Le Petit Journal de deux indissociables : la chasse et l'environnement - UTV Corvus DX 4

Premières naissances chez les grands cervidés

Plusieurs témoignages font état de naissances de faons de biches dans la Côte d’Or, l’Eure et l’Oise. Ces nouveaux nés, après une période de gestation d’environ 240 jours, confirment donc que la période des amours, chez le cerf, débute fin août, alors que le brame n’en est qu’à ses balbutiements. Chez les cervidés, plus la date de naissance est précoce, plus le faon aura la possibilité de bien se développer et d’emmagasiner des réserves suffisantes pour mieux supporter les rigueurs de l’hiver qui suit, où, âgés de huit mois, les disponibilités alimentaires sont réduites, car tributaires du temps. A la naissance, un faon de biche pèse entre 5 et 8 kg, selon l’état de la mère. En dessous de 4 kg, le nouveau-né est voué à une mort certaine dans les jours qui suivent la naissance, alors que 95% des faons d’un poids supérieur à 6 kg survivent. La croissance est rapide avec une prise de poids de l’ordre de 400 à 500 grammes par jour. L’allaitement sera maximum durant les 8 premières semaines (entre 2,5 et 4 litres de lait par jour), puis décroit progressivement pour cesser vers le 7e ou 8e mois (novembre-décembre) si la femelle est gravide. Contrairement à une idée répandue, le rapport des sexes à la naissance n’est pas figé à la parité. Une étude datant de 1995 montrait, qu’à faible densité (comprendre en l’absence de carence alimentaire), il peut naitre plus de faons mâles que de faons femelles (de 10 à 15 %). La dynamique de reproduction et de croissance, chez les grands cervidés, est donc le reflet de leur adaptation aux conditions environnementales changeantes, influençant directement leur survie et la pérennité de l’espèce.


Bulletin national de situation hydrologique

Le bulletin national de situation hydrologique (BSH national) offre chaque mois un aperçu détaillé de l'état des ressources en eau, en France métropolitaine. Il détaille les précipitations, l'humidité des sols, le manteau neigeux, les débits des cours d'eau, l'état des barrages et les niveaux des nappes d'eau souterraine, données essentielles pour évaluer l'impact des conditions météorologiques et climatiques sur la disponibilité en eau à travers le pays. En mars 2025, la France a été caractérisée par un temps sec et ensoleillé dans le nord, contrastant avec des conditions plus perturbées dans le sud et en Corse. Un refroidissement significatif à mi-mois a entraîné des chutes de neige importantes, principalement du Massif central au Nord-Est, avec des accumulations notables jusqu'à 20 cm dans certaines régions. Les précipitations mensuelles ont été excédentaires des Pyrénées centrales à la vallée du Rhône et à la Méditerranée, ainsi qu'en Corse et du val de Loire au Berry. Certaines régions ont même enregistré des cumuls trois à cinq fois supérieurs à la normale, comme dans les Bouches-du-Rhône et le Var. En revanche, la pluviométrie a été déficitaire de manière notable sur une grande partie du pays, avec des écarts de 25 à 75 % par rapport aux normales mensuelles.L'humidité des sols a suivi une tendance similaire, se réhydratant dans les régions méditerranéennes mais devenant nettement plus sèche que la normale dans le nord de la France, notamment dans la Seine-Maritime, les Hauts-de-France et les massifs de l'Est. Les niveaux des nappes d'eau souterraine ont montré une recharge insuffisante dans la plupart des régions après les déficits enregistrés en février et mars, à l'exception du sud-est où des pluies efficaces ont permis une légère augmentation des niveaux. Concernant les débits des cours d'eau, malgré des débits minimums mensuels supérieurs à la médiane dans le centre du pays, une hydraulicité globalement déficitaire a été observée sur la majeure partie du territoire, à l'exception notable du sud-est et de la Corse qui ont connu des conditions excédentaires.

