouble, en deux longs andouillers, ce qui n’est pas commun. Les andouillers d’oeil, comme les chevillures sont fortement développés, et la partie supérieure du trophée compte 7 épois, dont quatre en fourches décalées pour le côté gauche. La cotation définitive est arrêtée à 194,85 points.

 

Vosges

Un curieux daguet

Avec sa troisième prémolaire trilobée, ce cerf est en réalité un daguet, certes fort original. En effet, le bois de droite comporte une meule en forme de petite couronne, ainsi qu’un andouiller d’œil, très court… En revanche le bois de gauche est caractéristique d’une double pousse : la production osseuse du pivot apparue lorsque l’animal était hère, n’est pas tombée, et la pousse du bois de daguet, alors contrariée, a provoqué une sorte de bourrelet autour du bourgeon central. Un trophée hors du commun !

 

Aisne

Une belle tête bizarre

Massifs, perlés à souhait, presque noirs et à la forme contrariée, les bois de ce brocard constituent vraiment une belle tête atypique. Elle a été tirée sur la commune de Le Verguier lors de l’été 2024, par M. Henry Séverin. Ce trophée exceptionnel se distingue non seulement par la texture irrégulière de ses perles, mais aussi par la symétrie singulière de ses andouillers, conférant à l’animal une allure presque sculpturale. Un véritable spécimen d’exception, rare dans la région.