" Je sonne de la trompe" par Sylvain Oudot et Guyaume Vollet

Destiné à l`apprentissage progressif de la technique pour la trompe en ré, cet ouvrage s’adresse aux apprenants, débutants ou moyens, ainsi qu’aux enseignants. Forts de leurs expériences respectives, les deux auteurs proposent un condensé de leur approche de l'enseignement de la trompe, complété par trois recueils d’études, d`exercices et de fanfares traditionnelles déjà disponibles dans la même édition « Tempo Music Club ». La méthode est d'autant plus profitable qu`elle s’enrichira des conseils avisés et personnalisés d’un professeur. Les phases successives d`apprentissage sont présentées en quatre chapitres qui correspondent à la chronologie d`enseignement : 1) la gestion de l’air ; 2) la diction et l’ornementation ; 3) l’expression ; 4) les pupitres. Comme le précisent les auteurs : « La rédaction de cet ouvrage se veut simple et efficace. Nous avons choisi de ne pas illustrer nos propos par des planches techniques ou anatomiques savantes, préférant orienter le lecteur vers des vidéos intéressantes dont les liens sont fournis en fin de recueil. Ce vecteur moderne de connaissances, utilisant l’animation 3D, présente l`avantage d’être à la fois explicite et ludique. Des exercices annexes ont été sélectionnés dans le but de susciter un « ressenti » chez l'apprenant. Ils peuvent être complétés par d`autres exercices, selon les recommandations des professeurs. Évidemment, la méthode devra être adaptée par le lecteur ou le pédagogue de façon appropriée pour l'élève, selon sa morphologie, ses capacités physiques et son niveau d’avancement dans l`apprentissage de l'instrument ».

 

 

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Catastrophes naturelles : faut-il créer un plan de gestion des animaux ?

Elles ont toujours existé, mais, qu’elles soient naturelles ou accidentelles, les animaux leur paient un lourd tribut. Les périodes de chaleur et les conséquentes chutes de pluie en certains endroits, ont montré l’importance de se préparer en amont, pour sauver son ou ses animaux de compagnie, des flammes, de l’eau, ou d’autres événements destructeurs. C’est au Japon, en 2011, à la suite du tsunami, que les instances vétérinaires et animalières internationales ont constaté l’absence totale de préparation des équipes de secours et des propriétaires, à la prise en charge des animaux, à la suite d’une catastrophe, soulignant : « qu’en plus de la détresse ressentie par les personnes sinistrées, la disparition de leur animal de compagnie vient renforcer le sentiment d’avoir tout perdu. Quant à l’animal, s’il peut parfois prendre des initiatives pour assurer sa survie, il n’est pas capable de faire face à de grandes catastrophes, naturelles ou d’origine humaine, et reste malheureusement vulnérable et dépendant de l’homme ». En 2015, la Fédération vétérinaire européenne organisait un colloque sur le thème : « les catastrophes naturelles et One health : sommes-nous prêts à réagir ? », et cet été, l’université vétérinaire du Texas proposait une démarche complète pour être prêt, si un jour le pire arrivait. Leur approche prend en compte non seulement les animaux de compagnie, mais également les animaux de rente, mettant en exergue l’absence de réaction salvatrice de leur propriétaire. Une « check-list » est en préparation, détaillant ce qu’il faut faire en amont et au moment de l’évacuation des animaux.


