Le Petit Journal de deux indissociables : la chasse et l'environnement

 

Conçue pour l’apprentissage progressif de la trompe en ré, cette méthode s’adresse aux débutants, aux musiciens de niveau moyen et aux enseignants. S’appuyant sur leur expérience, les auteurs proposent une synthèse de leur approche, complétée par trois recueils d’études, d’exercices et de fanfares traditionnelles déjà publiés chez « Tempo Music Club ». L’ouvrage gagne en efficacité lorsqu’il est accompagné des conseils personnalisés d’un professeur.

 

L’apprentissage est structuré en quatre chapitres suivant la progression pédagogique : 1) gestion de l’air, 2) diction et ornementation, 3) expression, 4) pupitres. Les auteurs précisent avoir privilégié une rédaction simple et claire, sans planches techniques ni schémas anatomiques, en renvoyant plutôt à des vidéos en 3D dont les liens figurent en fin de recueil. Ce support moderne, explicite et ludique, complète les explications.

 

Des exercices annexes visent à développer le « ressenti » de l’élève et peuvent être enrichis sur recommandation des enseignants. Enfin, la méthode doit être adaptée par le professeur ou l’apprenant lui-même, selon la morphologie, les capacités et le niveau de chacun.

 

Pour se procurer ce Traité de technique usuelle et Exercices pratiques : c'est ICI 

« Journée mondiale contre la chasse » : un flop qui restera dans les annales...

Il ne restera rien de ce vide abyssal laissé par des activistes suisses en quête de nobles causes faciles. Le 11 novembre dernier, l’association « IG Wild beim Wild », autoproclamée conscience écologique de l’Europe, lançait sa grande « Journée mondiale contre la chasse ». Résultat : quelques tweets rageurs et une poignée de militants qui s’indignaient entre deux cafés bio. Il est des textes si ridicules qu’ils en deviennent inquiétants. Celui du plumitif de service, qui s’improvise psychanalyste, appartient à cette catégorie : un pamphlet déguisé en étude, une bouillie pseudo-scientifique sur « les chasseurs narcissiques et frustrés sexuels ». On croyait les procès d’intention disparus ; les voilà revenus, version radicalisation sociologique helvétique. Dès les premières lignes, le ton suinte : « Que les chasseurs amateurs tirent sur des animaux pour prouver leur puissance sexuelle ou qu'ils le fassent par frustration sexuelle plutôt que de violer ou de tuer directement des femmes, il semble évident que pour les hommes qui vont souvent à la chasse, il s'agit d'un rituel social par lequel ils tuent symboliquement leur propre féminité... ». Le voilà qui ricane ce scribouillard, persuadé d’avoir percé le secret de la bêtise humaine. Mais rapidement le masque tombe : derrière ses airs d’observateur redresseur de conscience, on découvre un idéologue fanatique, prêt à tout pour faire passer des millions de chasseurs pour des psychopathes en puissance. Sa « thèse », si l’on ose employer ce mot, frise le délire : « Les chasseurs se perçoivent comme nettement plus agressifs », écrit-il, avant de filer la métaphore jusqu’à l’absurde : « Ils entretiennent un rapport différent à la violence... ». Puis, crescendo, il en vient à accuser les pères chasseurs d’abuser psychologiquement leurs enfants, d’élever des êtres « incapables d’empathie », voire de créer des « imposteurs narcissiques ». Car ce qu’il décrit n’a rien à voir avec la chasse. Il parle d’un fantasme urbain, d’un croquemitaine qu’il fabrique pour justifier son dégoût. Il confond le chasseur avec le tueur en série, la traque avec le meurtre, la tradition avec la pathologie. Et pour faire bonne mesure, il convoque Freud, les « triades noires », et même Hemingway, exhumé pour illustrer une théorie de café du commerce sur la virilité refoulée...

