On constate encore que, dans certains départements, le plan de chasse cerf peut parfois supporter jusqu’à six types de bracelets différents. Si elle est souvent pétrie de bonnes intentions, cette multiplicité pose tout de même la question de sa réelle utilité. Si « abondance ne nuit pas », il faut aussi reconnaitre que « le mieux est l’ennemi du bien ». Force est donc de constater que le plan de chasse cerf illustre cette contradiction d’objectifs. L’intention est certes louable, dans le sens où elle vise généralement à répartir les prélèvements entre les classes d’âge et de sexes, mais dans bien des cas, elle freine la réalisation. Il faut garder à l’esprit que le prélèvement national est de l’ordre de 70%, et que pour la saison 2020/2021, il a été attribué, toutes classes confondues, 102 636 bracelets pour 69 876 réalisés. Cela représente un déficit de 32 760 animaux. La question se pose alors tout naturellement : ce déficit important est-il dû à des attributions quantitatives trop importantes, ou à un qualitatif trop ambitieux ? Le tableau de chasse ne parvient donc pas à coller au plan de chasse. Dans ces conditions, pourquoi attribuer autant de bracelets sachant qu’un tiers ne sera pas réalisé ? Ne vaudrait-il pas mieux en octroyer moins, et mettre en place un plan de chasse qualitatif moins strict ? Compte tenu de la difficulté engendrée par un nombre de catégories de bracelets trop important, il apparaît clairement que la peur de la sanction fait son œuvre auprès des chasseurs. Pour éviter les ennuis, ils s’abstiennent tout simplement de tirer. Pourtant les spécialistes du cerf l’affirment, les grands cervidés pourraient être gérés à partir de 3 types de bracelets :
- un JCB : pour les faons des deux sexes, les daguets, les bichettes et les biches, (2/3 des attributions),
- un CEM : pour les cerfs de moins de x cors (10, voir 12), (20% des attributions),
- un CR : pour les cerfs de plus de x cors (10 voir 12), (10% des attributions, utilisable également pour baguer un CEM),
Ainsi, l’appréhension de l’éventuelle erreur de tir s’en trouverait très fortement amoindrie, et les plans de chasse se réaliseraient plus facilement.
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