Laurent Thévenez, taxidermiste

​​​​​​​Les blessures par balles de chasse

Elles sont souvent la conséquence de tirs de longueur, notamment en plaine et dans les découverts, où les distances sont plus difficilement appréciées qu’en sous-bois. Les balles lourdes, utilisées en battues, plongent rapidement vers le sol au-delà de la DRO, augmentant ainsi le risque de blessures basses. Les tireurs placés en lisière du bois et qui peuvent tirer en plaine, ont souvent un temps de retard sur les animaux débuchant. Dans ces conditions, la visée ne devient effective qu'après un parcours conséquent de ces derniers à découvert. Les blessures hautes des membres, fractures de l'omoplate, de l'épiphyse proximale de l'humérus au membre antérieur, du fémur au membre postérieur, ralentissent, voire immobilisent très vite l'animal, d'autant que ces blessures s'incrustent la plupart du temps en profondeur, dans l'entrée de la poitrine ou dans le bassin. Un grand cerf ou un lourd sanglier est pratiquement condamné à l'immobilité par une telle blessure, dès lors qu'une épaule ou une cuisse est très fracturée. Quant aux balles basses qui touchent les extrémités des membres (onglons), elles sont très douloureuses et arrêtent rapidement un gibier de grand poids. L'animal, non poursuivi, cherchera rapidement une reposée. Comme chez les humains, l'innervation sensitive des extrémités des membres est particulièrement conséquente, d'où cette sensibilité exacerbée à la douleur, lors d’une atteinte. Néanmoins, la blessure étant peu invalidante, le blessé pourra prendre un grand parti dès le moindre soupçon de poursuite, pour n'être, la plupart du temps, jamais retrouvé. De nombreux sangliers tués sont porteurs de lésions bien cicatrisées des extrémités des membres, et malgré ce handicap, se comportaient normalement dans les compagnies, posant au sol sorte de tampon de peau élastique et dur.

Un calibre qui promet : le 6,5 mm PRC

Introduit en 2018, le 6,5 PRC (Precision Rifle Cartridge) a acquis en quelques années une excellente réputation. Avec une puissance supérieure au 6,5 Creedmor, il séduit les chasseurs de grand gibier par sa précision et sa vélocité. Ce calibre a été développé par George Gardner, fondateur et propriétaire de GA Precision, en collaboration avec Hornady. Le but était de disposer d’une cartouche spécialement conçue pour les tireurs de compétition et les chasseurs, pour les tirs à longues distances. Ce 6,5 PRC est donc basé sur l'étui du .300 Ruger Compact Magnum à col, formé pour des balles de 6,5 mm. Cela lui permet d’accueillir, par rapport au 6,5 Creedmor, 28% de poudre en plus, c’est-à-dire un gain de vitesse initiale, pour des projectiles de même poids, de 91,44 m/s. Ses performances l’amènent au niveau de la 6,5×284, tout en brûlant moins de poudre, afin d’assurer au canon une durée de vie correcte. Le recul produit lors du tir est tout à fait acceptable, ce qui supprime chez certains chasseurs la crainte du coup de doigt. En sortie de bouche de canon, la vitesse initiale d’une balle de 143 grains est de 902 m/s pour une énergie de 3772 Joules, et à trois cents mètres, la vitesse est encore de 755 m/s pour une énergie d'impact de 2644 Joules.

Polyvalent, le calibre 7 mm a encore de beaux jours devant lui…

Si son passé l’a hissé sur le podium des calibres les plus utilisés, il faut reconnaitre que la famille des 7 mm s’est considérablement agrandie, et l’arrivée du PRC 7 mm de Hornady a généré plus d’enthousiasme que n'importe quelle autre cartouche pour la chasse du grand gibier européen, depuis les débuts du .264 Winchester Magnum en 1959. Le 7 mm PRC de Hornady est une cartouche de chasse (et de compétition longue portée), qui se glisse parfaitement dans l'espace qui existe entre la 6,5 PRC et la 300 PRC. Pour simplifier, on peut quasiment considérer que c’est la version mise à jour du vénérable 7 mm Remington Magnum. Le 7 PRC de Hornady est chargé avec trois balles différentes. En partant du plus léger on trouve :

