Le petit journal de deux indissociables : la chasse et l'environnement

La période post-envol chez les oiseaux : un maillon clé de l’écologie aviaire

La période post-envol, comprise entre le départ d’un oisillon du nid et sa dispersion ou migration, représente une étape encore peu explorée du cycle de vie des oiseaux. Alors que plusieurs travaux ont étudié cette phase pour certaines espèces ou groupes taxonomiques, il manquait jusqu’ici une vision globale des tendances en matière de comportement et de survie. Une étude vise à combler cette lacune en synthétisant les connaissances disponibles, en mettant en lumière les manques persistants et en identifiant de nouvelles perspectives de recherche. Un constat central ressort : la littérature scientifique sur le sujet demeure scindée entre les études portant sur les oiseaux nidicoles (qui naissent très dépendants des soins parentaux) et celles consacrées aux oiseaux précoces (capables de se déplacer rapidement après l’éclosion). Ces deux ensembles utilisent souvent une terminologie distincte et se citent peu mutuellement, créant une fragmentation des savoirs. Pourtant, malgré des différences biologiques (durée d’incubation, masse corporelle ou maturation des ailes), les analyses montrent de fortes similitudes dans leurs comportements post-envol. Ainsi, la survie tend à augmenter avec l’âge chez les deux groupes, illustrant une vulnérabilité accrue dans les premiers jours hors du nid. Le choix de l’habitat révèle également des convergences : les juvéniles privilégient des environnements denses et complexes, offrant à la fois camouflage et protection contre les prédateurs. De même, leurs déplacements sont réduits dans les phases précoces afin de limiter les risques de détection...

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Climat 2040 : l’Europe en retard sur ses promesses, entre ambitions vertes et fractures économiques...

La décision sur l’objectif climatique 2040 de l’Union européenne, initialement prévue pour la réunion des ministres de l’Environnement du 18 septembre, a été repoussée à octobre, signe des divisions persistantes entre États membres. Ce report illustre la difficulté d’équilibrer ambition climatique, compétitivité économique et équité entre pays. La loi européenne sur le climat fixe déjà l’horizon de la neutralité carbone en 2050, mais elle exige aussi qu’un cap intermédiaire pour 2040 soit juridiquement contraignant. En juillet, la Commission européenne a proposé une réduction nette de 90 % des émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990, assortie de mécanismes de flexibilité comme l’utilisation limitée de crédits carbone internationaux à partir de 2036, l’intégration de technologies d’élimination permanente du carbone dans le système ETS, et des passerelles entre secteurs. Ces ajustements visaient à rendre la proposition politiquement viable, mais ils ne suffisent pas à lever les inquiétudes. La France, par exemple, a plaidé pour que la décision soit prise par les chefs d’État, et non par les ministres, estimant que l’ampleur de l’engagement appelle un arbitrage au plus haut niveau. D’autres, comme la Hongrie et la Slovaquie, redoutent que le seuil de 90 % ne pénalise lourdement leurs industries, encore fortement dépendantes des énergies fossiles. Les tensions se cristallisent aussi autour du rôle des crédits carbone : certains pays y voient une soupape de flexibilité bienvenue, tandis que d’autres craignent un affaiblissement des efforts domestiques. Le décalage de calendrier pourrait retarder la soumission de la contribution européenne au titre de l’Accord de Paris pour 2035, attendue d’ici 2025, ce qui risquerait de fragiliser la crédibilité internationale de l’UE à l’approche de la COP30 au Brésil...

