Le petit journal de deux indissociables : la chasse et l'environnement - Livre

 

Freiner l’expansion du sanglier : un défi majeur pour la chasse

La régulation de la population de sangliers constitue un défi majeur pour la préservation des forêts et des terres agricoles en France. Depuis les années 1970, le nombre des suidés a explosé, multiplié par vingt, en grande partie à cause du réchauffement climatique et de changements dans l'usage des terres. Cette prolifération a des conséquences : les sangliers causent régulièrement des dégâts significatifs aux cultures et aux jeunes pousses en forêt, mettant en péril la gestion durable de ces espaces naturels. Chaque année, ce sont maintenant entre 700 000 et 800 000 sangliers qui sont abattus lors des chasses organisées partout où c’est possible à travers le pays. Les dégâts économiques causés par les bêtes noires sont considérables, atteignant désormais la fourchette de 70 à 80 millions d’€ par an. Mais ces efforts de gestion peuvent être réduits à néant, quand certains territoires restent inaccessibles à la chasse, exacerbant les tensions entre conservation de la nature et protection des intérêts agricoles. Les impacts environnementaux sont tout aussi préoccupants. En forêt, les sangliers détruisent les jeunes plants et retournent le sol augmentant les coûts de régénération forestière. Des mesures coûteuses, comme l'installation de clôtures électriques, sont nécessaires pour limiter ces dégâts, mais elles ne suffisent pas toujours à contenir les animaux. Ce déséquilibre écologique affecte plus de la moitié des forêts domaniales françaises, mettant en péril la durabilité des écosystèmes forestiers à long terme. La chasse demeure la principale stratégie de gestion des populations de sangliers, bien que sa pratique soit soumise à des règlements stricts et des adaptations saisonnières, comme le tir de nuit ou des dérogations spécifiques en dehors des périodes conventionnelles de chasse. Malgré ces efforts, la régulation efficace de cette espèce reste un véritable problème. Pourtant, quelques mesures simples permettraient de le résoudre en grande partie...


Protection de la faune et de la flore : l’essor des « Listes rouges » régionales

Depuis son commencement en 2011, l'initiative a produit 164 « Listes rouges » régionales pour les territoires de France métropolitaine, toutes labellisées par le Comité français de l’UICN. Actuellement, 144 de ces listes sont disponibles sur le site de l’INPN, avec 20 d'entre elles ayant été actualisées depuis leur création. Pour illustrer l'étendue du travail accompli, ces 144 Listes rouges régionales comprennent pas moins de 74 813 évaluations portant sur 20 174 espèces distinctes. Bien que les vertébrés et la flore vasculaire aient d'abord été mis en avant, le programme s'est depuis élargi pour englober divers groupes comme les champignons, les poissons, les écrevisses, les mollusques continentaux, ainsi que les mantes et les cigales. La méthodologie utilisée pour ces Listes rouges régionales est une adaptation de celle utilisée à l’échelle mondiale et nationale. Les producteurs s'appuient sur les données naturalistes disponibles localement pour dresser un état des lieux et évaluer le risque d'extinction spécifique à chaque territoire. Ainsi, une espèce peut être sûre à l'échelle nationale mais en danger critique dans une région particulière, ce qui nécessite une analyse fine du risque d'extinction. Ces listes jouent un rôle crucial à l’échelle régionale, contribuant par exemple à l'établissement des listes d’espèces déterminantes ZNIEFF et à la gestion des données sensibles. Récemment, de nouvelles Listes rouges ont été publiées pour la période 2023-2024, mettant en lumière plusieurs espèces d'insectes. Parmi elles, la région Grand-Est a évalué les odonates, les orthoptères et les mantoptères, tandis que la région Centre-Val de Loire a publié sa première Liste rouge régionale des lépidoptères.


