Le petit journal de deux indissociables : la chasse et l'environnement

Insectes : une alerte venue des montagnes

Ils pollinisent, nourrissent les oiseaux, les amphibiens, les poissons et recyclent la matière organique… Les insectes forment la trame invisible qui soutient la plupart des écosystèmes terrestres. Pourtant, une étude récente montre que leurs populations s’effondrent, même là où l’empreinte humaine semble minime. Dans une prairie subalpine du Colorado, les scientifiques ont enregistré une chute de 72,4 % des insectes volants en seulement vingt ans. Un constat qui renforce l’idée d’une crise globale de la biodiversité. L’enquête, dirigée par Keith Sockman (Université de Caroline du Nord), s’est déroulée à 3 200 mètres d’altitude, dans une prairie isolée entourée de zones sauvages. Pas d’agriculture, pas d’urbanisation, pas de modification du paysage depuis des décennies. Les seuls aménagements se résument à une route secondaire et à deux campings rudimentaires. Les chercheurs y ont installé, entre 2004 et 2024, des pièges standards afin de suivre les insectes sur 15 hectares. Leur conclusion est sans appel : même loin des champs et des villes, les insectes disparaissent à un rythme de 6,6 % par an en moyenne. L’analyse des données météo révèle une corrélation forte entre le déclin des populations et l’augmentation des températures estivales, surtout la nuit. Depuis 1986, elles ont grimpé de 0,8 °C par décennie. Or, les insectes, dont la physiologie dépend directement de la température, peinent à survivre dans ce nouveau contexte. La reproduction, la survie hivernale et la disponibilité en ressources végétales s’en trouvent perturbées. Plus encore, la chaleur nocturne empêche la récupération des organismes après des journées déjà éprouvantes. L’étude met en lumière la fragilité particulière des insectes de haute altitude. Ces espèces se sont adaptées à des conditions extrêmes, froid, rayonnement UV, rareté des plantes, mais cette spécialisation les rend incapables de s’ajuster rapidement au réchauffement. Contrairement aux espèces de plaine qui peuvent migrer, celles vivant déjà près des sommets n’ont nulle part où aller. Ce « piège altitudinal » les condamne à un déclin, voire à l’extinction. Ce que l’on observe dans les Rocheuses pourrait se reproduire dans les Alpes, l’Himalaya ou les Andes...

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Vente en ligne de médicaments vétérinaires

Fini le flou : désormais, la vente en ligne de médicaments vétérinaires est strictement encadrée. Paru au Journal officiel du 7 septembre 2025, le décret n° 2025-908 du 6 septembre 2025 transpose les exigences du règlement (UE) 2019/6 sur les médicaments vétérinaires, tout en définissant clairement les conditions d’exercice, les normes techniques des sites et les missions de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Le décret crée un chapitre III bis dans le code de la santé publique (articles R. 5143-11 à R. 5143-19) pour définir la vente en ligne de médicaments vétérinaires comme une activité économique consistant à proposer par voie électronique, à la demande individuelle d’un destinataire, la vente au détail de médicaments vétérinaires non soumis à ordonnance. Cependant, seules certaines personnes peuvent exercer cette activité :

•       Le pharmacien titulaire d’officine, dans des conditions prévues par les articles L. 5125-33, L. 5125-35, L. 5125-37 et L. 5125-38 ;

•       Le vétérinaire (inscrit à l’Ordre), pour les médicaments vétérinaires visés au b du II de l’article L. 5143-2, et à condition que la vente soit réservée aux détenteurs d’animaux dont il assure les soins ou la surveillance sanitaire, et réalisée au sein d’un établissement de soins vétérinaires comme défini à l’article R. 242-54 du code rural ;

•       Et, sous conditions, toute personne physique ou morale autre qu’un pharmacien ou un vétérinaire, pour certains médicaments, à condition d’être inscrite au registre national des entreprises pour cette activité.

Les vétérinaires salariés ou collaborateurs libéraux peuvent participer à l’exploitation du site du vétérinaire titulaire.

Avant la mise en ligne, une déclaration préalable doit être envoyée par voie électronique au directeur général de l’Anses, avec un modèle de dossier et pièces justificatives déterminés par celui-ci. L’Anses dispose alors de 7 jours pour inscrire le site sur le registre prévu à l’article R. 5143-12 et délivrer un récépissé comportant le logo commun prévu par le règlement (UE) 2019/6. Un arrêté ministériel, préparé par l’Anses, fixe les règles techniques applicables aux sites. L’Anses est l’autorité compétente pour le contrôle de cette activité (article R. 5143-12). Elle tient à jour le site internet officiel relatif à la vente en ligne de médicaments vétérinaires. En cas de manquement, des sanctions peuvent être prononcées : la fermeture temporaire d’un site ou l’application de sanctions financières.

