Le tir plaisir, pratiqué principalement lors des sorties d’été à l’approche ou à l’affût, n’a pas pour but de faire décroître les populations de grands animaux. Mais va bientôt arriver la période du tir utile, indispensable là où les dégâts deviennent difficilement supportables, et le nombre de grands animaux, pléthorique. Il s’agit donc de gérer l’abondance, et ça, volontairement chez certains adjudicataires, ou involontairement dans des petites sociétés en mal de recrutement, on peine à le faire… Si chaque tireur retire une satisfaction légitime à se prouver qu’il ne figure pas parmi les mauvais, à la chasse, il ne faut pas confondre le plaisir du tir avec le plaisir, malsain et à proscrire, de tuer un animal. La société moderne, qui s’est écartée de la nature, ne comprend plus que le chasseur puisse maintenir avec elle des liens privilégiés et connaître des plaisirs, dont le tir, partie infime de l’acte de chasse, a pour but de mettre fin à une vie. Comment peut-on prendre du plaisir à tuer des animaux interrogent les anti-chasse extrémistes, jamais ou rarement préoccupés par la gestion de la faune sauvage et la sauvegarde d’un patrimoine commun, la forêt. Eviter le surnombre ou la disparition du petit ou grand gibier reste confié aux seuls chasseurs, qui peuvent trouver dans cette activité une source de contentement. Dans un univers où tout tend à éliminer l’arme à feu individuelle, il est naïf de croire que le chasseur la détient, et en use à l’envi. Le tir, avec une arme à feu ou un arc, est une notion qui va de pair avec l’expérience, l’adresse et l’habileté. Tuer un animal n’est pas une fin en soi, mais une étape vers les objectifs à atteindre, de plus en plus fixés aujourd’hui par des plans de chasse. La seule constante à la chasse doit donc être le comportement du chasseur, seul au milieu d’un monde d’impressions, de bruits, d’odeurs, de mouvements, dans lequel le plaisir du tir, paradoxalement, est parfois celui de ne pas tirer. Ce plaisir est celui qu’il est agréable de partager, dans le cadre des règlements et des consignes, et toujours dans le souci de la sécurité. Une arme de chasse est destinée à tuer, pas à blesser. A la chasse, le tir ne relève donc pas de l’exploit sportif, et la satisfaction que l’on peut en retirer est celle d’avoir placé une bonne balle, après s’être donné toutes les chances de tuer net.
Balistique de but… pour gagner en efficacité