Chez Montbel Editions : Lamotte, peintre animalier

Plus qu’un livre, cet ouvrage est un musée à lui seul. Bécassier passionné, président du Club français du beagle, beagle-harrier et harrier pendant vingt-cinq ans, juge de field-trials de chiens d’arrêt et d’épreuves de chiens courants durant plus de quarante ans, collectionneur et grand amateur d’art animalier, le Docteur Jacques Bourdon a réuni, pour cet album, de très nombreuses reproductions d’œuvres de Lamotte en mains privées, et rassemblé souvenirs et témoignages de ceux qui, comme lui, ont rencontré Gabriel Chefson, dit Lamotte (1920-2005, chasseur de tradition familiale et peintre animalier d’exception pour reproduire avec un talent immense, les scènes de la nature dont il fut le témoin. Il réalisa des milliers de dessins et aquarelles, que vous retrouverez avec bonheur au fil des pages.

 

Auteur : Docteur Jacques Bourdon

Format : 235 x 300

Nombre de pages : 301

Editeur : Montbel

Prix : 50 €

Joseph Lavallée (1801-1878)

Il n’est pas de bon journal sans une pléiade d’excellents journalistes, pleins de verve et de talent… Collaborateur du « Journal des Chasseurs », et auteurs de nombreux textes sur la chasse, au milieu du 19ème siècle, Joseph Lavallée fut de ces écrivains qui se consacrèrent entièrement à leur passion. C’est le 8 Août 1801, que naquit, à Paris, Joseph-Félix Lavallée, marquis de Bois Robert. Après une bonne formation juridique, puis la connaissance de la littérature classique, il s’inscrivit au barreau de Château-Thierry. Mais notre avocat et avoué jettera rapidement sa robe aux halliers pour vivre sa passion, la chasse. Malheureusement, nous n’avons aucun portrait de cet auteur aussi discret que la licorne qu’il portait dans son blason. En 1836, il fut attiré par l’entregent de Léon Bertrand qui lançait ce fameux « Journal des Chasseurs », bible de la chasse de cette époque. Il y sera un collaborateur assidu et remarqué. Sa culture juridique lui fera écrire sur le braconnier, nouvelle dénonçant ce fourbe trop souvent absout par le public. Ces pages sont publiées dans l’encyclopédie éditée par Curner « Les Français peints par eux–mêmes ». Ensuite, il se livrera à une analyse complète de ce grand texte fondateur de notre chasse moderne, la fameuse loi de 1844.

Par Louis-Gaspard Siclon

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Bénédict-Henry Revoil

Ce Français « américanisé », né à Aix en Provence en 1816, avait répondu à l’appel des grands espaces du pays des bisons, qui avaient nourri son imagination. C’est donc lors de sa vie aux Etats-Unis qu’il rencontra l’écrivain américain connu sous le nom de Capitaine Mayne-Reid, dont il devint l’ambassadeur–traducteur. Pourtant, rien ne prédisposait ce méridional à quitter les rives de la Méditerranée, lui qui était issu d’une honorable famille d’Aix en Provence. Son père était un peintre bien coté, et son frère fit une brillante carrière d’architecte, puisqu’on lui doit la construction de la cathédrale de Marseille. Bénédict-Henry décéda à Paris après s’être effondré, victime d’un malaise, dans une pharmacie de la rue de Phalsbourg, en juin 1882. Mais entre ces deux dates, il avait vécu le bouillonnement de l’aventure américaine, et s’était fait un nom dans les lettres...