Demande d'une étude scientifique pour identifier les conditions sylvo-cynégétiques optimales...

En juin 2025, le sénateur de Meurthe-et-Moselle, Olivier Jacquin, a interpellé la ministre de la Transition écologique sur la nécessité de mener une étude scientifique concernant l’équilibre entre populations de cervidés et régénération forestière, essentielle dans un contexte de changement climatique. Selon l’Office national des forêts (ONF), près de 50 % des forêts domaniales sont touchées par une surpopulation d’ongulés (cerfs, biches, sangliers), ce qui compromet leur renouvellement. Les forêts du Grand Est sont particulièrement affectées, avec 217 000 hectares dégradés sur 1,95 million. La situation varie selon les départements : la Moselle est fortement touchée (62 000 hectares dégradés sur 187 000), tandis que la Meurthe-et-Moselle reste relativement préservée (11 000 sur 165 000), mais pourrait entrer prochainement en vigilance. Les cerfs, organisés en hardes de 20 à 40 individus, consomment chacun 15 à 17 kilos de jeunes pousses par jour, empêchant la croissance d’arbres indispensables à l’adaptation des forêts au climat futur. Face à cette pression écologique, forestiers et chasseurs collaborent pour réguler les populations à travers des recensements et des plans de chasse. Toutefois, ces dispositifs, basés uniquement sur le comptage des animaux, apparaissent insuffisants. Le sénateur propose donc une étude de grande ampleur, confiée à l’Office français de la biodiversité (OFB), afin de déterminer les conditions sylvo-cynégétiques optimales. L’objectif serait de mieux calibrer la régulation des cervidés et de garantir la coexistence entre biodiversité animale et renouvellement forestier durable, dans la perspective de créer la forêt résiliente de demain...

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Rencontres nationales et européennes « Territoires de Faune Sauvage »

Fort de quelques 650 territoires en Europe, dont une centaine en France, le label « Wildlife Estates » (Territoires de Faune Sauvage), a réuni les 9 et 10 septembre derniers, à la Maison de la Chasse et de la Nature à Paris, près de 150 participants venus de tous pays de l’Union européenne et de Grande-Bretagne. Propriétaires, gestionnaires, et responsables institutionnels associés au concept à divers niveaux, ont ainsi partagé leurs expériences au cours d’une longue journée faite d’une succession de communications, selon un programme pilotée par la Fondation François Sommer, et dont le point d’orgue était une table ronde animée par Alexandre Chavey, sur les retours d’expériences de quatre acteurs engagés en faveur du patrimoine naturel : Jean-Christophe Aloé, président de la Fédération des Chasseurs du Calvados ; Marine Lauer, responsable environnement au Centre National de la propriété forestière pour l’Île de France et Centre-Val de Loire ; François Mercier, pour la Ferme de la Belle Croix ; et Carlos Otero Muerza, président du Conseil scientifique de Wildlife Estate. Le lendemain, un groupe d’une cinquantaine de participants, sous l’œil bienveillant de Michèle Papalardo, vice-présidente de la Fondation François Sommer, était emmené en autocar à l’est de Melun, en Seine et Marne, sur le site de la propriété forestière des Etablissements Peugeot Frères...

Par Jean-Marc Thiernesse

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Silence... On coule !

Pendant que l’on marche sans y penser, le sol sous nos pieds est peut-être en train de s’enfoncer. Ce phénomène, appelé subsidence, touche aujourd’hui des centaines de villes dans le monde. Selon une étude publiée dans Science, près d’une grande ville sur cinq est concernée, et d’ici quinze ans, un cinquième de la population mondiale pourrait en subir les conséquences. Ce processus discret, mais progressif, constitue ainsi un défi majeur du XXIe siècle. La subsidence, du latin subsidere signifiant « s’enfoncer », désigne l’affaissement progressif d’un sol. Ses causes sont multiples : exploitation excessive des nappes phréatiques, poids des constructions sur des terrains meubles, exploitation minière, ou encore assèchement de zones humides. Souvent imperceptible au quotidien, elle peut pourtant provoquer de graves dégâts : fissures dans les bâtiments, déformation d’infrastructures, et surtout aggravation des risques d’inondation, puisque les sols plus bas se trouvent davantage exposés à la montée des eaux. La France n’échappe pas à ce phénomène, même si elle reste relativement épargnée par rapport à certaines régions du globe. Plusieurs sites emblématiques témoignent néanmoins de cette fragilité. À Nice, l’aéroport s’enfonce de plus de 3 millimètres par an, conséquence de sa construction sur des terrains artificiels gagnés sur la mer. Dans les années 1990, ce tassement atteignait même 16 millimètres annuels. À Palavas-les-Flots, près de Montpellier, l’affaissement dépasse 6 millimètres par an, lié à la consolidation des sédiments dans cet environnement lagunaire. Plus au nord, au Havre, deuxième port français, les infrastructures portuaires descendent de près de 3 millimètres par an en raison de la compaction des sols maritimes...