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Loups : appel à mobilisation en Haute-Marne

La mobilisation s’organise et elle s’annonce massive. Face à une situation devenue intenable pour de nombreux éleveurs, la première manifestation contre la prolifération du loup aura lieu ce jeudi 25 septembre à 10 heures à la cabane de chasse de Millières, en Haute-Marne. Ce rendez-vous marque le début d’un mouvement qui pourrait bien s’étendre dans tous les départements concernés par la prédation, tant la colère et l’inquiétude gagnent les campagnes françaises. Depuis des mois, les témoignages d’attaques se multiplient. Troupeaux décimés, pâturages fragilisés, nuits blanches pour garder les bêtes : la réalité quotidienne des éleveurs n’est plus soutenable. À travers cette première mobilisation, il s’agit d’unir les voix, de montrer que le monde rural refuse de se résigner et entend défendre son avenir. Les organisateurs appellent chacun à venir nombreux, avec cornes de chasse, casseroles ou crécelles, pour faire entendre une détermination sans faille. Ce n’est pas seulement la survie d’un mode de production agricole qui est en jeu, mais bien celle d’un mode de vie, de traditions séculaires et d’un modèle agricole français qui nourrit nos territoires. D’autres départements pourraient emboîter le pas et rejoindre ce mouvement. Si tel est le cas, ce sont des milliers de citoyens, d’éleveurs, de familles entières qui prendront la rue pour rappeler aux décideurs que la protection des animaux d’élevage et des campagnes ne peut plus attendre. Communiqué de la FDSEA, des JA 52 et de la FDLP 52 : « Rendez-vous jeudi 25 septembre à 10 heures à la cabane de chasse de Millières (https://maps.app.goo.gl/DWwl/l6GzuEVSdSqsc9). Assez, c'est assez ! Nos troupeaux, nos pâturages et notre mode de vie sont menacés par une prolifération incontrôlée du loup. Unissons nos voix pour défendre nos territoires et nos traditions. Venez nombreux faire entendre notre colère et exiger des actions concrètes pour protéger nos animaux, nos élevages et notre avenir : pour cela, n'hésitez pas à venir avec des cornes de chasse, des casseroles, des crécelles, etc... Mobilisons-nous pour défendre notre modèle agricole français ! Merci de garer les véhicules le long de la départementale et non dans les champs, au regard du temps. Pour la réussite de cette journée, nous invitons les participants à respecter les biens et les personnes ».

« Loup y es-tu ? Oui, partout… mais pas trop quand même ! »

Le Plan National d’Actions sur le loup et les activités d’élevage 2024 ressemble à une immense machine à subventions. Pas moins de 39,7 millions d’euros d’aides publiques ont été déversés pour soutenir les éleveurs face aux prédations lupines, une hausse de 8,7 % par rapport à 2023. Ces financements couvrent un panel impressionnant de mesures : 1 169 nouveaux chiens de protection, l’entretien de plus de 9 000 patous déjà en activité, des aides forfaitaires pour près de 2 800 éleveurs, et même le recrutement de près de 2 000 bergers salariés pour surveiller les troupeaux. À cela s’ajoutent les clôtures électriques, financées en moyenne à hauteur de 2 287 € par dossier, histoire de rendre la vie plus difficile aux prédateurs aux crocs acérés. En clair, la République protège ses brebis à coups de millions, tout en s’arrangeant pour calmer la colère des éleveurs qui voient leurs bêtes réduites à l’état de steaks gratuits pour Canis lupus. Derrière ces chiffres mirobolants, se dessine un paradoxe : on finance la protection comme jamais, mais le nombre d’attaques continue, lui, de progresser. Les statistiques parlent d’elles-mêmes : 4 176 constats indemnisés ou en cours, soit +4,2 % par rapport à l’an dernier, et surtout plus de 11 000 victimes recensées (+5,7 %). De quoi donner l’impression que plus on dépense pour protéger, plus le loup se frotte les pattes griffues...

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Les préoccupations environnementales des Français...