Par Louis-Gaspard Siclon

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Maurice Genevoix

En transférant les cendres de l’illustre écrivain au Panthéon, le président Emmanuel Macron  a fait entrer, sous le dôme prestigieux de la République, tous les poilus, martyrs de Verdun, de la Marne, du Chemin Des Dames… Maurice Genevoix incarne la grande tragédie du 20e siècle.  Il est né en 1890. Jeune et brillant normalien, il est blessé aux Eparges en 1915. Il y perd l’usage de sa main gauche, et de cette douloureuse expérience, il tirera le thème d’opposition entre la folie destructrice de l’homme et le calme de la nature…

Par Louis-Gaspard Siclon

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Histoire : le triple hallali de 1771

C’est une belle histoire que celle du « Triple Hallali », contée par le Marquis de Brissac. Nous sommes en forêt de Rambouillet, en 1771, le 3 novembre, fête de Saint-Hubert. Louis XV, sexagénaire gaillard, découple, et après trois heures de chasse, son cerf va à l’eau. Les trompes royales sonnent, auxquelles, à l’étonnement de tous, d’autres font écho, car voici un deuxième dix-cors, puis un troisième qui rejoignent le premier dans l'onde, suivis par deux autres meutes et veneurs galopant sur les rives. On reconnait la tenue rouge à parements bleus du duc d’Orléans, venu de Dourdan, et la tenue ventre-de-biche, parements amarante, du Prince de Condé, venu de Chantilly. « Que mes Cousins se présentent à moi », dit le Roi. Or, Condé et Orléans sont quelque peu en disgrâce auprès du Bien-Aimé. A la faveur du triple hallali, c’est la réconciliation dans l’apothéose des prises, sur un fond de futaie reflétant les ors de l’automne dans le miroir des eaux… De cette belle histoire, le peintre Develly en réalisera une gouache en 1842, pour décorer un vase de Sèvres offert par le duc d'Aumale au Bey de Tunis. Oui, une belle histoire que les écrivains et les conférenciers se repassent en l’enjolivant à chaque fois, mais une belle histoire de fond de boutique rambolitain, toujours narrée… mais fausse, car inventée de toutes pièces…

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Alexandre Dumas

Quelle chance de pouvoir intégrer, dans les auteurs cynégétiques, celui qui entra au Panthéon en novembre 2002, pour le bicentenaire de sa naissance. Compagnon de lectures pour enchanter nos soirées, ce brave Alexandre a eu quatre vies. La première fut celle d’aventurier, puisqu’il vécut l’épopée des Mille de Garibaldi, dans le sud de la botte italienne. La deuxième était celle d’un mondain, jetant ses écus dans les folles constructions de ses châteaux. Puis vint celle d’écrivain, dont les nombreux succès en font un des représentants de la littérature française pour le monde entier. Enfin, la quatrième fut une vie de chasseur et c’est celle qui nous intéresse, car il y démontre sa capacité de nemrod, mais aussi de gourmet qui honore son gibier...

Par Louis-Gaspard Siclon

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Paul Vialar

Né en 1898, Paul Vialar nous rattache, par ses romans, à cette France d’avant le plan Marshal et les « Trente Glorieuses ». Président de la Société des Gens de Lettres, commandeur de la Légion d’Honneur et de la Croix de Guerre 1914/1918, Paul Vialar s’est éteint, couvert d’honneurs, en 1996. Auteur d’une bibliographie riche de plus de 80 ouvrages, nous retiendrons de lui, pour notre propos, le cycle équestre avec l’Eperon d’Argent (1951), et l’immense cycle cynégétique où l’on peut feuilleter « L’homme de chasse », « L’invité de chasse », « La croule » avec les illustrations de Henri de Linarès, fondateur du musée de Gien, ainsi que les dix volumes de « La chasse aux Hommes » (1953). Dans cette série, à l’exception du premier tome qui est la clôture de « La grande meute » avec un maître d’équipage digne héritier de Lambrefault, seuls les titres rappellent l’enrichissement du français par le vocabulaire de la vènerie. « Je me demande quel homme j’aurais été si je n’avais, dès mon enfance, connu la chasse. Différent, c’est probable, moins humain, c’est certain ! ». Voilà donc la dette de Paul Vialar envers le monde de la chasse, et ce sera le fil conducteur de ses romans...

