Différents genres d’aménagements
Ces postes n’auront pas de formes spéciales. C’est l’astuce du garde ou du chasseur qui le guidera dans ce genre de constructions sommaires. La seule préoccupation devra être de rester dans l’ambiance du décor. Il ne faut surtout pas ériger un ensemble jurant avec le lieu (par exemple, une toile grise au milieu des bois verdoyants). Parmi ce genre d’aménagement, les formes suivantes seront les plus efficaces : un buisson reconstitué, un panneau de bois, un filet de camouflage, une claie de branchage de genêts ou de roseaux. Les seules choses importantes à retenir sont que :
- la zone de tir devra être bien dégagée de tout obstacle gênant,
- la tête du chasseur ne devra pas se détacher sur le ciel,
- le chasseur derrière son poste devra pouvoir remuer sans faire de bruit. Il conviendra d’enlever les petites branches, les feuilles et de s’équiper de vêtements silencieux,
- l’affût de forme trapézoïdale est vivement recommandé. En effet, la place intérieure est suffisamment large pour permettre quelques mouvements discrets.
Le filet de camouflage
Au bois, pour se « fondre » dans l’environnement lorsque l’on se trouve au poste, le filet de camouflage placé devant soi est l’idéal. Un morceau de 2 mètres sur 3 suffit amplement. Une fois en place, soit on l’accroche aux arbustes, soit on coupe quatre baguettes de bois à une cépée de noisetier ou autres, bien droites, que l’on glisse dans les mailles du filet, afin que ce dernier puisse « dessiner » un trapèze de trois côtés. En agissant ainsi, le chasseur est parfaitement intégré dans le paysage.
La claie de tir
Il est déconseillé de confectionner des claies à l’aide de sacs de jute ou autres toiles tendues sur deux piquets fichés au sol. Le vent les fait battre. Des claies confectionnées ainsi effraieront le gibier et le feront refuser la ligne. Les branchages de feuillus (hêtres, chênes), les fougères, les bruyères, les grands roseaux feront des affûts bien supérieurs qui auront une durée de vie d’au moins trois ans. Il faut les faire assez haut (1 m 60) de façon à ce que, en position debout, seule la tête du chasseur émerge. S’il en était autrement, les grands animaux refuseraient la ligne et feraient demi-tour sur la traque malgré les cris des rabatteurs. La confection de ces claies ou paillassons est très facile. Il faut tout d’abord confectionner des cadres en bois de 1 m 50 de haut sur 1 mètre de large, en utilisant des perches de noisetier ou autres bois dur de 2 à 3 cm de diamètre environ. Deux montants et trois traverses (une en haut, une en bas et une centrale) suffisent par cadre. Sur l’un de ces cadres couchés au sol, on pose soigneusement un lit de matière (roseaux, fougères, branchettes de feuillus) sur 7 à 8 cm d’épaisseur. Une fois ce lit terminé, on poste un deuxième cadre en bois dessus identique au premier et il ne reste plus qu’à jumeler le tout. Une fois la ligne de pieux plantés, (deux par poste), il est très facile d’y apposer un paillasson.
Comment se placer par rapport à une coulée
Le sanglier a mauvaise vue. Il est absolument incapable d’identifier une présence immobile et lors d’une fuite éperdue, chassé de près par les chiens, son corps ne fera que suivre le groin, au hasard des obstacles rencontrés. Connaissant ce principe, on évitera absolument lors d’une battue de se positionner sur une « coulée », car c’est le plus sûr moyen de faire retourner le gibier. Le chasseur au poste se placera toujours à une vingtaine de mètres à droite de la « coulée » en sous-bois car le tir est beaucoup plus facile, pour un droitier, de la droite vers la gauche. Placé ainsi, on peut surveiller efficacement les animaux arrivant en sous-bois et repérer une trouée où il sera facile de les tirer au « rembuché ». Dès que l’animal est en vue, il faut donc suivre sa course et dès qu’il est sorti de l’angle des 30°, l’ajuster posément.