La Chasse : un bastion de valeurs dans notre société en mutation

Dans un monde en constante évolution, où les modes de vie et les valeurs se transforment rapidement, la chasse représente une pratique à la fois ancestrale et contemporaine. Elle fait partie de ces activités qui transcendent les époques, gardant une place importante dans les cultures et les traditions, particulièrement en France. Bien plus qu'un simple loisir, la chasse incarne un ensemble de valeurs qui se transmettent de génération en génération, et trouvent un écho fort dans notre société moderne. Pour les chasseurs, la nature est un bien précieux, à la fois source de plaisir et d'enseignement. Contrairement aux idées reçues, la chasse, pratiquée de manière raisonnée, participe à la préservation des écosystèmes en régulant certaines populations animales, évitant ainsi leur surpopulation et les déséquilibres qu'elle peut provoquer. Les chasseurs investissent également dans des programmes de préservation des habitats naturels, montrant leur attachement à la biodiversité et à l’équilibre écologique. Si la chasse se distingue par sa forte dimension communautaire, c’est parce qu’elle est une activité qui unit les générations, les familles et les communautés locales, créant des liens et transmettant un savoir ancestral. Les jeunes chasseurs apprennent auprès de leurs aînés des compétences, mais aussi des valeurs telles que le respect de la faune et de la flore, et le sens des responsabilités. Dans une société où le lien intergénérationnel se distend souvent, la chasse renforce la cohésion et la solidarité…

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Le déclin des populations d'animaux est-il surestimé ?

Selon une étude publiée mercredi dernier, l’indice de mesure élaboré tous les deux ans par la Société zoologique de Londres (ZSL), fait état d’une baisse de 69% des vertébrés, entre 1970 et 2020. Le précédent rapport décrivait, lui, une baisse de 65%. Pour ce faire, les scientifiques ont observés et comparés 14 000 populations de vertébrés et, sur ce total, ont constaté que seulement 1% étaient victimes d'un déclin extrême. « Si on enlève ce 1% de l’équation, l'ensemble des populations restantes ne montre aucune tendance à la hausse ou à la baisse. Prendre en compte les groupes extrêmes altère donc fondamentalement l'interprétation de l'évolution générale » estiment-ils, notant que le message de catastrophe omniprésente pouvait conduire au désespoir, au déni et à l'inaction. Ils suggèrent donc d'utiliser des évaluations plus localisées pour aider à prioriser les efforts de conservation, car « Réunir toutes les courbes de population en un seul chiffre peut donner l'impression que tout décline partout, en se basant sur les maths plutôt que sur la réalité », a expliqué le rapporteur principal, Brian Leung, de l'université McGill de Montréal. Les études qui alarment d'une destruction de grande ampleur de la biodiversité par les activités humaines se sont multipliées ces dernières années. Dans un rapport sans précédent, le groupe d'experts de l'ONU sur la biodiversité (IPBES) a décrit, en 2019, des écosystèmes en lambeaux, et évalué à un million le nombre d'espèces menacées d'extinction. « Nous ne disons pas qu'il n'y a pas de problèmes de biodiversité, seulement qu'elle n'est pas en déclin partout », insiste Brian Leung.


Jusqu’au 10 novembre : semaine européenne de la viande de gibier

La Fédération européenne pour la chasse et la conservation de la nature, en partenariat avec ses membres, invite les chasseurs européens à participer à la semaine de la viande de gibier. Cette campagne vise à sensibiliser le public aux bienfaits de cette viande, en proposant des recettes et des faits retraçant son parcours de la récolte par la chasse, à l’assiette. Tout au long de cette semaine, la viande de gibier sera mise en valeur par une campagne dynamique qui en présentera, dans tous les pays européens, les avantages sanitaires, environnementaux et culturels. La semaine européenne de la viande de gibier vise également à mettre en relation les chasseurs, les défenseurs de l'environnement et les amateurs de cuisine, en encourageant une meilleure compréhension et une meilleure appréciation de la viande de gibier, en tant que source naturelle de nourriture, tout en célébrant ses riches saveurs. « La chasse durable profite à la nature, aux populations, aux économies locales et fournit une alimentation saine. La Semaine de la viande de gibier met en lumière le rôle positif que joue la chasse dans la conservation et la gestion des populations d’animaux sauvages, ainsi que l’opportunité qu’elle offre de partager les bénéfices de la récolte avec d’autres », a déclaré le nouveau président de la FACE, Laurens Hoedemaker.