Par Louis-Gaspard Siclon

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Charles-Laurent Bombonnel, créateur de safaris

Ecrivain d’un seul récit de chasse, mais réédité six fois, Charles-Laurent Bombonnel (1816/1890) fut chasseur de tout gibier en Bourgogne et traqueur passionné de la panthère algérienne et du lion des Atlas. Après avoir acquis, en huit ans, une certaine fortune dans le commerce/trafic aux franges du Far-West entre Indiens et colons, Bombonnel rembarque des Etats-Unis pour couler une douce retraite en Bourgogne. Notre imagination dessine toujours notre coureur de prairie en hercule, en force de la nature. Il n’en est pourtant rien : « petit, fluet, il n’a pas les apparences de la force » écrit-on sur lui. Effectivement, pas très grand, brun et nerveux, Bombonnel a un corps de fer avec des mains minuscules, et, chose bizarre, des pieds de géant dans des bottes à semelles débordantes…

Par Louis-Gaspard Siclon

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Le Comte d’Osmond (1828/1891)

Peut-on être chasseur, écrivain cynégétique et homme du monde en une seule vie ? Celle du comte d’Osmond, sous le brillant règne de Napoléon III, peut en être l’incarnation. « Le 24 Juin 1828, nos vœux furent comblés par la naissance de Rainulphe Marie Eustache d’Osmond. S’il tient ce qu’il promet à 8 ans, il y a espoir qu’il devienne un homme distingué ». C’est en ces termes prémonitoires que la marquise de Boigne parraina l’entrée de Rainulphe Marie Eustache dans le monde. Et ce monde était la haute noblesse parisienne qui tournoyait dans l’orbite de la cour de Charles X. Dès son âge le plus tendre, Rainulphe fut fasciné par la chasse. A 8 ans, monté sur son poney, il coursait, assisté d’un bull-dog, les daims du parc familial. Osmond fut initié par le comte de Plaisance, bouton de la très célèbre Société de Rambouillet dont les membres appartenaient à la fine fleur de l’aristocratie et insufflaient un sang neuf à la vénerie renaissante, dans le sillage des Mac Mahon, La Ferté, Mérinville, Greffulhe… Légitimistes, ils durent, après avoir refusé les offres de la cour bourgeoise de Louis-Philippe, trouver un dérivatif à leur inaction forcée. Ce fut la chasse et le turf. Simultanément, ils virent s’ouvrir, par adjudication, les forêts du domaine royal, à la vènerie.

Par Louis-Gaspard Siclon

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Florian Pharaon de Balbaac

C’était l’époque où la France se définissait de Dunkerque à Tamanrasset… Florian Pharaon de Balbaac est né à Marseille, le 21 janvier 1827. Il était le petit-fils de l’ancien interprète qui servit Bonaparte durant la campagne d’Egypte, et le suivit en France pour y faire souche. Son patronyme fit germer un jeu de mot dans la bouche de Théophile Gautier : « C’est le nom d’une bergerie au pied des pyramides ». Dans sa préface de « La vie en plein air », Cherville prouve que la finesse du sang oriental de Florian Pharaon, qui coule dans les veines de cet algérien de Paris, l’a merveilleusement servi. Sous le Second Empire, il eut les fonctions d’interprète aux Affaires Algériennes, puis de secrétaire particulier de Napoléon III, ce qui lui valut, en 1869, la Croix de la Légion d’Honneur. Ceci explique, dans sa bibliographie, les deux relations des déplacements du monarque, le premier dans le Nord et le second en Algérie.

