Champagne de la Côte des Bar : « Vendemiaire An XIII »

Le ministre Mathieu Lefèvre en Sologne : dialogue plutôt que sanctions

Le ministre délégué chargé de la Transition écologique, Mathieu Lefèvre, s’est rendu lundi 15 décembre 2025 dans le Cher, au cœur de la Sologne, pour un déplacement consacré à la question sensible de l’engrillagement des espaces naturels. Cette visite de terrain, menée aux côtés des services de l’État, d’élus locaux et d’acteurs associatifs, visait à rappeler le cadre légal tout en privilégiant le dialogue avec les propriétaires concernés. L’engrillagement, caractérisé par la multiplication de clôtures rigides en milieu forestier, est au centre de fortes tensions. Accusée de fragmenter les habitats naturels, d’entraver les corridors écologiques et de piéger la faune sauvage, cette pratique est encadrée par une loi qui entrera pleinement en application au 1er janvier 2027. À cette échéance, les clôtures concernées (celles érigées après 1993) ne devront pas dépasser 1,20 mètre de hauteur et devront laisser un espace libre de 30 centimètres au ras du sol afin de permettre le passage des animaux. À Sainte-Montaine, le ministre a constaté la réalité du terrain : grillages dépassant largement les normes, parfois surmontés de barbelés. Certaines pratiques de contournement ont également été dénoncées, comme le simple relevage du grillage sans découpe réelle, ou la présence de miradors en bout de clôture, assimilés par les associations à une chasse dénaturée. Face à ces dérives, l’OFB a déjà engagé des mises en demeure, avec des sanctions pouvant aller jusqu’à 150 000 euros. Pour autant, Mathieu Lefèvre assume une ligne d’accompagnement : « Il y aura des sanctions si nécessaire, mais je souhaite d’abord privilégier la concertation et l’aide technique pour que la loi soit appliquée ». Un comité de pilotage administratif sera installé début 2026 pour suivre l’évolution des mises en conformité. En parallèle, un comité citoyen pourrait voir le jour. Sur le terrain, certains propriétaires ont déjà franchi le pas, un retour au paysage ouvert que l’État espère voir se généraliser d’ici 2027.


Les chiens à sanglier de taille moyenne

Représentants des usages régionaux, toutes les races de chiens sont présentes chez les chasseurs de sangliers. Paradoxalement, ce sont les tailles moyennes qui sont les plus utilisées, et ce n’est pas sans raison. Un chien courant, quelle que soit sa taille, doit, pour mériter cette appellation de « courant », répondre à ces critères : poursuivre à voix, sur la voie, un gibier qu’il ne voit pas. Pour chasser le sanglier, toutes les races de courants, absolument toutes, sont employées, sans compter la multitude de chiens de pays, corniauds et bâtards. Il est vrai que les chiens de races sont, pour la plupart, originaires d’une région spécifique, et c’est incontestablement un patrimoine à préserver. L’appellation « races moyennes » est conditionnée par la taille. Ainsi, on y trouve les Harrier et Beagle-Harrier, Bleu de Gascogne, Gascon Saintongeois, Ariégeois, chiens courants suisses (Bruno, Bernois, Lucernois, Schwytzois), les fauves de Bretagne, griffons nivernais, briquets vendéens, Porcelaines, chiens de Saint Hubert, chiens d’Artois. Pour chacune, on peut noter la faculté de polyvalence, avec pour certains des spécialités reconnues. C’est le cas du griffon nivernais, promu « chien à sanglier » que l’on retrouve partout. La région sur laquelle les chasseurs évoluent joue également un rôle important dans le choix. Personne ne conteste le légendaire nez des chiens de Gascogne, qui ont, depuis longtemps, franchi les limites de leur région d’origine, recherchés pour leur qualité de rapprocheurs sur des terrains arides et caillouteux. Et ce n’est pas par hasard que des Gascons Saintongeois, Saint Hubert, grands bleus ou Porcelaines soient utilisés comme chiens de pied ou encore employés comme retrempe sur d’autres races locales pour en améliorer le nez…

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Quand l’EPA réécrit la réalité : les États-Unis sombrent dans le déni climatique officiel

