- Alpes-Maritimes : un président de société de chasse, un garde particulier et un troisième chasseur ont comparu lundi dernier devant le tribunal de Nice pour des faits de braconnage après la mort de chamois. Leur affaire remonte à octobre 2024, quand les trois chasseurs ont été surpris par l’OFB en train de chasser illégalement un jeune chamois (chevreau) hors de la période autorisée, et en utilisant un mode interdit (battue avec chiens). Interrogés à l’audience, les chasseurs ont plaidé une « erreur de date » et leur avocate a évoqué une tradition montagnarde. Mais pour les représentants des associations de protection de la faune, il s’agissait plutôt d’une battue organisée, à visée de prélèvement, et non d’un tir accidentel. Lors des réquisitions, le parquet a demandé plusieurs sanctions : pour le rabatteur : 300 € d’amende et le retrait du permis de chasser pendant 3 mois ; pour le garde-chasse particulier : 500 € d’amende et le retrait du permis de chasser pendant 6 mois ; et pour le président de la société de chasse : 500 € d’amende, la suspension du permis de chasser pendant 1 an et la confiscation de sa carabine. Le tribunal a renvoyé sa décision et l’affaire mise en délibéré, la prochaine audience de jugement étant fixée au 5 janvier 2026.
- Ariège : le projet de « Réserve naturelle nationale souterraine de l’Ariège » a reçu un avis favorable de la commission d’enquête publique, après plus de vingt ans de préparation.
La préfecture salue « un très large travail de concertation », également reconnu par le Conseil national de la protection de la nature, qui avait déjà rendu un avis unanimement positif en 2022. La future réserve vise à protéger l’exceptionnel patrimoine souterrain du département, tout en facilitant la recherche scientifique, l’éducation à l’environnement et le développement d’un tourisme vert structuré. Elle concernera 29 sites répartis sur 32 communes, dont Niaux, Massat, Le Mas-d’Azil, Moulis ou Aulus-les-Bains... Le Parc naturel régional des Pyrénées Ariégeoises salue un « excellent signal pour le territoire », estimant que la réserve deviendra un atout d’attractivité.
- Aveyron : les pompiers ont dû mettre en place un dispositif exceptionnel, dimanche dernier dans l’après-midi, pour secourir un homme de 70 ans grièvement blessé lors d’une partie de chasse, près de Millau. La victime a été violemment percutée par un sanglier, qui lui a infligé une grave blessure à la jambe. L’accident s’est produit dans un secteur particulièrement escarpé, au bord de la Dourbie, rendant impossible toute évacuation classique par véhicule ou à pied. Face aux difficultés du terrain, les équipes de secours ont installé une tyrolienne au-dessus de la rivière afin de transporter le septuagénaire jusqu’à une zone accessible. Une trentaine de sapeurs-pompiers, dont des spécialistes du secours en milieu périlleux, ont été mobilisés. L’homme a ensuite été pris en charge par le SAMU et transporté vers le centre hospitalier.
- Calvados : une battue administrative s’est déroulée jeudi dernier entre Honfleur et Gonneville-sur-Honfleur, mobilisant pendant près de cinq heures plusieurs lieutenants de louveterie, une trentaine de chasseurs et plusieurs meutes de chiens.
L’opération, autorisée par arrêté préfectoral, répond à la pression croissante exercée par les sangliers sur ce secteur mêlant espaces naturels, zones résidentielles et infrastructures publiques. Chargé de la coordination, Philippe Le Rolland, responsable de l’unité nature à la DDTM a précisé que l’intervention ciblait exclusivement cette espèce. D’autres missions pourront être déclenchées si les dégâts se poursuivent, notamment pour prévenir les nuisances, sécuriser les abords fréquentés et limiter les dommages aux cultures. Les forces de l’ordre ont assuré la sécurisation des axes routiers durant la manœuvre. Au total, dix sangliers ont été tués...

Selon le député, la Haute-Marne est aujourd’hui le département de plaine le plus touché : « plus de 700 victimes en 150 attaques... ». Ce constat l’amenait à poser cette question : « pour chaque exploitation ruinée, combien de jeunes agriculteurs renonceront à s’installer ? La gestion du loup n’est plus adaptée à la réalité des zones de plaine... », demandant ainsi une réforme urgente : relever le plafond de prélèvement, assouplir les procédures de tir, renforcer les moyens de terrain.
En clôture de son intervention, Christophe Bentz déclarait : « la situation est devenue insoutenable », appelant à des décisions fortes et concrètes, pour protéger les élevages, le bien-être des animaux et l’avenir des exploitations en zone rurale.
