En Turquie, la souche Sus scrofa Attila impressionne par le gabarit hors norme de ses sangliers : plus de 250 kg pour certains spécimens. En France, les chasseurs observent aussi une augmentation du poids moyen dans plusieurs régions, où des animaux de 150 à 200 kg ne sont plus considérés comme des anomalies. Faut-il y voir une évolution naturelle de l’espèce, un effet de l’environnement ou une combinaison de facteurs favorables ?
Si l’idée d’un futur sanglier français aussi massif que les géants anatoliens intrigue, elle nécessite de comprendre les mécanismes biologiques qui influencent la croissance d’un grand mammifère. Car si les sangliers partagent la même espèce (Sus scrofa) les variations régionales sont liées à des conditions écologiques, génétiques et comportementales complexes. Sur le plan scientifique, la taille d’un sanglier dépend d’abord de trois facteurs majeurs : la génétique, la disponibilité alimentaire et la pression environnementale. Les populations turques possèdent un héritage génétique légèrement différencié, avec des lignées plus massives liées à un climat plus rude et des ressources abondantes en zones agricoles irriguées. En France, l’accès facilité à des sources riches (maïs, glands, châtaignes, betteraves, cultures énergétiques) favorise aussi la prise de poids. Le dérèglement climatique, en réduisant les périodes de restriction alimentaire, contribue à une croissance continue. Cependant, la génétique seule ne suffit pas : pour qu’un « sous-type » plus grand se fixe durablement dans une population, il faut plusieurs générations soumises à la même pression de sélection (abondance alimentaire, faible mortalité, absence de concurrence)...
alabillebaude
La chasse... demain !

Au-delà des polémiques médiatiques, il apparaît que chacun projette sur l’autre ses propres valeurs et peurs, et que la vraie question n’est pas de savoir qui a raison, mais de comprendre la logique du regard que l’on porte sur le monde. Du côté des chasseurs, la pratique n’est pas qu’un simple loisir : elle constitue un lien tangible au territoire, une expérience directe de la nature et un héritage transmis de génération en génération. Ils se considèrent comme des acteurs responsables, gestionnaires de la faune et garants d’équilibres écologiques pragmatiques. Pour les écologistes, au contraire, la protection des espèces et des écosystèmes doit primer, et la chasse apparaît comme une violence symbolique, un archaïsme incompatible avec une éthique de la préservation. L’incompréhension naît alors non pas d’une opposition technique, mais d’un conflit de sens : chacun parle un langage différent, chacun mesure la valeur de la vie sauvage selon des critères distincts. Pourtant, sur le terrain, cette opposition se révèle souvent artificielle. Les chasseurs et les écologistes partagent des préoccupations communes : préserver les habitats, limiter l’artificialisation, réguler certaines populations d’animaux. Des collaborations existent déjà pour le suivi scientifique des espèces et la co-gestion des territoires. Ce qui manque, c’est le dialogue philosophique : la reconnaissance de la légitimité de l’autre, non pas comme un adversaire, mais comme un partenaire potentiel. Le malentendu se nourrit de méfiance, d’exagérations symboliques et de la distance entre urbain et rural, entre vision idéalisée et pratique vécue. Ainsi, loin d’être une fracture irréversible, le conflit entre chasseurs et écologistes révèle surtout les conditions de notre rapport à la nature : il interroge notre capacité à concilier plaisir, éthique et responsabilité collective. Le défi n’est pas de faire triompher un camp sur l’autre, mais de construire un langage commun capable de penser la coexistence, l’interdépendance et la diversité des expériences humaines dans le monde sauvage. La véritable richesse ne réside pas dans la victoire symbolique de l’un sur l’autre, mais dans la compréhension que la nature, complexe et fragile, réclame coopération et sagesse partagée.