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Congrès international 2025 sur la faune sauvage de l'IUGB

Le Conseil international pour la conservation de la faune sauvage (CIC) était largement représenté la semaine dernière au Congrès international sur la faune sauvage de l'Union internationale des biologistes du gibier (IUGB) , qui s'est tenu à Lillehammer, en Norvège. Avec plus de 500 participants venus du monde entier, ce congrès a réuni des chercheurs, des praticiens et des décideurs politiques de premier plan pour partager leurs connaissances et leurs innovations en biologie et gestion de la faune sauvage. La Division des sciences appliquées du CIC, dirigée par le professeur Klaus Hackländer et le Dr Heidi Krüger, a présenté des perspectives sur la gestion des terres respectueuse de la faune sauvage et la régénération de la biodiversité. Leur contribution a souligné l'importance d'intégrer des solutions scientifiques à la conservation, tout en montrant comment des pratiques durables d'utilisation des terres peuvent favoriser le rétablissement des espèces et la préservation des paysages ruraux. Outre son rôle scientifique, le CIC a profité du Congrès pour approfondir ses partenariats et renforcer ses réseaux avec des organisations telles que la VWJD (Association des biologistes et scientifiques allemands de la faune sauvage) et des universités, dont l'Université BOKU de Vienne. Ces échanges illustrent la mission plus large du CIC, qui consiste à fédérer science, politique et culture pour relever les défis actuels en matière de biodiversité et faire progresser les objectifs du Cadre mondial pour la biodiversité à l'horizon 2030.

Du 16 au 18 septembre, au Parc des Expos à Rennes : SPACE 2025

Au cœur du Grand Ouest, l’une des plus grandes régions d’élevage en Europe, le SPACE 2025 se tiendra du 16 au 18 septembre au Parc-Expo de Rennes. Ce rendez-vous incontournable rassemblera pendant trois jours l’ensemble des acteurs des filières animales pour s’informer, échanger et construire l’avenir de l’élevage. Plus qu’un Salon, le SPACE est un véritable carrefour stratégique, où se décident des investissements, où se créent des partenariats durables et où s’affirme le dynamisme des filières au-delà de nos frontières. Chaque édition témoigne de la vitalité, de l’innovation et de la modernité de l’agriculture. Le Salon permet de nourrir une réflexion collective constructive, essentielle pour accompagner les transitions en cours et répondre aux grands enjeux : durabilité, performance économique, bien-être animal et adaptation aux évolutions sociétales. Éleveurs, chercheurs, industriels et étudiants s’y retrouvent pour partager leurs expériences et ouvrir des perspectives d’avenir. En 2025, un focus particulier sera mis sur la santé animale et humaine avec la présence des scientifiques de l’ANSES. Sous le prisme du concept « One Health – Une seule santé », ils aborderont des thématiques majeures comme l’antibiorésistance, enjeu crucial de santé publique, et l’influenza porcin, sujet de vigilance pour l’ensemble de la filière. Les experts des laboratoires de Ploufragan-Plouzané-Niort, de Fougères et de l’Agence nationale du médicament vétérinaire viendront partager leurs travaux et dialoguer avec les professionnels sur les maladies animales, les médicaments vétérinaires et les résistances antimicrobiennes. Le SPACE 2025 sera ainsi un moment unique pour découvrir les dernières innovations, rencontrer les experts et préparer collectivement l’avenir. Il confirme son rôle de vitrine internationale de l’excellence agricole et de laboratoire d’idées au service de toutes les filières d’élevage. Pour en savoir plus, c’est ICI

La semaine en bref...