Comment bien stocker ses armes et ses munitions

Outre les notions élémentaires de rangement des armes et des munitions, interviennent également les notions de sécurité et la réglementation de 1998. Ainsi, dans le chapitre III du titre III du décret du 6 mai 1995, il est inséré un article 48-1 ainsi rédigé : « Les armes, éléments d'armes et munitions détenus par les personnes physiques titulaires d'une autorisation d'acquisition et de détention, doivent être conservés dans des coffres-forts ou dans des armoires fortes. Ces personnes sont tenues de prendre toute disposition de nature à éviter l'usage de ces armes par un tiers… ». A l’époque, tous les possesseurs d'armes classées en 4ème catégorie, et bien sûr celle de 1ère catégorie, furent dans l'obligation d'acquérir un coffre ou une armoire forte. Au-delà de l'obligation légale, il était déjà évident que stocker ses armes et ses munitions dans un tel dispositif les mettait à l'abri des voleurs, mais aussi et surtout des autres occupants de la maison, qu'ils soient grands ou petits. Voici donc un résumé des recommandations principales pour le stockage des armes et des munitions :

- Sécurité et réglementation : depuis 1998, la loi exige que les armes de catégories réglementées soient conservées dans des coffres ou armoires fortes, avec mesures pour empêcher tout accès non autorisé. Bien que les armes de chasse à canon(s) lisse(s) ne soient pas soumises à cette obligation, il est fortement conseillé de les protéger également, par des dispositifs tels que des verrous de pontet.

- Stockage sécurisé : les armes doivent être sous clé, soit dans un coffre, soit dans une pièce sécurisée. Cette précaution évite les vols et les accidents domestiques. Quant aux conditions de stockage, elles doivent prévenir toute humidité excessive qui accélère la corrosion des pièces métalliques, ou l'excès de sécheresse qui peut endommager les parties en bois.

- Position du stockage des armes : il est recommandé de stocker les armes tête en bas, pour éviter l’affaissement des plaques de couche et protéger la crosse de l’absorption d’huile.

- Stockage des munitions : celles de catégorie réglementée doivent être sous clé et à l’abri de l’humidité et de la chaleur. L'humidité peut endommager les cartouches, et la chaleur, en particulier pour les munitions métalliques, peut causer des pressions dangereuses lors de l’utilisation. Enfin, il est conseillé de surveiller le taux d’hygrométrie dans les armoires fortes avec des absorbeurs d’humidité pour préserver au mieux la qualité des armes et munitions.


Trophées : la sélection de novembre 2024

- Aisne :

Un beau sanglier de la Thiérache

Avec des défenses longues de 20,7cm, larges de 25,3 mm et des grès solides de 6,5 et 6,6 cm de circonférence, voilà un beau solitaire, obtenu sur le territoire du Nouvion en Thiérache. Il a été tiré lors d’une battue le 23 décembre de l’an dernier par Alexandre Badin.

 

- Côte d’Or :

Double tête

Les courtes pointes de ce jeune animal ne sont pas tombées, et elles ont ainsi contrarié la pousse des bois de daguet, laissant alors apparaître une sorte de bourrelet osseux en forme de collerette. Cela caractérise ce que l’on appelle une double tête. Ce phénomène est notamment observé chez les yearlings issus de faons mâles de faible corpulence.

 

- Meuse :

Un grand cerf du massif de Lachalade

Ce cerf, 20 cors irrégulier, a été tiré sur le massif de Lachalade le 23 novembre 2023. Il se caractérise notamment par une chevillure gauche fourchue, et une trochure droite très développée également fourchue. L’empaumure de gauche est constituée d’une succession de trois fourches. A l’inverse, celle de gauche comporte une trochure, et un bouquet d’épois en forme de chandelier. Fort de sa belle esthétique, le trophée a été coté à 196,68 points.