- la balle CX de 160 grains (10,3678 grammes) : c’est un projectile sans plomb, en alliage de cuivre expansif. C’est donc une balle de chasse monolithique, la plus avancée du marché, dont la conception optimisée offre des performances de portée étendue, une plus grande précision, une rétention de poids élevée (95%) et une pénétration profonde. L'alliage de cuivre monobloc ne se sépare pas et offre des performances terminales dévastatrices, par pénétration profonde. La pointe « Heat Shield® » est faite d'un polymère résistant à la chaleur, qui fournit un coefficient balistique constamment élevé pour toute la trajectoire de vol de la balle. La pointe « Heat Shield® » donne également à la balle un méplat parfait. Les rainures de la balle CX™ maximisent les performances aérodynamiques tout en réduisant efficacement la surface d'appui et l'encrassement. Une excellente option pour le gibier de taille moyenne…

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Carabine à culasse linéaire Beretta BRX1

Beretta a signé, en 2021, sa première carabine à culasse linéaire. Trois ans après sa mise en service, le bilan est plus que satisfaisant, d’autant plus que cette carabine de chasse est d’un excellent rapport qualité/prix pour sa catégorie, accessible aux environ de 1 500 €, selon le revendeur. C'est donc une carabine ambidextre, dont le levier de culasse peut très facilement être changé de droite à gauche. Son bloc détente est réglable, et son canon interchangeable, ce qui permet de passer, selon les saisons, de la chasse à l’affût à la battue. Disponible en calibre 308 Win, 30-06 Sprg, 300 Win Mag et 6,5 Creedmoor, cette Beretta BRX1 pèse, nue, un peu moins de 3,5 kg selon la longueur du canon, disponible en 51, 57 ou 62 cm. Ils sont en acier bruni opaque noir, flottant librement, entièrement créés par martelage à froid et perçage profond, qui créent à la fois les rayures et la chambre de combustion en une seule étape. La BRX1 dispose d'une sécurité à trois positions à tension manuelle, qui arme le marteau lorsqu’on le pousse en position « tir », et quand on le remet en position de sureté, le marteau est désarmé de sorte qu'il n'y a aucun moyen que le percuteur puisse frapper l'amorce avec une quelconque force, même en cas de chute. Le mécanisme se verrouille en douceur dans la batterie et en sort avec peu d'effort, et sa conception fait que la BRX1 ne s'arme pas lorsque vous effectuez le chambrage d’une cartouche, ce qui facilite également un rechambrage fluide et rapide. L’arme convient parfaitement pour toutes les chasses au grand gibier européen, et en battue, dévoilera sa puissance dans les tirs en battue, sa gâchette étant réglable de 950 à 1 500 grammes. Il s'agit d'un processus simple qui consiste à retirer le porte-boulon, à libérer le groupe de déclenchement en soulevant la petite languette métallique avec un tournevis à tête plate et à déplacer un interrupteur sur le côté du groupe de déclenchement jusqu'au poids souhaité. La crosse est en composite, et on peut modifier sa longueur en ajoutant, ou en supprimant, des entretoises au niveau du support de crosse, qui sont les mêmes que celles des fusils Beretta.

Arme : avec le « Lock Plate », étanchéité garantie du verrouillage des fusils Benelli

Initialement utilisée sur les « 828 U Silver » et « 828 U Black », la plaque Lock est l'innovation mécanique qui caractérise le plus les superposés Benelli. Le 828 U est entré dans l'histoire de l'évolution des armes à feu basculantes, puisqu'un ensemble de nouveautés et de brevets sont tous fusionnés dans un type d'arme traditionnel, et le « Lock Plate » en fait partie. Ce système de verrouillage simple mais génial, annule les contraintes mécaniques sur le récepteur et maintient la résistance inchangée dans le temps. La fermeture à plaque Lock est constituée d'une plaque d'acier qui porte un ergot horizontal en forme de berceau, et comporte deux bossages, un de chaque côté. Lorsque l'arme est fermée, la plaque engage le bas de l'ensemble avec l'ergot horizontal, tandis que sa partie supérieure coulisse dans une fente située sous les deux suspentes supérieures de l'ensemble canon. Ce faisant, le corps de la culasse est littéralement scellée, et l’ensemble plaque-canon forme une unité distincte qui, sous le recul, charge l’avant du récepteur. La pression de tir reste contenue dans l'ensemble réduisant les contraintes sur les axes pivotants. En intégrant ce système dans un récepteur en aluminium ou en acier, il a été possible de créer un superposé extrêmement solide et parfaitement équilibré.