 

Situation au 15 avril 2025

La situation des ressources en eau a conduit à des restrictions d'usage dans cinq départements, dépassant le stade de la vigilance dans deux d'entre eux où des mesures de crise ont été mises en place. Le BSH national est produit grâce à une collaboration étroite entre plusieurs entités, incluant Météo-France pour les données météorologiques, les DREAL de bassin et le service Vigicrues pour les débits des cours d'eau et l'état des barrages, ainsi que le BRGM pour les niveaux des nappes d'eau souterraine. Cette coopération est animée par l'Office International de l’Eau (OiEau) et soutenue par l'OFB et la Direction de l’eau et de la biodiversité du ministère de la Transition écologique et solidaire.


Les faits divers de la semaine

- Aisne : dans la nuit du mardi 15 au mercredi 16 avril, aux alentours de 4h30 du matin, un accident s’est produit sur la D810, à hauteur de Jussy. Un automobiliste de 59 ans a brusquement aperçu un sanglier traversant la route. Tentant d’éviter l’animal, il a perdu le contrôle de son véhicule, qui a terminé sa course dans un champ. L'accident, spectaculaire vu les traces laissées sur place, n’a heureusement fait aucun blessé. Le conducteur, bien que secoué par la violence du choc, s’en est sorti indemne. L’impact a toutefois causé d’importants dégâts matériels au véhicule. Rapidement alertés, les sapeurs-pompiers ainsi que les gendarmes se sont rendus sur les lieux, et ont sécurisé la zone afin d’éviter tout suraccident.

 

- Ardennes : le lundi de Pâques, vers 11h30, la circulation a été momentanément interrompue sur la D8051, près du rond-point de Chooz, à la frontière franco-belge. En cause : un marcassin égaré, visiblement paniqué, courant dans tous les sens au milieu de la route. Rapidement, gendarmes et automobilistes se sont mobilisés pour canaliser l’animal, éviter un accident et lui permettre de retrouver son habitat naturel. L’animal, probablement séparé de sa compagnie, semait la confusion, mais provoquait aussi un bel élan de solidarité. La scène, bien que cocasse, aurait pu s’avérer dangereuse pour l’animal, mais grâce au sang-froid des intervenants, elle s’est conclue sans incident.

 

- Aveyron : à Rodez, la « brigade verte » de la gendarmerie a consacré une journée à la découverte de la réglementation sur la chasse, en collaboration avec la FDC et l’OFB. Cette rencontre a permis aux gendarmes de se pencher sur les lois encadrant la chasse en France, tout en s’informant sur les spécificités locales propres au département de l’Aveyron. Cette journée d’échange a été l’occasion d’approfondir les connaissances sur les pratiques cynégétiques, de mieux comprendre le cadre réglementaire, et d’étudier le fonctionnement des structures locales de chasse, notamment les associations et l’organisation des chasses collectives. Au-delà de l’aspect informatif, cette initiative marque une volonté commune de renforcer la coopération entre forces de l’ordre, acteurs de la chasse et défenseurs de la biodiversité.

 

- Aveyron encore : à Manhac, au cours d’une cérémonie bien sympathique, André Corp, 90 ans, a reçu la médaille de la FDC. Véritable figure locale, le récipiendaire est unanimement apprécié pour sa gentillesse et son dévouement. Chasseur depuis 1951, il s'apprête à obtenir son 75e permis de chasser. Tout au long de sa vie, il a été piégeur, formateur, garde particulier et, encore aujourd'hui, il continue d'aider l’ACCA de Manhac en cuisinant pour ses camarades et en insistant toujours sur la sécurité, qu’il considère comme essentielle pour le respect des chasseurs par la société. Lors de son discours, André a remercié tous ceux qui ont compté pour lui, présents ou disparus, et a mis en avant les valeurs fondamentales de la chasse : solidarité, convivialité et amour de la nature.

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Pour restaurer les effectifs des chasseurs : le petit gibier...