 

- Gers

Un beau brocard du Bas-Armagnac

Avec une cotation arrêtée à 112,13 points, voilà un beau brocard du Bas-Armagnac, obtenu par un chasseur belge, Jean-Marie Fosty, sur la commune d’Urgosse, le 29 juillet dernier. Les merrains mesurent 21,5 et 21,8 cm, pour une envergure de 11,3 cm. Le volume atteint 155 ml, pour un poids net de 423 grammes. On remarquera encore le beau contraste de couleurs sur l’ensemble du trophée, entre le brun presque noir, et le ton ivoire des pointes, perlures et gouttières.

 

- Indre :

Bizarre et curieuse…

Ce jeune cerf, obtenu l’an dernier sur le massif de Lancôme, porte un trophée peu commun : le bois de droite est constitué d’une courte dague à la pointe en forme de crochet orienté vers l’arrière. Dans sa partie basse, émane une courte pointe évoquant l’andouiller d’œil, et le bois de gauche se présente telle une longue dague courbée vers l’arrière, avec une pliure très nette située juste au-dessus de l’unique andouiller d’œil… Ce qui fait de ce trophée une tête vraiment atypique.

 

- Ardennes :

Belle tête bizarre 

Ce jeune cerf a été tiré lors de la dernière saison de chasse sur le territoire du Bois de l’Hospice, situé à l’ouest de la ville de Fumay, entre la rive gauche de la Meuse et la frontière avec la Belgique. Le bois de droite dont la chevillure est fourchue compte 7 andouillers. En revanche le bois de gauche est constitué d’une simple dague, laquelle a poussé à l’horizontale, ce qui fait de ce trophée une belle tête bizarre.

 

- Marne :

Un beau 16 cors régulier

Avec un poids net de 4,790 kg et des merrains qui approchent les 90 cm, voilà un beau 16 cors tiré au nord de Chalons en Champagne, par Sébastien Roginsky. On remarquera la belle courbure des andouillers d’œil qui mesurent respectivement 36 et 38,2 cm. La circonférence des meules est de 24,4 et 24,3 cm, et celles des merrains varient entre 13,3 et 16,1 cm. Les empaumures, bien symétriques comptent 10 épois, dont 6 de plus de 15 cm. Enrichie de 15,5 points pour la beauté, la cotation s’élève à 185,52 points.


Jeudi 7 novembre : séminaire & journée technique nationale Agrifaune

Les partenaires du réseau Agrifaune « Concilier agriculture et faune sauvage en Maine-et-Loire, en Pays de la Loire et à l'échelle nationale » organisent l'édition 2024 alliant séminaire et journée technique nationale Agrifaune. À cette occasion, la nouvelle convention sera signée le matin, et des stands et visites seront proposés au public l'après-midi autour des haies, de l'agroforesterie et la valorisation du bois. La journée se déroulera ainsi :

- de 9h30 à 12h30 : matinée de séminaire consacrée aux travaux Agrifaune et des groupes techniques nationaux, ainsi qu'à la signature de la nouvelle convention. (accessible uniquement sur invitation).

-  de 14h à 17h : ouvert à tous : stands thématiques Agrifaune et partenaires. Visites de terrains en 3 interventions : la haie, l’agroforesterie intraparcellaire, la valorisation du bois.

Le lendemain, vendredi 8 novembre, de 10h à 12h pour celles et ceux intéressés par la thématique « haie » : ateliers de co-construction d’actions sur la haie et l’arbre.

 


Les faits divers de la semaine

- Alpes de Haute Provence : un chasseur d'une vingtaine d'années s'est accidentellement tiré dans le pied, à Riez, dimanche dernier. Selon les premières constations sur place, il progressait dans un champ, au niveau du chemin de Prayon, et c’est en glissant, que la queue de détente de son fusil a été actionnée. Grièvement blessé au talon ; le chasseur a reçu des premiers soins sur place par les pompiers et le SMUR avant d’être hospitalisé. La gendarmerie a ouvert une enquête pour reconstituer les circonstances de cet accident.

