Le Petit Journal de deux indissociables : la chasse et l'environnement : livre « Callie, une chienne de rouge en montagne »

Webinaire de la FACE : améliorer la biodiversité et le petit gibier

Le webinaire organisé par la FACE sur le thème « Améliorer la biodiversité et le petit gibier : les leçons tirées de la PAC après 2020 » a rassemblé des experts européens pour discuter des défis et des opportunités liés à la biodiversité et à la gestion du petit gibier dans le cadre de la Politique Agricole Commune (PAC). Voici les points clés abordés :

- Budget et priorités environnementales : M. Gregorio Davila-Diaz (DG AGRI) a souligné l’importance des régimes collectifs et axés sur les résultats, notant que 32 % du budget de la PAC est alloué à l’environnement et au climat. Cependant, le Dr Sebastian Lakner (Université de Rostock) a estimé que ces montants restent insuffisants face aux besoins urgents liés à la protection de la biodiversité et à l’adaptation au changement climatique.

- Alignement avec le Pacte vert : Kristian Sniter, représentant de la Cour des comptes européenne, a relevé que les plans agricoles nationaux présentent des lacunes en matière d’alignement sur les objectifs du Pacte vert, malgré des avancées dans l'architecture verte.

- Approches innovantes : le modèle irlandais a été cité en exemple par la Dr Caroline Sullivan (ACRES Breifne) qui a mis en avant les succès des paiements basés sur les résultats (RBPS) en Irlande. Ces programmes encouragent les agriculteurs à améliorer la santé des terres agricoles grâce à des incitations financières ; sont adaptés localement et incluent des équipes de coopération pour une mise en œuvre efficace ; représentent une alternative flexible aux approches standardisées, offrant une inspiration pour d’autres pays.

- L’équilibre entre durabilité et production agricole : Paulo Gouveia (COPA-COGECA) a plaidé pour une PAC équilibrée, tenant compte des trois piliers de la durabilité : environnemental, économique et social. Il a insisté sur la subsidiarité, affirmant que les plans stratégiques doivent s’adapter aux spécificités nationales.

- Perspectives pour le petit gibier et la biodiversité : le débat a également mis en lumière l’impact des mesures agricoles sur les espèces petit gibier. Une meilleure gestion des terres agricoles pourrait non seulement soutenir la biodiversité, mais aussi contribuer au rétablissement de ces populations en déclin.

Le webinaire a donc mis en avant l’urgence d’adopter des approches innovantes, telles que celles basées sur les résultats, tout en appelant à un équilibre entre production et durabilité. Bien que la PAC ait fait des progrès, des ajustements sont encore nécessaires pour garantir que la biodiversité et les espèces emblématiques des terres agricoles puissent prospérer à long terme. Cette discussion s’inscrit dans le cadre des efforts pour faire évoluer la PAC vers des modèles plus inclusifs et adaptés aux enjeux environnementaux contemporains.


Les maires et la chasse

Les maires, en tant que premiers magistrats de leur commune, jouent un rôle clé dans la gestion de la chasse et des territoires communaux. Ils gèrent les biens communaux, y compris le droit de chasse, en accord avec l'article 542 du Code civil. Ce droit peut être laissé librement aux habitants ou confié à des associations de chasseurs, souvent gratuitement, pour une gestion rigoureuse et contrôlée. Ils peuvent également louer ce droit via des baux ou des adjudications, générant ainsi des revenus pour la commune. Dans le cadre des associations communales de chasse agréées (ACCA), le maire intervient dans leur création et leur gestion, notamment en lançant des enquêtes publiques et en transmettant les demandes au préfet. Le maire assure aussi l’affichage des arrêtés préfectoraux relatifs aux périodes de chasse, autorise les battues de destruction des nuisibles et encadre les activités liées au piégeage. Il dispose d’un pouvoir de police pour interdire temporairement l’usage des armes ou la circulation sur certains chemins, garantissant la sécurité publique et la protection de l’environnement. Enfin, le maire intervient sur le plan sanitaire, notamment en demandant l’enlèvement des carcasses d’animaux abandonnées par des chasseurs, ou en organisant leur destruction dans le cadre de ses responsabilités de police. Bien que ses pouvoirs soient encadrés par la loi et le préfet, il demeure un acteur central dans la vie cynégétique d’une commune.

