Champagne Laurent Courtillier

Créé en 1994, le domaine Laurent Courtillier est situé dans le vignoble AOC (Appellation d'Origine Contrôlée), en plein cœur de la Côte des Bar, en Champagne. Chez ce « Récoltant-Manipulant », les cuvées sont élaborées dans le plus grand respect de la tradition champenoise, de la taille manuelle à l’assemblage, et, après vieillissement, à la mise en bouteille au domaine.

 

Pour en savoir plus sur ces Champagne de caractère de la Côte des Bar, c'est ICI

Grippe aviaire : sommes-nous à la veille d'une nouvelle pandémie ?

Le virus de la grippe aviaire H5N1, connu depuis des décennies, suscite aujourd’hui une inquiétude grandissante. Sa récente progression, marquée par une hausse des contaminations chez les mammifères et quelques cas humains, soulève la question : pourrait-il bientôt se transmettre entre humains et déclencher une pandémie ? Depuis son émergence en 1996, le H5N1 s’est largement répandu parmi les oiseaux. Cependant, depuis 2020, son expansion s’intensifie de manière alarmante. Malgré des mesures drastiques, comme l'abattage de plus de 300 millions de volailles et le renforcement des protocoles sanitaires, le virus s’est propagé dans 80 pays. Il affecte désormais non seulement les oiseaux migrateurs et d'élevage, mais aussi des mammifères ayant été en contact avec eux : phoques, vaches, chiens ou encore chats. Si les cas humains demeurent rares, ils n’en sont pas moins préoccupants. La majorité touche des personnes exposées à des animaux infectés. Toutefois, certains cas sans contact direct avec des animaux contaminés laissent penser que le virus pourrait s’adapter lentement à l’espèce humaine. Selon les experts, une seule mutation génétique pourrait suffire pour qu’il devienne transmissible entre humains. Cependant, pour provoquer une pandémie, le H5N1 devrait également développer une capacité de réplication rapide et efficace chez l’homme. Pour limiter les risques, les autorités sanitaires appellent à une vigilance accrue :

- par le renforcement des mesures agricoles : contrôles sanitaires stricts et utilisation d’équipements de protection adaptés,

- par le développement de vaccins : certains pays, comme le Royaume-Uni, ont déjà commandé des doses préventives,

- par les consignes diffusées auprès du grand public : éviter de consommer du lait cru, protéger les animaux domestiques des contacts avec des oiseaux, et s’abstenir de manipuler des oiseaux sauvages.

Même si le risque immédiat reste limité, chaque nouvelle infection représente une opportunité pour le virus de muter et de franchir les barrières entre espèces. En restant vigilants et proactifs, on limite les risques de voir émerger une nouvelle pandémie mondiale.

La lettre d'information du réseau Ours brun

L’Écho des tanières synthétise, en cours de saison, les relevés de terrain effectués par le réseau Ours brun : itinéraires de prospection, suivi d’appareils photo et vidéo automatiques. Il résume aussi des faits marquants concernant le suivi de l’espèce dans les Pyrénées. Entre septembre et fin novembre 2024, 360 indices indirects d’ours ont été collectés, et 67 séries de photos et vidéos collectées. Dans le numéro 64, vous y trouverez :

- les indices collectés sur 4 départements des Pyrénées françaises, entre la commune d’Aydius (64) à l’ouest et la commune d’Aston (09) à l’est,

- les 25 itinéraires qui ont permis de collecter 67 indices d’ours au cours de cette période,

- les relevés des 26 caméras automatiques qui ont saisi 74 séries de photos et vidéos, dont un ours indéterminé qui a de nouveau été détecté dans la vallée de Luchon (31).

Les premiers résultats génétiques permettent d’identifier 8 portées différentes sur la partie française des Pyrénées. Certains de ces génotypes demandant encore à être précisés et/ou confirmés par le biais d’échantillons encore en cours d’analyse, l’ensemble de ces résultats sera détaillé dans le rapport annuel 2024 du réseau Ours brun qui sera publié début avril 2025.

