Le Petit Journal de deux indissociables : la chasse et l'environnement - Chasse, Pêche, Nature et Vénerie -

ESOD : le Conseil d’État rebat les cartes...

L'arrêté du Conseil d’État du 13 mai a modifié le paysage de la régulation des espèces « ESOD » (anciennement nuisibles). Historiquement, c'est le ministère de tutelle qui, tous les trois ans et compte tenu des remontées d’informations des FDC, via les DDT et DDTM, établit la liste de ces « ESOD », facilitant ainsi leur régulation pour protéger les cultures et les élevages. Cette classification, précisée par le ministère de la Transition écologique, est basée sur deux critères principaux : les dommages économiques significatifs causés par ces espèces, et le nombre d’animaux prélevés les années précédentes. Un département, en fonction des nuisances constatées, peut donc demander l'inclusion d'une espèce dans cette liste ESOD pour une période de trois ans, si elle cause des dégâts conséquents évalués à plusieurs milliers d'euros, et si au moins 500 individus ont été prélevés antérieurement. Mais des critiques, à l'égard de ce classement, ont été émises par des défenseurs de ces àimaux, qui contestent les critères utilisés. En revanche, ceux qui subissent des dégâts (agriculteurs, éleveurs, maraichers, particuliers) jugent souvent la liste trop restrictive. Une fois de plus, ce sont des personnes aucunement concernées par les dégâts qui remettent en cause le classement des ESOD, piétinant ainsi la régulation raisonnée que pratiquaient les piégeurs et les chasseurs, ouvrant la voie à la pire des solutions : le poison. Le Conseil d’Etat, qui s’est laissé prendre au piège, a donc déclassé...

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La myxomatose chez le lapin de garenne : 72 ans de lutte inachevée...

La myxomatose, maladie virale dévastatrice pour le lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus), a été introduite en Europe dans les années 1950, et en France en 1953 comme méthode de contrôle biologique. Initialement, elle a causé des ravages, décimant plus de 95% des populations de lapins en France lors de l'épizootie initiale. Le virus, connu sous sa souche sauvage hypervirulente (SLS), avait un taux de létalité de près de 99,8%, marquant un effondrement quasi-total des populations naïves. Malgré les tentatives de confinement et de quarantaine, ainsi que les adaptations génétiques des lapins, la myxomatose est restée endémique en Europe pendant plus de 72 ans. D'un point de vue virologique, la myxomatose a montré un exemple frappant de coévolution. Le virus, initialement hyperléthal, a muté pour produire des variants moins virulents mais toujours mortels, maintenant une forte pression sur les populations hôtes. Parallèlement, les lapins ont développé une résistance partielle grâce à des mutations immunitaires, ce qui leur permet de survivre plus longtemps, mais pas de manière immunisée contre toutes les souches virales. Sur le plan écologique, la transmission de la myxomatose repose sur des vecteurs arthropodes tels que les moustiques et les puces du lapin, assurant une circulation continue du virus...

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Des scientifiques envisagent de transplanter des termites dans des forêts

Les termites, souvent perçus comme des fléaux pour nos habitations en raison de leur appétit pour le bois, jouent également un rôle crucial dans les écosystèmes naturels, comme le soulignent les recherches actuelles. Bien que leur capacité à causer d'importants dégâts soit bien documentée, notamment sur les structures en bois telles que les charpentes, de nouvelles approches scientifiques cherchent à minimiser leur impact tout en préservant l'environnement. Traditionnellement, l'utilisation de produits chimiques pour éliminer les termites a été une méthode commune, mais problématique, en raison de leur potentiel de pollution et de danger pour la santé humaine. Cependant, des chercheurs de l'université de Californie à Riverside ont développé une alternative prometteuse : le bistrifluron. Ce composé cible spécifiquement l'exosquelette des termites, perturbant leur capacité à muer et à se protéger. Cette approche, décrite dans le « Journal of Economic Entomology », offre une solution moins toxique et durable, bien que l'application nécessite encore des améliorations en termes de praticité et de sécurité. Une innovation supplémentaire combine le bistrifluron avec du pinène, une substance qui attire les termites vers le bois traité, augmentant ainsi l'efficacité de l'élimination. Cette méthode a montré une réduction significative des colonies de termites, tout en minimisant les impacts environnementaux à long terme...