En 2024, les enquêtes menées par le Service des données et études statistiques (SDES) révèlent une évolution notable dans les priorités environnementales des Français. Le changement climatique, longtemps évoqué de manière abstraite, est désormais associé à des catastrophes naturelles vécues concrètement. Les inondations et crues récentes, perçues comme conséquences directes du réchauffement, expliquent que ces événements soient devenus une source majeure d’inquiétude. Ainsi, la part des personnes les citant comme préoccupation principale a presque doublé entre 2022 et 2024. Le réchauffement climatique en lui-même recule légèrement, tandis que la pollution de l’air, jadis en tête, occupe désormais la troisième place. D’autres thématiques, telles que la pollution de l’eau ou la disparition d’espèces, suscitent moins d’inquiétude, mais apparaissent souvent comme préoccupations secondaires. En revanche, les déchets ménagers ou les nuisances sonores restent très marginaux dans les réponses. Ces hiérarchies varient selon le lieu de vie et la catégorie sociale : les habitants des grandes villes évoquent davantage la pollution de l’air et le bruit, tandis que les ruraux se montrent plus sensibles aux risques naturels. De même, les cadres expriment une forte inquiétude pour le climat, quand les ouvriers privilégient davantage la prévention des catastrophes. Au quotidien, les principaux désagréments relevés concernent le manque de transports en commun, la pollution atmosphérique et le bruit. Les risques naturels, bien que moins cités en premier, deviennent plus préoccupants lorsqu’on prend en compte les choix secondaires...

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L’ambroisie : un fléau coûteux pour la santé et l’environnement

Originaire d’Amérique du Nord, l’ambroisie s’est progressivement installée en France, importée par inadvertance à la fin du 19e siècle, à travers des semences agricoles ou du fourrage militaire. Cette plante invasive, de la famille des Astéracées, est devenue l’une des principales préoccupations des pouvoirs publics. Son caractère hautement allergisant et sa prolifération rapide représentent un enjeu sanitaire et économique majeur, avec un coût estimé à plus de 26 millions d’euros par an, rien que pour les soins liés aux allergies. L’ambroisie à feuilles d’armoise est aujourd’hui présente sur la quasi-totalité du territoire, après avoir conquis Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Occitanie et Nouvelle-Aquitaine. Sa cousine, l’ambroisie trifide, encore plus imposante, commence également à inquiéter. Ces espèces se propagent d’autant plus facilement qu’elles n’ont pas emporté avec elles leurs ravageurs naturels, ce qui rend leur régulation particulièrement complexe. Un seul plant peut produire des milliers de graines capables de rester viables plusieurs années dans le sol, assurant ainsi une expansion continue. Les conséquences sont multiples. Sur le plan sanitaire, le pollen de l’ambroisie provoque de violentes réactions allergiques : rhinites, conjonctivites, asthme, atteignant des centaines de milliers de personnes chaque année. Cette situation engendre une forte pression sur le système de santé : consultations médicales, traitements antihistaminiques, arrêts de travail. Le coût réel dépasse largement l’estimation officielle de 26 millions d’euros, si l’on prend en compte la baisse de productivité et l’impact sur la qualité de vie. Sur le plan agricole et environnemental, l’ambroisie concurrence directement les cultures, en étouffant les jeunes plants de tournesol, de maïs ou encore de légumes. Certaines espèces atteignent jusqu’à quatre mètres de haut, formant de véritables barrières végétales. À terme, elles menacent la biodiversité locale en occupant les sols au détriment des plantes indigènes. Face à ce fléau, un dispositif réglementaire spécifique a été instauré en 2017 dans le Code de la santé publique. Préfets et communes doivent mettre en place des plans de lutte, soutenus par des référents locaux formés pour identifier et coordonner les actions. La participation citoyenne est également essentielle : chacun peut arracher les plants sur sa propriété ou signaler leur présence via la plateforme signalement-ambroisie.fr ou son application mobile.

ONF : 380 kilomètres de dunes sous surveillance...

Face à l’accélération des aléas climatiques, l’ONF change d’échelle dans la gestion du littoral. Responsable de 380 kilomètres de dunes domaniales le long de l’Atlantique, l’Office lance son Plan de gestion destiné à structurer et optimiser ses actions pour les cinq prochaines années. Éléments naturels mobiles, les dunes atlantiques sont soumises à de multiples pressions. Le changement climatique amplifie les menaces d’érosion marine, d’érosion éolienne et de submersion. Or, ces cordons dunaires jouent un rôle déterminant de barrière protectrice contre l’océan. Chaque année, les équipes de l’ONF interviennent par des techniques de génie écologique et civil pour consolider ces milieux. Mais l’intensité croissante des phénomènes oblige désormais à dépasser la simple réaction ponctuelle pour développer une vision prospective et cohérente à moyen terme. Le plan repose sur une méthode d’analyse diachronique, c’est-à-dire l’étude de l’évolution des variables morphologiques et environnementales au fil du temps. L’objectif est de prédire les trajectoires des dunes et d’anticiper les interventions nécessaires. Ce cadre d’action permet de mieux évaluer l’impact des aléas naturels sur plusieurs enjeux clés :

