Le Petit Journal de deux indissociables : la chasse et l'environnement

 

Conçue pour l’apprentissage progressif de la trompe en ré, cette méthode s’adresse aux débutants, aux musiciens de niveau moyen et aux enseignants. S’appuyant sur leur expérience, les auteurs proposent une synthèse de leur approche, complétée par trois recueils d’études, d’exercices et de fanfares traditionnelles déjà publiés chez « Tempo Music Club ». L’ouvrage gagne en efficacité lorsqu’il est accompagné des conseils personnalisés d’un professeur.

 

L’apprentissage est structuré en quatre chapitres suivant la progression pédagogique : 1) gestion de l’air, 2) diction et ornementation, 3) expression, 4) pupitres. Les auteurs précisent avoir privilégié une rédaction simple et claire, sans planches techniques ni schémas anatomiques, en renvoyant plutôt à des vidéos en 3D dont les liens figurent en fin de recueil. Ce support moderne, explicite et ludique, complète les explications.

 

Des exercices annexes visent à développer le « ressenti » de l’élève et peuvent être enrichis sur recommandation des enseignants. Enfin, la méthode doit être adaptée par le professeur ou l’apprenant lui-même, selon la morphologie, les capacités et le niveau de chacun.

 

Pour se procurer ce Traité de technique usuelle et Exercices pratiques : c'est ICI 

L'interdiction du plomb dans les munitions de chasse...

Certaines traditions façonnent une nation plus sûrement que n’importe quelle directive, et la chasse en fait indéniablement partie. Or, cette tradition se trouve aujourd’hui menacée par l’interdiction du plomb dans les munitions de chasse, portée par Bruxelles. Face à cette décision, Laurence Trochu et Eddy Casterman, élus du parti Identité-Libertés, proposent de s’opposer fermement à cette mesure, qu’ils jugent « brutale et déconnectée des réalités rurales ». Selon eux, cette interdiction met en péril non seulement une pratique ancestrale, mais aussi un pan entier de l’économie locale. Leur position s’appuie sur plusieurs considérations. Economique d’abord : les armuriers, fabricants de munitions, métallurgistes et artisans constituent une véritable filière d’excellence, représentant des milliers d’emplois dans les territoires ruraux. Une interdiction du plomb sans solution de remplacement viable reviendrait, selon eux, à sacrifier tout un savoir-faire au nom d’un principe de précaution mal compris. La Fédération nationale des chasseurs (FNC) estime d’ailleurs que le coût de la conversion au « sans plomb » dépasserait le milliard d’euros. Sociale et culturelle ensuite : pour ces deux élus, la chasse symbolise un équilibre entre tradition et nature, et l’atteindre par des décisions technocratiques venues de Bruxelles témoigne d’un mépris envers les sept millions de chasseurs européens. Technique, enfin : les munitions à base d’acier, alternatives actuelles, sont plus dures, modifient la portée des tirs et augmentent les risques de ricochet ou de blessures inutiles pour le gibier. Cependant, si la critique des deux élus vise juste sur le fond, leur position souffre d’un certain manque de nuance. En dénonçant Bruxelles, ils évitent le cœur du débat : le plomb est-il réellement aussi nocif qu’on le prétend ? Les études sont nombreuses, mais leurs conclusions restent contradictoires. Le vrai enjeu n’est pas de refuser toute évolution, mais d’éviter de la subir sans discernement. Une transition raisonnée, fondée sur la recherche, l’expérimentation et l’accompagnement des acteurs de terrain, serait une voie plus juste. Rappelons que : - depuis le 15 février 2023, le plomb est interdit dans les zones humides selon la réglementation européenne ; - une interdiction généralisée à toutes les zones de chasse est envisagée, mais pas encore appliquée ; la date d’effet dépendra des décisions législatives à venir.

