Rares sont les vrais praticiens qui ont couché, par écrit, leur longue expérience… La littérature cynégétique est écrite, soit par des écrivains amoureux de la chasse et de la nature, soit par des théoriciens. Combien de grands maîtres d’équipage ont remis à plus tard la rédaction de leurs mémoires, avant qu’un accident ne raccourcisse leur projet. Au 18e siècle, on trouve un Labruyère, le bien-nommé, ancien braconnier devenu garde des chasses de son Altesse Royale le comte de Clermont, et au 20e, Daguet, piqueur bourbonnais de haute renommée. Mais entre les deux, on va découvrir ou redécouvrir l’ardennais Jacques-Antoine Clamart… Nous pouvons suivre le déroulement de sa vie, dans la préface de son unique ouvrage : « 60 ans de chasse, pratique de la chasse et pratique forestière ». Clamart est né en 1788, à Neuville aux Tourneurs (ancienne commune qui a fusionné avec Beaulieu en 1973, pour former aujourd’hui la commune de Neuville-lez-Beaulieu), au milieu des grandes et profondes forêts ardennaises, où son père exerçait les fonctions de garde forestier. Son frère suivit la même filière et fut aussi garde sur la forêt de Signy l’Abbaye. Ainsi, dès son plus jeune âge, Jacques-Antoine Clamart est allé à l’école de la nature…
Par Louis-Gaspard Siclon