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Salon des maires et des collectivités locales 2025 : l’OFB sera au rendez-vous

Du 18 au 20 novembre 2025, le Salon des maires et des collectivités locales (SMCL) ouvrira ses portes au Parc des expositions de la Porte de Versailles, à Paris. Véritable temps fort de la vie publique locale, cet événement réunit chaque année des milliers d’élus, de décideurs et d’acteurs territoriaux venus échanger autour des grandes transitions économiques, écologiques et sociales qui façonnent la France de demain. Cette nouvelle édition s’annonce particulièrement riche en échanges et en innovations. L’Office français de la biodiversité (OFB) sera une fois encore présent, aux côtés du réseau des Agences régionales de la biodiversité et des Parcs nationaux, au sein du Village Territoires et Écologie, organisé par les Ministères de l’Aménagement du territoire, de la Décentralisation et de la Transition écologique. Ensemble, ces acteurs publics iront à la rencontre des élus et des agents territoriaux pour présenter les outils, dispositifs et accompagnements destinés à soutenir la mise en œuvre de politiques locales en faveur de la biodiversité et de la transition écologique. L’objectif de cette mobilisation collective : écouter les besoins des collectivités, partager des solutions concrètes et promouvoir des partenariats innovants capables d’accélérer la transformation durable des territoires. Le stand de l’OFB proposera notamment des démonstrations et retours d’expériences illustrant comment la nature peut devenir un levier de performance et de résilience pour les villes et villages de France. Plusieurs séquences thématiques viendront rythmer la présence de l’OFB durant le salon. Parmi elles :

- mardi 18 novembre : présentation de Sispea, un outil d’aide à la gestion de l’eau potable et de l’assainissement ;

- mercredi 19 novembre : échanges sur la manière dont la biodiversité renforce la résilience urbaine, ou encore sur la préservation des milieux de montagne face aux pratiques sportives ;

- jeudi 20 novembre : un moment fort marquera les 10 ans du label Végétal local, symbole de l’engagement pour une végétalisation respectueuse des écosystèmes.

Ce rendez-vous annuel sera l’occasion de rappeler que la biodiversité est au cœur des politiques locales de demain.


A Bouillon (Belgique), le marché au gibier a tourné à fond durant 3 jours...

Le traditionnel marché au gibier de la ville de Bouillon, qui, pour la seconde fois, s‘est déroulé sur trois jours, n’a pas connu de répit et s’est terminé en apothéose le jour du 11 novembre. Elargi à beaucoup de composantes ayant un rapport avec la chasse, exception faite des armes et des voyages, et conforté par des animations festives aux couleurs très locales, ce week-end prolongé est resté centré sur le commerce de la viande de grand gibier. Comme chez nous, la mise en valeur de toute venaison, et en particulier celle du sanglier et du gibier rouge, est un thème qui préoccupe les instances dirigeantes de la chasse. Le marché de Bouillon, fort d’un savoir-faire issu d’une expérience de plus de 30 ans, offre un bel exemple en la matière. Les bouchers locaux ont bien compris qu’avant tout, il fallait provoquer l’envie d’acheter : des préparations simples mais originales, une présentation des produits irréprochable, des mets à déguster sur place servis sur assiette ou encore en sandwiches, des formules diversifiées tels les colis composés de divers morceaux, ou encore des carcasses de chevreuils et petits sangliers à emporter. On faisait donc la queue à l’arrière des camions frigos, pour obtenir la pièce choisie. Durant trois jours ce sont des milliers de visiteurs qui se sont pressés le long de la Semois pour profiter de toutes ces bonnes choses, dans une ambiance des plus festives et conviviales, mêlée aux odeurs de sanglier à la broche, aux fanfares sonnées par les trompes de chasse et aux rythmes syncopés des jazz bands, ponctués par les déambulations du groupe carnavalesque des Sangliers d’Arlon. Si cette année, au Game-Fair à Lamotte-Beuvron, notre Fédération Nationale des Chasseurs proposait gracieusement aux visiteurs de savoureuses préparations, le public était majoritairement issu du monde de la chasse. A Bouillon, les acheteurs sont très majoritairement des non-chasseurs, amateurs de cette viande de gibier, la plus naturelle qui soit, ou curieux de découvrir cette venaison de qualité. Un gisement de consommateurs pour une filière venaison à la fois durable et rentable…

Texte et photos : Jean-Marc Thiernesse

 