 

Pour lire la lettre d’information, c’est ICI

La « Fondation Luciole – Institut de France » lance son Grand Prix doté de 100 000 € pour la transition écologique

Créée en 2006, la « Fondation Luciole - Institut de France » œuvre tant en France qu’à l’étranger dans deux domaines essentiels : l’éducation et la protection de l’environnement. Dans le domaine de la formation, elle soutient les personnes les plus vulnérables, qu’il s’agisse d’enfants ou d’adultes, en leur offrant des opportunités d’acquérir des compétences qui favorisent leur autonomie. Elle facilite l’accès à l’alphabétisation et à la connaissance, tout en sensibilisant aux questions d’hygiène et de santé. Concernant la protection de l’environnement, la Fondation s’engage à promouvoir l’éveil et la sensibilisation à la préservation de la nature et de l’environnement, avec un accent particulier sur le respect de la terre et de l’eau, dans une optique d’agro-écologie. La prise de conscience de l’urgence de protéger la nature et le vivant est au cœur de ses programmes d’action. À partir de 2025, le Grand Prix Luciole sera décerné lors de la cérémonie annuelle des Grands Prix des fondations sous la Coupole de l’Institut de France, un événement phare dans la vie de l’Institut. Le Grand Prix Luciole, doté de 100 000 €, distinguera des initiatives sociétales ou des recherches scientifiques contribuant à la transition écologique, tant en France qu’à l’étranger. Cette transition écologique englobe les changements profonds nécessaires pour limiter l’impact humain sur l’environnement et garantir un avenir solidaire et durable. Les enjeux environnementaux visés par la Fondation sont les suivants :

- La protection de la nature et de la biodiversité,

- La transition écologique, notamment dans les secteurs de l’agriculture, de l’industrie, des transports, de l’énergie, de la consommation et du vivre-ensemble,

- La prévention des risques naturels ou sanitaires,

- L’éducation à la transition écologique.

 

Pour voir l’appel à candidatures, c’est ICI

Les associations écolos en manque de fonds

Les associations écologistes font face à une crise de financement. La diminution des dons privés et des subventions publiques les place dans une situation précaire. Certaines associations ont déjà annoncé des déficits, menaçant le maintien de leurs activités. Le climat économique actuel, marqué par l'inflation et l'incertitude politique, pèse lourdement sur leurs ressources. Les donateurs se font plus rares, souvent contraints de privilégier des besoins plus immédiats. Selon les organisations, les réductions de subventions publiques, particulièrement au niveau régional, aggravent la situation. Dans ce contexte, certaines associations ont dû revoir leur budget et réduire leurs effectifs, voire annuler des projets. Pour faire face à cette crise, les associations écologistes cherchent de nouvelles sources de financement. Elles se tournent notamment vers le mécénat et les fondations, mais là aussi les ressources se sont également taries ces dernières années. Les défis sont d'autant plus complexes que les débats politiques actuels alimentent un climat de remise en question des actions écologistes, jugées trop radicales. Cerise sur le gâteau, en plus de cette situation que nos adversaires qualifient de « difficile », plusieurs initiatives ont montré des résultats peu encourageants contre des projets qu’ils jugent nuisibles à l'environnement. La mobilisation ne répond plus, ce qui va obliger le mouvement écologiste à repenser ses stratégies.

L’Office national des forêts et le Secours populaire français signent une convention de partenariat

Le 6 décembre 2024, Valérie Metrich-Hecquet, directrice générale de l’Office national des forêts et Thierry Robert, directeur général du Secours populaire français (SPF), ont signé une convention de partenariat visant à mener des actions en faveur de l’éducation populaire et de la solidarité alimentaire. Parmi les engagements solidaires, figure le soutien de l'ONF, dans l'aide alimentaire du Secours populaire français, par des dons réguliers de lots de viandes surgelées de gibiers. En décembre, une tonne de viande de gibier cuisinée sera distribuée à 1 250 familles de quatre personnes, soit l’équivalent de 5 000 repas individuels. La distribution alimentaire ne constituant pas le seul volet de cette convention, l'accord prévoit également l’organisation de classes vertes en forêt à destination des collégiens, lycéens et jeunes adultes accompagnés par le SPF. A cet effet, l’ONF s’engage à leur proposer des visites pédagogiques ou des chantiers participatifs (plantations d’arbres…), dans le but de les sensibiliser à la forêt et de leur faire découvrir ses métiers.