Selon l'ONF, les grands cervidés sont les seuls coupables des dégradations forestières

Dans une lettre ouverte adressé à M. Pascal Viné, directeur général de l'ONF, Guy Bonnet exprime une profonde opposition à la gestion actuelle des cerfs dans les forêts domaniales françaises. En tant qu'administrateur de plusieurs associations liées à la chasse et à la gestion forestière, il souligne son désaccord personnel, mais passionné, envers les politiques de chasse et de gestion, qui conduisent à une diminution alarmante des populations de grands cervidés dans des massifs forestiers clés. Il critique sévèrement l'attribution excessive de quotas de chasse, pour des motifs discutables, comme la réduction des dommages aux cultures ou la préservation de la biodiversité. Il remet aussi en question l'impact réel des grands cervidés sur la régénération forestière par rapport aux pratiques sylvicoles monospécifiques, notant que les problèmes environnementaux comme l'invasion du Prunus serotina sont négligés au profit d'une focalisation excessive sur la présence des animaux. L'auteur dénonce également l'utilisation croissante de clôtures pour limiter les déplacements de la faune, ce qui, selon lui, défigure les paysages naturels et entrave les mouvements de la faune sauvage. Il fait valoir que la gestion actuelle privilégie les intérêts économiques et la productivité forestière au détriment de la diversité biologique et de l'intégrité des écosystèmes. Il souligne l'importance symbolique du cerf en tant qu'espèce emblématique, et appelle à une gestion plus équilibrée et respectueuse des réalités écologiques des forêts françaises. Il exprime sa solidarité avec de nombreux usagers des forêts qui partagent ses préoccupations, et invite l'ONF à adopter des solutions plus intelligentes et concertées, pour assurer la viabilité à long terme des écosystèmes forestiers. Cette lettre reflète non seulement un désaccord personnel, mais aussi une préoccupation profonde pour la préservation des équilibres naturels et la reconnaissance de la valeur intrinsèque des cerfs dans le contexte des forêts françaises.

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Le double aspect de l’effet meurtrier des projectiles

Vaut-il mieux privilégier la vitesse au détriment de la masse ou, au contraire, à vitesse constante et dans un même calibre, choisir la balle la plus lourde ? Intéressons-nous à l’aspect énergétique du problème balistique, dont l’efficacité des tirs va dépendre. Auparavant, tordons le cou aux fausses-bonnes idées, puisqu’il y a controverse. C’est un fait, les effets de la vitesse et ceux de la masse des projectiles sont souvent présentés en opposition. Alors, prenons en compte les éléments suivants :

- il faut se garder de conclure trop rapidement car le double aspect des effets destructeurs des projectiles existe bel et bien,

- le choc par impulsion dû à la quantité de mouvement et le traumatisme balistique provoqué par l’énergie cinétique (ou force vive) est transformée en travail au moment de l’impact.

A ce stade, quelques rappels théoriques sont nécessaires :

- lorsqu’une balle heurte le corps d’un animal, on peut envisager son aptitude à conférer du mouvement ou bien son aptitude à produire du travail,

- la quantité de mouvement est une notion de nature vectorielle, c'est-à-dire orientée. Elle s’exprime par le produit de la masse multipliée par la vitesse. Son unité est le Newton´seconde (N.s),

- l’énergie cinétique est égale au demi-produit de la masse par le carré de la vitesse. Elle s’exprime, quant à elle, en Joule (J)...

En théorie cinétique, une modification de la vitesse d’un corps doit être attribuée à une certaine force, agissant sur ce corps. Encore faut-il tenir compte de l’inertie du corps sur lequel s’exerce la force en question. La variation de la quantité de mouvement correspond à cette idée. C’est une fonction de la vitesse et du temps. Si on considère le bilan énergétique de ce même mouvement, l’énergie de transfert est aussi une fonction de la vitesse, donc du temps. Or, les deux effets, bien que coexistant, ne sont évidemment pas semblables. Au moment du choc, la quantité de mouvement de la balle est censée communiquer du mouvement au gibier par effet de poussée, et le transfert d’énergie entre le projectile et l’organisme de l’animal, produire un travail de destruction (broiement, cisaillement, éclatement, etc.). Mais, deux projectiles de même énergie cinétique peuvent cependant accuser des quantités différentes de mouvement...

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Les vicissitudes de la chasse du 21ème siècle

