Les tables de tir, fournies par les fabricants de cartouches, indiquent comment, et avec quelles longueurs de canons, leurs mesures balistiques ont été effectuées. En général, ils optent pour un canon de 61 cm. Partant de cette longueur, tous sont unanimes à dire que, chaque centimètre en moins, aura une incidence en perte de vitesse de l’ordre de 5 m/s, autrement dit apparemment pas grand-chose pour une balle qui file à 800 m/s, voire plus. Oui, mais… quand on procède au calcul de la nouvelle énergie disponible, puisque la vitesse intervient au carré dans le calcul, les conséquences sont plus visibles.
Supposons que vous veniez d’acquérir une carabine dotée d’un canon de 51 cm, soit 10 cm de moins que le canon d’essai, et que vous tiriez des balles de 170 grains (11,0158 g) annoncée par l’encartoucheur à 750 m/s à 100 mètres. La table du fabricant, qui aura fait ses tests avec un canon de 61 cm vous donnera une énergie à 100 m de : (0,0110158/2) x (750²) = 3122 Joules. En revanche, vous, avec votre canon de 51 cm, et sa balle qui aura une vitesse amputée de 50 m/s (5 m/s x 10), vous aurez ceci : (0,0110158/2) x (700²) = 2699 Joules. Ces 423 Joules de moins, perdus en même temps que les 10 cm de canon, sont-ils responsables d’un éventuel échec ? Sans doute pas… si vous êtes convaincu que 2699 Joules sont suffisants pour mettre un bon ragot au tapis. Mais, retenons que, dans tous les cas, la meilleure solution de le mettre au tableau reste de viser juste, et de « lâcher » sa balle au bon moment et au bon endroit.