Chaque année, la quarantaine d’artistes embarqués dans l’aventure compose une troupe éphémère où, au départ, presque personne ne connaît personne. Un défi ? Oui, mais que la profession relève désormais avec une aisance déconcertante. Comme le veut la tradition, une unique répétition collective a eu lieu le jeudi après-midi, quelques heures seulement avant l’ouverture du rideau. Une sorte de « crash-test artistique » devenu la signature de l’événement, et une preuve éclatante que les vétos savent aussi faire preuve d’audace loin des salles de consultation. Malgré cet exercice de funambulisme organisationnel, la magie a opéré : cohésion, bonne humeur et un brin de folie douce ont fusionné pour offrir un spectacle d’une remarquable fluidité. Le public a savouré cet enchaînement de performances aussi variées que réjouissantes : une troubadour d’un soir mêlant chant, jonglage et traits d’esprit ; des musiciens offrant des moments de grâce ; du stand-up maîtrisé avec élégance ; du modern jazz vibrant ; et plusieurs chorégraphies qui ont fait battre le tempo de la soirée entre énergie, poésie et autodérision bien dosée. Moment fort de la soirée, la comédie musicale « Véto Queen » a charmé la salle entière grâce à son humour pétillant, son rythme effréné et son regard malicieusement lucide sur la profession. Entre tradition, modernité et clins d’œil complices au quotidien des praticiens, la pièce explore avec finesse les mutations du métier, le tout ponctué par les interventions bienveillantes d’un Bourgelat omniprésent, un fantôme très enjoué, rappelant que la médecine vétérinaire avance toujours avec un œil sur son histoire et l’autre vers un futur qui ne manque jamais d’inspiration. (Photo AFVAC)
C’est en 1947 qu’il prend son premier permis de chasse, ouvrant une passion qui traversera toute son existence. À l’époque, le sanglier reste rare sur ces terres : le jeune chasseur traque alors surtout lapins, lièvres et renards. Armé de son Lefaucheux et accompagné de sa fidèle chienne courante, il prélève de nombreuses pièces, utilisant des cartouches qu’il fabrique lui-même. Le 3 avril 1953, il épouse Lucette Dulac, de Francoules. Leur vie commune, faite de travail et de complicité, voit naître quatre enfants : Roger, Martine, Andrée et Jacqueline. Agriculteur jusqu’en 1990, Robert élève moutons, vaches et produit du tabac, menant une existence rude mais joyeuse, solidement ancrée dans la terre et la famille. Au fil des décennies, la chasse à la « bête noire » prend de plus en plus de place. Fidèle à son territoire, de Gigouzac à Montamel, en passant par Mechmont et Ussel, il chasse le sanglier jusqu’à un âge avancé. Il participe encore aux battues en 2023, année de son dernier permis, et il y a à peine deux ans il accompagnait toujours l’équipe locale. Aujourd’hui encore, lorsqu’il raconte ses souvenirs, son regard s’illumine. Certaines anecdotes hautes en couleur, qu’il m’a confiées avec un plaisir non dissimulé, disent mieux que tout l’homme qu’il est : passionné, joyeux, tenace, et profondément attaché à sa terre...
Bienvenue donc dans le bigfooting, une activité hybride, à moitié randonnée engagée, à moitié quête naturalo-mythologique, adoptée par ceux qui veulent à la fois marcher, rêver, transpirer et frissonner. Au printemps, après une saison de chasse bien remplie, entre chercher un animal imaginaire et ne pas en chercher du tout, le choix est vite fait : la première solution est clairement plus amusante. En France, dès les premiers beaux jours, la pratique séduit de plus en plus de randonneurs, photographes animaliers, naturalistes amateurs et autres explorateurs du dimanche. Non pas parce qu’ils pensent réellement croiser un cousin du yéti derrière le prochain tronc moussu, quoique certains y croient un peu, mais parce que la recherche elle-même devient une aventure. Le bigfooting se vit en expédition sérieuse : orientation, bivouacs, marches nocturnes, étude des traces (réelles ou supposées), écoute attentive des bruits de la forêt, installation de pièges photo et longues veillées autour d’un feu. Bref, tout ce qui donne l’illusion d’un safari en terre inconnue, ou d’une mission scientifique rigoureuse, sans la pression des résultats. L’objectif ? Repérer des indices, analyser l’environnement, et surtout profiter de la nature sous un angle nouveau...