Il faut appeler les choses par leur nom : ce qui se passe aux États-Unis avec la modification des pages climat de l’EPA est une farce dangereuse. Et pas n’importe quelle institution : l’Environmental Protection Agency, l’Agence fédérale chargée de protéger l’environnement et la santé publique américaines. Une agence créée dans les années 1970 pour lutter contre la pollution de l’air, de l’eau et des sols, et qui se retrouve aujourd’hui à manipuler des données scientifiques pour flatter le pouvoir en place. L’EPA version 2025 a tout simplement supprimé des causes du réchauffement climatique, la combustion du charbon, du pétrole et du gaz naturel. Oui, l’agence environnementale du pays de la NASA décide soudain que le principal moteur du changement climatique n’existe plus. À la place, elle recycle une liste de phénomènes naturels, orbites, volcanisme, activité solaire, comme si deux siècles de recherche n’avaient jamais existé. Les climatologues américains parlent d’un mensonge délibéré. Pas une nuance scientifique, pas une interprétation : une falsification. Et le sabotage est assumé : pages supprimées, liens morts, contenus édulcorés. Ce n’est pas de la maintenance numérique, c’est du révisionnisme climatique. La communication officielle verse dans la caricature, évoquant un prétendu « culte du climat ». On croirait lire une chaîne complotiste, pas une agence fédérale dotée de milliards de dollars. Même d’anciens responsables républicains de l’EPA reconnaissent que les États-Unis se ridiculisent. Le monde entier avance, alors que Washington efface les faits pour qu’ils dérangent moins. Refuser de mentionner les combustibles fossiles ne fera disparaître ni les mégafeux, ni les inondations, ni les vagues de chaleur. Cela ne fera qu’aveugler un peu plus les citoyens face aux risques réels. Quand l’agence censée protéger les Américains choisit de censurer la science, ce n’est plus seulement une faute politique : c’est une mise en danger nationale. Une trahison de sa mission, et... une régression indigne d’une grande démocratie.


Arrachage de haies : un projet de décret mal présenté qui cristallise les oppositions

Le projet de décret relatif à l’arrachage des haies a provoqué une levée de boucliers immédiate dans les rangs écologistes, et pas que... Pour beaucoup, il symbolise une nouvelle atteinte à la biodiversité et une remise en cause d’un élément structurant des paysages ruraux. Haies bocagères, corridors écologiques, refuges pour la faune : leur rôle environnemental n’est plus à démontrer. Pourtant, réduire ce texte à une simple autorisation de destruction apparaît excessif et, surtout, révélateur d’un problème de présentation et de pédagogie. Dans les faits, le projet de décret vise à répondre à une contrainte bien identifiée du monde agricole : la mécanisation croissante des exploitations. Les engins sont aujourd’hui plus larges et nécessitent des surfaces adaptées pour travailler efficacement et en sécurité. Dans certaines parcelles, des haies anciennes, implantées à une époque où les pratiques étaient différentes, peuvent ponctuellement gêner le passage du matériel. Il ne s’agit pas d’un souhait de destruction systématique, mais d’une problématique d’aménagement ciblée. Faute d’avoir clairement posé ce cadre, le débat s’est rapidement polarisé. D’un côté, les défenseurs de l’environnement redoutent une banalisation de l’arrachage. De l’autre, les agriculteurs dénoncent une incompréhension de leurs contraintes quotidiennes. Entre les deux, le texte apparaît comme une occasion manquée d’expliquer qu’il est possible de concilier adaptation des exploitations et maintien, voire renforcement, du bocage. Car l’enjeu n’est pas tant de supprimer des haies que de les repositionner intelligemment. Certaines peuvent être déplacées, replantées ailleurs sur l’exploitation ou sur des secteurs plus favorables, tout en améliorant leur fonctionnalité écologique. Encore faut-il que le cadre réglementaire soit clair, exigeant et contrôlé, afin d’éviter tout dévoiement...

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Le raton laveur, sympathique, mais indésirable...