 

Une décision encore en débat à Bruxelles

Mardi prochain, 18 novembre 2025, un événement intitulé : « Restreindre le plomb dans les munitions en Europe : implications et conséquences », organisé par l’eurodéputé Riho Terras (PPE, Estonie), se tiendra au Parlement européen, salle JAN 2Q2, de 17h30 à 19h00. Cette rencontre rassemblera des décideurs politiques, des scientifiques, des représentants du secteur cynégétique et industriels, pour examiner la proposition de la Commission européenne visant à interdire totalement le plomb dans les munitions, dans le cadre du règlement REACH. L’objectif de cet échange est clair : évaluer les implications concrètes de cette mesure, tant sur le plan environnemental que socio-économique. Pour y participer, il est encore possible de s’inscrire en ligne : la session se déroulera en présentiel et sera également diffusée en direct via Webex, un lien de connexion étant envoyé aux participants inscrits.


Grand tétras vosgiens : les donneurs de leçons ont encore parlé trop vite

Décidément, certaines associations écologistes vosgiennes ont la critique facile et la manche molle. Sous des titres tonitruants comme : « C’est un fiasco », elles s’empressent d’enterrer un projet à peine né, sans jamais s’interroger sur ce qu’elles pourraient faire, elles, pour améliorer la situation. Dénoncer, pointer du doigt, rédiger des communiqués indignés : voilà leur sport préféré. Pendant ce temps, ceux qui retroussent les manches pour tenter de redonner vie à la nature vosgienne se heurtent à un mur de mauvaise foi. Oui, des oiseaux sont morts. Oui, les résultats ne sont pas encore à la hauteur des espérances. Mais quel projet écologique de long terme réussit du premier coup ? Faut-il rappeler que la réintroduction du bouquetin ou du gypaète barbu a connu, elle aussi, ses revers avant de devenir des succès exemplaires ? Les mêmes qui conspuent aujourd’hui le parc des Ballons des Vosges auraient sans doute crié à l’échec dès la première perte. C’est plus simple que d’apporter un peu d’aide sur le terrain. Et puisqu’il est question d’argent, remettons les chiffres à leur place : 200 000 € ont été investis pour tenter d’enrichir la nature en ramenant un oiseau emblématique de nos forêts. C’est peu, comparé aux dizaines de millions d’euros engloutis pour « gérer » les loups, comprendre indemniser les dégâts, entretenir la bureaucratie, et ruiner les éleveurs. Là, personne ne parle d’échec. Apparemment, quand un prédateur décime les troupeaux, cela s’appelle « biodiversité », mais quand on essaie de sauver un gallinacé forestier, c’est de « l’improvisation permanente ». Cherchez l’erreur ! Le tribunal administratif de Nancy, lui, a tranché : la réintroduction du grand tétras présente un intérêt général suffisant pour justifier sa poursuite. Ce jugement, les associations l’ont oublié aussi vite qu’elles comptent les cadavres. La conservation du grand tétras est un défi, pas une promenade de santé, et ce défi mérite d’être relevé. Ce projet n’est pas un fiasco. C’est une tentative courageuse de réparer un patrimoine naturel que d’autres ont laissé dépérir. Et si, au lieu d’espérer que le bateau coule, certains prenaient enfin une rame ? Peut-être que la nature, elle, s’en porterait mieux.


La renaissance verte de l’Ukraine

Dans ce pays meurtri par la guerre, des Ukrainiens se tournent vers la nature pour retrouver espoir et dignité. Tandis que les bombes continuent de tomber sur les villes et détruisent les forêts, une autre lutte, silencieuse mais tenace, se joue déjà dans les plaines et les deltas : celle du rétablissement du vivant. Au sud du pays, dans le delta du Danube et la steppe de Taroutyne, des équipes locales travaillent à restaurer les écosystèmes détruits. Pour eux, replanter, relâcher des animaux ou purifier l’eau n’est pas un luxe, mais une nécessité. « La nature est au cœur de notre survie. Si elle s’effondre, nous tombons avec elle », explique Mykhailo Nesterenko, directeur exécutif de Rewilding Ukraine. Depuis 2022, cette organisation et ses partenaires ont réussi à redonner vie à plus de 13 000 hectares de zones humides et de prairies. Des daims et des marmottes des steppes ont été réintroduits, des hamsters et hiboux grands-ducs ont retrouvé leur habitat, et des plateformes ont été construites pour accueillir les majestueux pélicans dalmates. Dans ces paysages jadis réduits au silence, le bruissement du vent s’accompagne à nouveau de cris d’oiseaux et du pas feutré des animaux sauvages. Mais, derrière ces gestes écologiques, se cache une forme de thérapie collective. Les Ukrainiens qui participent à ces projets y trouvent un ancrage, une manière de lutter contre la peur et la perte. Dans un pays où plus d’un million de soldats et de civils portent les cicatrices invisibles du conflit, la nature devient un refuge intérieur. C’est de cette conviction qu’est née l’initiative « Nature for Veterans »...

