Comprendre comment les blessures affectent le métabolisme est important, étant donné le rôle central qu’il joue dans l'écologie. La concordance générale entre les prédictions et les données acquises jusqu’à présent dans ce domaine, suggère que les réponses métaboliques aux blessures sont adaptatives, mais que ces réponses sont façonnées par des facteurs complexes et souvent aggravants. Toute augmentation du taux métabolique qui survient à la suite d’une blessure doit être alimentée en énergie, nécessaire à la cicatrisation des plaies et aux processus associés, souvent par la mobilisation et la dégradation des réserves. Cette nécessité peut mortellement se compliquer, si le préjudice entraîne la perte directe et totale de ce stock d’énergie. Des études, portant sur les réponses physiologiques des animaux aux blessures, n’ont pris en compte cette possibilité que pour quelques espèces, en général les plus sujettes à risques (espèces sauvages chassables, espèces domestiques de travail). Dans leur conclusion, les chercheurs précisent que : « Une blessure, quelle qu’elle soit, entraîne une mobilisation d'énergie par des changements dans la teneur en glucose, en lipides et en protéines. C’est principalement cette diminution de la teneur en lipides, au cours de la période de régénération, qui entraine la réduction de la graisse corporelle du sujet atteint, et ce pour plusieurs mois. La vitesse et l’ampleur de la consommation d’énergie suggèrent donc que les blessures ont rapidement des conséquences sur le fonctionnement de l’animal dans son ensemble, et il reste encore beaucoup à comprendre sur les changements métaboliques induits par une blessure, soulignant la nécessité d'une recherche intégrative sur ce sujet… ».