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Sur un système Blaser R8, des armes d’exception habillées en peau d’alligator

C’est une collection unique au monde, en édition limitée, composée pour les connaisseurs qui ne veulent que du bon, et… du beau. Cet incroyable chef-d'œuvre est entièrement fabriqué à partir de véritables peaux d'alligators américains. Il a fallu plus de deux ans pour réaliser minutieusement, et entièrement à la main, cette collection ultra-exclusive par le Custom Shop de Blaser en Allemagne. Chaque peau d'alligator a été récoltée de manière durable et sélectionnée après bronzage par le capitaine Bligh, le grand imaginateur de Southern Trapper. Avec ces armes, le « Blaser's Custom Shop », maison aux artisans sur mesure les plus talentueux au monde, a transformé le concept en œuvre d'art fonctionnelle la plus somptueuse de l'histoire de l'armement. Chaque détail a été soigneusement planifié et tout a été optimisé pour que les propriétaires de ces armes fassent partie de cette élite de passionnés qui font monter l’artisanat à son plus haut niveau. Sur une base Blaser R8, cette carabine modulaire à verrou est disponible en calibres mini, standard et Magnum, jusqu’au très puissant .500 Jeffery. Chaque arme est une fusion magistrale de savoir-faire traditionnel et d'élégance contemporaine. La somptueuse peau d'alligator vert, provenant des peaux les plus belles, enveloppe l'arme, créant une symphonie visuelle de sophistication. Avec son mécanisme de déclenchement desmodromique, même en cas de glace ou de fort encrassement, le système est contrôlé par force, et faire fonctionner le récepteur réinitialise automatiquement le déclencheur. Mais sous son extérieur absolument remarquable, se cache une ingénierie de pointe qui garantit des performances inégalées : détente Blaser Précision, canon et chambre forgés, système d'armement manuel, démontage rapide, verrouillage du magasin, répétition en ligne, coupe courte, équilibre parfait, et une garantie… à vie ! Elles sont commercialisées par Armes-Concept, 2 avenue de Verdun, 73100 Aix les Bains.

 

 

 

 

Balistique : au diable les calculs…

Certes, le succès du tir résulte bien de cette science, mais point trop n’en faut… Le mouvement des projectiles, quels qu’ils soient, a posé des problèmes dès l’apparition des premiers canons, au 14e siècle. Nicolo Tartaglia, un mathématicien italien, fut notamment le premier à soutenir que la trajectoire d’un projectile lancé était courbe, et que sa valeur maximale était atteinte lorsque son angle de départ était de 45°. Il publia, en 1537, un ouvrage relatif à la chute des corps, et tenta de caractériser leur trajectoire. Mais, la difficulté majeure fut de vérifier si les calculs correspondaient bien aux phénomènes réels. D’autres savants, tels Galilée (1564-1642) et Isaac Newton (1642-1727), apportèrent leur pierre à l’édifice, mais ce fut l’inventeur du pendule balistique, Benjamin Robins qui, en 1742, permit la mesure de la vitesse des projectiles, et, un siècle plus tard, la fée électricité, associée au génie de l’anglais Wheatstone (1802-1875) en améliora encore les moyens. Mais la balistique « explosa » réellement avec l’avènement de la poudre sans fumée. Les performances des machines à tirer furent améliorées dans d’incroyables proportions, et notamment pour les distances de tir. Il était donc logique que l’on creuse le sujet, pour exploiter au mieux ces nouvelles performances. En France, la commission dite « de Gâvre », conduite par les militaires, établit des tables de tir qui sont toujours d’actualité de nos jours, et la transposition aux cartouches et projectiles de chasse ne pose absolument aucun problème, compte tenu de leur forme et de leurs performances, proches des munitions militaires…

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L'arme de l'année consacrée à l'archipel des Galapagos

Depuis les années 1990, Krieghoff révèle son « arme de l’année ». Chacune est unique, et celle qui a été décorée par Chantal Schaschl, formée aux techniques de Ferlach, le modèle K-80/S, se caractérise par une gravure profonde et une quantité abondante d'or qui dirige le regard autour de l'œuvre d'art. Le récepteur est entièrement couvert de son interprétation des oiseaux, des mammifères, des reptiles et de la vie marine des Galapagos. Sur la plaque latérale gauche, elle a choisi de mettre les reptiles uniques de l'île, comme les iguanes marins et la célèbre tortue géante des Galapagos, alors que du côté droit du récepteur se concentre sur les créatures côtières de l'archipel, notamment le manchot des Galapagos, le fou à pieds bleus et la grande frégate, ainsi que les otaries sentinelles sur la plage. Quant à la base du récepteur, elle regorge de créatures sous-marines, telles que des raies aigles tachetées et une tortue luth glissant sur le récif de corail. La décision de Chantal Schaschl de sculpter un serpent coureur des Galapagos, l'un des trois serpents trouvés sur les îles, est également très intéressante. Il commence au-dessus du récepteur, devant le levier supérieur et la queue continue jusqu'au levier lui-même. Ainsi, lorsque le levier est actionné pour ouvrir le canon, le serpent bouge également, comme s'il se tortillait sur les roches chaudes des îles équatoriales. L'embellissement de cette arme d’exception célèbre donc la biodiversité, que le jeune Charles Darwin inscrivait sur la carte en 1835. C'est ici, aux Galapagos, à 600 milles au large de l'Équateur, que l'étudiant en médecine anglais a étayé sa théorie de la sélection naturelle et in fine, son célèbre livre « L'origine des espèces ».