- les zones urbanisées et infrastructures,

- les équipements d’accueil du public,

- les parcelles forestières,

- la biodiversité dunaire.

Cette analyse établit des niveaux de risque localisés et propose des itinéraires techniques adaptés à chaque contexte, alliant rigueur scientifique et pragmatisme de terrain. Le plan se veut également un outil collaboratif. Dès l’automne, il sera diffusé auprès de l’ensemble des équipes de l’ONF travaillant sur le littoral : techniciens, chefs de projets, aménagistes. L’enjeu est de bâtir une base commune de connaissances pour faciliter la décision, coordonner les actions et optimiser les moyens déployés. Cette mutualisation des savoir-faire doit renforcer la cohérence des interventions et accroître leur efficacité. Pensé sur cinq ans, le plan s’inscrit dans une démarche de résilience à long terme.

PestiRiv : une étude inédite sur l’exposition aux produits phytopharmaceutiques

L’étude nationale PestiRiv, conduite par Santé publique France et l’Anses en 2021-2022, apporte pour la première fois en France des données d’ampleur sur l’exposition des populations vivant à proximité de cultures, en prenant la viticulture comme exemple. Elle a concerné près de 2 700 participants (adultes et enfants) répartis dans 265 sites viticoles et non viticoles, situés dans six grandes régions. L’objectif était de mesurer l’imprégnation des riverains par 56 substances utilisées en protection des cultures, grâce à des prélèvements biologiques (urines, cheveux), des échantillons environnementaux (air extérieur, air intérieur, poussières domestiques, parfois fruits et légumes de jardin), ainsi que par des questionnaires sur les habitudes de vie et de consommation. Les résultats confirment que les habitants proches des vignes présentent une exposition plus importante que ceux éloignés de toute culture, en particulier lors des périodes de traitement. Cette observation vaut tant pour les adultes que pour les enfants, et concerne différentes catégories de substances, qu’elles soient spécifiques à la vigne (folpel, métirame) ou d’usage plus large (glyphosate, cuivre, spiroxamine). Les phénomènes de dérive lors des applications ou de volatilisation après traitement expliquent en partie la présence de résidus dans l’environnement et les habitations. Il est important de noter que certaines substances n’ont pas montré de différences d’exposition, soit parce qu’elles proviennent aussi d’autres usages domestiques ou non agricoles (cas des pyréthrinoïdes), soit parce que leur utilisation dans les vignes a été faible pendant la période étudiée. Par ailleurs, les conditions météorologiques particulières du printemps et de l’été 2022 (peu de pluie, chaleur) ont pu limiter le nombre de traitements, ce qui suggère que l’exposition pourrait varier selon les années. Les agences soulignent que les deux principaux facteurs d’exposition sont la quantité de produits utilisés et la proximité des habitations. Pour réduire l’exposition, elles recommandent de limiter les traitements au strict nécessaire et de réduire leur dispersion, dans le cadre notamment de la stratégie nationale Ecophyto 2030.