Par Louis-Gaspard Siclon

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Elzéar Blaze (1788/1848)

Il ne faut surtout pas ranger cet ancien de la Grande Armée Impériale dans les « vieilles peaux », celles dont on subit la présence lors des dîners de chasse… Né en 1788, Blaze vibra, comme de nombreux jeunes français, à la gloire de l’Empire. Aussi, après une formation à l’Ecole Militaire de Fontainebleau, il servit comme officier d’infanterie de 1807 à 1814. Il s’illustra à Wagram, en Espagne, et durant le siège de Hambourg. Toutes ces pérégrinations n’altérèrent pas son caractère jovial. Elles permirent à son esprit avisé d’enregistrer moult histoires et expériences, et ensuite de les rapporter sans emphase. Après l’enthousiasme de l’Empire, la retraite forcée du demi-solde fut dure à vivre. Aussi, l’activité cynégétique fut, pour lui, un dérivatif puissant. « La chasse est le seul amusement qui fasse diversion aux peines, chagrin, affaires… ». Cette phrase sera le fil conducteur de son œuvre cynégétique. Voilà donc notre officier sans son briquet au flanc, qui troque son fusil de guerre pour une arme plus civile, le fusil de chasse. Ecrivain cynégétique, mais aussi savant qui se constitua une superbe bibliothèque dans laquelle il puisa l’érudition qui affleure souvent dans ses écrits. Il fut l’un des premiers à exhumer les textes plus anciens écrits au Moyen Age sur la chasse, tel « Le livre du Roi Modus et de la Reine Ratio » qu’il mit à la portée de ses lecteurs dans une édition en caractères gothiques…

Par Louis-Gaspard Siclon

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Captain Mayne Reid (1818-1882)

Le sang bouillant de cet Irlandais, qui rêvait de forêts et d’aventures, chose impossible dans la verte Erin, le fit s’embarquer pour le Nouveau Monde. Comme de nombreux compatriotes, il cingle à fond de cale vers un avenir qui ne peut être que meilleur que celui attendu dans cette Irlande ruinée par la maladie de la pomme de terre. Adieu la robe de clergyman jetée aux genêts des grèves irlandaises, vive les guêtres du trappeur… Notre héros, dont le prénom est une déformation de Maximus, débarque donc, à 22 ans, à la Nouvelle Orléans, porte ouverte pour remonter cette artère vitale qu’est le Mississipi. En 1840, les grandes plaines sont parcourues par les tribus indiennes. Elles suivent la transhumance des bisons et vivent à leur rythme…

Louis-Gaspard Siclon

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Alphonse de La Rüe (1808-1898)

Un auteur dont la vie, fort mouvementée, ressemble à ce 19e siècle… « Mais quel est donc ce cavalier à la mine altière, à la taille d’escrimeur, qui parcourt faucon au poing les futaies de Villers-Cotterêts ? Oui, il porte bien le bouton de l’Administration de la Couronne. Quelle prestance, ce doit être un homme important ». Voilà la réflexion, étonnée et admirative du promeneur, en ces années 1840, à laquelle nous apportons notre réponse. Monsieur de La Rüe est né dans la Marne, au Mesnil sur Oger, commune viticole champenoise. Après des études forestières en Saxe, qui à l’époque était le haut lieu de la sylviculture raisonnée, il prend son premier poste, chargé de la gestion de la forêt de Compiègne, qui était dans la liste civile de la famille de Louis-Philippe. Une précision importante doit être faite : le titre d‘inspecteur des Forêts que porte M. de La Rüe, le rattache à la gestion des biens fonciers immenses détenus par la famille d’Orléans. Ces forêts étaient l’un des joyaux de l’apanage créé par Louis XIV pour son frère Gaston d’Orléans, puis qui furent augmentées par les héritages du duc de Penthièvre, ce qui explique certaines inimitiés avec l’administration des Eaux & Forêts, dont le personnel, formé pour la gestion des forêts domaniales et communales, sortait de l’Ecole Forestière de Nancy…