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Réactions du gibier aux coups de feu : sachez les traduire

Au coup de feu, le gibier blessé marque souvent le coup. Il est donc important d'apprendre à lire et reconnaître ses réactions, souvent furtives, afin de pouvoir renseigner le conducteur de chien de sang sur la zone présumée touchée. Que faites-vous lorsque vous vous piquez, brûlez, cognez ou coupez ? Vous faites un mouvement de réaction à la douleur. Dans le cadre de la chasse, il en est de même et la réaction d’un gibier au coup de feu peut en apprendre beaucoup au chasseur sur l’endroit touché par son projectile. Mais attention, les réactions des animaux sont rapides et parfois atténuées par le type de chasse. Entre un chevreuil tiré à l’approche et une biche tirée en battue, le stress de l’animal n’est pas le même. Il y a donc, dans l’interprétation de la vision très fugitive du gibier à l’impact, une part d’incertitude, souvent vite levée par les indices de blessure retrouvés sur place. Et, pour mieux marquer le geste réflexe du gibier, les mouvements sont volontairement, dans les dessins et illustrations, amplifiés, afin de mieux montrer l'attitude de l'animal. L'allure générale du gibier blessé est riche d’enseignement pour qui a la volonté d’aller au bout, ce qui est le but des conducteurs de chiens de sang…

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Le renard de Malplaquet

Le 11 septembre 1709, au sud de Mons, sur le territoire de l’actuelle commune de Taisnières-sur-Hon, se déroula la bataille de Malplaquet, épisode mémorable de la guerre de Succession d’Espagne. D’un côté, les forces alliées de Marlborough et du prince Eugène de Savoie, essentiellement anglaises, autrichiennes et néerlandaises, fortes de 86 000 hommes et de 100 canons, faisaient face à l’armée française commandée par le maréchal de Villars, renforcée par le maréchal Boufflers, totalisant 75 000 hommes et 80 canons. La bataille s’annonçait donc comme un test de courage, de ténacité et de fierté patriotique, autant que de stratégie militaire. Les attaques se succédèrent : Eugène de Savoie amorça une offensive sur l’aile gauche française, tandis que l’aile droite se trouvait fixée par les cuirassiers du prince d’Orange. L’infanterie britannique emporta le centre français affaibli, mais fut repoussée à plusieurs reprises par la cavalerie de la Maison du Roi. À 15 heures, après des pertes effroyables, 20 000 à 25 000 morts chez les Alliés, contre environ 6 000 chez les Français, Boufflers ordonna le repli, conservant la cohésion de l’armée et préservant la France d’une invasion. Bien que les forces alliées aient pris Mons, elles ne purent poursuivre l’attaque. La bataille fut donc une victoire stratégique française, et, dans ce carnage de chair, de boue et de poudre, s'est passé un événement que nul n’osa qualifier de banal : l’apparition du renard de Malplaquet. Ce renard roux, d’une audace indécente, osa traverser entre les lignes françaises et anglaises, en plein vacarme de la bataille, défiant balles et canons comme s’il jouait une comédie divine. Les soldats des deux camps se figèrent pendant quelques précieuses secondes, qui permirent à la ligne de feu française de recharger plus rapidement que les Anglais, qui « était encore à la bourre » (comprendre en retard du rechargement de leurs armes), et de lâcher une salve dévastatrice qui décima la moitié de la ligne ennemie. Persuadés qu’un miracle s’était produit sous leurs yeux, les officiers vibrant de patriotisme entrainèrent alors leurs hommes galvanisés par ce coup du sort, à finir la besogne. Ainsi se révéla toute la grandeur de l’absurde : un renard roux fit basculer le destin de l’Europe...