Cette caractéristique des « sédentaires » confère à leur chasse un caractère unique, car elle nécessite une connaissance fine du terrain et des comportements des animaux. Chasser à la billebaude, chasse à pied traditionnelle souvent accompagnée de chien(s), incarne l’essence même de cette pratique : elle demande patience, observation et sens du terrain, loin des battues collectives. Les chasseurs qui s’adonnent à cette discipline développent non seulement des compétences techniques et une attention à la biodiversité, mais participent également à la gestion des populations, prélevant leur gibier de manière raisonnée. Pour avoir quelques chances de succès, cette chasse nécessite des aménagements comme la restauration de haies, de bosquets et de jachères, qui bénéficient à l’ensemble de l’écosystème. Par ailleurs, le petit gibier est un véritable indicateur de la santé des milieux, la présence ou l’absence de ces espèces reflétant la qualité des habitats, et leur observation constituant un outil pédagogique précieux pour sensibiliser le public à la biodiversité. Ainsi, la chasse du petit gibier sédentaire n’est pas seulement un loisir ou une tradition, elle est avant tout un acte de gestion écologique et un vecteur de transmission culturelle et scientifique, reliant l’homme à la nature de manière concrète et durable...
Ces espèces font partie des mieux suivies, bénéficiant de protections nationales, de plans d’actions (PNA) ou de directives européennes. En analysant l’évolution de leurs populations, le rapport livre des indicateurs fiables de l’efficacité des politiques de conservation. Résultat marquant : depuis 1990, la population moyenne de ces 248 espèces a augmenté d’environ 120 %. Cette hausse prouve que, lorsqu’on protège sérieusement des espèces, avec un suivi, des moyens et une volonté politique, la nature a la capacité de se rétablir. Parmi les cas encourageants : le retour du vautour moine, l’essor du flamant rose en Camargue, le redressement du pic noir ou de certaines chauves-souris comme le grand murin. Dans ces cas, la restauration des habitats, la réduction des pressions humaines et la coexistence avec l’homme ont porté leurs fruits. Mais certaines espèces, notamment des poissons, des amphibiens, et la plupart des invertébrés, sont très peu ou pas du tout suivies. Pour elles, le rapport ne peut donc pas fournir de diagnostic fiable. Le rapport 2025 affirme clairement : la protection fonctionne quand elle est volontariste, constante et bien soutenue, et pour que ces réussites se généralisent, le WWF appelle à trois actions prioritaires : maintenir et renforcer les protections des milieux naturels, réorienter les financements publics et privés vers la conservation, et appliquer véritablement le principe du « pollueur-payeur ». La nature n’est pas condamnée, mais son rétablissement ne dépend que de la volonté collective.
Cependant, l’influence de l’ancêtre lupin reste très limitée : un chihuahua adulte mesure à peine 15 à 25 centimètres de haut et 20 à 30 centimètres de long, tandis qu’un loup adulte atteint entre 60 et 90 centimètres au garrot et de 1 à 1,6 mètre de long. L’étude montre également que le chihuahua n’est pas un cas isolé. 64 % des races de chiens modernes présentent une trace d’ADN de loup, parfois en proportions significatives. Les races issues de croisements récents et volontaires, comme le chien-loup tchécoslovaque ou le chien-loup de Saarloos, peuvent contenir jusqu’à 40 % de patrimoine génétique lupin. Parmi les races non issues de croisements planifiés, le Grand Anglo-Français tricolore arrive en tête avec environ 5 % d’ADN de loup. Un autre constat surprenant concerne les chiens de rue vivant à proximité des humains mais sans propriétaires : tous possèdent des ancêtres lupins, et ces populations auraient joué un rôle clé dans l’introduction de l’ADN de loup dans le patrimoine génétique canin. Ces chiens se seraient reproduits avec des louves isolées de leur meute, souvent à cause de la destruction de leur habitat naturel par l’activité humaine. Selon Audrey Lin, principale autrice de l’étude, ces résultats remettent en question une idée reçue : « Avant cette étude, on pensait qu’un chien ne pouvait quasiment pas avoir d’ADN de loup pour rester un chien ». Si l’hybridation reste rare, elle est donc possible, et son impact génétique est largement plus présent que ce que l’on croyait. Cette recherche met donc en lumière les liens profonds entre le chien domestique et son cousin sauvage, rappelant que, derrière la petite taille et la douceur des chihuahuas, se cache un héritage génétique vieux de milliers d’années, un héritage partagé par une grande partie des chiens modernes.