Chasse du sanglier : retrouvez le réflexe « recherche du gibier blessé »

La recherche du grand gibier blessé est aussi ancienne que la chasse elle-même. L’essor des armes à feu a laissé croire que l’on pouvait s’en passer, mais il n’en fut rien. Ce sont les Allemands qui se sont orientés les premiers vers la recherche au sang, et ont sélectionné des chiens d’arrêt et broussailleurs (tous d’ailleurs d’origines françaises), ainsi que leurs chiens de terrier, vers une polyvalence qui intégrera la recherche du grand gibier blessé. Statistiquement parlant, on admet aujourd’hui qu’une balle sur quatre blesse, et qu’une sur sept, tue. Voilà qui mérite quelques explications : supposons qu’au cours d’une battue, 40 balles soient tirées. Elles feront, d’après les statistiques, 10 animaux blessés (40/4), dont 6 morts (40/7). Il y aura donc potentiellement 4 animaux (10-6) susceptibles d’avoir été touchés plus ou moins gravement, donc devant faire l’objet d’un contrôle de tir, et ensuite d’une recherche, s’il y a lieu. Si vous êtes responsable de chasse, enregistrez sur votre portable les numéros des conducteurs auxquels vous pourrez faire appel, et veillez à ce que tous vos chasseurs soient munis d’éléments non polluants pour marquer l’endroit du tir et/ou des premiers indices. Un moyen pour marquer l'anschuss, qui ne coûte pas cher à fabriquer, consiste à couper un rouleau de papier toilette en deux ou en trois. Les bandes de papier déposées pour indiquer au conducteur de chien de sang le lieu du tir et éventuellement la direction de fuite du gibier, tiendront jusqu’au lendemain, et se dégraderont ensuite rapidement, ce qui n’est le cas des morceaux de tissus, de ficelle ou autre matière plastifiée.

Pour éviter les « ratés »...

Pourquoi on rate ? Pour tenter de cerner le problème, commençons par déterminer les causes les plus fréquentes des tirs manqués à la chasse en battue. En premier, vient le « coup de doigt », suivi par l’appréhension du recul, l’émotion (dite aussi buck fever), un réglage décalé de la visée, la distance, l’angle de tir et les conditions météorologiques. Cela étant établi, voyons comment on peut y remédier…

- une détente trop légère : chacun à son avis sur le sujet, mais sachez qu'en détente directe, un poids de 1 kilogramme est le minimum. Il est conseillé au moins 1,2 kilo, plus sécurisant. Réglé trop bas, ce poids peut être un danger pour le chasseur et son environnement. Un simple choc, un petit accroc contre une branche ou un vêtement et le coup peut partir...   

 

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Julien Navarro : la maitrise parfaite du métier d’armurier

A quarante ans, installé à Saint-Géry depuis juillet 2006, Julien Navarro s’est fait un nom et une notoriété qui dépasse les limites du département grâce à son talent et à ses compétences professionnelles. C’est un véritable artisan, au sens noble du terme, capable de confectionner une crosse à partir d’une belle pièce de noyer ou de restaurer le mécanisme d’une arme de collection. C’est un passionné qui vous immerge dans le monde du travail bien fait. Orfèvre en la matière, il est devenu au fil des ans l’ami et le conseiller des chasseurs et collectionneurs, amoureux de leurs armes. Julien Navarro a fait, après ses études primaires et secondaires, une formation de deux ans à l’Ecole d’armurerie de Liège, en Belgique (1999-2000), puis deux ans en France au terme desquelles il est diplômé de Saint-Etienne (2002). Il rejoint ensuite l’atelier d’artisan chez Chapuis (une référence), puis Manucentre à Aurillac. En juillet 2006, il se lance et monte son armurerie à Saint-Géry, à une quinzaine de kilomètres de Cahors. Son implication sans faille auprès des chasseurs locaux, puis le bouche à oreille, ont boosté sa renommée. Aujourd’hui, il est « la » référence en matière d’armes…

Recueilli par Pierre Périé

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Tir de chasse : attention au vent… fripon quelquefois !