La chasse du petit gibier a une longue histoire ancrée dans les traditions culturelles et les pratiques de subsistance à travers le monde. Pour comprendre pourquoi cette chasse jouerait un rôle crucial dans la sauvegarde de la chasse populaire, il est essentiel d'examiner son évolution historique et son impact contemporain. Contrairement à certaines idées reçues, de tous temps les chasseurs ont contribué à maintenir la biodiversité et à prévenir les déséquilibres écologiques causés par la surpopulation d'herbivores et la prédation excessive. Si, sur le plan économique cette chasse a eu un impact significatif dans les zones rurales où elle constituait une source de revenus importante, sur le plan social les liens communautaires ont amené la création des structures cynégétiques qui ont, et jouent encore un rôle essentiel dans la préservation des traditions, et dans l'éducation des nouvelles générations sur l'éthique de la chasse et la conservation de la faune. Avec la mécanisation agricole, à laquelle aucun pays n’a échappé, la pression croissante sur les habitats naturels, la démographie humaine galopante et l'urbanisation ont réduit les capacités d’accueil et les chances de survie des petits animaux. Dans les années 1980, devant le désert qui s’ouvrait devant eux, le sanglier est apparu aux chasseurs comme le dernier support des traditions cynégétiques, le seul capable d’empêcher la chasse de sombrer. Mais le sanglier est un animal qui se chasse principalement en battue, et ce mode de chasse n’est apparemment pas la tasse de thé des jeunes...

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Balistique : la bande des 12

Les échecs, à la chasse, résultent souvent de l'impact inattendu de la balle, qui ne correspond pas au point visé. Pourtant, un tir de qualité devrait pouvoir être reproduit de manière constante. Cependant, pour y parvenir, seule une pratique rigoureuse est indispensable afin de réduire les tirs manqués. C'est pourquoi il est important de rappeler quelques principes de base de la balistique. La précision d'un tir est déterminée par l’endroit où la balle touche. Chaque tir étant unique, maîtriser les facteurs qui influencent la trajectoire, comme la distance, la vitesse initiale, et les conditions environnementales, est indispensable. Une compréhension approfondie de ces éléments permet non seulement d'améliorer cette précision, mais aussi de minimiser les imprévus. En s'exerçant régulièrement, les chasseurs peuvent affiner leur technique et leur positionnement pour maximiser les chances de succès. Cela permet également de mieux anticiper et corriger les erreurs potentielles avant qu'elles n'affectent sérieusement les résultats. La balistique appliquée englobe également l'utilisation judicieuse des équipements et des munitions. Choisir le bon calibre et le bon type de munition en fonction du type de gibier chassé et des conditions de tir, est le chemin à suivre pour assurer une performance optimale. De même, maintenir ses équipements en bon état de fonctionnement contribue à prévenir les défaillances techniques qui pourraient compromettre l’action de chasse. La précision et la reproductibilité des tirs dépendent donc d'une combinaison de facteurs techniques et pratiques. Voilà les douze règles sur lesquelles il faut s’appuyer pour augmenter ses chances de succès et éviter le petit écart qui transforme un tir prometteur en échec...

 

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Loisirs motorisés en forêt : cinq règles à respecter

 

Dans les forêts, la tentation est grande de faire du 4x4, du quad ou même du motocross. Mais il ne faut pas perdre de vue que la pratique de ces loisirs motorisés n’est pas sans impact pour la préservation des milieux naturels, la faune et la flore. L’ONF précise, pour ces loisirs motorisés, les cinq règles de bonne conduite des véhicules à moteurs en forêt. Elles concernent tous les véhicules à moteur, et pas seulement ceux de loisirs :

- la pratique du hors-piste, dans les parcelles et chemins, layons, limite de parcelles, qu’ils soient en terrain naturel ou non, est interdite ;

- la circulation n’est autorisée que sur les voies ouvertes à la circulation publique motorisée (nationales, départementales, communales, rurales, voies privées ouvertes au public) ;

- la circulation sur les routes forestières fermées est interdite. Elles sont identifiables par la présence d’un panneau et/ou une barrière. Attention : si la barrière sur une route forestière est ouverte, la route elle, est bien fermée, et la circulation interdite ;

- le stationnement sur ces routes forestières fermées, ou leurs accotements, ou encore devant leurs entrées (même quand la barrière est fermée) est interdit.