Chasseurs et agriculteurs unis pour restaurer le petit gibier en Europe

Du 16 au 19 octobre 2025, la ville hongroise de Vásárosnamény a accueilli le Forum de coordination du Conseil international de la chasse et de la conservation du gibier (CIC) pour l’Europe centrale et orientale. Cet événement a réuni chasseurs, agriculteurs et experts afin de débattre des moyens de restaurer durablement les populations de petit gibier, fortement affectées par l’intensification agricole. Lors de l’ouverture, Tamás Marghescu, ambassadeur du CIC, a appelé à une coopération renouvelée entre chasseurs et agriculteurs. Il a plaidé pour la création de pôles d’action nationaux capables de mobiliser des financements et d’obtenir des résultats tangibles sur le terrain. Les rapports présentés par les délégations de plusieurs pays (Bosnie-Herzégovine, Serbie, Bulgarie, Kosovo, Ukraine, Roumanie et Slovaquie) ont tous souligné le déclin des populations de lièvres et de faisans, imputé à l’usage intensif de pesticides et à la disparition des habitats naturels. Le président du forum, le Dr Imrich Šuba, a présenté les succès slovaques en matière de restauration du gibier grâce aux subventions agricoles pour les bandes fleuries et les « voies vertes » qui favorisent le retour du petit gibier. De son côté, le Dr Péter Hajas a insisté sur l’importance d’une chasse responsable et d’une agriculture régénératrice intégrant haies, cultures de couverture et réduction du travail du sol. Les participants ont également visité des faisanderies locales et un musée de la chasse, avant de conclure autour d’un dîner célébrant le patrimoine rural commun. À l’issue des débats, trois priorités ont été fixées : la création d’un système de suivi du petit gibier à l’échelle régionale, la lutte contre l’usage illégal de pesticides, et la mise en place de plateformes nationales de coopération entre chasseurs, agriculteurs et ONG. Le Forum 2025 a confirmé que la restauration du petit gibier passe par une alliance solide entre écologie, éthique et économie rurale.


Les chiens rapprocheurs : un must de la brisée à la bauge...

Dans la chasse au sanglier, rapprocher consiste à remonter une voie froide jusqu’au lancer, c’est-à-dire suivre l’odeur du gibier pour le localiser. Les chiens rapprocheurs jouent un rôle essentiel dans cette phase, souvent confondus à tort avec les chiens de pied. Pourtant, la distinction est nette : le chien de pied, en longe et tenu au silence, intervient le matin pour repérer les animaux et déterminer leurs remises. Une fois cette première étape accomplie, son rôle s’arrête. C’est alors aux rapprocheurs, découplés sur la voie indiquée, de poursuivre la piste jusqu’à retrouver les sangliers. Ils peuvent même tenir le ferme avant le départ de la poursuite, tâche délicate et risquée face à un solitaire aguerri. Le travail du rapprocheur est loin d’être simple. Il doit démêler la voie du sanglier parmi d’autres odeurs animales, sans se laisser distraire par un change. Ces chiens expérimentés doivent être sages, persévérants et dotés d’un flair exceptionnel. Leur nez est plus « chaud » que celui des autres, capable de déceler des voies anciennes. La justesse de la voix, ou « gorge », est aussi un atout, car elle permet de suivre le déroulement de l’action sans fausse alerte. Le rapprocheur est avant tout un technicien patient et méthodique, non un chien fougueux courant au hasard. Il faut des sujets endurants, équilibrés, ayant le sens de l’initiative, la capacité d’analyse et la volonté d’aller au bout de la voie. Enfin, la lignée joue un rôle essentiel : certaines races, ou même certaines familles au sein d’une race, transmettent depuis des générations un instinct de rapproche supérieur. Ces qualités, fruits d’années de sélection et d’expérience, font du rapprocheur un chien d’exception, indispensable à la réussite d’une chasse au sanglier menée dans les règles de l’art...

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Ingénierie et génie écologique