- Ain : le 6 septembre, un nouveau foyer de dermatose nodulaire contagieuse bovine (DNC) a été confirmé, touchant cinq bovins non vaccinés. Il s’agit du deuxième cas recensé dans ce département depuis le début de la crise, après un premier signalement le 23 août. Bien que la couverture vaccinale nationale dépasse 90 % et que le nombre de foyers hebdomadaires ait nettement diminué, la présence persistante du virus démontre que la situation sanitaire n’est pas encore totalement maîtrisée. Tous les animaux du foyer ont été abattus immédiatement afin de limiter les risques de propagation. Les autorités rappellent l’importance de maintenir une vigilance élevée et de poursuivre la stratégie de lutte : surveillance attentive des troupeaux, signalement rapide des cas suspects, abattage total des animaux infectés, vaccination obligatoire et respect strict des règles de biosécurité. La zone réglementée a d’ailleurs été élargie vers le nord de l’Ain.

 

- Ardèche : on croit rêver ! Après avoir passé des années à militer pour la destruction des barrages construits par nos anciens, accusés de tous les maux possibles, voilà que les mêmes écolos s’extasient devant… les castors. Oui, ces rongeurs qui, sans diplôme d’ingénieur ni subvention publique, refont exactement ce que l’homme avait déjà mis en place : retenir l’eau. On nous explique donc, la larme à l’œil, que grâce à « l’architecte des rivières », de pauvres ruisseaux asséchés se transforment en oasis. Miracle de la nature ! Sauf que les générations d’avant avaient déjà compris, et à l’époque, ça s’appelait de l’aménagement hydraulique. Aujourd’hui, c’est ringard si c’est fait par l’homme, mais génial si c’est signé castor junior. Les militants verdâtres n’ont plus de mots assez grands : « biodiversité », « zones humides », « captation de carbone ». On attend presque qu’ils attribuent au castor le prix Nobel de la paix. Tout ça pour applaudir ce que l’on condamnait hier. Bref, après avoir cassé les barrages humains, les voilà qui célèbrent les barrages animaux. Cohérence : zéro. Ironie : totale. Conclusion : quand l’idéologie mène la danse, le ridicule n’est jamais bien loin...

 

- Aube : à Fouchères, le château de Vaux se prépare à résonner des récris et des fanfares de trompes de chasse samedi prochain, à l’occasion de la première chasse de l’équipage « Tiens bon Champagne », fondé par Edouard Guyot, qui se déroulera en forêt de Fiel, sur chevreuil. La meute, qui est composée de grand Anglo-français blanc et orange, a été présentée au public lors du festival « Chasse & Campagne » organisé au château en août dernier. Quant au massif de Fiel, c’est une forêt domaniale située sur la commune d’Arrelles...

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Humbert CTTS prépare sa relocalisation stratégique à Andrézieux-Bouthéon

Le projet est désormais sur les rails : Humbert CTTS, filiale française du groupe Beretta, prévoit de quitter ses locaux historiques de Veauche pour s’implanter à Andrézieux-Bouthéon, au cœur de la Loire. Cette relocalisation, qui représente un investissement de 10 millions d’euros, doit permettre à l’entreprise de franchir une nouvelle étape dans son développement, tout en modernisant ses infrastructures. Le futur site prendra place sur un terrain de 1,2 hectare au sein de la Zone d’activités d’intérêt national (ZAIN) d’Andrézieux-Bouthéon, aménagée par Novim. Il comprendra un bâtiment de 6 000 m² regroupant stockage, distribution et service après-vente. La livraison est programmée pour juin 2027, sous réserve de l’accord de la préfecture de la Loire. Une enquête publique de trois mois est en cours pour consulter les riverains et parties prenantes. Lors d’une première réunion publique, les participants ont principalement soulevé la question des risques incendie. Une seconde rencontre est prévue le 18 novembre 2025, en présence du commissaire-enquêteur. Installée depuis 1981 à Veauche, dans trois bâtiments anciens datant de 1952, la société occupe aujourd’hui 3 500 m² en zone urbanisée. « Ces locaux ne correspondent plus aux besoins actuels », souligne Pierrick Mazodier, directeur général d’Humbert. L’entreprise veut non seulement regrouper ses activités de Veauche avec son site de stockage de Grandfresnoy, dans l’Oise, mais aussi se rapprocher de deux atouts stratégiques : le Banc national d’épreuve de Saint-Étienne, étape obligatoire pour la mise sur le marché des armes, et l’École stéphanoise d’armurerie, vivier de main-d’œuvre qualifiée...