« Journée mondiale contre la chasse » : un flop qui restera dans les annales...

Il ne restera rien de ce vide abyssal laissé par des activistes suisses en quête de nobles causes faciles. Le 11 novembre dernier, l’association « IG Wild beim Wild », autoproclamée conscience écologique de l’Europe, lançait sa grande « Journée mondiale contre la chasse ». Résultat : quelques tweets rageurs et une poignée de militants qui s’indignaient entre deux cafés bio. Il est des textes si ridicules qu’ils en deviennent inquiétants. Celui du plumitif de service, qui s’improvise psychanalyste, appartient à cette catégorie : un pamphlet déguisé en étude, une bouillie pseudo-scientifique sur « les chasseurs narcissiques et frustrés sexuels ». On croyait les procès d’intention disparus ; les voilà revenus, version radicalisation sociologique helvétique. Dès les premières lignes, le ton suinte : « Que les chasseurs amateurs tirent sur des animaux pour prouver leur puissance sexuelle ou qu'ils le fassent par frustration sexuelle plutôt que de violer ou de tuer directement des femmes, il semble évident que pour les hommes qui vont souvent à la chasse, il s'agit d'un rituel social par lequel ils tuent symboliquement leur propre féminité... ». Le voilà qui ricane ce scribouillard, persuadé d’avoir percé le secret de la bêtise humaine. Mais rapidement le masque tombe : derrière ses airs d’observateur redresseur de conscience, on découvre un idéologue fanatique, prêt à tout pour faire passer des millions de chasseurs pour des psychopathes en puissance. Sa « thèse », si l’on ose employer ce mot, frise le délire : « Les chasseurs se perçoivent comme nettement plus agressifs », écrit-il, avant de filer la métaphore jusqu’à l’absurde : « Ils entretiennent un rapport différent à la violence... ». Puis, crescendo, il en vient à accuser les pères chasseurs d’abuser psychologiquement leurs enfants, d’élever des êtres « incapables d’empathie », voire de créer des « imposteurs narcissiques ». Car ce qu’il décrit n’a rien à voir avec la chasse. Il parle d’un fantasme urbain, d’un croquemitaine qu’il fabrique pour justifier son dégoût. Il confond le chasseur avec le tueur en série, la traque avec le meurtre, la tradition avec la pathologie. Et pour faire bonne mesure, il convoque Freud, les « triades noires », et même Hemingway, exhumé pour illustrer une théorie de café du commerce sur la virilité refoulée...

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Salon des maires et des collectivités locales 2025 : l’OFB sera au rendez-vous

Du 18 au 20 novembre 2025, le Salon des maires et des collectivités locales (SMCL) ouvrira ses portes au Parc des expositions de la Porte de Versailles, à Paris. Véritable temps fort de la vie publique locale, cet événement réunit chaque année des milliers d’élus, de décideurs et d’acteurs territoriaux venus échanger autour des grandes transitions économiques, écologiques et sociales qui façonnent la France de demain. Cette nouvelle édition s’annonce particulièrement riche en échanges et en innovations. L’Office français de la biodiversité (OFB) sera une fois encore présent, aux côtés du réseau des Agences régionales de la biodiversité et des Parcs nationaux, au sein du Village Territoires et Écologie, organisé par les Ministères de l’Aménagement du territoire, de la Décentralisation et de la Transition écologique. Ensemble, ces acteurs publics iront à la rencontre des élus et des agents territoriaux pour présenter les outils, dispositifs et accompagnements destinés à soutenir la mise en œuvre de politiques locales en faveur de la biodiversité et de la transition écologique. L’objectif de cette mobilisation collective : écouter les besoins des collectivités, partager des solutions concrètes et promouvoir des partenariats innovants capables d’accélérer la transformation durable des territoires. Le stand de l’OFB proposera notamment des démonstrations et retours d’expériences illustrant comment la nature peut devenir un levier de performance et de résilience pour les villes et villages de France. Plusieurs séquences thématiques viendront rythmer la présence de l’OFB durant le salon. Parmi elles :