Pour raisonner sur la nécessité de la chasse moderne, il est essentiel de prendre en compte plusieurs aspects cruciaux. La chasse, en tant qu'activité régulée par des institutions d’Etat (anciennement ONC, puis ONCFS, et maintenant OFB), a subi une évolution complexe depuis ses débuts, sous l'ordonnance de 1941. Initialement conçue pour encadrer et gérer la pratique cynégétique, cette régulation a vu ses missions élargies au fil des décennies, intégrant des aspects de gestion environnementale et de préservation de la biodiversité. Les agents, autrefois simplement des gardes-chasse, sont devenus des inspecteurs de l'environnement avec des responsabilités étendues en matière de police environnementale. La fusion récente de l'ONCFS avec l'AFB pour former l'OFB reflète une tendance vers une approche plus intégrée de la gestion des ressources naturelles et de la biodiversité. Cette évolution répond aux défis contemporains tels que la préservation des écosystèmes fragiles et la régulation des espèces invasives, tout en maintenant un cadre pour la pratique raisonnée de la chasse. Politiquement, des mouvements comme CPNT ont historiquement défendu les intérêts des chasseurs, cherchant à préserver les traditions rurales françaises. Leur influence politique, bien qu'ayant fluctué au fil des élections, a souligné l'importance socio-culturelle de la chasse dans certaines régions et communautés...

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La moitié des forêts de montagne de l’Hexagone et de Corse menacées par le changement climatique

Une récente évaluation coordonnée par le Comité français de l’UICN, l’Office français de la biodiversité, et le Muséum national d’Histoire naturelle a mis en lumière la vulnérabilité croissante des écosystèmes forestiers de montagne en France, notamment dans les massifs des Alpes, Jura, Massif central, Pyrénées, Vosges et en Corse. Sur les 19 écosystèmes évalués, 10 sont considérés comme menacés et 6 comme quasi-menacés, principalement en raison des impacts du changement climatique. Les forêts de montagne, comprenant des types tels que les forêts mixtes, les sapinières, et les pinèdes, sont confrontées à des perturbations significatives comme le dépérissement forestier et les modifications des communautés d'espèces. Les hêtraies et les cembraies-mélézins de l’étage subalpin sont parmi les plus affectées, classées comme « En danger » en raison de mutations végétales dues au climat changeant. Malgré une augmentation globale de la superficie forestière depuis le XIXe siècle, les forêts de montagne sont aujourd’hui confrontées à des défis sans précédent, résultant de pressions anthropiques locales et globales. L’incertitude quant à leur avenir persiste, en partie à cause de la complexité des interactions entre les diverses pressions et des réponses écologiques des écosystèmes...

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Deux nouveaux indicateurs inédits sur les mammifères des milieux humides

L’Observatoire national de la biodiversité (ONB) vient de dévoiler deux nouveaux indicateurs cruciaux, soulignant l'état des mammifères des milieux humides et la couverture médiatique de ces habitats. En tant qu'organisme clé pour l'évaluation de la biodiversité en France, l'ONB offre une perspective scientifique, transparente et impartiale sur l'évolution de la biodiversité, ainsi que sur les pressions exercées et les réponses sociétales nécessaires. Les milieux humides, reconnus comme des réservoirs de biodiversité d'importance internationale, font face à des pressions continues. La France a intensifié ses efforts de conservation en allouant 3,3 milliards d’euros à diverses initiatives, marquant une augmentation significative de 14% par rapport à l'année précédente. Ces investissements reflètent l'engagement tant des secteurs publics que privés à prévenir les menaces pesant sur ces écosystèmes fragiles et à restaurer leurs fonctions naturelles. L'ONB a présenté deux nouveaux indicateurs clés :

- la couverture médiatique des milieux humides en France, qui a été notablement croissante, avec 341 émissions audiovisuelles et articles de presse mentionnant ces habitats, marquant un triplement en deux décennies. Cette visibilité accrue est le résultat d'événements clés tels que la Convention Ramsar et la législation sur l'eau,

- l'augmentation des aires de répartition du castor et de la loutre en France, qui témoigne des succès des politiques de protection mises en œuvre, comme les parcs nationaux et les réserves naturelles. Au début du 20e siècle, ces espèces avaient presque disparu, mais grâce à des efforts de conservation soutenus, elles ont réoccupé 62% du territoire national.

Ce regain est crucial car ces espèces jouent un rôle vital dans les écosystèmes en fournissant des services écologiques essentiels. Ces nouvelles données de l'ONB soulignent non seulement les progrès réalisés dans la préservation des milieux humides et de leur faune emblématique, mais également l'importance croissante accordée à ces écosystèmes dans l'agenda public et médiatique.