Derrière sa frimousse amusante et ses allures de petit bandit masqué, le raton laveur cache une réalité bien moins charmante. Ce mammifère originaire d’Amérique du Nord, longtemps perçu comme un animal mignon et inoffensif, est aujourd’hui classé en France l’une des espèces exotiques les plus envahissantes. Son expansion fulgurante inquiète les scientifiques autant que les particuliers. Impossible d’en connaître le nombre exact, mais les estimations évoquent désormais plusieurs dizaines de milliers d’individus, avec une concentration majeure dans le nord-est du pays. C’est là qu’il s’est implanté dans les années 1950, introduit, pas toujours accidentellement, par des militaires américains de l’OTAN qui en faisaient parfois des animaux de compagnie. Sur les quelque 12 000 espèces exotiques recensées en Europe, seulement 1 % deviennent réellement problématiques, rappelle Jean-François Maillard, chercheur à l’OFB, et le raton laveur figure malheureusement dans cette catégorie. Très opportuniste, capable de s’installer en forêt comme en zone urbaine, de grimper, nager, fouiller ou crocheter des fermetures, il s’adapte à tous les environnements. Sur la faune sauvage, son impact est préoccupant : prédateur habile, il consomme aussi bien des oiseaux nicheurs que des amphibiens. Si, dans son milieu d’origine, le raton laveur doit composer avec de nombreux prédateurs, il n’en a pas chez nous. Sa population ne cesse donc d’augmenter et sa reproduction, rapide, associée à son intelligence et à son opportunisme alimentaire, rend sa gestion complexe. Les scientifiques insistent : sans action coordonnée, sa présence pourrait profondément transformer certains milieux naturels.


Voici la photo animalière la plus drôle de 2025 : un gorille qui met la planète de bonne humeur

Chaque année, les « Nikon Comedy Wildlife Photography Awards » viennent rappeler une vérité fondamentale : la nature sait être sublime, fragile… et parfois hilarante. Pour l’édition 2025, le premier prix revient à une star inattendue : un jeune gorille du Rwanda, immortalisé en plein numéro de danse qui ferait pâlir de jalousie un jury de plateau télé. L’auteur de cette perle est le Britannique Mark Meth-Cohn, photographe amateur mais manifestement professionnel de la patience. Son cliché, délicieusement intitulé « High Five », montre un gorille en pleine chorégraphie improvisée, bras levé, jambe tendue, expression concentrée. Photographié dans les montagnes brumeuses du parc national des Virunga, ce jeune acrobate appartient à la famille Amahoro, un nom signifiant « paix ». Une famille paisible, oui, mais manifestement pas contre une petite danse digestive. Meth-Cohn raconte avoir passé quatre jours à suivre ces géants végétariens, entre brume, humidité, pentes raides et éclats de rire involontaires. Résultat : une image qui a séduit le jury, sélectionnée parmi 10 000 photos venues de 109 pays. Autant dire que le gorille a mis tout le monde d’accord. Comme chaque année, le concours a également récompensé d’autres pépites animalières et rappelons que, créé en 2015, il soutient aussi la conservation puisque 10 % des bénéfices de 2024 seront reversés au Whitley Fund for Nature, preuve que l’on peut rire et protéger en même temps la planète. (Photo : Mark METH-COHN/Nikon Comedy Wildlife)


Plans nationaux d’actions : un outil clé pour sauver les espèces menacées

Créés en 1996, les Plans nationaux d’actions (PNA) sont devenus l’un des principaux leviers de la France pour préserver ou restaurer les espèces sauvages menacées. Ils interviennent lorsque les outils réglementaires classiques (protection stricte, gestion d’espaces naturels ou politiques sectorielles) ne suffisent plus à enrayer le déclin d’une espèce. Leur force repose sur la mobilisation coordonnée d’une large diversité d’acteurs : services de l’État, collectivités, scientifiques, agriculteurs, entreprises, ONG et associations naturalistes. Au 1er octobre 2025, il y avait 76 PNA en vigueur, concernant plus de 470 taxons, auxquels s’ajoutent les milliers d’espèces suivies dans le cadre du PNA Pollinisateurs. Ces plans couvrent majoritairement la faune (57 PNA), notamment les oiseaux, reptiles et mammifères, mais aussi de nombreuses plantes rares ou des groupes d’insectes. Certains sont monospécifiques, comme ceux dédiés à la loutre d’Europe, au balbuzard pêcheur ou à l’iguane des petites Antilles, tandis que d’autres regroupent plusieurs espèces partageant les mêmes habitats ou enjeux, tels le PNA papillons diurnes (38 espèces) ou celui visant les plantes menacées des estives pyrénéennes (10 espèces). Leur sélection repose principalement sur le niveau de menace défini par la liste rouge de l’UICN : la France compte près de 2 900 espèces menacées (CR, EN, VU). Chaque PNA suit quatre axes structurants : le suivi des populations, la restauration des habitats, la sensibilisation et l’intégration de la conservation dans les activités humaines. Ils contribuent également à mobiliser des financements variés : État (8,7 M€ en 2025), agences de l’eau, fonds européens (LIFE, FEDER), et, depuis 2023, le Fonds vert. Mais, malgré leur succès, ces plans doivent composer avec des contraintes fortes : financements irréguliers, conflits d’usage (agriculture, urbanisme, infrastructures) et accélération des effets du changement climatique...