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Nouveau record de grizzli confirmé

Lors de la 32e réunion des « Big Game Awards », le Boone and Crockett Club a confirmé les mesures du plus grand grizzli jamais enregistré, abattu par Brian van Lanen. Lors d'une expédition en Alaska, au printemps 2024, accompagné du guide John Rydeen de Freelance Outdoor Adventure, et de son ami Milan Marcetta, Brian avait prévu de chasser l'orignal, mais avait également une licence de grizzli, au cas où une éventuelle opportunité se présenterait. Mais, au cours de ce premier séjour, aucun grizzli en vue. De retour en Alaska à l'automne, Brian guidé cette fois par Lance Kronberger, ont repéré un animal impressionnant près de Norton Sound. Après une série de péripéties, dont la confrontation, entre deux grands ours, observée à courte distance par les deux hommes qui n’osaient faire un geste, ils purent reprendre leur poursuite derrière le premier mâle répéré. Trois kilomètres plus tard, l’animal était en vue, et les derniers hectomètres furent franchis dans un silence absolu. A une centaine de mètres, Brian épaula et la balle de son .338 Lapua, terrassa net l’ours. Les quelques minutes d’attente respectées, ils s’approchèrent du géant. L'ours, âgé de 20 à 25 ans, était massif, avec un crâne mesurant plus de 27 pouces de longueur. Après un séchage de 60 jours, la mesure officielle du crâne a confirmé le score impressionnant de 27-9/16 pouces, établissant ainsi un nouveau record pour le plus grand grizzli chassé et inscrit dans les annales du Boone and Crockett Club depuis les années 1920.


La France prépare son plan national « Agir pour restaurer la nature »

La Nature nous rend de nombreux services. Notre santé, notre économie, notre capacité d’adaptation aux effets du changement climatique dépendent étroitement de l’état des milieux et des espèces qui les habitent, qu’ils soient marins, aquatiques, forestiers, urbains ou agricoles. Si certains de ces milieux sont aujourd’hui fragilisés par l’artificialisation des sols, la surexploitation ou la pollution, de nombreuses initiatives existent déjà pour leur redonner vitalité et richesse. Dans le cadre du nouveau règlement européen pour la restauration de la nature, adopté le 24 juin 2024, chaque État membre doit élaborer un plan national ambitieux à l’horizon 2050, avec des étapes clés dès 2030 et 2040. Ce plan vise à enrayer l’érosion de la biodiversité et à revitaliser les écosystèmes sur l’ensemble du territoire. En France, ce projet prend la forme du plan national « Agir pour restaurer la nature », qui sera transmis à la Commission européenne en septembre 2026, conformément aux dispositions du règlement européen. En application de l’article L.121-8 du code de l’environnement, le ministère de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche a saisi la Commission nationale du débat public (CNDP). Au regard des enjeux environnementaux, territoriaux et socio-économiques, celle-ci a décidé d’organiser une concertation préalable avec garants. Trois ont été désignés pour veiller à la qualité, à l’impartialité et à la transparence de la démarche : M. Floran Augagneur, Mme Anne Berriat et Mme Dominique de Lauzières. La concertation sera lancée le 23 mai 2025, pour une durée de trois mois. Elle se déroulera :

- en ligne : à travers un site internet dédié, des webinaires, un forum participatif, des questionnaires, des espaces de contribution libre...

- en présentiel : via des événements citoyens organisés dans chaque région, intitulés « La nature près de chez vous », ainsi que des débats locaux.

Pour participer à la concertation publique (à partir du 23 mai 2025) : restaurer-la-nature.biodiversite.gouv.fr