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Les lauréats du « Prix Littéraire de la Centrale Canine 2024 » : une célébration de la relation homme-chien

La seizième édition du Prix Littéraire de la Société Centrale Canine a mis à l’honneur des œuvres qui célèbrent l’amour et la compréhension entre l’humain et son fidèle compagnon. Organisée cette année à la Maison Boétie, cette compétition littéraire a réuni une cinquantaine d’ouvrages répartis en trois grandes catégories : littéraire, documentaire et technique, et jeunesse. Trois premiers prix, accompagnés d’une dotation de 1 000 euros, ont été décernés, ainsi que quatre mentions spéciales :

- Catégorie Littéraire : « Patate Chaude » de Marie Beer (Éditions Encre Fraîche). Ce roman, plein d’humour et d’émotions, plonge dans le quotidien mouvementé d’une famille héritant, entre autres, d’un chien incontrôlable après le décès du patriarche.

- Catégorie Documentaire et Technique : « Ouaf ! Le guide du parler chien » de Jean Cuvelier (Éditions Larousse). Ce guide ludique décrypte les comportements canins avec humour et pédagogie, promettant d’améliorer la communication entre maître et chien.

- Catégorie Jeunesse : « Mon Chien » de Éric Dodon (Éditions Beurre Salé). Une histoire émouvante d’amitié entre une petite fille et son chien, contée avec tendresse et poésie.

Le jury a également distingué quatre ouvrages : 

- « Picasso et ses chiens » de Jean-Louis Andral (Editions Norma),

- « Clebsy : chien de la jungle » de Noé Carlain et Thierry Manes (Éditions Didier Jeunesse),

- « L’alimentation du chien et du chat » de Pauline Teyssier et Charlotte Devaux (Éditions Poulot),

- « Le Destin a du chien » de David Banville (auto-édition).

Le jury regroupait notamment Alexandre Balzer, président de la Centrale Canine, Anne-Marie Class, secrétaire générale de la SCC, aux côtés de vétérinaires, libraires, et auteurs spécialisés. Depuis sa création en 2006, ce prix littéraire met en lumière les œuvres francophones célébrant le lien unique entre les chiens et les humains, consolidant ainsi l’amour et la reconnaissance pour ces fidèles compagnons. À travers ces distinctions, la Centrale Canine poursuit son engagement en faveur de la promotion des liens humains-canin dans la littérature.


Ukraine : malgré la guerre, les chasseurs n’oublient pas la chasse durable et le développement économique

Le mois dernier, le Conseil des chasseurs ukrainiens, en collaboration avec la délégation ukrainienne du Conseil international pour la conservation du gibier et de la faune sauvage, a organisé avec succès une conférence intitulée « La chasse comme voie prometteuse pour la croissance économique dans les zones non industrielles et outil essentiel pour la conservation et la restauration de la biodiversité ». L’événement a eu lieu au « Ferma-Rancho Dyke–Pole », dans le village de Pochayevychi, où des experts et les parties prenantes ont exploré les pratiques de chasse durables et leur rôle dans le développement économique et écologique. Cet événement met en lumière une approche proactive face aux défis économiques et environnementaux auxquels l'Ukraine est confrontée, notamment en période de guerre. La chasse durable, au-delà de sa valeur traditionnelle, se révèle être un levier stratégique pour promouvoir la biodiversité et stimuler l'économie rurale. Parme les points clés, on peut noter :

- les tendances globales de l'économie de la chasse : l’analyse des exemples internationaux a montré comment des modèles de chasse durable peuvent servir de moteur économique, notamment dans des régions dépourvues d'industries lourdes ;

- l'industrie de la chasse en Ukraine : une évaluation a permis d'identifier les opportunités de croissance et les défis à relever, posant les bases d'un développement ciblé et résilient ;

- la stimulation des industries connexes : la chasse a été présentée comme un catalyseur pour des secteurs connexes tels que le tourisme rural, l'hôtellerie, l'artisanat et les services liés à la gestion des habitats naturels ;

- l’élevage de gibier mais uniquement pour la conservation : il a été souligné comme une méthode clé pour restaurer des populations d'animaux sauvages et garantir leur équilibre écologique.