Par Louis-Gaspard Siclon

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Le marquis de Foudras

Comment ce diable de marquis, aristocrate jusqu’au bout de son fouet de chasse, peut-il encore nous emporter au fil de ses récits ? Théodore de Foudras, toujours cité, rarement lu et apprécié à sa juste valeur, est né à Falkenberg en 1800. Son père Alexandre, ancien guidon de la Gendarmerie de Lunéville, était d’une noblesse remontant jusque dans les brumes de l’an 1100. Mais la Révolution avait jeté à bas cette haute position dans la noblesse de Bourgogne, et l’avait contraint à l’émigration. Veuf, c’est en Allemagne qu’il a épousé Antonia de Schelgenberg. Elle était de cette noblesse prussienne qui, derrière les Chevaliers Teutoniques, avaient à la pointe de leur épée, conquis, évangélisé, fait fructifier les plaines de la Poméranie et de Silésie. Aussi, dans le salon en fin de journée, les conversations devaient être de passionnants échanges, où Alexandre de Foudras évoquait avec nostalgie la douceur de la France du 18e siècle, et sa femme lui répondait sur la grandeur de ces junkers dont les territoires étaient encore mis en valeur par des serfs. Rentré en France en 1803, Théodore eut la vie gâtée de tout jeune châtelain fils unique. Son premier fusil, son premier cheval, voilà des cadeaux qui marquent et confirment une vocation. Mais, l’insouciance de ce retour n’avait pas atténué les désastres financiers, nés des troubles révolutionnaires. Des contrecoups de fortune l’obligèrent à vendre la propriété familiale de Demigny en 1839 et à chercher, dans la publication de romans,  une source de revenus. Adieu la vue sur les coteaux de Puligny-Montrachet. A quoi tient une carrière littéraire ! Son premier coup d’essai fut un coup de maître, avec la publication des nouvelles des Gentilshommes Chasseurs, en 1848. Des nouvelles où apparaissent les silhouettes de ces veneurs dont les exploits défient l’imagination. Le grand art de Foudras est de fondre, en un amalgame subtil, la vérité tirée de souvenirs narrés par ses parents, des siens accumulés durant trente ans de laisser-courre et l’invention qu’il repousse dans les ultimes, des bornes de la vraisemblance. Son habileté est telle que le lecteur ne peut distinguer le registre de l’imagination créatrice de l’histoire vécue. Le genre du feuilleton est la grande invention littéraire de cette période. C’est un genre à part où s’illustrèrent Eugène Sue et notre glorieux Alexandre Dumas, rythme rapide, écriture serrée…

Par Louis-Gaspard Siclon

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Ivan Serguéïvitch Tourgueniev

Pour une fois, faisons éclater les frontières et envisageons l’Europe, de l’Atlantique à l’Oural… Tourgueniev a mené trois vies. Tout d’abord, celle du boyard au milieu de ses terres, qui, le matin, va tirer trois bécasses et un coq de bruyère. Puis celle du mondain qui réside en villégiature à Baden-Baden, avec chasses, casino et courses hippiques. Enfin, celle du Parisien qui prend le bon air de la campagne chez les Viardot. En 1818, nait Ivan Serguéïvitch Tourgueniev, à Orel dans la Russie du sud. Il appartient à une vielle famille noble, dont l’origine tatare se lit dans son blason : un croissant mahométan et une étoile d’or sur fond d’azur. Sa formation le fait s’asseoir sur les bancs des universités de Moscou, de Saint-Pétersbourg, puis de Berlin. De 1843 à 1858, ce gentilhomme, beau et de grande taille, charmant causeur, fera de fréquents allers et retours entre sa patrie et le reste de l’Europe. Jusqu’à ses derniers jours, il reste, dans le portrait qu’en dresse Guy de Maupassant, un géant avec une vraie tête de « fleuve épanchant ses ondes ». La censure du tsar surveillait ces aristocrates plus européanisés que nécessaire et le mettra en résidence surveillée dans le domaine familial de Spasskoïe, au motif d’un article jugé tendancieux sur la mort de Gogol. Européen acquis aux idéaux libéraux, Ivan Serguéïvitch Tourgueniev délivre en 1859, deux ans avant la décision du tsar Alexandre II promulguée en 1861, les serfs attachés à son domaine. En effet, il craint que le couvercle trop hermétique de la politique tsariste ne fasse exploser la société russe, essentiellement rurale…

Par Louis-Gaspard Siclon

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