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De Bruxelles à la COP20 : la chasse au cœur du débat sur la conservation

Le Parlement européen a accueilli, le 3 septembre, un débat de haut niveau pour définir la position de l’Union européenne en vue de la prochaine Conférence mondiale sur le commerce des espèces sauvages (COP20 de la CITES), prévue à Samarcande en novembre. Diplomates africains, experts et élus ont souligné l’importance d’un commerce réglementé, à la fois outil de conservation et moteur économique pour les communautés locales. La CITES, qui encadre le commerce international de plus de 40 000 espèces, fêtera ses 50 ans cette année. Pour l’UE, membre depuis 2015 et principal bailleur de fonds de la convention, la COP20 doit confirmer son rôle de leader dans la défense d’un commerce durable, légal et traçable. « La CITES protège la faune et la flore de la surexploitation. L’Europe doit défendre des décisions fondées sur la science et promouvoir l’utilisation durable », a déclaré Pietro Fiocchi, eurodéputé italien et hôte de la rencontre. Il a insisté sur le double enjeu : préserver les écosystèmes tout en soutenant les moyens de subsistance des communautés. Le message a été renforcé par Christina de Avila, de la Commission européenne, qui a présenté les travaux préparatoires menés avec les États membres, et par Ivonne Higuero, secrétaire générale de la CITES. Cette dernière a salué le rôle clé de l’UE, « championne de la transparence et de la science », tout en rappelant que des investissements soutenus seront indispensables pour préserver les écosystèmes et renforcer les contrôles...

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La chasse réduite au tableau : la dérive d’une hiérarchie artificielle

Derrière l’image romantique du chasseur en communion avec la nature se cache une réalité bien plus triviale : la course aux tableaux. Là où jadis la chasse pouvait se justifier par la subsistance, la transmission d’un savoir-faire ou le respect d’un équilibre, elle s’est transformée en un concours de prestige où l’essentiel n’est plus l’acte, mais la démonstration. Le Nemrod moderne, avide de reconnaissance, a besoin d’ériger ses captures en symboles, et de faire la preuve tangible de sa supériorité. Pour cela, il établit une hiérarchie qui dénature profondément l’esprit même de la chasse. Au sommet de cette pyramide se dresse bien évidemment l’objet ultime : le trophée. Quand il est présent, peu importe le poids de la venaison, autrefois tant convoitée. Ce qui compte désormais, ce sont les quelques centimètres supplémentaires de merrain, ou de circonférence des meules ou le nombre d’anneaux de croissance. En revanche, quand il n’est pas présent, on trouve sur la deuxième marche de ce podium artificiel le poids de l’animal. Ici, le chasseur joue la carte de l’exploit en se vantant d’avoir abattu une pièce hors du commun. L’émotion feinte cache mal l'orgueil de celui qui cherche à s’élever dans la hiérarchie de ses pairs. Mais cette fierté n’est qu’un simulacre, car elle ne repose plus sur l’expérience vécue, ni sur le respect du gibier, mais sur la simple taille de la capture. La quantité, elle, occupe une place plus modeste mais non négligeable dans cette échelle de prestige. Doublés, triplés, quadruplés : autant de tirs qui s’additionnent comme des points sur un tableau de chasse, dans une logique comptable indigne. Ici, la vie animale se réduit à une statistique, à un score...

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Le service civique écologique : un engagement d’avenir

Lancé en août 2024, le service civique écologique a soufflé sa première bougie. Pensé pour mobiliser 50 000 jeunes d’ici 2027, il offre l’opportunité de s’investir concrètement dans la préservation de l’environnement. Un an après, les retours montrent que ce dispositif séduit de plus en plus de volontaires. Les missions sont variées et ancrées dans des problématiques locales : restauration d’espèces végétales en déclin, suivi de la nidification d’oiseaux, appui aux équipes d’ingénierie écologique ou encore sensibilisation du public. Elles permettent une immersion directe dans les enjeux de biodiversité et de transition écologique, souvent au plus près du terrain. Pour beaucoup de participants, l’expérience se révèle enrichissante tant sur le plan personnel que professionnel. Depuis la création du label écologique, la part des missions liées à l’environnement progresse. Elles représentent aujourd’hui 8 % des offres, contre 6,5 % en 2023. L’Agence du service civique met en avant un objectif clair : former une éco-citoyenneté durable et encourager les jeunes à poursuivre leur engagement, bien au-delà de la mission. Autre atout non négligeable : la dimension financière. L’État prend en charge 80 % de l’indemnisation, soit 620 € mensuels, ce qui sécurise à la fois les structures et les volontaires. Cette aide rend l’engagement accessible à un plus grand nombre, indépendamment de la situation sociale. Cependant, la question de l’insertion professionnelle demeure en suspens. Les missions sont reconnues comme formatrices, mais elles ne débouchent pas toujours sur un emploi direct. Ce service civique doit donc être envisagé comme une étape d’apprentissage, une opportunité de se forger des compétences transférables et de clarifier son orientation future.