 

- Aveyron : dans un projet d'arrêté, la préfecture envisage d'instaurer des mesures d'éloignements des vautours fauves, souhaitées par les éleveurs. L’expérimentation, pour une période limitée, a pour objet de provoquer, par tir d’effarouchement avec des munitions bruyantes et non létales,  l'envol et l'éloignement des rapaces, du premier mars au 15 novembre, pour les deux prochaines années, sur 102 communes du département.

 

- Côte d’Or : par poignées, des clous ont été semés sur le chemin qui mène à la barraque de chasse de l’ACCA « Le Rallye seurrois ». Pour le président de l’association, il s’agit d’un acte délibéré, visant spécifiquement les chasseurs. Sept véhicules etaient touchés par cet acte de malveillance, qui s’est soldé par un dépôt de plusieurs plaintes à la gendarmerie. Une enquête est donc en cours.

 

- Dordogne : l’OFB a mené un contrôle le dimanche 27 octobre. Pas d'infractions constatées, mais l'occasion de rappeler les règles essentielles de sécurité. Les deux inspecteurs de l'environnement étaient accompagnés de gendarmes, ce qui leur a permis de mener également des contrôles d'alcoolémie, tous négatifs.

 

- Doubs : le chamois se porte bien et arrive même à causer des dégâts en certains endroits. Compte tenu de l’importance de la population et du taux de prélèvement à réaliser pour la maintenir, le plan de chasse pour la saison a été porté à 487, chamois. Bien évidemment, pour ceux qui ne connaissent rien à sa gestion, c’est beaucoup trop alors que pour Jean-Maurice Boillon, le président de la FDC, ce plan de chasse a été établi en fonction des éléments connus et dans le but de maintenir la population à son niveau actuel, pas plus, mais pas moins…

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L’Intelligence Artificielle en clinique vétérinaire : une révolution pour les soins des chiens de chasse

L’intelligence artificielle (IA) s’immisce progressivement dans de nombreux domaines, et la médecine vétérinaire ne fait pas exception. Cette technologie, autrefois réservée aux grandes structures médicales, s’invite aujourd’hui dans les cliniques vétérinaires, offrant de nouveaux outils pour améliorer la prise en charge des animaux. Cette évolution est particulièrement bénéfique pour les soins aux chiens de chasse, qui nécessitent souvent des interventions d’urgence après des blessures en terrain accidenté, ou suite à des rencontres avec des sangliers belliqueux. Bien que certains vétérinaires hésitent encore à adopter ces nouvelles solutions, l’IA s’impose peu à peu comme un allié de taille, transformant des tâches répétitives en opportunités d’optimisation et d’innovation. En premier lieu, les avantages concrets de l’IA pour les vétérinaires leur permet de gagner un temps précieux dans l’évaluation des blessures ou des pathologies, grâce à des outils d’analyse d’imagerie et des systèmes d’aide à la décision qui facilitent la détection rapide de problèmes critiques. Par exemple, Renal Detect, un outil actuellement en développement aux États-Unis, analyse des échantillons de sang et d’urine pour anticiper les risques d’insuffisance rénale, une avancée qui pourrait être cruciale pour les chiens de chasse soumis à des efforts intensifs. Dans le cadre d’urgences comme les fractures ou les hémorragies, l’IA peut guider les praticiens vers un diagnostic plus rapide, leur permettant d’intervenir sans perdre de temps…

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L’histoire du pont de Montreuillon ou... l’exploit insensé d’un piqueur à cheval