Des drones pour étudier l'écophysiologie de la faune sauvage

Les techniques d’échantillonnage non invasif de données écophysiologiques chez les animaux sauvages se sont développées pour surmonter les défis associés aux études en captivité et aux méthodes invasives. Parmi celles-ci, l’utilisation de drones, ou véhicules aériens sans pilote (UAV), et de leurs capteurs associés, s’est révélée prometteuse dans le domaine de l’écophysiologie. Une étude synthétise les recherches récentes en utilisant la liste de contrôle « Prisma-SCr » pour identifier les domaines de concentration et les lacunes dans la connaissance, ainsi que pour explorer les meilleures pratiques, les défis actuels et les recommandations pour l’avenir. Depuis 2010, ce sont 136 études qui ont exploré l’utilisation des drones pour étudier divers aspects de la faune sauvage, incluant l’état corporel, la biomécanique, la santé, et d’autres paramètres comme les microbiomes et l’endocrinologie, tant dans les environnements aquatiques que terrestres. Cependant, ces recherches montrent un biais envers les mammifères marins, en particulier les cétacés, et sont principalement menées par des institutions d’Amérique du Nord, d’Océanie et d’Europe. Les drones ont principalement été utilisés pour des études de morphométrie et d’état corporel à l’aide de capteurs de couleur standard et de techniques de photogrammétrie...

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Faire du bois en laboratoire : est-ce possible ?

L'idée de produire du bois sans couper d'arbres est devenue une réalité passionnante grâce à Foray Bioscience, une entreprise fondée par Ashley Beckwith. Cette innovation pourrait transformer l'industrie forestière en préservant les écosystèmes mondiaux menacés par l'exploitation intensive. Traditionnellement, l'exploitation forestière pour répondre aux besoins humains a mis en danger de nombreux habitats naturels. Cependant, l’approche développée par Foray Bioscience promet de changer cela radicalement. En utilisant des techniques de biofabrication et d'ingénierie tissulaire avancées, ils cultivent du bois en laboratoire à partir de cellules végétales extraites de feuilles de peuplier noir. Ce processus commence par la culture de ces cellules dans un bouillon liquide enrichi en hormones végétales, puis leur transfert dans un gel propice à leur croissance en structures ligneuses similaires au bois naturel. L'avantage principal de cette méthode réside dans sa rapidité : les cellules cultivées en laboratoire croissent jusqu'à 100 fois plus vite que les arbres naturels, tout en n'occupant pas de terres agricoles supplémentaires. Cela permet non seulement de préserver les forêts existantes et leur biodiversité, mais aussi de réduire considérablement les émissions de CO2 associées à la déforestation. En plus de ses bénéfices environnementaux évidents, la biofabrication du bois offre des avantages économiques potentiels significatifs. Elle élimine plusieurs étapes traditionnelles coûteuses et énergivores de la production de bois, comme la coupe et le façonnage, tout en minimisant les déchets...

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Daim : le nouveau record du monde...

En Hongrie, le 22 janvier dernier, un événement a marqué le monde de la chasse à Bakonyszentlászló. Trois juges du CIC se sont réunis pour évaluer un trophée de daim exceptionnel. Chassé près de Veszprémvarsány, le 18 octobre 2024, ce daim a immédiatement attiré l'attention pour sa stature impressionnante. Sous la direction de Miloslav Vach, de la République Tchèque, l'évaluation totale a atteint le score remarquable de 242,7 points CIC, surpassant de plus de 5 points le précédent record mondial établi il y a plus de deux décennies. Ce succès est un témoignage éclatant de la réputation grandissante de la région, qui abrite désormais cinq des daims les mieux notés au monde, tous dépassant les 230 points, dont deux provenant de Slovaquie. Ce nouveau « roi » des daims a également battu un record supplémentaire avec un poids de crâne sec de 6,430 kg, établissant ainsi une nouvelle norme de poids pour les daims en liberté. La procédure rigoureuse du CIC stipule que le trophée sera soumis à une confirmation finale et à une ratification officielle lors de la prochaine réunion de l'ITEB, le Comité international d'évaluation des trophées du CIC. Cette étape cruciale garantit que toutes les normes internationales les plus strictes en matière d'évaluation des trophées sont respectées, renforçant ainsi l'engagement continu du CIC en faveur de la gestion durable de la faune sauvage. Cet événement ne célèbre pas seulement un nouveau record du monde impressionnant pour le daim, mais il souligne également l'importance de la conservation et de la gestion responsable des populations. À travers des évaluations comme celle-ci, le CIC non seulement honore les chasseurs et les trophées exceptionnels, mais il joue aussi un rôle crucial dans la préservation de la biodiversité et la promotion d'une chasse éthique et durable à travers le monde.