Les faits divers de la semaine passée

- Alpes-Maritimes : samedi, la place du Marché, à Grasse, a été le théâtre d’une scène inhabituelle. Un sanglier a blessé un homme de 51 ans et percuté une voiture avant de prendre la fuite. L’homme, touché légèrement à la jambe, a d’abord été secouru par les agents de sécurité présents sur les lieux, avant d’être pris en charge par les pompiers et transporté à l’hôpital. Selon les autorités, le sanglier se serait retrouvé en centre-ville après une battue organisée dans les environs. Toujours en fuite, l’animal restait introuvable et la mairie conseille : « Si vous apercevez l’animal, ne tentez pas de l’approcher. Prévenez immédiatement les pompiers ».

 

- Doubs : le plan de chasse pour la saison 2024-2025 prévoit l'abattage de 500 chamois, une décision qui a suscité une vive opposition de la part des défenseurs de la cause animale. Samedi dernier, une vingtaine de manifestants se sont rassemblés devant la préfecture, à Besançon, pour dénoncer cette mesure. Appuyés par une pétition, les participants ont qualifié cette décision d'inhumaine, et ont contesté son fondement scientifique. Les autorités ont remis les pendules à l'heure, justifiant ce plan de chasse comme un moyen de réguler une population jugée nuisible, car excédentaire, pour les écosystèmes forestiers et agricoles.

 

- Gard : les chasseurs du département ont offert à la Banque alimentaire de Nîmes une centaine de faisans et 150 terrines de gibier, dans le cadre de l'initiative « Les chasseurs ont du cœur ». Cette action vise à soutenir les plus démunis et à améliorer l'image de la chasse. Cette année, le don est d'autant plus significatif que la Banque alimentaire a récemment perdu six véhicules dans un incendie criminel. Jean-Christophe Chastang, président d’InterProchasse, souligne l'engagement des chasseurs, tandis que Joseph Pronesti, président de la Banque alimentaire du Gard, met en avant l'accès à des produits de qualité pour les familles précaires.

 

- Loiret : en forêt d'Orléans, chaque semaine, les membres du collectif local AVA viennent perturber le déroulement des laisser-courre, créant ainsi des incidents qu’ils exploitent à leur façon pour décrédibiliser la vénerie. Des noms d’oiseaux à des actes plus musclés, les anti-chasse pourrissent la situation dans le plus grand domaine forestier de France, où cinq équipages sont actifs. Et pour faire ça… ils ne sont que trois !

 

- Maine et Loire : la lutte contre les nuisibles dans le territoire du Groupement de Défense contre les Organismes Nuisibles (GDON) de l’Erdre-Argos, se traduit par une efficacité qui ne se démontre plus. Au cours de cette année 2024, ce sont 592 rats musqués qui ont été prélevés par les piégeurs agréés a déclaré Daniel Penven, président du GDON local. Outre les galeries qu’il creuse sur les berges, le rat musqué est vecteur de la leptospirose. Ces chiffres ont été dévoilés lors de l’assemblée générale qui s’est tenue le 5 décembre, chaque responsable de commune (Candé, Chazé, Loiré, Challain et Angrie) ayant fait état des effectifs éliminés.

 

- Haute-Savoie : le dimanche 8 décembre, vers 9 h 30, l’équipe du secours en montagne, composée de membres du peloton de gendarmerie de haute montagne et de sapeurs-pompiers, a porté secours à un chasseur d’une cinquantaine d’années. Ce dernier a chuté alors qu’il chassait dans la forêt de Saint-Jeoire. Il a été héliporté au Centre hospitalier Alpes Léman.

 

- Seine-Maritime : mardi dernier, un braconnier a été arrêté par la police, au Havre, pour détention de chardonnerets élégants, une espèce menacée d'extinction. L’homme avait été repéré en train de capturer des oiseaux. Les volatiles ont été récupérés par les inspecteurs de l’OFB et le braconnier a été arrêté. Il est convoqué devant la justice le 10 octobre 2025.