- mardi 18 novembre : présentation de Sispea, un outil d’aide à la gestion de l’eau potable et de l’assainissement ;

- mercredi 19 novembre : échanges sur la manière dont la biodiversité renforce la résilience urbaine, ou encore sur la préservation des milieux de montagne face aux pratiques sportives ;

- jeudi 20 novembre : un moment fort marquera les 10 ans du label Végétal local, symbole de l’engagement pour une végétalisation respectueuse des écosystèmes.

Ce rendez-vous annuel sera l’occasion de rappeler que la biodiversité est au cœur des politiques locales de demain.


A Bouillon (Belgique), le marché au gibier a tourné à fond durant 3 jours...

Le traditionnel marché au gibier de la ville de Bouillon, qui, pour la seconde fois, s‘est déroulé sur trois jours, n’a pas connu de répit et s’est terminé en apothéose le jour du 11 novembre. Elargi à beaucoup de composantes ayant un rapport avec la chasse, exception faite des armes et des voyages, et conforté par des animations festives aux couleurs très locales, ce week-end prolongé est resté centré sur le commerce de la viande de grand gibier. Comme chez nous, la mise en valeur de toute venaison, et en particulier celle du sanglier et du gibier rouge, est un thème qui préoccupe les instances dirigeantes de la chasse. Le marché de Bouillon, fort d’un savoir-faire issu d’une expérience de plus de 30 ans, offre un bel exemple en la matière. Les bouchers locaux ont bien compris qu’avant tout, il fallait provoquer l’envie d’acheter : des préparations simples mais originales, une présentation des produits irréprochable, des mets à déguster sur place servis sur assiette ou encore en sandwiches, des formules diversifiées tels les colis composés de divers morceaux, ou encore des carcasses de chevreuils et petits sangliers à emporter. On faisait donc la queue à l’arrière des camions frigos, pour obtenir la pièce choisie. Durant trois jours ce sont des milliers de visiteurs qui se sont pressés le long de la Semois pour profiter de toutes ces bonnes choses, dans une ambiance des plus festives et conviviales, mêlée aux odeurs de sanglier à la broche, aux fanfares sonnées par les trompes de chasse et aux rythmes syncopés des jazz bands, ponctués par les déambulations du groupe carnavalesque des Sangliers d’Arlon. Si cette année, au Game-Fair à Lamotte-Beuvron, notre Fédération Nationale des Chasseurs proposait gracieusement aux visiteurs de savoureuses préparations, le public était majoritairement issu du monde de la chasse. A Bouillon, les acheteurs sont très majoritairement des non-chasseurs, amateurs de cette viande de gibier, la plus naturelle qui soit, ou curieux de découvrir cette venaison de qualité. Un gisement de consommateurs pour une filière venaison à la fois durable et rentable…

Texte et photos : Jean-Marc Thiernesse

 