A la recherche des galles du chêne

Les galles du chêne, formations végétales engendrées par des parasites hébergés par les chênes, sont principalement attribuées aux insectes de la famille des Cynipidés, également connus sous le nom de guêpes à galles. Elles illustrent un cycle de vie complexe, caractérisé par des générations alternant sexuées et asexuées, chacune produisant des galles à des périodes spécifiques de l'année. Cette diversité biologique pose un défi significatif aux chercheurs, car la documentation des deux générations des Cynipidés reste lacunaire pour de nombreuses espèces. Les générations sexuées sont ardues à étudier en raison de leur taille réduite et de leur présence limitée pendant des périodes courtes et spécifiques. Certaines espèces demeurent rarement observées, voire collectées. Pour remédier à cette lacune scientifique, le Muséum national d'Histoire naturelle a initié une quête spécialisée via l'INPN Espèces. Cette initiative cible spécifiquement la documentation des galles printanières des Cynipidés du chêne, en mettant l'accent sur les espèces dont les deux générations sont identifiées. Les observateurs sont invités à capturer des images des galles sur les jeunes feuilles et bourgeons de chêne au printemps, qu'ils peuvent partager via l'application mobile INPN Espèces. Compte tenu de la difficulté d'identification à partir de photographies, il est recommandé d'envoyer des spécimens de galles, sauf pour certaines espèces spécifiques, au Muséum national d'Histoire naturelle. Les spécimens doivent être soigneusement conservés dans des sacs de congélation perforés pour éviter la condensation excessive, accompagnés d'une étiquette précisant les détails de collecte et le code d'observation INPN Espèces.


La population des insectes s'effondre encore...

Une récente étude britannique révèle une baisse alarmante de 63% de la population d'insectes volants, entre 2021 et 2024. Ce déclin spectaculaire, comparable à celui observé dans d'autres pays européens, s'aggrave avec une chute totale de 80% sur deux décennies. Les scientifiques mettent en garde contre les conséquences désastreuses de cette diminution sur l'environnement global. Les facteurs contribuant à cette crise sont multiples. Outre le changement climatique, la destruction des habitats naturels, l'agriculture intensive, la pollution des sols et l'utilisation généralisée de pesticides sont cités comme des causes significatives. Vincent Devictor, chercheur au CNRS, souligne que la destruction d'habitats ne suffit pas à expliquer à elle seule ce déclin rapide sur une période aussi courte. Il indique que le changement climatique, bien que potentiellement favorisant pour certaines espèces, pourrait également exercer des pressions négatives sur d'autres. Les insectes jouent un rôle crucial dans l'écosystème en tant que pollinisateurs essentiels pour la reproduction des plantes à fleurs, indispensables à la biodiversité et à la sécurité alimentaire humaine. En outre, ils servent de nourriture à de nombreux oiseaux et autres insectes, et sont des recycleurs naturels des matières organiques. Ces créatures, bien que souvent mal-aimées, sont indispensables à l'équilibre écologique global. Pour enrayer ce déclin, des actions à l'échelle individuelle sont recommandées : éviter l'utilisation d'insecticides dans le traitement des cultures et jardins, favoriser la culture d'espèces végétales indigènes, aménager des habitats favorables comme des hôtels à insectes, et laisser des espaces en jachère ou avec une végétation sauvage peuvent tous contribuer à soutenir la biodiversité locale.


Vaccin contre la PPA : la science progresse...

Les laboratoires TVG (The Vaccine Group), en collaboration avec le Pirbright Institute et soutenu par une subvention du Biotechnology and Biological Sciences Research Council (BBSRC), progresse significativement dans le développement d'un vaccin contre la peste porcine africaine (PPA). Cette maladie virale hautement contagieuse, dont le taux de mortalité chez les porcs peut atteindre 100%, a provoqué des pertes économiques considérables et des abattages massifs à l'échelle mondiale, notamment avec une incidence notable en Chine en 2019, entraînant une baisse significative du PIB national. À ce jour, aucun vaccin contre la PPA n'est disponible, malgré des tentatives antérieures avec des vaccins vivants atténués, testés en Asie du sud-est, suscitant trop d’inquiétudes quant à leur efficacité et sécurité. Le candidat vaccin développé par TVG utilise un vecteur d'herpèsvirus bovin pour transporter plusieurs protéines antigéniques du virus de la PPA. Ce vecteur permet une approche diagnostique permettant de distinguer les animaux infectés des animaux vaccinés (DIVA), une caractéristique cruciale pour le contrôle efficace de l'épidémie. Les essais actuels, menés sur des animaux de laboratoire, impliquent l'administration du vaccin aux porcs qui seront ensuite exposés à une souche virulente du virus de la PPA de génotype II, reproduisant ainsi les conditions d'infection naturelle. Cette approche est basée sur un modèle développé au Pirbright Institute, renforçant la pertinence et la fiabilité des résultats attendus...

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