Après la colère, c’est la peur du loup qui s’installe...

La population de loups a considérablement augmenté dans de nombreuses régions d'Europe. C’est ce qui a amené plusieurs pays à demander son déclassement, voté le jeudi 8 mai dernier par le Parlement européen. De l’annexe IV de la directive « Habitats », le prédateur qui était « strictement protégé » est donc passé à l’annexe V « protégé ». En France, le retour du loup ne se limite plus à un débat écologique, il est devenu une crise sociétale majeure. Jadis disparu, ce prédateur est réapparu depuis les années 1990 et sa présence s'étend aujourd'hui sur tout le territoire national. Tandis que certains saluent son retour comme un signe de biodiversité restaurée, d'autres, en particulier les éleveurs, dénoncent les conséquences économiques et humaines désastreuses. La peur ancestrale du loup refait surface dans les campagnes françaises. En 2024, selon les chiffres de l’OFB, la France comptait entre 1013 et 1080 loups, c’est-à-dire une population légèrement en baisse par rapport à l'année précédente. Cependant, les attaques contre les troupeaux ont augmenté de 4,6 %, entraînant une hausse de 10,6 % des victimes, et ces prédations touchent désormais des régions historiquement épargnées par le loup, intensifiant les conflits avec les éleveurs qui, de leur côté, déplorent la perte de plus de 15 000 animaux, d'après l'INRAE. Ne se sentant plus menacés, les loups s’enhardissent et arrivent désormais aux portes et dans les villages. Les témoignages d’animaux errants dans les rues, et même à l’intérieur des propriétés se multiplient, et cette promiscuité alimente les craintes et les tensions, malgré l'installation de mesures de protection. Les pro-loups rêvent encore d’une possible cohabitation avec ce prédateur, reléguant aux oubliettes l’héritage des 70 générations qui nous ont précédés. En 812, tellement l’animal était nocif et inutile, Charlemagne a créé un corps spécialisé dans son éradication, la Louveterie. Pourtant, nos aïeux n’étaient ni des imbéciles, ni des abrutis. Vingt siècles de présence du loup n’ont pas permis de montrer un soupçon de bienfait de sa présence chez nous, alors que (seulement) quarante ans d’écologie sectaire lui trouvent toutes les vertus, dont celles de « réguler les populations d'herbivores afin de favoriser la régénération végétale »...

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