En fonction de sa force, de sa direction et de sa constance, le vent a une interaction sur la trajectoire des projectiles, et sur le terrain, il peut souffler dans n'importe quelle direction. Le mouvement du projectile résulte donc de sa propre vitesse et de celle du vent. Il faut alors tenir compte de :

- la composante axiale qui modifie la trajectoire du projectile sur son plan de progression,

- la composante latérale qui produit la dérive progressive,

- la composante verticale, qui peut être ignorée en plaine, car généralement, le vent souffle horizontalement sur les surfaces planes, ce qui n’est pas le cas en montagne.

En fait, dans la plupart des cas, selon les tables des encartoucheurs, nous pouvons négliger l’effet d’un vent de dos ou de face. A contrario, un vent latéral est plus pénalisant, et cela sera encore plus perceptible s’il souffle fort et que le gibier est éloigné. Comme le tireur, sauf conditions particulières, ne peut bouger de son poste, son choix de balle sera primordial. Tout en restant cohérent avec le projectile le mieux adapté à sa carabine (longueur du pas de rayure notamment), il devra faire son choix en privilégiant, soit la vitesse initiale, soit la masse, car les balles lourdes sont moins sensibles au vent. C’est donc une affaire de compromis.

Tir à balle : la comparaison impossible

S'il est admis que le tir au sol et le tir au vol avec fusil à canon(s) lisse(s) et cartouches à petits plombs sont jumeaux, il n'en est pas de même pour le tir à balle, selon que l’on tirera sur cible, ou à la chasse sur un gibier. Sur cible, le tireur, en technicien, prend le temps d’épauler correctement et de peaufiner sa visée avant de presser lentement la queue de détente jusqu'au départ-surprise, qui évite le coup de doigt. En revanche, à la chasse et sur un gibier mobile, la rapidité d'enchaînement des événements va perturber le tireur qui, toujours à la recherche de la visée parfaite, a tendance à tirer trop tard. Si, dans ces tirs « instinctifs », les organes de visée de l’arme sont bien dirigés vers la zone de la cible à atteindre, ils sont souvent mal alignés, ce qui provoque un décalage entre le point visé et le point touché. Deux paramètres viennent donc se télescoper : d’une part la précision de l’arme, et d’autre part la façon d’épauler… La précision de l’arme est le paramètre le plus facile à gérer. On peut le faire soi-même, ou le confier à son armurier, qui peaufinera au stand de tir, le réglage des organes de visée, lunette ou point rouge pour les optiques, ou guidon et mire pour les visées ouvertes. A ce stade, le chasseur aura bien en main une arme « réglée », mais… ça ne suffit pas toujours. Votre armurier n’a pas, lui, la même façon de viser et d'épauler que vous, et les quelques minutes d’angle d’écart entre sa visée et la vôtre décalera le point touché des centimètres qui pourront faire de votre balle, une « mauvaise balle ». Et pourtant, l’arme est parfaitement réglée. La solution la plus simple est donc, après les tirs de réglage sur cible, de reprendre l’arme en main et d’aller griller une boite de cartouches sur sanglier courant, ce qui vous permettra de constater où la balle arrive avec votre visée personnelle. A ce stade, la correction sera bien plus facile à faire…

Dans la jungle des calibres…

Commençons par cette lapalissade : « Ceux qui parlent en pouces sont les anglo-saxons, et ceux qui parlent en millimètres sont… les autres ». Mais cela est loin de suffire pour classer les calibres selon les normes de la « CIP », (Commission Internationale Permanente) qui a été créée en 1914. Forte de 14 nations, elle établit les règles uniformes (normalisation) pour l'épreuve des armes à feu et des munitions. Si le millimètre est de notre culture, le pouce, qui est égal à 25,4 mm en est d’une autre, et un calibre, contrairement à ce que l’on croit, ne désigne pas uniquement le diamètre de la balle, mais définit également la forme générale de l’étui. La référence est donc celle de la « CIP », qui indique exactement la forme de l’étui (le calibre), sa longueur totale, ainsi que le diamètre des balles…

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