La longueur maximale de la balle étant imposée pour les raisons expliquées ci-dessus, son volume maximal sera le résultat de cette longueur, multipliée par la section droite du projectile. Cette section droite se calcule comme la surface d’un disque, dont le diamètre serait le calibre de la carabine, ou plus précisément le diamètre de la balle adaptée à un calibre donné. Ensuite, le problème est que cette situation ne fait pas le jeu de tout le monde, et notamment pas celui du balisticien qui recherche un excellent profilage de l’ogive, pour s’opposer le plus efficacement possible à la résistance à l’avancement due à l’air. La forme d’une balle, vous le pressentez maintenant, est le résultat d’un difficile compromis. Nous autres chasseurs, c’est bien connu, sommes insatiables sur les propriétés de nos projectiles. Nous souhaitons généralement qu’ils soient le plus lourd possible, qu’ils offrent la plus faible résistance à la pénétration dans l’air, et disposent de la plus grande vitesse initiale. A cela, il faut évidemment ajouter un comportement à l’impact pour que le projectile soit aussi le plus vulnérant possible. Les fabricants n’en peuvent plus de nos exigences, malgré tous les artifices qu’ils mettent en jeu. Ce raisonnement sied bien aux « petits » calibres (jusqu’au .338 environ) dont la forme de l’ogive est généralement d’un aspect « pointu », plus ou moins accusé. En revanche, dès que l’on passe aux calibres supérieurs ou égaux à .416, le profil de la balle change radicalement. On se rend compte immédiatement que la recherche d’une masse importante devient largement dominant devant l’aspect balistique. Les balles présentent la plupart du temps une extrémité arrondie dont le rayon s’approche du demi-calibre de la cartouche. Outre la recherche de la masse la plus élevée possible, on conçoit que l’effet de choc s’accroît dramatiquement. C’est d’ailleurs le but de cette configuration, puisque ces cartouches s’adressent à la chasse des grands animaux que l’on rencontre principalement en Afrique...

 

Les balles explosives

Mais oui, elles existent bel et bien. Pour exemple, la balle « B » de la cartouche allemande 8x57JS de la seconde guerre mondiale, était un véritable petit obus qui explosait à l’impact, sous l’effet d’une mini-charge d’explosif. De triste réputation, elle fut copiée par de nombreuses nations pour un usage militaire. Pour faire avaler la pilule (le respect de la Convention de Genève), le langage officiel la décrivait comme une balle de repérage des tirs. Et tant pis si un soldat passait par malheur sur sa trajectoire…