Sanglier : une organisation familiale parfaitement structurée

Le fonctionnement d’une compagnie répond à des lois, que nous ne comprenons pas toujours, mais qui sont inculquées très tôt aux jeunes marcassins. Des liens sociaux très forts lient intimement tout ce beau monde, dont la vie collective tient en cet impératif : être nombreux et protégés. Pour des raisons liées au métabolisme des marcassins, notamment au niveau de leur régulation thermique et peut être aussi pour des raisons de sécurité, la laie a, en premier lieu, « fabriqué » beaucoup de petits. Ensuite, elle a construit un nid, le chaudron de mise bas, et le fait que les marcassins soient nombreux et bien abrités va leur permettre de conserver cette chaleur si précieuse qu’ils ont, dans les premiers jours de leur vie, bien du mal à fabriquer et à conserver. Ce confinement obligé va privilégier cet attachement précoce entre les différents membres de la portée. En revanche, les liens mère-jeunes semblent, du moins en apparence, moins forts que chez les autres ongulés, chevrettes et biches par exemple, qui prodiguent à leurs jeunes des soins corporels par leur proximité, notamment le léchage qui imprègnent et renforcent l’attachement du jeune à sa mère et vice versa. Pour la laie, il n’y a pas à vrai dire un comportement de maternage actif, l’absence de léchage des jeunes en étant la principale caractéristique. Passé le temps de dépendance au chaudron, variable selon les conditions climatiques extérieures, les laies se regroupent, avec leur progéniture, en association relativement stable. Les marcassins se retrouvent alors à la fois en contact direct avec d’autres femelles adultes et de nombreux autres jeunes. Dans cette compagnie reconstituée, et au moins jusqu’au sevrage, les comportements dirigés vers tous les membres du groupe, jeunes et adultes, reçoivent une réponse positive, non agressive. Si tout le monde se tolère plus ou moins, il n’y a pas de rejet systématique entre individus de fratries différentes. Cette tolérance, de la part de certaines laies, pouvant permettre dans certains cas, jusqu’à l’allaitement de marcassins orphelins. Ce phénomène qui pourrait être interprété comme une « adoption » n’est en fait qu’une simple tolérance….

Lire la suite