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Grippe aviaire : une propagation record en Europe et un risque accru jusqu’à la fin de l’hiver

Entre septembre et novembre 2025, l’Europe a enregistré une nouvelle progression de la grippe aviaire hautement pathogène (IAHP), avec 442 foyers détectés dans les élevages et plus de 2 450 cas chez les oiseaux sauvages dans 29 pays. Selon l’EFSA, l’ECDC et le laboratoire de référence européen, cette hausse marque l’une des plus fortes circulations virales observées à cette période depuis 2016. Les oiseaux aquatiques, comme les canards, oies et cygnes, ont été particulièrement touchés, ainsi que les grues cendrées victimes de mortalités massives. Cette recrudescence serait liée à une nouvelle variante du virus A(H5N1) déjà présente en Europe, face à laquelle les oiseaux semblent dépourvus d’immunité, ou qui présenterait une transmissibilité accrue. Les experts anticipent une circulation encore intense durant l’hiver, avant une probable baisse en fin de saison. Dans les élevages de volailles, la majorité des contaminations découle d’introductions indirectes du virus par des oiseaux sauvages. Les dindes apparaissent les plus sensibles, tandis qu’une hausse des cas chez les canards vaccinés a été observée. La forte pression infectieuse exercée par des environnements contaminés, associée à l’humidité et aux conditions météorologiques, favorise la diffusion du virus. Les autorités recommandent donc de confiner les volailles domestiques dans les zones à risque, de renforcer la biosécurité et de multiplier les contrôles pour repérer rapidement les nouveaux foyers. La maladie a également été détectée chez plusieurs mammifères carnivores, principalement des renards, conséquence directe de la circulation virale intense chez les oiseaux sauvages. Dans deux pays, le virus est réapparu chez des chats domestiques, probablement infectés par contact avec des oiseaux contaminés. Si aucune transmission liée à la consommation de viande crue pour animaux domestiques n’a été confirmée, les experts conseillent de ne pas en donner et, dans les zones très touchées, de garder les animaux à l’intérieur ou sous surveillance. Malgré cette diffusion accrue dans la faune sauvage et certains animaux terrestres, les agences sanitaires européennes réaffirment que le risque pour la population générale demeure faible. Toutefois, elles insistent sur l’importance d’une vigilance constante, d’un suivi scientifique rigoureux et de mesures strictes visant à protéger les élevages, limiter les contaminations croisées et prévenir l’apparition de nouveaux foyers jusqu’à la fin de l’hiver.


La semaine en bref...

- Alpes-Maritimes : dans la nuit du 8 au 9 décembre 2025, les agents de la SNCF ont fait une découverte peu commune en gare de Carnolès, à Roquebrune-Cap-Martin : le corps sans vie d’un loup, retrouvé directement sur les rails entre Nice et Menton. L’OFB, seul habilité à intervenir sur cette espèce protégée, a immédiatement récupéré l’animal avant son transfert au laboratoire vétérinaire départemental pour analyses. Reste la question : comment un loup a-t-il pu se retrouver dans un secteur aussi urbanisé, coincé entre mer et voies ferrées ? Plusieurs hypothèses sont avancées : un jeune mâle en dispersion ayant suivi une voie de passage inattendue, un animal désorienté par la circulation nocturne ou encore un individu blessé ayant cherché un trajet dégagé. Les examens en cours permettront de déterminer s’il a été percuté par un train, affaibli par une maladie ou victime d’un autre incident.

