Mais là où ça fait mal, les défenseurs baissent les yeux. La destruction de la nature dans les alpages et les estives, où les éleveurs ne veulent plus aller tellement les risques sont grands, entraine la fermeture de biotopes favorables à l’ensemble des autres espèces. Des éleveurs cessent leurs activités, mais d'autres passent à l'élevage intensif, avec la concentration des animaux et de la pollution qui va avec. Enfin, les coûts pour la collectivité, puisque chaque loup vivant sur le territoire revient à un peu plus de 80 000 € par an, comme mentionné dans un rapport récent du Sénat. On le voit, le retour du loup, initialement perçu comme un atout pour la biodiversité, a engendré une détérioration des relations sociales dans les zones rurales. À présent, la peur, la frustration et le sentiment d'abandon prédominent parmi les éleveurs. La question cruciale n'est donc plus de trouver un équilibre durable entre sa présence et les activités humaines, mais de choisir entre sa présence ou son absence. Sans cela, le loup continuera à incarner une fracture entre une nature idéalisée, et la réalité des communautés rurales.