17ème séminaire des sites Ramsar

Le 17e séminaire des acteurs des sites Ramsar se tiendra à partir du 24 septembre et se poursuivra jusqu’au 26, à Bourg-en-Bresse, dans le département de l’Ain. Il se déroulera à proximité immédiate de plusieurs sites Ramsar majeurs : la Dombes, les marais et tourbières des Montagnes du Bugey, le lac du Bourget, ainsi que les marais de Chautagne et de Lavours. L’événement est organisé conjointement par le département de l’Ain et l’Association Ramsar France, sous le thème : « Préserver les zones humides : de la mobilisation à l’action ». Ces zones humides, labellisées Ramsar, se distinguent par une importante richesse écologique et jouent un rôle important dans les services écosystémiques, y compris la filtration de l’eau, le stockage du carbone, la régulation hydrologique et le maintien de la biodiversité. Depuis plus d’une décennie, le département de l’Ain mène une politique ambitieuse et volontariste pour la préservation de ces milieux naturels. En lien avec les collectivités territoriales et les acteurs locaux et régionaux, trois sites humides aindinois ont récemment obtenu le label Ramsar, ou ont vu leur périmètre étendu, afin de mieux protéger leur fonctionnalité écologique. Le programme scientifique du séminaire comporte plusieurs volets : une table ronde sur la valeur des zones humides pour les territoires, des ateliers thématiques (conciliation agriculture-zones humides ; intégration dans les politiques publiques ; résilience face aux effets du changement climatique), des visites de terrain pour observer les pratiques de gestion et les dynamiques locales, ainsi que des conférences sur les actualités nationales et internationales liées à la convention Ramsar.

Les obligations réelles environnementales au cœur d’une journée d’études à Paris

Demain mardi 23 septembre, Paris accueillera une journée d’études consacrée aux obligations réelles environnementales (ORE), un outil juridique encore méconnu mais porteur de fortes potentialités pour la protection de la biodiversité. L’événement est organisé conjointement par le Centre de ressources Génie écologique de l’OFB, le CNFPT et la Fédération des Conservatoires d’espaces naturels (FCEN). Créées par la loi biodiversité de 2016, les ORE reposent sur un contrat volontaire entre un propriétaire foncier et une collectivité, un établissement public ou une association. Elles garantissent la gestion écologique d’une parcelle, pour une durée pouvant aller jusqu’à 99 ans, sans priver le propriétaire de l’usage de son bien. Mieux encore : la servitude environnementale se transmet en cas de vente, de donation ou d’héritage. Ce mécanisme ouvre de nouvelles perspectives pour ancrer la protection des milieux naturels dans la durée. La journée du 23 septembre ambitionne de donner aux participants des clés concrètes pour comprendre et mobiliser les ORE. Sous la conduite de Vanessa Kurugky, de la FCEN, le programme se déclinera en trois temps forts. D’abord, un rappel du cadre juridique et des interactions des ORE avec d’autres outils de planification territoriale ou de maîtrise foncière. Ensuite, la présentation d’une trame-type de convention, suivie d’échanges. L’événement se tiendra de 9h30 à 16h30 en présentiel, sans retransmission en visioconférence.

La semaine en bref ....

- Aisne : après un mois de suspension judiciaire, la chasse au blaireau reprend dans l’Aisne. Le tribunal administratif d’Amiens avait en effet annulé temporairement, le 14 août, un arrêté préfectoral autorisant la vénerie sous terre, estimant que les données sur les effectifs n’étaient pas suffisamment étayées. Mais le répit est terminé : à l’ouverture générale de la chasse, le blaireau redevient une espèce régulée. Animal nocturne et discret, le blaireau n’en demeure pas moins source de nuisances. Ses galeries fragilisent digues et voies ferrées, exposant à des risques d’effondrement. En zone agricole, elles endommagent cultures et prairies. De plus, sa forte densité favorise la propagation de maladies comme la tuberculose bovine, problématique pour les éleveurs. À cela s’ajoutent les collisions routières, de plus en plus fréquentes, liées à la prolifération de l’espèce. Pour les chasseurs, la reprise de la vénerie n’est pas seulement une tradition pratiquée par 22 équipages dans l’Aisne : c’est un outil de gestion indispensable. Les prélèvements, limités en nombre en raison de l’activité nocturne de l’animal, contribuent à maintenir l’équilibre entre biodiversité et activités humaines. La réautorisation de cette chasse vise ainsi à concilier protection de l’environnement, sécurité publique et préservation des intérêts agricoles.

