Quelle vie passionnante que la sienne. Une vie pleine de décrochements et de ruptures, comme celle de la demoiselle au grand bec… Né en 1889 dans une famille aisée du Dauphiné, René Chambe sert, après Saumur, dans la cavalerie légère. A l’issue de la période qui clôt la course à la mer et la guerre de mouvement où la cavalerie pouvait jouer son rôle, en 1914 il entre dans une arme toute nouvelle, l’armée de l’air avec ses drôles d’engins volants. Cette rencontre inattendue entre cavalerie et armée de l’air est le sujet de l’un de ses ouvrages, « l’Escadron de Gironde » dans lequel on y découvre comment un peloton de dragons sert à la lance et au sabre, une escadrille allemande posée sur son terrain d’aviation. Le voilà chasseur chassé sachant voler… Sa première victoire aérienne est récompensée par la croix de la Légion d’Honneur. Il quitte alors le front français pour développer les capacités de l’armée de l’air roumaine. Revenir en France le contraint à transiter via la Russie des Soviets. Il participe aux dernières offensives de 1918, et le colonel Chambe sera ensuite le premier responsable du Service Historique de l’Armée de l’Air…
Par Louis-Gaspard Siclon