L’équipe de l’A-IGÉco présente une nouvelle newsletter consacrée à l’ingénierie et au génie écologiques, un domaine en plein essor au service de la biodiversité et de la restauration des milieux naturels. Ce numéro met en avant les actualités du secteur, les innovations techniques et les initiatives des réseaux partenaires. Lors du salon Pollutec, les métiers de la biodiversité ont été valorisés, illustrant la diversité des compétences mobilisées dans la gestion et la restauration écologique. Sont également rappelés les fondements juridiques encadrant ces actions, ainsi que la présentation des 25 projets lauréats du « Prix national du génie écologique 2025 », recensés dans le catalogue des Solutions fondées sur la Nature (SfN). Les membres du réseau (Unep, RNF, UPGE, CINOV TEN, CIBI, KALISTERRE, REVER, AGéBio, Astee) ont partagé de nombreuses actualités, tout comme les partenaires institutionnels : DGALN, CDC Biodiversité, IPBES, UICN, CRERCO, CBN, MNHN, CNRS et l’Agence régionale de la biodiversité Centre-Val de Loire. Parmi les nouveautés marquantes figure la publication de la norme ISO 17620, qui encadre la conception et la mise en œuvre du gain net de biodiversité (BNG) dans les projets de développement. L’OFB met en ligne deux nouvelles publications pédagogiques sur les « Solutions fondées sur la Nature », complétées par une revue de presse et une sélection de podcasts. L’agenda des prochains événements invite les acteurs du secteur à échanger et diffuser les bonnes pratiques. Quelques repères terminologiques permettent de mieux cerner le champ d’action :

- biodiversité : ensemble des êtres vivants et de leurs écosystèmes ;

- écologie appliquée : étude scientifique du fonctionnement des écosystèmes ;

- écologue : expert du vivant, à distinguer de l’écologiste militant.

L’ingénierie et le génie écologiques, définis au Journal officiel du 18 août 2015, regroupent les savoirs et pratiques mobilisés dans les projets de restauration, d’aménagement ou de gestion des milieux naturels. Aujourd’hui, 28 métiers « cœur » liés à la biodiversité et plusieurs fonctions support sont recensés par l’A-IGÉco, les Réserves naturelles de France et l’OFB dans le cadre du programme européen LIFE BIODIV’FRANCE. Ces métiers se répartissent en six familles : ingénierie-étude-conseil, travaux-entretien, surveillance-contrôle, éducation-médiation, gestion-pilotage et recherche-connaissance.

 

Pour en savoir plus, vous pouvez télécharger la lettre de l’A-IGÉco : c’est ICI


L’occupation de l’espace par les sangliers

La chasse au sanglier suppose avant tout la présence de l’animal, ce qui dépend de sa reproduction et de son occupation du territoire. Or, leur présence varie : un jour ils sont là, le lendemain disparus. Contrairement aux migrateurs, les sangliers ne quittent pas leur région pour d’autres continents ou massifs lointains. Ce sont plutôt des vagabonds infatigables, qui explorent largement leur environnement sans jamais vraiment migrer. Ainsi, les sangliers de la Thiérache ne viennent pas des Vosges, ni ceux de l’Esterel des forêts des Landes : ils vivent et se déplacent dans des zones relativement proches. Leur mobilité peut cependant être trompeuse pour les chasseurs, dont les territoires sont bien plus petits que les espaces vitaux des animaux. Lorsqu’un sanglier quitte un secteur, il n’a souvent parcouru que quelques kilomètres, parfois seulement jusqu’à la commune voisine. Autrement dit, lorsqu’ils ne sont plus « chez nous », ils restent encore chez eux. Pour comprendre ces déplacements, des équipes de chercheurs et de naturalistes ont entrepris d’étudier les stratégies d’occupation de l’espace des sangliers, avec la participation précieuse des chasseurs. Ces études ont consisté à capturer, marquer et suivre plusieurs milliers d’animaux à l’aide de boucles auriculaires ou de colliers émetteurs. Les données recueillies ont permis de mieux cerner le comportement des sangliers selon le sexe, l’âge et le contexte environnemental. On a ainsi pu définir le domaine vital d’un individu ou d’une compagnie. À partir des points extrêmes de leurs déplacements, les chercheurs tracent une zone en forme de « patate » représentant l’aire maximale explorée. Sa taille varie selon le biotope : plus restreinte en forêt dense, plus étendue dans les zones agricoles. En moyenne, une compagnie stable exploite entre 2 000 et 5 000 hectares autour de ses zones de mise bas. À l’intérieur, certaines zones restent inexplorées, soit parce qu’elles sont inhospitalières, soit parce qu’elles n’offrent aucun intérêt alimentaire ou protecteur. Les sangliers se déplacent aussi entre plusieurs zones de repos, selon la météo, le dérangement ou simplement leur humeur du moment...