Cette initiative ouvre la voie à l’intégration d’approches européennes en matière de chasse durable. En favorisant des pratiques responsables, elle vise à créer des bénéfices à long terme pour les communautés locales et l’environnement. L'accent mis sur la collaboration entre experts locaux et internationaux renforce également la position de l'Ukraine comme acteur engagé dans la préservation de la biodiversité. Dans un contexte où la faune et les habitats naturels subissent des pressions croissantes, cet exemple montre que la chasse durable peut jouer un rôle essentiel en assurant une gestion équilibrée des populations animales, en offrant des opportunités économiques aux communautés rurales, en soutenant la résilience écologique face aux changements climatiques et autres menaces.


C'est fait ! Le loup est passé de « strictement protégé » à « protégé »

Le déclassement du statut de protection du loup, décidé par les pays signataires de la Convention de Berne, marque un tournant significatif dans la gestion de cette espèce emblématique en Europe. Désormais, le loup passe de la catégorie « strictement protégée » à « protégée », une modification qui vise à faciliter son abattage pour répondre aux préoccupations des éleveurs. Selon l'Union européenne, la population de loups a quasiment doublé en une décennie, atteignant 20 300 individus en 2023. Cette croissance, concentrée notamment dans les Balkans, les pays nordiques, l’Italie et l’Espagne, s'accompagne de conflits croissants avec les activités humaines, en particulier l'élevage. Les attaques sur le bétail, décrites comme « importantes », ont alimenté les revendications des agriculteurs pour une meilleure protection de leurs troupeaux. Pour les éleveurs, ce déclassement est un soulagement, car il facilite les tirs de défense et pourrait réduire les attaques sur le bétail. En revanche, les défenseurs du loup soulignent que cette décision pourrait fragiliser l'espèce. Selon eux, une gestion décentralisée et des mesures non létales, telles que la formation d’experts locaux pour accompagner les éleveurs, seraient des alternatives plus durables (sic…). L'amendement entrera en vigueur dans trois mois, à moins qu'un tiers des parties à la Convention de Berne (17 États) ne s'y oppose. Dans ce cas, il ne s’appliquera qu'aux pays qui n'auront pas formulé d'objections. Si cette décision répond en partie aux pressions des agriculteurs, son impact sur la coexistence durable entre le loup et les activités humaines reste incertain. Elle relance également le débat sur la gestion des espèces protégées dans un contexte où conservation et activités humaines entrent souvent en conflit.


Législation sur les animaux sauvages imprégnés

M. Christopher Szczurek, sénateur NI du Pas-de-Calais, a posé cette question à l'attention de Mme la ministre de la Transition écologique, sur les conséquences de l'augmentation des cas d'imprégnation des animaux sauvages par l'homme. « Avec l'augmentation de l'artificialisation des territoires et l'évolution des populations d'animaux sauvages, dont la régulation naturelle est affectée par la disparition de leurs prédateurs, de nombreux citoyens se retrouvent à accueillir des animaux sauvages, parfois par hasard ou par volonté de sauvetage. Cela concerne notamment des espèces telles que les marcassins ou les hérissons. L'affaire récente autour d'un marcassin prénommé « Toto », blessé lors d'une chasse et recueilli par une famille du Pas-de-Calais, a suscité une vive émotion. Un an après son sauvetage, la justice a ordonné sa saisie, estimant que la famille ne disposait pas des autorisations nécessaires pour la détention d'un animal sauvage. La Cour d'Appel de Douai avait initialement décidé de son euthanasie pour raisons médicales, avant que le maire de Charleville-Mézières n'intervienne pour proposer une solution alternative dans un centre adapté. Cet événement met en lumière la problématique complexe des animaux imprégnés. Bien que leur accueil puisse provoquer des troubles comportementaux, rendant impossible leur réintroduction dans la nature, les décisions judiciaires, telles que l'euthanasie, peuvent engendrer des traumatismes chez les familles ayant agi par compassion pour sauver un animal en détresse. À ce titre, il lui demande de détailler les dispositions légales actuelles encadrant l'accueil et la détention d'animaux sauvages imprégnés ainsi que les initiatives réglementaires envisagées pour mieux concilier la préservation des espèces sauvages, le respect des lois en vigueur, et les situations imprévues où des citoyens se retrouvent à sauver des animaux sauvages. Il serait souhaitable que les mesures à venir garantissent à la fois la protection des animaux et des solutions humaines adaptées aux familles confrontées à ces cas de figure ». Le sénateur, sans aucun doute touché par le cas de « Toto » le marcassin, ouvre la boite de pandore… Mais peut-être que la ministre pourrait s’inspirer de ces sujétions, si l’euthanasie des naufragés de la nature n’est plus possible pour des raisons de cœur :