Parmi les mesures phares :
À mesure que progressent l’écologie, la biologie de la conservation et l’éthologie, la distinction entre régulation naturelle et régulation anthropique apparaît moins nette qu’on ne l’imaginait. D’un côté, les mécanismes internes aux populations (disponibilité en ressources, prédateurs, maladies, compétition intraspécifique) jouent toujours un rôle majeur. De l’autre, la pression humaine, qu’elle soit intentionnelle (chasse, gestion administrative, aménagements) ou non (fragmentation des habitats, changement climatique), modifie profondément les dynamiques démographiques.
Ce débat n’est pas qu’académique : il conditionne la manière dont les sociétés conçoivent le « bon » niveau d’une population animale et les moyens d’y parvenir. La présence croissante de cervidés ou de sangliers dans certains paysages européens n’est pas uniquement la conséquence de la disparition des grands prédateurs, mais aussi le résultat d’hivers plus doux, d’une agriculture plus attractive et d’une réduction des zones de chasse en lisière urbaine. À l’inverse, le retour du loup en Europe, naturelle ou pas, illustre la puissance d’adaptation de ce prédateur lorsque le contexte humain le permet. L’objectif de cette réflexion est donc d’examiner la part respective des régulations naturelles et anthropiques dans le contrôle des populations d’animaux sauvages. Commençons donc par examiner le cadre théorique, avant d’analyser séparément les contributions des régulations naturelles et humaines, afin de voir comment ces deux dimensions interagissent de manière complexe et parfois inattendue. Sans trancher définitivement la question de savoir « qui contrôle réellement les équilibres », ce travail vise à éclairer scientifiquement les mécanismes en jeu ainsi que leur imbrication croissante dans les écosystèmes contemporains...
« L’ANEM tient d’abord à se féliciter du projet d’arrêté facilitant les tirs de défense, actuellement en consultation publique jusqu’au 19 décembre, qui correspond à une demande constante formulée par les élus de montagne. Cette avancée restera néanmoins insuffisante sans une révision du plafond des prélèvements et de la méthode de comptage, conditions préalables pour sécuriser durablement les éleveurs de montagne. Selon les données 2025 de l’OFB, rendues publiques par la préfecture d’Auvergne-Rhône-Alpes, la population de loups atteindrait 1 082 individus, soit une augmentation de 69 loups. Pour l’ANEM, cette augmentation semble sous-estimée et en contradiction avec la réalité des territoires de montagne où la pression exercée par la prédation atteint des niveaux inédits. En un an, les attaques ont augmenté de 18 %, le nombre de victimes de 26 % et la présence du loup s’étend désormais à 79 départements, contre 54 en 2023. Chaque année, les tirs doivent être ralentis dès la mi-juin pour éviter d’atteindre trop tôt le plafond annuel des prélèvements fixé à 19%, laissant les éleveurs sans marge d’action en pleine saison d’estive. Face à l’urgence de la situation qui menace le pastoralisme en montagne, l’ANEM :
Le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) a d’ores et déjà rendu un avis défavorable sur ce projet, estimant que la simplification des démarches pourrait accroître le risque de pertes irréversibles pour la biodiversité et compromettre les efforts de reconquête écologique engagés ces dernières années. Pour de nombreux experts, les haies jouent un rôle central dans le maintien de la biodiversité, la régulation des sols, la lutte contre l’érosion et le stockage du carbone. Elles constituent également des corridors essentiels pour de nombreuses espèces animales et végétales, et leur densification est un levier clé pour la résilience des paysages agricoles face au changement climatique. Le projet prévoit notamment d’alléger les démarches administratives pour certaines coupes jugées « non sensibles », ce qui pourrait accélérer l’arrachage ou l’élagage de haies anciennes dans des zones où elles sont déjà fragmentées. Selon le ministère, ces mesures doivent permettre de concilier développement agricole et respect de l’environnement, en encourageant en parallèle la plantation de nouvelles haies, avec un suivi précis de leur densité et de leur qualité écologique. La consultation, ouverte jusqu’au 16 décembre 2025, invite citoyens, collectivités, associations environnementales et professionnels agricoles à s’exprimer sur ce texte, afin d’évaluer ses impacts potentiels et d’identifier des mesures de mitigation. Les résultats de cette consultation permettront au ministère d’ajuster le décret pour trouver un équilibre entre la simplification administrative et la préservation de ce patrimoine naturel, indispensable pour atteindre l’objectif de gain net de 50 000 km de haies d’ici 2030. (Photo OFB)
