La seconde force vient de la présence de l’air, indispensable à notre vie, qui devient notre ennemi invisible chaque fois que l’on tire une cartouche. Si sa présence est à peu près neutre aux vitesses lentes de déplacement, la marche par exemple, il n’en est pas de même dès que la vitesse atteint certaines valeurs. Nous disons bien « certaines », car ce paramètre est relatif à la nature du déplacement. On sait aussi qu’il y a une proportionnalité entre la force opposée par l’air et la vitesse de déplacement. Si vous sortez le bras de votre voiture en roulant à 80 km/h et que vous recommencez la même expérience à 130 km/h, vous vous rendrez vite compte de la différence, sans appareil de mesure. Il en est de même pour notre petite balle, sauf qu’elle se déplace notablement plus vite que tout ce que l’on peut imaginer : 800 m/s, ce qui, pour un « balisticien », est tout juste suffisant. Cela représente tout de même 2 880 km par heure, alors imaginez les forces qui peuvent s’exercer sur ce minuscule objet volant. La balle ne peut alors que ralentir sur sa trajectoire, puisqu’elle ne possède pas d’énergie pour entretenir son mouvement, communiqué par la combustion de la poudre, et qui ne dure qu’une fraction de seconde. Cela pour dire que la courbe qui représente la trajectoire est une parabole fortement amortie sur la fin du mouvement de la balle. En décrivant cette parabole, la balle commence par monter pour atteindre un maximum, puis elle redescend. La distance verticale maximale entre le point le plus haut et l’horizontale représentée par la ligne de visée, s’appelle la flèche maximale. Cette donnée est, pour beaucoup de personnes, fondamentale en même temps que la vitesse initiale.
Alors, quid de la DRO ?
Notre DRO, plutôt européenne, se définit comme la distance à laquelle la balle traverse pour la seconde fois la ligne de visée, de telle sorte que la flèche maximale soit de 4 cm. Mais pourquoi 4 cm et pas 5, 10 ou 15 ? Tout simplement pour une raison que tout le monde oublie avec délectation. Cela veut dire que, tout au long de la trajectoire et jusqu’à la DRO, la balle ne s’éloignera pas de l’axe de visée de plus de 4 cm. En d’autres termes, cela veut dire implicitement que l’exigence de précision est de 4 cm jusqu’à cette distance.
Et quid du PBR ?
La démarche est, vous vous en doutez, absolument la même, sauf que… au lieu de positionner la flèche au-dessus de la ligne de visée, on la partage, en valeur égale, au-dessus et au-dessous de la ligne de visée. Alors, quelle est la meilleure des deux ? Ni l’une, ni l’autre, car toutes deux sont établies à partir des mêmes données pour concourir au même résultat. Les tireurs penseront PBR, où la visée est réglée pour atteindre le centre d’une cible, alors que les chasseurs parleront DRO, un disque d’atteinte un peu plus large pour obtenir un bon impact.