La conservation devrait pouvoir être possible si ces conditions sont réunies :

- engagement écrit de faire vivre l’animal recueilli dans un environnement adapté,

- engagement écrit de lui apporter, tout au long de sa vie, la nourriture et les soins dont il a besoin,

- stérilisation obligatoire de l’animal recueilli, par un vétérinaire,

- soumettre l’animal à une visite annuelle obligatoire, par un organisme habilité,

- souscrire une assurance Responsabilité civile adaptée en cas de fugue accidentelle, et des dommages qu’il pourrait occasionner…

Et cela bien évidemment aux frais du demandeur.


Remise des Grands prix 2024 « Préservation des captages d’eau potable »

Le 25 novembre 2024, quatre collectivités françaises ont été récompensées par le Grand prix « Préservation des captages d’eau potable », une initiative du centre de ressources Captages de l’Office français de la biodiversité (OFB). Cette distinction met en lumière des actions exemplaires visant à protéger les ressources en eau potable, souvent menacées par des pollutions liées aux nitrates et aux pesticides. L’eau potable est une ressource essentielle, mais fragile. La pollution des nappes phréatiques et des sources utilisées pour la consommation humaine pousse les collectivités à adopter des mesures préventives. Ces efforts incluent le soutien à des pratiques agricoles plus respectueuses de l’environnement, la gestion foncière stratégique autour des captages, et l’implication d’acteurs locaux. Ces démarches s'inscrivent dans une transition agroécologique visant à restaurer la qualité de l'eau et à garantir sa pérennité. Les quatre lauréats et leurs actions innovantes :

- Syndicat Eau des Portes de Bretagne : en soutenant la transition agroécologique sur deux captages couvrant 85 hectares, cette collectivité a réduit les concentrations en nitrates. L’accompagnement des agriculteurs, basé sur des conseils agronomiques et des paiements pour services environnementaux, a été déterminant.

- Régie d’équipement de gestion d’assainissement et de travaux des eaux (REGATE) : depuis 2013, REGATE mobilise les agriculteurs de Brienon-sur-Armançon et Champlost, grâce à des outils de suivi et à des réunions annuelles. Ces efforts collaboratifs ont permis d’améliorer durablement la qualité de l’eau captée.

- Syndicat mixte d’eau potable de la région de Jurançon (SMEPJ) : le SMEPJ a mené une gestion foncière ambitieuse, transformant près de 80 hectares en prairies et cultures à faible intrant. Ce projet, accompagné d’une interdiction des pesticides et d’un accompagnement des agriculteurs, maintient la qualité de la nappe alluviale du Gave de Pau depuis trois décennies.

- Commune de Beuvezin (Meurthe et Moselle) : avec seulement une centaine d’habitants, Beuvezin a su protéger ses sources en acquérant 14 hectares de terres pour les convertir en prairies et en lançant un projet agroforestier. Ces efforts portent déjà leurs fruits sur la qualité de l’eau.

Les lauréats ont été sélectionnés par un jury composé de représentants de l’Office français de la biodiversité, de plusieurs ministères (écologie, agriculture, santé), d’agences de l’eau, et d’instituts de recherche comme l’INRAE et AgroParisTech. Ce concours vise à valoriser les initiatives locales et à inspirer d’autres collectivités à s’engager pour préserver cette ressource vitale. Ces exemples montrent que la préservation des captages d’eau potable passe par une coopération étroite entre élus, agriculteurs, et experts. Ils illustrent aussi l’impact positif des approches agroécologiques et de la gestion raisonnée des territoires. Ces initiatives méritent d’être reproduites à plus grande échelle pour protéger durablement l’eau, une ressource indispensable à la vie.