Pour rappel de la loi, en forêt, la circulation et le stationnement sont réglementés par le code forestier : « Est puni de la peine d’amende prévue pour les contraventions de la quatrième classe (135 euros) tout conducteur, ou à défaut tout détenteur, de véhicules (...) trouvés dans les bois et forêts, sur des routes et chemins interdits à la circulation de ces véhicules ». Par ailleurs, la circulation en dehors des chemins dans les espaces naturels est réprimée par une contravention de 5ème classe (jusqu’à 1500€ d’amende). Ne pas respecter la règlementation peut en outre être assorti d’une suspension de permis, et saisie du véhicule. Cette interdiction s’applique tout au long de l’année, et ne concerne pas les services ONF et leurs ayants-droits, ainsi que les services de secours. 


Chiens courants : aptitudes et qualités…

Si nos chiens courants ont fait, au cours des siècles, l’objet d’une rigoureuse sélection, la recherche du meilleur est toujours d’actualité. Pourtant le prototype idéal n’existe pas encore, et c’est tant mieux, car si c’était le cas, ce serait la fin de nos belles races et de leur diversité. Le choix appartient donc à chacun, libre de choisir ce qui lui convient, et le panel est large. Voici les deux piliers sur lesquels le choix du, ou des sujets, devra s’appuyer : l’aptitude et les qualités. L’aptitude, c’est la disposition naturelle à faire quelque chose. S’il est généralement admis que les caractères sont héréditaires, l’aptitude ne l’est pas systématiquement, mais elle peut être renforcée par l’éducation. Cependant, ces modifications souhaitées ne deviendront héréditaires que lorsque le sujet qui les aura acquises, sera en mesure de les transmettre. Faire naitre et éduquer deviennent donc des activités qui demandent une connaissance appropriée. Pour le naisseur, la question est d’estimer si un caractère ou un comportement qui n’existait pas, et qui a été acquis par l’éducation, peut devenir, ou pas, héréditaire. En théorie, oui, puisque l’aptitude est propre aux individus d’une même race ou famille, chez qui elle est latente, c’est-à-dire qu’elle ne se manifeste que lorsqu’elle est sollicitée. Elle peut donc s’estomper, voire disparaître, si la faculté n’est pas utilisée. En revanche, elle peut être développée, au service de la chasse par exemple, et cela est, normalement, l’une des missions des clubs de race et des épreuves de travail…

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Une battue impériale en Bohême : la chasse de François-Joseph 1er, en 1875

En octobre 1875, alors que l’automne réhaussait les couleurs des vastes forêts de Bohême, l’empereur François-Joseph Ier, souverain de l’Empire austro-hongrois, se rendit à Konopiště, l’un de ses domaines de chasse favoris. Situé à une cinquantaine de kilomètres au sud de Prague, ce château, entouré de milliers d’hectares de forêts giboyeuses, offrait le cadre idéal pour l’une des passions les plus ardentes de l’empereur : la chasse. François-Joseph, âgé de 45 ans à cette époque, était connu pour sa discipline militaire, sa sobriété personnelle, et une dévotion presque religieuse à ses devoirs d’État. Mais, loin de Vienne, dans la solitude des bois, et au cœur du fracas d’une battue, il retrouvait une autre forme de concentration et d’accomplissement. Depuis sa jeunesse, il nourrissait une passion pour les armes à feu, en particulier les fusils de chasse de précision, et suivait avec intérêt les innovations en matière de mécanismes à répétition, de canons rayés, ou encore de munitions modernes à percussion centrale. En cette journée claire d’octobre, la battue rassemblait une suite impressionnante : officiers de la cour, nobles hongrois et autrichiens, gardes forestiers, rabatteurs, et valets de chiens. Mais, au centre de cette assemblée, se tenait l’empereur lui-même, vêtu sobrement d’une veste de chasse de loden vert foncé, une casquette rigide sur la tête, et un fusil à deux canons superposés sur l’épaule, un modèle spécialement commandé chez Ferlach, la fabrique d’armes autrichienne, déjà célèbre...

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