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Parlement européen : renouvellement de l'intergroupe « Biodiversité, Chasse, Campagne »

Le Parlement européen a officiellement rétabli l'intergroupe « Biodiversité, Chasse, Campagne », bénéficiant du soutien de plus de 100 eurodéputés issus des principaux groupes politiques. Cette décision marque une reconnaissance croissante de l'importance des communautés rurales dans les discussions sur les politiques qui façonnent l'espace rural européen. Ce rétablissement intervient dans un contexte où les acteurs ruraux (propriétaires fonciers, agriculteurs, forestiers et chasseurs) aspirent à une meilleure représentation au sein des débats politiques de l’Union européenne. L'intergroupe continuera de jouer un rôle clé en tant que plateforme de dialogue entre les décideurs politiques, les experts et les représentants des zones rurales, garantissant que leurs perspectives soient intégrées au cœur des discussions législatives à Bruxelles. Juan Ignacio Zoido, eurodéputé et fervent défenseur du rétablissement de l'intergroupe, a déclaré : « Les zones rurales constituent l’épine dorsale de l’identité et de la prospérité européennes. Cet intergroupe est essentiel pour favoriser des discussions sur les enjeux variés des campagnes européennes. Il offrira une tribune pour débattre des politiques qui soutiennent les économies locales, améliorent la gestion des terres, favorisent la conservation et encouragent une chasse durable »…

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Selon l’ONU, l'agriculture intensive et la déforestation mènent la planète au bord du précipice

Pour l’Organisation des Nations Unies, le constat est alarmant : l'agriculture intensive, qui représente 20 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre est responsable de 80 % de la déforestation mondiale, et consomme 70 % des ressources en eau douce. Ces chiffres montrent une incompatibilité croissante entre les pratiques agricoles actuelles et la durabilité écologique. Selon le rapport, un milliard et demi d'hectares de terres dégradées nécessitent une restauration urgente d'ici 2030. Cette superficie équivaut à près de deux fois la taille de l'Australie, témoignant de l'ampleur du défi. Les experts soulignent que poursuivre l’expansion agricole actuelle accélérera la perte de biodiversité et la dégradation des sols, compromettant la sécurité alimentaire sur le long terme. Ils appellent à des mesures de transformation radicales pour reculer du bord du précipice, et cela inclut des pratiques plus respectueuses de l'environnement, la restauration des écosystèmes dégradés, la promotion de la sécurité alimentaire à travers des solutions durables. Ce message vise à mobiliser les dirigeants mondiaux pour repenser les systèmes agricoles. Il met en avant une question essentielle : comment nourrir une population mondiale croissante sans épuiser les ressources naturelles limitées de la Terre ? S'appuyant sur 350 sources de recherches, le rapport utilise le concept de limites planétaires, soit « l'espace de fonctionnement sûr » pour que le monde reste vivable pour la plupart des espèces. Six des neuf limites planétaires : changement climatique, déforestation, perte de biodiversité, quantité de produits chimiques synthétiques (dont les plastiques), la raréfaction de l'eau douce et l'équilibre du cycle de l'azote, sont déjà dans le rouge. Deux des trois restantes : l'acidification des océans ainsi que la pollution aux particules dans l'atmosphère, sont à la limite. Le rapport recommande aussi de réaffecter des centaines de milliards de dollars de subventions agricoles néfastes ou inefficaces avec des pratiques agricoles plus durables.

