Son accent bourguignon, plus rocailleux que celui de Colette, fleurait bon les œufs meurettes ou la gruotte… Parisien par nécessité, journaliste aguerri par passion, cheminot dans le droit fil de la tradition familiale, Henri Vincenot est entré dans la grande famille des écrivains cynégétiques. Certes, ses moustaches plus conquérantes que celles de son voisin Vercingétorix, immortalisé sur le mont Auxois, ont crevé l’écran. Mais, derrière le pull pour goberger le parisien, se cache un vrai amoureux de la nature et de la chasse. « Je devais être ingénieur, mais moi, je voulais être chasseur » avoue-t-il dans « La Billebaude » qu’il faut donc relire de toute urgence. Il élira son canton, Sombernon, faîte et toit de l’Europe, irriguant la Loire, le Rhône latin et les fleuves du Nord. Aussi, il peut remonter sa généalogie spirituelle au delà des Francs, au delà des Romains, jusqu’aux vrais Celtes, accrochés au massif hercynien du Morvan. Dans ce terroir, bourguignon ne rime pas avec vigneron et trogne avec « sans vergogne » car ce sont futaies de foyards et non futailles…
Par Louis-Gaspard Siclon