Une courte perturbation, du 3 au 5 octobre, liée à la tempête « Amy » ayant frappé les îles Britanniques, a temporairement modifié cette tendance. À partir du 19 octobre, la France a été traversée par une série de perturbations actives, accompagnées de rafales violentes, notamment le 23 avec la tempête « Benjamin », et le 20 dans le Val-d’Oise avec une tornade exceptionnelle. Les précipitations ont été très hétérogènes selon les territoires. Le nord-ouest et certaines régions méditerranéennes ont connu un déficit notable, atteignant 90 % par endroits, tandis que l’extrême nord, le centre-est et certaines zones du sud-ouest ont enregistré des cumuls excédentaires, parfois jusqu’à trois fois la normale. Ces disparités se reflètent dans les sols superficiels : l’humidité est proche de la normale sur une grande partie du territoire, plus élevée que la normale en Lorraine et Alsace, mais déficitaire sur le nord-ouest et la Corse, avec un assèchement marqué près des Pyrénées et du Languedoc-Roussillon. Du côté des nappes souterraines, les premières recharges d’octobre sont observées après les pluies de fin août et septembre, mais elles restent limitées. Les nappes réactives montrent une légère amélioration, tandis que les nappes inertielles demeurent généralement en baisse. Les situations les plus préoccupantes concernent le Roussillon, l’Aude et le sud de la Corse, où les niveaux sont bas à très bas. Au niveau des cours d’eau, les débits montrent également de fortes disparités régionales, déficitaires dans l’ouest et le sud-est, excédentaires dans le quart nord-est. Au 14 novembre, dix-neuf départements ont été soumis à des restrictions des usages de l’eau, dont dix en niveau de crise. Ce constat souligne la variabilité saisonnière et régionale des ressources hydriques et l’importance de mesures de gestion adaptées pour préserver la disponibilité de l’eau et anticiper les épisodes de sécheresse.
La dose unique du Butantan-DV permet donc d’accélérer et de simplifier la protection de la population, un avantage crucial pour un pays où la dengue reste un problème de santé publique majeur. Les essais cliniques ont impliqué plus de 16 000 volontaires dans 14 États brésiliens sur huit ans. Les résultats sont impressionnants : une efficacité de 91,6 % contre les formes graves de la maladie. « Une maladie qui nous afflige depuis des décennies peut désormais être combattue avec une arme très puissante », a déclaré Esper Kallas, directeur de l’Institut Butantan. Le gouvernement brésilien a également signé un accord avec l’entreprise chinoise WuXi pour la fourniture d’environ 30 millions de doses au second semestre 2026, garantissant ainsi un approvisionnement suffisant pour les campagnes de masse. Transmise par le moustique tigre, la dengue provoque fièvre, douleurs musculaires, maux de tête, nausées et éruptions cutanées, et peut être mortelle dans de rares cas. Le réchauffement climatique contribue à la propagation de ce moustique, autrefois limité aux régions tropicales, et favorise ainsi l’expansion de la maladie, y compris en Europe. L’arrivée de ce vaccin à dose unique marque un tournant dans la lutte contre la dengue et illustre les progrès scientifiques et médicaux capables de répondre à des menaces sanitaires de longue date. Pour le Brésil, il s’agit d’une victoire majeure pour la santé publique, offrant l’espoir de réduire significativement les décès et d’améliorer la protection de millions de personnes exposées à cette maladie.
Dans de nombreuses communes rurales ardéchoises, la prolifération de ces animaux provoque des dommages importants aux cultures, aux voiries... et les agriculteurs comme les particuliers subissent des pertes ou des sinistres qui ne sont pas toujours couverts par le dispositif actuel. Depuis plusieurs décennies, les FDC assument seules la charge financière de l'indemnisation des dégâts agricoles provoqués par le grand gibier, conformément au dispositif instauré par la loi n° 2000-698 du 26 juillet 2000 relative à la chasse. Or, la situation a profondément évolué : la population de sangliers a connu une croissance exponentielle, passant de 35 000 animaux abattus en 1970 à près de 863 000 en 2023-2024. Parallèlement, les dégâts agricoles n'ont cessé d'augmenter, avec plus de 52 000 dossiers d'indemnisation enregistrés en 2020, contre 37 500 en 2015. Le coût global de ces indemnisations atteint désormais près de 90 à 100 millions d'euros par an, soit plus de 85 % du budget de certaines fédérations de chasse. Dans le même temps, le nombre de chasseurs, contributeurs principaux du dispositif, ne cesse de diminuer - en recul de 30 % en trente ans, avec une perte estimée à 25 000 chasseurs supplémentaires d'ici 2025. Cette évolution fragilise gravement l'équilibre économique et la pérennité du dispositif actuel. Face à un système arrivé à bout de souffle, les élus locaux, les agriculteurs et les chasseurs eux-mêmes appellent à une refonte du dispositif, afin d'y associer l'État et l'ensemble des acteurs concernés, pour garantir une gestion équilibrée et durable du grand gibier. Il souhaite donc savoir quelles mesures le Gouvernement entend prendre pour réviser le système d'indemnisation des dégâts de grand gibier et si l'État y contribuera en vue d'en assurer la pérennité financière ». Publiée dans le JO Sénat du 27/11/2025 - page 5832 et transmise au Ministère délégué auprès de la ministre de la Transition écologique, de la biodiversité et des négociations internationales sur le climat et la nature.
