Chez Sus scrofa, comme les jeunes femelles ne s’éloignent guère de leur lieu de naissance, les points à fortes concentrations de sangliers ne varient guère. Ainsi, la liste des dix départements où le tableau dépasse les quinze mille animaux ne change quasiment pas et auraient même tendance à s’étoffer. Si, dans le midi, ces fortes populations sont essentiellement dues au biotope et aux difficultés de chasser, dans le reste du pays cela tient plutôt de l’organisation de la chasse. En effet, pour attirer et conserver des actionnaires, il faut être en mesure de garantir des tableaux de chasse importants, voire pléthoriques. Néanmoins, au-delà de ces particularismes locaux, il est important de remarquer que le sanglier n’est pas un très grand conquérant de nouveaux espaces.
Ce fait est assez remarquable pour les jeunes laies qui gardent leur lieu de naissance bien ancrée dans leurs gènes. Dans une étude publiée en Belgique il y a déjà quelques années, intitulée « Potentiel de dispersion du sanglier et historique de la colonisation de la plaine agricole en Wallonie », il est indiqué que, sur deux mille cinq cents sangliers bagués : « la distance, à vol d’oiseau, entre le lieu de capture et le lieu de mort, est de l’ordre de 2,5 km ». L’étude indique également : « que ce soit pour les sangliers des plaines ou les sangliers forestiers, la proportion d’individus parcourant de grandes distances est faible : 14% des mâles juvéniles, 7% des mâles adultes et seulement 3% des femelles parcourent plus de 10 km, entre leur site de capture et le site de mort ». Ce dernier chiffre montre bien que, contrairement aux mâles juvéniles, les femelles se dispersent beaucoup moins...
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