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Webconférence : des milieux humides et des chiffres

L’Office international de l’eau et le Pôle-relais lagunes méditerranéennes organisent, dans le cadre du centre de ressources sur les milieux humides et avec le soutien de l’OFB, une webconférence intitulée : « Des milieux humides et des chiffres », qui se tiendra le mardi 9 décembre, de 14h à 16h (heure de Paris). Cette rencontre en ligne s’inscrit dans la continuité de la fiche 29 du 4e Plan national en faveur des milieux humides, qui prévoit de « documenter les impacts, les pressions, l’état et les actions menées sur ces milieux en renforçant leur intégration dans les Observatoires de la biodiversité ». Dans cette optique, le groupe technique « Milieux humides » de l’Observatoire national de la biodiversité (ONB), élabore actuellement des indicateurs permettant d’évaluer la santé et l’évolution de ces écosystèmes fragiles, soumis à de multiples pressions humaines et au changement climatique. Parallèlement, de nombreux Observatoires territoriaux de la biodiversité (OTB) se développent à différentes échelles, régionales, départementales, intercommunales ou encore à l’échelle des parcs naturels. Portés par des structures diverses (collectivités, établissements publics, associations, etc.), ces observatoires contribuent activement à la valorisation et au partage des connaissances sur la biodiversité locale. Leurs approches variées constituent un atout majeur pour renforcer la compréhension des dynamiques écologiques à l’échelle des territoires. Cette webconférence vise à répondre à plusieurs questions essentielles :

- comment les indicateurs nationaux sur les milieux humides peuvent-ils être mobilisés pour répondre aux besoins spécifiques des territoires ?

- quel rôle concret jouent les Observatoires territoriaux de la biodiversité dans la collecte, l’analyse et la diffusion des données ?

Le programme prévisionnel de la rencontre comprendra : - Une présentation générale de l’ONB et des OTB ; - Un point d’étape sur les indicateurs nationaux des milieux humides, adaptés à différents niveaux territoriaux ; - Le témoignage de l’Office de l’Environnement de Corse ; - L’intervention d’un second observatoire territorial (à confirmer) ; - Un temps d’échanges ouvert avec les participants. Cette webconférence constitue une occasion privilégiée de mieux comprendre les outils de suivi de la biodiversité, de partager les expériences locales et de contribuer à l’évolution des indicateurs dédiés aux milieux humides.


Santé des végétaux : premier foyer de nématode du pin détecté en France

Dans le cadre du programme national de surveillance des organismes nuisibles réglementés, conduit par les services régionaux de la protection des végétaux du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, un foyer de nématode du pin vient d’être identifié pour la première fois en France. La détection a été confirmée par le laboratoire national de référence de l’Anses sur la commune de Seignosse, dans le département des Landes, en région Nouvelle-Aquitaine. Ce ver microscopique, Bursaphelenchus xylophilus, originaire d’Amérique du Nord, est classé parmi les organismes de quarantaine prioritaires selon la réglementation européenne. Cette classification souligne son potentiel destructeur : en cas de prolifération, il pourrait avoir un impact majeur sur les forêts françaises. En conséquence, sa détection entraîne automatiquement la mise en œuvre de mesures de lutte obligatoires destinées à éradiquer le foyer et à empêcher toute dissémination. Le nématode du pin attaque principalement les conifères, et tout particulièrement les pins. Il s’introduit dans les tissus de l’arbre, bloque la circulation de la sève et provoque ainsi la mort rapide des sujets infestés. Le parasite se déplace d’un arbre à l’autre grâce à certains coléoptères vecteurs, responsables de la propagation de la maladie. À ce jour, il ne présente aucun danger pour la santé humaine ou animale, mais constitue une menace sérieuse pour l’équilibre des écosystèmes forestiers. Face à cette découverte inédite sur le territoire national, le préfet de la région Nouvelle-Aquitaine a décidé de réunir sans délai l’ensemble des acteurs concernés (services de l’État, collectivités, filière forestière et experts scientifiques) afin de définir un plan d’action immédiat. Celui-ci visera à prévenir la propagation du nématode vers d’autres massifs forestiers, notamment par des restrictions de circulation du bois et des contrôles renforcés. Ce parasite avait déjà été détecté en Europe : d’abord au Portugal en 1999, puis en Espagne en 2008, où il a provoqué des pertes considérables dans les forêts de pins. Jusqu’à présent, la France était restée épargnée grâce à des programmes de surveillance et de prévention rigoureux. Cette première détection marque donc un tournant majeur pour la protection des forêts françaises et mobilise pleinement les autorités afin de préserver durablement le patrimoine sylvicole national.