L’objectif est de renforcer une culture commune autour des systèmes de suivi, de partager les retours d’expérience de terrain et d’identifier des pistes de progrès collectives. La rencontre vise à approfondir quatre grands objectifs : - mieux comprendre et diffuser la logique des indicateurs pression-état-réponse ; - valoriser des démarches opérationnelles déjà mises en place sur différents territoires ; - repérer les ressources, outils et partenariats mobilisables ;
- et enfin, recueillir les besoins, attentes et difficultés rencontrées par les gestionnaires pour structurer de futures actions communes. Accessible à la fois aux professionnels expérimentés et aux nouveaux arrivants, la journée se veut un moment d’apprentissage mutuel, de découverte de méthodes concrètes et de construction d’un langage partagé autour du suivi et de l’évaluation. Témoignages, présentations méthodologiques, ateliers pratiques, posters ou stands thématiques sont possibles. Les contributions pourront traiter de la définition d’indicateurs et d’états de référence, de l’exploitation de dispositifs existants à l’échelle locale ou nationale, de la mise en œuvre du suivi (collecte de données, tableaux de bord, organisation interne), ainsi que de l’interprétation des résultats pour appuyer les décisions de gestion sur tous types d’enjeux (naturels, paysagers, socio-économiques, culturels ou territoriaux) et concerner un site unique ou plusieurs sites.
L’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) et la Wildlife Conservation Society (WCS) ont salué la décision. Les deux institutions rappellent que l’aire de répartition de l’okapi se réduit dangereusement sous l’effet combiné du braconnage, de la perte d’habitat, des activités minières illégales et du commerce clandestin. Susan Lieberman, vice-présidente de WCS chargée des politiques internationales, a qualifié l’inscription de « moment critique » pour la sauvegarde de l’un des mammifères les plus emblématiques et les plus menacés de la planète. De son côté, Jean-Paul Kibambe, directeur de WCS-RDC, estime que cette décision envoie « un message fort de soutien » aux autorités de conservation et aux communautés locales qui vivent au contact de l’espèce. L’okapi connaît effectivement un déclin marqué, particulièrement dans les forêts du nord-est de la RDC. Pour Yves Milan Ngangay, directeur général de l’ICCN, la protection accrue ne concerne pas uniquement une espèce : elle touche aussi un symbole culturel profondément ancré chez les peuples de la forêt de l’Ituri. Il rappelle que des actions urgentes ont déjà été lancées pour renforcer la gestion des aires protégées et coordonner les interventions transnationales face aux réseaux de braconnage. Les principales populations subsistent aujourd’hui dans la Réserve de faune à okapis, un site de 13 726 km² classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, et cogéré par l’ICCN et WCS, ainsi que dans le parc national de la Lomami, le parc national de Maiko et plusieurs forêts communautaires.
Il a notamment démontré qu’en réponse au réchauffement global des températures, il existe une dynamique bien plus complexe qu’un simple déplacement des espèces vers les pôles et les sommets, car les vitesses de migration des espèces animales et végétales sont conditionnées par les activités humaines.
Sylvain Gandon combine des approches théoriques et expérimentales pour mieux comprendre l’adaptation des organismes à leur environnement. Il s’intéresse en particulier à la dynamique épidémiologique et évolutive des pathogènes et de leurs hôtes dans le but de fournir des outils permettant de développer des stratégies de lutte efficaces et durables contre les maladies infectieuses.
Ses travaux vont de la recherche fondamentale sur l’origine des cancers, jusqu’à la mise au point de nouvelles thérapies basées sur des principes évolutifs, en passant par l’étude des cancers dans la faune sauvage, notamment les cancers transmissibles des diables de Tasmanie.