 

- Alpes de Haute Provence : un grave accident de chasse s’est produit le samedi 13 décembre 2025 sur la commune des Mées, à proximité de Sisteron. Il était aux alentours de 11 heures lorsqu’une battue collective a été interrompue par un tir accidentel. Un chasseur de 67 ans a été touché à la cuisse par une balle, provoquant de lourdes blessures. La victime, grièvement atteinte et victime d’une importante hémorragie, a été rapidement prise en charge par les secours. Son pronostic vital était engagé lors de son évacuation vers un établissement hospitalier de Marseille. À son arrivée dans la cité phocéenne, le sexagénaire était cependant conscient, et selon les dernières informations, son état se serait stabilisé et ses jours ne seraient plus en danger. Une enquête a été ouverte afin de déterminer les circonstances exactes de l’accident.

 

- Ardèche : le chamois s’apprête à retrouver les monts d’Ardèche après une longue absence. Le département a validé, le 5 décembre, un plan de réintroduction engagé depuis 2023. Entre 20 et 30 individus devraient être relâchés dans le massif du Tanargue d’ici trois ans. Un comité réunissant élus, agriculteurs, chasseurs, acteurs du tourisme, associations naturalistes et services de l’État pilote ce projet. Pour Matthieu Salel, vice-président du département, le retour du chamois représente un atout autant pour la biodiversité que pour le développement d’un tourisme d’observation. L’espèce, déjà bien implantée ailleurs en France, occasionne peu de dégâts sur les milieux forestiers et peut résister aux loups, si ses habitats naturels sont trop escarpés pour le prédateur. Les zones de falaises et de crêtes du Tanargue offrent un environnement idéal. Les animaux seront capturés dans des populations existantes. L’ensemble de l’opération, incluant le suivi, est estimé à 300 000 euros.

 

- Aude : mercredi dernier, le tribunal correctionnel de Carcassonne a rendu son jugement dans une affaire de chasse illégale impliquant cinq prévenus dans l’Aude. Quatre hommes et une femme étaient poursuivis pour des faits commis entre septembre 2021 et septembre 2024, notamment des chasses pratiquées hors période légale et sans autorisation. L’un des prévenus devait également répondre d’actes de cruauté envers un animal domestique. L’affaire, révélée par des vidéos diffusées sur Facebook, avait suscité une forte attention locale. Les faits se seraient déroulés sur plusieurs secteurs du département, dont Caunes-Minervois et de nombreuses communes disposant d’Associations communales de chasse agréée. Lors de l’audience du 3 décembre, une partie des accusations avait été contestée, conduisant le tribunal à mettre sa décision en délibéré. Au final, les magistrats ont prononcé des relaxes partielles mais plusieurs condamnations. Deux prévenus ont écopé de 18 mois de prison avec sursis, assortis respectivement de quatre et trois amendes contraventionnelles de 150 euros. Un troisième a été condamné à 105 heures de travail d’intérêt général, accompagné de quatre amendes de 150 euros. Un quatrième a reçu six mois de prison avec sursis et deux amendes de 150 euros. La seule femme prévenue a été condamnée à une amende délictuelle de 1 500 euros avec sursis, sans interdiction de chasse.

 

- Corse du Sud : une violente dispute entre deux chasseurs a failli virer au drame, le jeudi 4 décembre en fin d’après-midi, dans le maquis sur les hauteurs de Sartène. Les deux hommes, âgés de 58 et 71 ans et domiciliés dans la commune, se croisent sur un chemin de chasse. Une simple absence de salut déclenche une altercation qui dégénère rapidement. Lors de l’empoignade, un coup de feu part accidentellement, heureusement sans faire de blessé. Après le tir, l’un des chasseurs aurait braqué son fusil sur l’autre, qui parvient à s’enfuir et à déposer plainte à la gendarmerie de Propriano. Le suspect est interpellé peu après. Une perquisition révèle plusieurs armes longues, dont plusieurs non déclarées, ainsi qu’une cinquantaine de munitions. Le parquet d’Ajaccio confirme l’ouverture d’une enquête pour violences avec arme sans ITT et détention illégale d’armes. L’homme, remis en liberté, sera prochainement convoqué devant le tribunal...

