Maintenant éteinte, le « Mutton » était une race de chiens à poils laineux…

L’étude génétique de la fourrure d’un chien, une race disparue à la fin de 19ème siècle, montre que ces canidés étaient tondus comme des moutons… Cette lignée de chiens « à poils laineux » , nommée « Mutton », avait une fourrure si épaisse, qu’elle était utilisée par les Amérindiens pour confectionner des couvertures. Ces recherches ont été réalisées grâce à l’étude des restes de l’un des derniers représentants de ces chiens, qui étaient élevés par les peuples Salish, originaires de la région de l’Ouest des Etats-Unis et du Canada. Quand et où ces chiens ont-ils été domestiqués ? Aucune réponse précise n’est apportée, mais il est quasiment certain que, lorsque de premiers peuples se sont installés en Amérique il y a 15 000 ans, ils ont emmené leurs chiens avec eux. Alors, pourquoi aujourd’hui, les chiens américains modernes ne portent-ils que très peu de traces génétiques de ces lointains cousins ? « Selon les analyses génétiques, cette race de chien a divergé d’autres lignées, il y a environ 5000 ans, ce qui correspond aux traces archéologiques dans la région » précise Audrey Lin, biologiste moléculaire et autrice principale de l’étude, qui ajoute : « Nous avons trouvé des signes de dépression consanguine, montrant que la reproduction était très contrôlée sur une longue période, et cela fait écho aux récits amérindiens, selon lesquels l’élevage avait lieu sur des îles côtières. En analysant 11 000 gènes du génome de Mutton, nous en avons identifié 28 en lien avec la pousse des poils et la régénération des follicules, des marqueurs également retrouvés chez les mammouths laineux… ». L’histoire de ces chiens resterait incomplète sans les témoignages des membres des peuples Salish, qui ont longtemps été ignorés par les chercheurs occidentaux. La croyance dominante était que l’intérêt porté par les communautés indigènes à leurs chiens avait décru avec l’arrivée des textiles industriels, mais selon Michael Pavel, co-auteur de l’étude et chargé de préserver les traditions de la tribu Skokomish, rien n’est plus éloigné de la réalité. « Ce que nous avons appris, c’est que notre peuple a rencontré une phase très compliquée de son histoire, caractérisée par la colonisation, le génocide, et l’assimilation, et tous les aspects de notre vie associés à notre culture traditionnelle, aux cérémonies, et notre histoire ont été éradiqués » a-il-précisé.

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