Depuis plusieurs années, une question interpelle les gestionnaires de l’eau, les citoyens et les scientifiques : malgré une pluviométrie annuelle stable, autour de 800 à 900 mm, pourquoi assiste-t-on à une diminution alarmante des débits des rivières et des nappes souterraines ? En France comme ailleurs, l’eau, au sens propre comme au figuré, ne coule plus de source. Les chiffres sont accablants : en quelques décennies, les débits de nombreux cours d’eau ont chuté de moitié, voire davantage, alors que les statistiques météorologiques n'indiquent pourtant pas de baisse significative des précipitations annuelles. Comment expliquer cette paradoxale raréfaction de l’eau disponible ? Plusieurs facteurs interdépendants contribuent à cette crise. D'abord, la répartition inégale des précipitations sur l'année joue un rôle évident. Malgré une moyenne stable, les pluies sont de plus en plus concentrées en périodes courtes, provoquant des ruissellements rapides et moins efficaces pour la recharge des nappes phréatiques. Les périodes de sécheresse s’allongent et s'intensifient, surtout aux moments critiques pour la végétation et l'agriculture. L'artificialisation croissante des sols aggrave la situation. L'urbanisation galopante, le bétonnage et les infrastructures routières limitent l’infiltration de l’eau. De même, l'agriculture intensive augmente la vitesse de ruissellement et réduit la capacité naturelle des sols à absorber l’eau. Parallèlement, les demandes ne cessent de croître. L'irrigation agricole, les usages domestiques et industriels accrus contribuent à une pression sans précédent sur les ressources hydriques. Les infrastructures urbaines obsolètes aggravent le gaspillage et les fuites...
Quelques brèves de chez nous et... d'ailleurs