Première rencontre : la ministre Monique Barbut reçoit Willy Schraen

Aujourd’hui lundi, en fin de matinée, Monique Barbut ministre de la Transition écologique, recevra Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs, pour aborder les enjeux liés à la gestion durable de la faune et des habitats naturels. Il s’agit de la première rencontre entre la ministre récemment nommée, et le président des chasseurs, marquant un moment clé dans le dialogue entre le monde cynégétique et les acteurs de la protection de l’environnement. Cette réunion se déroulera en présence de Matthieu Lefèvre, ministre délégué chargé de la Transition écologique. Monique Barbut, ancienne dirigeante du WWF France apporte un profil atypique pour ce poste : son expérience dans les ONG environnementales et sur la scène internationale lui confère une expertise solide sur la biodiversité, les négociations climatiques et la gestion durable des territoires. Cette expérience pourrait favoriser un climat constructif et la recherche de synergies entre la chasse et la protection de la nature. Pour Willy Schraen, l’entretien constitue une opportunité de présenter les pratiques de chasse responsables et de discuter de leur articulation avec les politiques environnementales. Les échanges devraient aborder plusieurs axes : la réglementation, la conservation des espèces et des habitats menacés, et la cohabitation entre chasseurs, agriculteurs et acteurs de la biodiversité. L’évaluation des initiatives existantes et la promotion de programmes de sensibilisation à la préservation de la nature devraient également figurer au cœur des discussions. À moyen terme, cet entretien pourrait avoir des retombées concrètes et stratégiques. Symboliquement et concrètement, cette rencontre marque un tournant : la ministre Monique Barbut, forte de son expérience au WWF, engage pour la première fois un dialogue officiel avec Willy Schraen, et les deux parties disposent d’une occasion unique pour poser les bases d’une collaboration durable. Si elle se traduit par des initiatives concrètes, cette première rencontre pourrait devenir un modèle de coopération entre pratiques cynégétiques et préservation de la biodiversité, au service d’une gestion responsable des territoires et des écosystèmes.


Influenza aviaire : une hécatombe sans précédent chez les grues cendrées en Champagne

Depuis le début du mois d’octobre, la Champagne est frappée par une crise écologique d’une ampleur inédite. Plus de 10 000 grues cendrées ont déjà succombé à une épizootie d’influenza aviaire, transformant les lacs de la région (Der-Chantecoq, Amance et Temple) en lieux de désolation. Chaque automne, ces zones humides accueillent des dizaines de milliers d’oiseaux migrateurs venus d’Europe du Nord. Cette année, le spectacle majestueux de leur halte migratoire a laissé place à l’épizootie de grippe aviaire dont le virus, hautement pathogène et extrêmement contagieux entre oiseaux, décime les populations à une vitesse alarmante. Les grues, affaiblies, désorientées, s’effondrent parfois sur les berges ou meurent en plein vol. Si cette souche d’influenza aviaire ne se transmet pas à l’homme ni aux mammifères, elle menace gravement les équilibres écologiques et la filière avicole locale. Dans la Marne et la Haute-Marne, la faune sauvage comme les élevages sont désormais placés sous haute surveillance. Face à cette situation dramatique, les autorités locales, les associations naturalistes et les communes se sont mobilisées. Des zones de confinement ont été instaurées autour des principaux foyers. Des bacs de récupération d’oiseaux morts ont été mis en place, et les habitants sont appelés à la plus grande vigilance : ne pas manipuler les carcasses, signaler toute découverte aux services vétérinaires, et, en cas d’intervention nécessaire, se protéger avec masque, gants et sacs plastiques. L’objectif : éviter toute propagation supplémentaire. Mais malgré ces mesures strictes, l’inquiétude grandit chez les éleveurs. Les pertes économiques et le traumatisme psychologique sont considérables dans un secteur déjà fragilisé par les précédentes vagues de grippe aviaire. À Montier-en-Der, le célèbre festival international de la photo animalière, prévu dans les prochains jours, pourrait lui aussi être affecté. Des restrictions de déplacement et des zones interdites d’accès ont été instaurées. Les organisateurs et naturalistes redoutent que cette catastrophe écologique ne bouleverse durablement les migrations à venir.