Convention de Berne : le loup au cœur des débats

Le débat sur le statut de protection du loup divise profondément les défenseurs de la biodiversité et les acteurs du monde agricole. Lors de la 44e réunion du Comité permanent de la Convention de Berne, qui se tient à Strasbourg, la proposition de l'Union européenne visant à abaisser le niveau de protection du loup de « strictement protégé » à « protégé » est au centre des discussions. Depuis son retour dans les Alpes françaises en 1992, le loup a progressivement étendu son territoire dans toute l’Europe. Ce prédateur emblématique est également une source de conflits majeurs avec les éleveurs, notamment en raison des attaques sur les troupeaux. Si la Commission européenne défend cette mesure comme une tentative d'équilibrer la coexistence entre la faune sauvage et les activités humaines, elle suscite des inquiétudes chez les pro-loups. La semaine dernière, à Vireux-Molhain dans les Ardennes, la conférence sur le thème du loup organisée par l’Association Ardennaise des Chasseurs de Grand Gibier (AACGG) a fait salle comble. Ouverte à tout public, elle a rassemblé près de 150 personnes, chasseurs pour la plupart, mais aussi des éleveurs locaux et quelques pro-loups. La rencontre n’avait d’autre finalité que de renforcer les connaissances sur l’espèce, et les problématiques qu’elle génère. D’emblée, dans son mot d’accueil, Bernard Dekens, maire de Vireux-Wallerand, mais aussi lieutenant de louveterie et administrateur de la FDC08, soulignait que le loup n’était pas le bienvenu dans la pointe des Ardennes…

Par Jean-Marc Thiernesse

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Contrôles des exploitations agricoles : la ministre adoucit les principes

Répondant à la grogne qui monte en puissance, Annie Genevard, ministre de l’Agriculture, a annoncé une série de mesures visant à alléger les contraintes pesant sur les agriculteurs. Ces annonces, faites le 30 novembre 2024 lors d’un déplacement dans le Loiret, ont été globalement bien accueillies par les syndicats agricoles, bien qu’elles soient perçues comme une première étape dans un travail de fond encore nécessaire. La ministre a souligné la nécessité de réduire « les boulets » qui freinent la compétitivité des exploitations, évoquant un ras-le-bol des interdictions, des procédures et des normes. L’une des mesures phares est la création d’un « Conseil d’orientation pour la protection des cultures », qui permettra de prioriser les demandes d’autorisation de produits phytosanitaires en fonction des besoins urgents des filières. Bien que l’ANSES conserve son indépendance, ce dispositif pourrait accélérer la réponse aux crises agricoles spécifiques. Concernant l’OFB, la ministre a annoncé des changements pour améliorer les relations avec les agriculteurs, notamment en rendant les armes des agents moins visibles lors des contrôles et en introduisant des caméras-piétons à titre expérimental pour apaiser les tensions. L’alliance FNSEA-JA, qui avait appelé à des mobilisations nationales début décembre, a salué ces annonces comme « allant dans le bon sens ». Cependant, elle maintient la pression, insistant sur la nécessité de mesures concrètes et rapides pour améliorer les revenus agricoles, jugés encore insuffisants. Les syndicats ont également souligné que le travail de simplification est loin d’être achevé, confirmant ainsi la mobilisation prévue pour les 9 et 10 décembre… Mais d’ici là les députés se seront exprimés sur le sort du gouvernement Barnier.


