La récupération d’énergie

Quelques infimes fractions de seconde après la percussion, la balle est sur le point de sortir du canon. A l’instant même où elle s’échappe, les gaz la poussent encore quelques courts instants, le temps qu’ils se détendent dans l’atmosphère. C’est de cette manière que, si la bouche ne comporte aucun accessoire, l’effet de poussée des gaz se fait encore sentir, mais elle ne communique au projectile qu’un modeste 1% de vitesse supplémentaire (selon Robert A. Rinker). Il n’en est pas de même si l’extrémité du canon est équipée d’un frein de bouche. Cette énergie, dispersée « dans la nature », peut être utilisée pour amoindrir le recul de l’arme. En effet, le frein de bouche est un déviateur de flux gazeux, qui fonctionne à la manière des inverseurs de poussée que l’on trouve sur certains réacteurs d’avion. Les gaz qui cherchent à s’échapper en dépassant le projectile prennent alors appui sur des ailettes ou les forages disposés perpendiculairement, induisant un effort qui s’oppose au recul du canon et donc de l’arme.

 

Les pressions admissibles

Intuitivement, le chasseur pense que la pression induite par la combustion de la poudre est d’autant plus grande que le projectile va vite, ou qu’il est plus lourd. C’est totalement inexact. Il faut non seulement prendre en compte la pression, mais aussi la surface intérieure de la douille, augmentée de celle du canon, pour vérifier que la force résultante n’excède pas la résistance mécanique du canon. C’est ce qui fait que les très gros calibres dits « africains », ont une pression d’épreuve faible, relativement aux autres calibres. Une carabine qui tire la toute petite 5,6 x 57 doit être éprouvée à 5 720 bars (comme une 8x68 S ou encore une .300 Weatherby Magnum) alors qu’une « grosse » .600 Nitro Express ne demande « que » 3 185 bars et une raisonnable 8x57JRS, 4 290 bars !