Lutte contre les espèces exotiques envahissantes : le besoin urgent de mesures renforcées

Le rapport de l’IPBES met en lumière une réalité préoccupante : les espèces exotiques envahissantes (EEE) représentent une menace majeure pour la biodiversité mondiale et, par extension, pour la santé des écosystèmes et le bien-être humain. L’importance de ce problème nécessite des actions concertées, notamment la prévention, la détection précoce et la mobilisation de toutes les parties prenantes. Les EEE, introduites dans de nouveaux écosystèmes par des activités humaines, comptent parmi les cinq principales causes de perte de biodiversité, aux côtés du changement climatique et de la pollution. Sur les 37 000 espèces exotiques répertoriées, environ 3 500 sont envahissantes, provoquant des extinctions d’espèces locales et fragilisant les écosystèmes. Leur gestion est particulièrement complexe dans les milieux marins et aquatiques, où l’éradication se heurte à des défis techniques et financiers. Le rapport souligne que les stratégies les plus efficaces pour lutter contre les EEE sont :

- la prévention : empêcher l’introduction de nouvelles espèces,

- la détection précoce et la réponse rapide : réagir avant que les populations envahissantes ne s’établissent durablement,

- la gestion durable : maintenir des mesures de contrôle adaptées aux contextes locaux.

Des succès notables existent, en particulier dans les éradications insulaires. Cependant, de nombreux pays peinent à appliquer ces solutions, souvent faute de ressources, de coordination et d’adhésion des parties prenantes. Les chasseurs, via des initiatives comme le Code de conduite européen sur la chasse et les EEE, élaboré par la FACE, jouent un rôle central dans la gestion des espèces envahissantes. Ce code guide les pratiques de chasse pour limiter la propagation des EEE. En collaborant étroitement avec les autorités et les communautés locales, les chasseurs contribuent à la détection, à l’éradication et à la sensibilisation, tout en favorisant une meilleure acceptation des mesures. En combinant science, politique et engagement citoyen, il est possible d’atténuer les impacts des EEE et de protéger durablement notre patrimoine naturel. Le temps presse, mais les solutions existent : il appartient désormais à chacun, décideurs comme citoyens, de se mobiliser.

Projet « Cisyfe » : l’adaptation de la forêt au changement climatique

Initiative essentielle pour l’adaptation des forêts au changement climatique, ce projet « Cisyfe » est porté par le Centre National de la Propriété Forestière (CNPF) et l’Office National des Forêts (ONF). Son but « une gestion forestière repensée pour un avenir durable » s’appuie sur le constat que les forêts françaises subissent de plein fouet les effets du réchauffement climatique, notamment via des épisodes de sécheresse, des tempêtes et des infestations accrues de ravageurs. Il convient donc d’évaluer et sélectionner des pratiques sylvicoles innovantes pour renforcer la résilience des forêts face à ces défis. « Cisyfe » se présente donc comme un catalogue d’initiatives sylvicoles dans lequel 160 initiatives sont recensées dans la région Auvergne Rhône-Alpes (essences rares, peuplements mixtes, régénération naturelle, etc.). Mais, plutôt qu’un guide rigide, cet outil agit comme un « cahier d’ingrédients », permettant aux gestionnaires de choisir et d’adapter des solutions selon les spécificités locales (sol, climat, biodiversité). Favorisé par des échanges techniques entre propriétaires forestiers, techniciens et gestionnaires, posant les bases d’une gestion collective et concertée des forêts, les pratiques promues par le « Cisyfe » incluent des stratégies novatrices :

- l’introduction d’essences adaptées (cèdre, chêne sessile...),

- la gestion mixte des peuplements forestiers, pour une meilleure résistance aux aléas,

- la coupe raisonnée et un repeuplement naturel pour un équilibre durable.

Au-delà de la préservation des écosystèmes forestiers, ces initiatives visent à maintenir les services écosystémiques essentiels fournis par les forêts : stockage de carbone, régulation du cycle de l’eau, production de bois, et maintien de la biodiversité. Le « Cisyfe » constitue donc une démarche pilote, qui pourrait servir de modèle à l’échelle nationale voire internationale. Un exemple concret de la manière dont la gestion forestière peut s'adapter pour assurer un avenir plus résilient.