Enfant du pays né en 1839, et décédé dans un tragique accident de train à 70 ans, Jacques Philizot, infatigable, avait de fortes moustaches à la gauloise, mais aussi des jarrets d'acier. Piqueur chez Eugène Guenot-Grandpré, maitre du vautrait de Corbigny, puis chez de Neuilly au château de Coulon, il fit même une période exotique chez le préfet d'Oran, qui courait sangliers et panthères vers 1875. L’histoire vraie qui suit relate son exploit insensé, tel que le journal local l’a publié : 
« Jacques Philizot, dit le Guerrier, ainsi surnommé pour sa guerre sans fin contre les loups et les sangliers, est resté fidèle à la vénerie. Il y a quelques années, un louvetier était venu faire une battue dans les gorges et fourrés de Montreuillon, qui abritaient des bandes de loups redoutables. Le rendez-vous se trouvait au pont aqueduc qui fait franchir l’Yonne à une rigole d’alimentation du canal du Nivernais. Le piqueur, homme d’un courage à toute épreuve, paria avec un de ses collègues qu’il passerait à cheval sur ce pont. Le pari fut tenu, et bientôt il apparut sur l’aqueduc, à 33 mètres de hauteur, sur un petit trottoir d’un mètre à peine de large, avec une balustrade qui n’avait que 60 centimètres de haut. Le moindre écart, c’était la chute fatale. Or, au milieu du pont, le cheval prit peur. Les spectateurs poussèrent un cri d’épouvante en voyant l’animal se cabrer, mais, maitrisé et calmé aussitôt par son incomparable cavalier, il continua son chemin et atteignit l’autre côté du pont. Le pari était gagné… Vous raconter la fête qu’on offrit au vaillant piqueur serait trop long. Le héros de l’aventure dit simplement : « Messieurs, j’ai gagné mon pari et j’en suis fier, mais jamais je ne recommencerai. Il n’a tenu qu’à un fil que je le perdisse. Or, autant qu’à la mienne, je tiens à la vie de mon cheval. Elle m’est trop précieuse pour que je l’expose inutilement ». Le cheval, marqué à la cuisse d'un bois de cerf, était le nommé « Autrichien » en rappel de son pays d'origine. Le Guerrier servit ensuite chez M. Philippe Dupin, à Raffigny, qui entretenait une vingtaine de griffons provenant de chez M. Etienne de la Caenche, des chiens très chasseurs et mordants. C’est dans cet équipage que, lors d’une chasse particulièrement animée, il traversa un bras de l'étang de Vaux à la poursuite d'un grand vieux sanglier, qu'il tua raide d'un coup de carabine, sans mettre pied à terre. Après la démonte de ce petit vautrait, il entra comme garde chez M. Guillemain de Talon, où il termina sa carrière…


Un vrai « grand vieux sanglier »

Le 25 octobre dernier, sur un territoire frontalier du massif de Sedan-ouest, un sanglier de 184 kg a été tiré par Cyrille Camus, lors d’une battue organisée à la Taille Minette, par Jacky Conraux secondé par Pascal Paquit son directeur de chasse. Alors que, dans son édition de dimanche dernier, le quotidien local faisait écho d’un sanglier de 180 kg obtenu dans la Marne, ce solitaire sedanais vient se placer en tête du palmarès régional des gros sangliers qui hantent les rêves de tout chasseur. A notre connaissance, jamais un sanglier d’un tel poids n’avait été enregistré jusqu’alors dans cette zone du massif ardennais. Cependant, l’animal était connu depuis plusieurs années, et on peut estimer qu’il avait au moins 6 ou 7 ans, faisant de lui un grand vieux sanglier. Fantôme rusé, il avait jusqu’alors toujours échappé à toutes les stratégies imaginées par les chasseurs locaux. C’est aussi grâce à Dominique Chopineaux, traqueuse passionnée et compagne du président, que le solitaire s’était décidé à franchir la ligne des postés, tombant, malheureusement pour lui, sur le chasseur calme et adroit qu’est Cyrille Camus. Longeant un layon, Dominique avait entendu l’animal se caler dans un fourré, et prudente, elle avait simplement donné quelques coups de bâton sur le tronc d’un arbre, ce qui avait provoqué la fuite du solitaire…

Recueilli par Jean-Marc Thiernesse