One water Summit 2024

Le sommet se tiendra à partir d’aujourd’hui, mardi 3 décembre, en marge de la prochaine session de haut niveau de la seizième session de la COP16 de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD) à Riyad, en Arabie saoudite. Face à l'impératif de porter cette question au niveau des chefs d'État et de gouvernement, le président de la République française Emmanuel Macron, le président de la République du Kazakhstan Kassym-Jomart Tokaïev, et le président de la Banque Mondiale Ajay Banga co-organisent ce sommet en partenariat avec le Prince héritier et Premier Ministre d'Arabie Saoudite, Mohammed Ben Salmane, comme annoncé à la COP28. Les débats porteront sur le processus en cours aux Nations Unies pour améliorer la gouvernance mondiale de l'eau, accélérer l'action sur l'ODD6 sur l'eau et l'assainissement, en s'appuyant sur l'élan de la Conférence des Nations Unies sur l'eau de 2023. L'objectif du sommet est précisément d'agir comme un incubateur de solutions, en préparation de la prochaine Conférence des Nations unies sur l'eau, en 2026. Il intégrera en outre son agenda dans les autres processus et initiatives existants dans le domaine de l'eau, tels que le Forum mondial de l'eau, la Conférence de Douchanbé ou la Semaine mondiale de l'eau. Cet agenda doit être résolument tourné vers les solutions pour changer notre approche à la gestion de l'eau en intégrant le précieux liquide dans toutes les politiques, qu'il s'agisse du renforcement de la coopération internationale sur les eaux transfrontalières et les écosystèmes d'eau douce ; des solutions techniques pour l'accès à l'eau (solutions fondées sur la nature, sciences et technologies innovantes...) ; des méthodologies de l'empreinte eau ; des possibilités de combler le déficit de financement mondial dans les secteurs de l'eau et de l'assainissement. L'ambition du One Water Summit 2024 est donc de mettre des projets à l’échelle en stimulant les partenariats entre États, organisations internationales, autorités locales, banques de développement et banques privées, entreprises, philanthropies, experts scientifiques, ONG et société civile, dans la lignée des précédents sommets One Planet. 


Réseau Bécasse : la lettre n° 33 est parue

Cette lettre d’information annuelle du réseau Bécasse revient sur les résultats obtenus durant la saison 2023-2024. Elle présente le bilan de plus de 11 000 données de captures, récoltées au cours de l’hivernage des bécasses, ainsi que les analyses de la nidification 2024. Elle expose également les premiers résultats de l’étude des stratégies d’hivernage de la bécasse des bois en milieu méditerranéen, et donne les dernières nouvelles des individus équipés de balises GPS. Le réseau Bécasse collecte des informations sur l’état de la population des bécasses des bois en France. Près de 450 membres actifs capturent et marquent des milliers d’oiseaux chaque année sur tout le territoire. Ces informations servent au suivi de la population via des indices d’abondance, les âges-ratios ou des taux de survie. Un suivi des effectifs nicheurs est aussi mis en place chaque printemps, ainsi que l'étude de la migration grâce aux balises. Le réseau est également à l’origine d’un prélèvement maximum autorisé (PMA) sur l’espèce et accompagne son application. Espèce emblématique pour de nombreux passionnés de faune sauvage, la bécasse, contrairement aux autres limicoles, est la seule à être strictement inféodée aux milieux forestiers durant l’intégralité de son cycle annuel. Elle quitte les boisements seulement pour s’alimenter la nuit en milieux ouverts, lorsque la nourriture en forêt n’est plus suffisante pour subvenir à ses besoins, notamment en automne et en hiver. Cryptique, elle est très difficile à observer ou photographier, sauf quand le froid conduit les individus à s’exposer davantage pour s’alimenter d’invertébrés essentiels à son régime alimentaire. La bécasse des bois est présente sur tout le continent européen et même jusqu’en Asie. Espèce migratrice, ses zones de reproduction principales se situent en Russie, Europe centrale et Scandinavie. La France se situe en limite occidentale de cette zone de reproduction. En automne-hiver, poussées par des conditions climatiques hostiles, les bécasses se réfugient en Europe de l’Ouest et sur le pourtour méditerranéen. Particulièrement prisée par les chasseurs de petit gibier, plusieurs millions d’individus sont prélevés chaque année dans toute l’Europe. L’étude de la dynamique des populations est ainsi très important pour l’espèce, mais aussi pour celles dans des situations proches. La bécasse des bois est considérée comme un « modèle d’étude » pour mieux comprendre les mécanismes qui permettent à certaines espèces de se maintenir malgré des prélèvements importants, alors que d’autres déclinent. Au sommaire de la lettre n° 33 : - l’éditorial, - le bilan de la saison 2023-2024, - les reprises de bagues / nids-nichées, - le suivi des effectifs nicheurs, - l’étude des stratégies d’hivernage en milieu méditerranéen, - les balises Estonie 2023, - les actualités scientifiques, - les consignes de sécurité.

En chiffres, on y trouve également pour la saison 2023/2024 : 3 242 sorties, 1 843 communes prospectées, 40 818 contacts visuels, 10 573 oiseaux bagués, 831 contrôles de bagues, 1 269 reprises de bagues.

 

Pour lire la lettre n° 33, c'est ICI