Un colloque dédié au castor d'Europe

À l'occasion de la célébration du cinquantenaire de la réintroduction du castor en bord de Loire, un colloque sur le castor est organisé à Blois le jeudi 12 et le vendredi 13 décembre. Cet évènement a pour objectif de réunir tous les acteurs concernés par la présence du castor, afin de partager les connaissances et expériences sur l’espèce. Le Comité départemental de la protection de la nature et de l’environnement (CDPNE), la Société française pour l’étude et la protection des mammifères (SFEPM), le réseau Castor de l’Office français de la biodiversité (OFB) ainsi que de nombreux partenaires, parleront de l'évolution de la répartition de l'espèce, son suivi, les connaissances disponibles ou nécessaires, l'influence des milieux et les questions de cohabitation. Selon ces 4 axes principaux étudiés, l’objectif est de réunir tous les acteurs concernés par la présence du castor, afin de partager les connaissances et expériences sur l’espèce, sa place dans les socio-écosystèmes et sa prise en compte dans la gestion et la restauration des milieux. Au programme :

- Jeudi 12 décembre : introduction ; présence historique et retour du Castor en France et en Europe ; connaissance et suivi de l'espèce ; effets écosystémiques et restauration des milieux ; conférence grand public sur le thème de : partager le privilège d'aménager le monde : l'alliance avec le castor dans la restauration des rivières par Baptiste Morizot, écrivain et maître de conférences en philosophie.

- Vendredi 13 décembre : questions de cohabitations et relations humains-castors ; clôture du colloque ; sorties terrain et activités ; ciné-débat : projection documentaire : le castor, la force de la nature, suivi d’un débat en présence des réalisateurs, Basile Gerbaud et Rémi Masson.

Le Castor d'Europe est un mammifère semi-aquatique, l'un des plus grands rongeurs de la planète. Cette espèce protégée est considérée comme l’ingénieure des écosystèmes, par les différents aménagements qu'elle réalise dans les cours d'eau. Le réseau Castor existe depuis 1987 et a pour but de suivre l’évolution de l’aire de répartition du Castor d’Europe (Castor fiber), de participer à la gestion des conflits d’usages avec les activités humaines et de surveiller l’arrivée potentielle du Castor canadien (Castor canadensis).

La gestion de la faune sauvage est-elle fondée sur la science ?

L’un des piliers de la gestion de la faune sauvage est la notion selon laquelle elle est guidée par la science. Aldo Leopold, forestier et écologue, qui a fortement influencé le développement de l'éthique environnementale moderne et le mouvement pour la protection des espaces naturels, l’un des pères de la gestion, en a posé les bases dans son manuel de 1933, intitulé « Game Management ». En préambule, il écrivait : « la science est l’outil approprié pour mettre en œuvre la politique de la faune ». Mais d’autres éminents spécialistes ont remis en question la formulation de l’expression. Ils se sont demandé si sa signification était vraiment représentative de la manière dont l’interface science-politique fonctionne dans la gestion de la faune sauvage, suggérant qu’elle implique que la science dicte la politique, alors qu’en fait la science n’est que l’un des nombreux facteurs contributifs que les décideurs prennent en compte lors de l’élaboration de cette politique. La perspective fait toujours débat, ce qui a amené le Dr Dan Decker, de l’Université Cornell, à apporter un vent de fraîcheur sur l’intention qui se cache derrière la formulation originale. Après avoir établi que la politique de la faune était créée à partir d’ingrédients issus de la science, des valeurs, du jugement professionnel et de la politique, le travail de gestion de la faune doit être guidé par les meilleures données scientifiques disponibles. Il en ressort qu’un système typique de gestion de la faune sauvage comprend plusieurs éléments, notamment :

- la capacité de la population humaine à assurer la durabilité de la faune sauvage,

- l’acquisition des connaissances par la recherche et la synthèse de la science existante,

- l’analyse et l’évaluation des connaissances relatives aux problèmes ou aux questions,

- l’élaboration de recommandations de gestion aux décideurs politiques,

- l’élaboration de politiques, telles que les limites de saison et de prélèvements,

- la mise en œuvre de la politique, qui est la gestion telle qu'elle est définie dans les plans de gestion,

- la collecte de données, après la mise en œuvre, pour évaluer les résultats, améliorer la base scientifique et affiner les recommandations politiques.

Cela nous rappelle que la science est essentielle à la gestion de la faune sauvage, et que nous devons veiller à ce qu’elle reste l’élément fondamental des connaissances des espèces et de leur résilience.