Chasseurs et agriculteurs unis pour restaurer le petit gibier en Europe

Du 16 au 19 octobre 2025, la ville hongroise de Vásárosnamény a accueilli le Forum de coordination du Conseil international de la chasse et de la conservation du gibier (CIC) pour l’Europe centrale et orientale. Cet événement a réuni chasseurs, agriculteurs et experts afin de débattre des moyens de restaurer durablement les populations de petit gibier, fortement affectées par l’intensification agricole. Lors de l’ouverture, Tamás Marghescu, ambassadeur du CIC, a appelé à une coopération renouvelée entre chasseurs et agriculteurs. Il a plaidé pour la création de pôles d’action nationaux capables de mobiliser des financements et d’obtenir des résultats tangibles sur le terrain. Les rapports présentés par les délégations de plusieurs pays (Bosnie-Herzégovine, Serbie, Bulgarie, Kosovo, Ukraine, Roumanie et Slovaquie) ont tous souligné le déclin des populations de lièvres et de faisans, imputé à l’usage intensif de pesticides et à la disparition des habitats naturels. Le président du forum, le Dr Imrich Šuba, a présenté les succès slovaques en matière de restauration du gibier grâce aux subventions agricoles pour les bandes fleuries et les « voies vertes » qui favorisent le retour du petit gibier. De son côté, le Dr Péter Hajas a insisté sur l’importance d’une chasse responsable et d’une agriculture régénératrice intégrant haies, cultures de couverture et réduction du travail du sol. Les participants ont également visité des faisanderies locales et un musée de la chasse, avant de conclure autour d’un dîner célébrant le patrimoine rural commun. À l’issue des débats, trois priorités ont été fixées : la création d’un système de suivi du petit gibier à l’échelle régionale, la lutte contre l’usage illégal de pesticides, et la mise en place de plateformes nationales de coopération entre chasseurs, agriculteurs et ONG. Le Forum 2025 a confirmé que la restauration du petit gibier passe par une alliance solide entre écologie, éthique et économie rurale.


Les chiens rapprocheurs : un must de la brisée à la bauge...

Dans la chasse au sanglier, rapprocher consiste à remonter une voie froide jusqu’au lancer, c’est-à-dire suivre l’odeur du gibier pour le localiser. Les chiens rapprocheurs jouent un rôle essentiel dans cette phase, souvent confondus à tort avec les chiens de pied. Pourtant, la distinction est nette : le chien de pied, en longe et tenu au silence, intervient le matin pour repérer les animaux et déterminer leurs remises. Une fois cette première étape accomplie, son rôle s’arrête. C’est alors aux rapprocheurs, découplés sur la voie indiquée, de poursuivre la piste jusqu’à retrouver les sangliers. Ils peuvent même tenir le ferme avant le départ de la poursuite, tâche délicate et risquée face à un solitaire aguerri. Le travail du rapprocheur est loin d’être simple. Il doit démêler la voie du sanglier parmi d’autres odeurs animales, sans se laisser distraire par un change. Ces chiens expérimentés doivent être sages, persévérants et dotés d’un flair exceptionnel. Leur nez est plus « chaud » que celui des autres, capable de déceler des voies anciennes. La justesse de la voix, ou « gorge », est aussi un atout, car elle permet de suivre le déroulement de l’action sans fausse alerte. Le rapprocheur est avant tout un technicien patient et méthodique, non un chien fougueux courant au hasard. Il faut des sujets endurants, équilibrés, ayant le sens de l’initiative, la capacité d’analyse et la volonté d’aller au bout de la voie. Enfin, la lignée joue un rôle essentiel : certaines races, ou même certaines familles au sein d’une race, transmettent depuis des générations un instinct de rapproche supérieur. Ces qualités, fruits d’années de sélection et d’expérience, font du rapprocheur un chien d’exception, indispensable à la réussite d’une chasse au sanglier menée dans les règles de l’art...

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Ingénierie et génie écologique

L’équipe de l’A-IGÉco présente une nouvelle newsletter consacrée à l’ingénierie et au génie écologiques, un domaine en plein essor au service de la biodiversité et de la restauration des milieux naturels. Ce numéro met en avant les actualités du secteur, les innovations techniques et les initiatives des réseaux partenaires. Lors du salon Pollutec, les métiers de la biodiversité ont été valorisés, illustrant la diversité des compétences mobilisées dans la gestion et la restauration écologique. Sont également rappelés les fondements juridiques encadrant ces actions, ainsi que la présentation des 25 projets lauréats du « Prix national du génie écologique 2025 », recensés dans le catalogue des Solutions fondées sur la Nature (SfN). Les membres du réseau (Unep, RNF, UPGE, CINOV TEN, CIBI, KALISTERRE, REVER, AGéBio, Astee) ont partagé de nombreuses actualités, tout comme les partenaires institutionnels : DGALN, CDC Biodiversité, IPBES, UICN, CRERCO, CBN, MNHN, CNRS et l’Agence régionale de la biodiversité Centre-Val de Loire. Parmi les nouveautés marquantes figure la publication de la norme ISO 17620, qui encadre la conception et la mise en œuvre du gain net de biodiversité (BNG) dans les projets de développement. L’OFB met en ligne deux nouvelles publications pédagogiques sur les « Solutions fondées sur la Nature », complétées par une revue de presse et une sélection de podcasts. L’agenda des prochains événements invite les acteurs du secteur à échanger et diffuser les bonnes pratiques. Quelques repères terminologiques permettent de mieux cerner le champ d’action :