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Les « Attila » de Turquie : la France connaîtra-t-elle des sangliers aussi impressionnants ?

En Turquie, la souche Sus scrofa Attila impressionne par le gabarit hors norme de ses sangliers : plus de 250 kg pour certains spécimens. En France, les chasseurs observent aussi une augmentation du poids moyen dans plusieurs régions, où des animaux de 150 à 200 kg ne sont plus considérés comme des anomalies. Faut-il y voir une évolution naturelle de l’espèce, un effet de l’environnement ou une combinaison de facteurs favorables ? Si l’idée d’un futur sanglier français aussi massif que les géants anatoliens intrigue, elle nécessite de comprendre les mécanismes biologiques qui influencent la croissance d’un grand mammifère. Car si les sangliers partagent la même espèce (Sus scrofa) les variations régionales sont liées à des conditions écologiques, génétiques et comportementales complexes. Sur le plan scientifique, la taille d’un sanglier dépend d’abord de trois facteurs majeurs : la génétique, la disponibilité alimentaire et la pression environnementale. Les populations turques possèdent un héritage génétique légèrement différencié, avec des lignées plus massives liées à un climat plus rude et des ressources abondantes en zones agricoles irriguées. En France, l’accès facilité à des sources riches (maïs, glands, châtaignes, betteraves, cultures énergétiques) favorise aussi la prise de poids. Le dérèglement climatique, en réduisant les périodes de restriction alimentaire, contribue à une croissance continue. Cependant, la génétique seule ne suffit pas : pour qu’un « sous-type » plus grand se fixe durablement dans une population, il faut plusieurs générations soumises à la même pression de sélection (abondance alimentaire, faible mortalité, absence de concurrence)...

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Chasseurs contre écologistes : une fracture culturelle ou un malentendu ?

L’opposition entre chasseurs et écologistes est souvent présentée comme irréductible, comme si elle incarnait la lutte éternelle entre nature et civilisation. Mais s’agit-il réellement d’une fracture culturelle insurmontable, ou plutôt d’un malentendu nourri par des représentations réciproques caricaturales ? Au-delà des polémiques médiatiques, il apparaît que chacun projette sur l’autre ses propres valeurs et peurs, et que la vraie question n’est pas de savoir qui a raison, mais de comprendre la logique du regard que l’on porte sur le monde. Du côté des chasseurs, la pratique n’est pas qu’un simple loisir : elle constitue un lien tangible au territoire, une expérience directe de la nature et un héritage transmis de génération en génération. Ils se considèrent comme des acteurs responsables, gestionnaires de la faune et garants d’équilibres écologiques pragmatiques. Pour les écologistes, au contraire, la protection des espèces et des écosystèmes doit primer, et la chasse apparaît comme une violence symbolique, un archaïsme incompatible avec une éthique de la préservation. L’incompréhension naît alors non pas d’une opposition technique, mais d’un conflit de sens : chacun parle un langage différent, chacun mesure la valeur de la vie sauvage selon des critères distincts. Pourtant, sur le terrain, cette opposition se révèle souvent artificielle. Les chasseurs et les écologistes partagent des préoccupations communes : préserver les habitats, limiter l’artificialisation, réguler certaines populations d’animaux. Des collaborations existent déjà pour le suivi scientifique des espèces et la co-gestion des territoires. Ce qui manque, c’est le dialogue philosophique : la reconnaissance de la légitimité de l’autre, non pas comme un adversaire, mais comme un partenaire potentiel. Le malentendu se nourrit de méfiance, d’exagérations symboliques et de la distance entre urbain et rural, entre vision idéalisée et pratique vécue. Ainsi, loin d’être une fracture irréversible, le conflit entre chasseurs et écologistes révèle surtout les conditions de notre rapport à la nature : il interroge notre capacité à concilier plaisir, éthique et responsabilité collective. Le défi n’est pas de faire triompher un camp sur l’autre, mais de construire un langage commun capable de penser la coexistence, l’interdépendance et la diversité des expériences humaines dans le monde sauvage. La véritable richesse ne réside pas dans la victoire symbolique de l’un sur l’autre, mais dans la compréhension que la nature, complexe et fragile, réclame coopération et sagesse partagée.