L’enquête menée par l’OFB et la gendarmerie a établi qu’il ne s’agissait ni d’une chasse à courre ni d’une battue administrative, mais d’une opération de chasse classique. Les deux hommes comparaissaient pour « chasse non autorisée sur le terrain d’autrui » et « chasse à l’aide d’un moyen prohibé ». Le procureur a rappelé que la sécurité et le respect de la propriété privée constituent des principes fondamentaux : selon lui, les chasseurs sont « entrés illicitement » dans l’enceinte familiale, et la blessure mortelle n’a été infligée qu’au moment de l’achèvement. À la barre, Luc Besson, profondément marqué par les images filmées par sa mère, a déclaré avoir été « choqué » par la scène. Toutefois, il a tenu une position mesurée : il a réclamé un euro symbolique pour lui-même et pour sa mère, reconnaissant en filigrane la complexité de la situation et la détresse qu’elle avait suscitée des deux côtés. Les chasseurs, eux, ont expliqué avoir agi dans l’urgence. L’un d’eux, âgé de 41 ans, a affirmé avoir été « obligé de tuer » le cerf, selon lui agonisant : « Il souffrait, il était allongé sur la terrasse. Il fallait abréger ses souffrances ». Certes, l’inspecteur de l’OFB a indiqué que l’animal n’était peut-être pas mortellement blessé au moment de sa découverte ; cependant, le fait même que le cerf ait pu être achevé à l’arme blanche montre qu’il n’était plus en état de fuir et se trouvait vraisemblablement condamné. Les chasseurs ont également rappelé le danger potentiel que représente un cervidé affolé dans un espace restreint, en présence de chiens mais aussi d’une personne âgée sortie pour leur demander de quitter les lieux. Le procureur a demandé plusieurs amendes, un stage de sensibilisation à la réglementation cynégétique et un retrait du permis de chasse pour un an. Le tribunal rendra sa décision le 20 janvier 2026.
Parmi ces observations, treize séquences ont capté la présence d’un ourson isolé sur la commune de Laruns, entre le 26 août et le 17 octobre. Ce jeune individu pourrait être l’ourson de Sorita. La femelle a en effet été détectée seule à plusieurs reprises à partir du mois d’août, suggérant une séparation précoce. Toutefois, les deux animaux ont été enregistrés à deux jours d’intervalle sur la même caméra début octobre. Les analyses génétiques de poils recueillis devraient permettre de confirmer cette filiation. À ce stade, au moins cinq portées totalisant huit oursons ont été identifiées sur le versant français. Les recherches n’ont pas révélé d’autres naissances, mais les analyses en cours pourraient affiner ce bilan. On note également la découverte, le 8 octobre à Aspet (Haute-Garonne), d’empreintes attribuées à un ours subadulte, probablement en phase d’exploration, un comportement habituel chez les jeunes individus. Les observations visuelles de 2025 enrichissent la connaissance du régime alimentaire de l’espèce, montrant une consommation régulière de végétaux (graminées, ombellifères, myrtilles) mais aussi de fourmis. Plusieurs vidéos mettent en évidence des interactions sociales variées, notamment des comportements de rut, des jeux entre oursons, ou encore l’allaitement exceptionnel de deux subadultes par leur mère le 3 juin à Bonac-Irazein, un phénomène rare dans les Pyrénées. L’ensemble de ces données, issues d’un réseau d’acteurs très large (OFB, ONF, PNP, fédérations de chasseurs, associations naturalistes et partenaires transfrontaliers) confirme une population en bonne dynamique. Une sélection des images est disponible sur le portail de l’OFB.