- biodiversité : ensemble des êtres vivants et de leurs écosystèmes ;

- écologie appliquée : étude scientifique du fonctionnement des écosystèmes ;

- écologue : expert du vivant, à distinguer de l’écologiste militant.

L’ingénierie et le génie écologiques, définis au Journal officiel du 18 août 2015, regroupent les savoirs et pratiques mobilisés dans les projets de restauration, d’aménagement ou de gestion des milieux naturels. Aujourd’hui, 28 métiers « cœur » liés à la biodiversité et plusieurs fonctions support sont recensés par l’A-IGÉco, les Réserves naturelles de France et l’OFB dans le cadre du programme européen LIFE BIODIV’FRANCE. Ces métiers se répartissent en six familles : ingénierie-étude-conseil, travaux-entretien, surveillance-contrôle, éducation-médiation, gestion-pilotage et recherche-connaissance.

 

Pour en savoir plus, vous pouvez télécharger la lettre de l’A-IGÉco : c’est ICI


L’occupation de l’espace par les sangliers

La chasse au sanglier suppose avant tout la présence de l’animal, ce qui dépend de sa reproduction et de son occupation du territoire. Or, leur présence varie : un jour ils sont là, le lendemain disparus. Contrairement aux migrateurs, les sangliers ne quittent pas leur région pour d’autres continents ou massifs lointains. Ce sont plutôt des vagabonds infatigables, qui explorent largement leur environnement sans jamais vraiment migrer. Ainsi, les sangliers de la Thiérache ne viennent pas des Vosges, ni ceux de l’Esterel des forêts des Landes : ils vivent et se déplacent dans des zones relativement proches. Leur mobilité peut cependant être trompeuse pour les chasseurs, dont les territoires sont bien plus petits que les espaces vitaux des animaux. Lorsqu’un sanglier quitte un secteur, il n’a souvent parcouru que quelques kilomètres, parfois seulement jusqu’à la commune voisine. Autrement dit, lorsqu’ils ne sont plus « chez nous », ils restent encore chez eux. Pour comprendre ces déplacements, des équipes de chercheurs et de naturalistes ont entrepris d’étudier les stratégies d’occupation de l’espace des sangliers, avec la participation précieuse des chasseurs. Ces études ont consisté à capturer, marquer et suivre plusieurs milliers d’animaux à l’aide de boucles auriculaires ou de colliers émetteurs. Les données recueillies ont permis de mieux cerner le comportement des sangliers selon le sexe, l’âge et le contexte environnemental. On a ainsi pu définir le domaine vital d’un individu ou d’une compagnie. À partir des points extrêmes de leurs déplacements, les chercheurs tracent une zone en forme de « patate » représentant l’aire maximale explorée. Sa taille varie selon le biotope : plus restreinte en forêt dense, plus étendue dans les zones agricoles. En moyenne, une compagnie stable exploite entre 2 000 et 5 000 hectares autour de ses zones de mise bas. À l’intérieur, certaines zones restent inexplorées, soit parce qu’elles sont inhospitalières, soit parce qu’elles n’offrent aucun intérêt alimentaire ou protecteur. Les sangliers se déplacent aussi entre plusieurs zones de repos, selon la météo, le dérangement ou simplement leur humeur du moment...

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