 

- Allier : âgée de seulement 23 ans, Marion Vergnol incarne la nouvelle génération de forestiers engagés. Depuis le 1er septembre, elle dirige l’unité territoriale de Tronçais de l’ONF, qui couvre la prestigieuse forêt domaniale, ainsi que plusieurs forêts communales du sud du Cher. À la tête d’une équipe de neuf techniciens, elle succède à Julien Patzourenkoff, désormais en poste dans la Nièvre. Originaire d’Henrichemont, dans le Cher, Marion Vergnol s’est imaginée, très tôt, forestière. « C’était une évidence pour moi. La forêt m’a toujours attirée et je savais que j’y consacrerais ma vie professionnelle », confie-t-elle. Après une classe préparatoire au lycée Lakanal à Sceaux, elle a poursuivi son parcours à l’Institut Agro Dijon, puis à AgroParisTech Nancy, se spécialisant en gestion forestière. Un choix guidé par son goût du terrain et son intérêt marqué pour les grands enjeux environnementaux. Durant sa formation, une mission sur le paysage de Tronçais a marqué un tournant décisif. Aujourd’hui, elle revient sur ce territoire prestigieux avec la responsabilité de concilier exploitation raisonnée, protection et avenir de cette forêt d’exception.

 

- Aude : un chasseur audois de 48 ans, originaire de Valence-d’Agen, mais installé à Puichéric, a été jugé le mercredi 17 septembre 2025, devant le tribunal correctionnel de Carcassonne. Les faits qui lui étaient reprochés couvraient une période allant du 1er juillet 2023 au 29 janvier 2024 : il détenait treize fusils de chasse sans en avoir effectué la déclaration obligatoire. Cette omission constitue une infraction à la réglementation concernant la détention d’armes, qui impose aux chasseurs et tireurs sportifs de signaler tout achat, héritage ou possession auprès des autorités compétentes. Le tribunal a prononcé une sanction exemplaire : le retrait de son permis de chasse pour une durée de cinq ans. Cette décision rappelle que la détention d’armes, même dans un cadre de loisir comme la chasse, n’est jamais anodine. La déclaration n’est pas une simple formalité administrative, elle contribue à la traçabilité et à la sécurité publique, en évitant que des armes circulent sans contrôle. Tout détenteur d’arme doit donc veiller à être en règle et à effectuer les démarches nécessaires, notamment via le Système d’Information sur les Armes (SIA). Une négligence peut coûter cher, tant en termes de sanctions judiciaires que de perte du droit de chasse...

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Matériel de vision nocturne : comprendre la réglementation en France et en Europe

Les dispositifs de vision nocturne, et en particulier les monoculaires thermiques, connaissent un essor important depuis quelques années, aussi bien pour l’observation de la faune que pour certains usages professionnels. Toutefois, leur acquisition et leur utilisation sont strictement encadrées par la réglementation française et européenne. Selon l’article R. 311-2 du Code de la sécurité intérieure, les équipements de vision nocturne utilisant l’infrarouge passif se divisent en deux catégories. D’un côté, les modèles conçus pour un usage militaire, considérés comme armes de guerre, sont totalement interdits à la vente et à l’usage. De l’autre, certains appareils civils sont autorisés, à condition qu’ils nécessitent une manipulation manuelle pour fonctionner. En pratique, les monoculaires thermiques portatifs, tenus à la main, peuvent être achetés et utilisés librement, dès lors qu’ils ne sont pas montés sur une arme. En revanche, les dispositifs mains-libres, comme les lunettes thermiques ou les systèmes montés sur casque, restent prohibés car classés comme matériels militaires. Au niveau européen, le règlement (CE) n° 428/2009 établit que les appareils thermiques dont la fréquence de rafraîchissement excède 9 Hz sont considérés comme des biens à double usage. Leur vente et utilisation dans l’Union européenne ne posent pas de problème, mais leur exportation hors UE est soumise à des autorisations particulières. Cela concerne aussi bien les particuliers que les distributeurs.