Véritable baromètre, la météo de mars décide en grande partie du nombre et de la qualité des sangliers qui seront présents pour la prochaine saison. Si le pic du rut a bien eu lieu en novembre/décembre, les mises-bas se passeront majoritairement en mars et avril. Compte tenu de la physiologie du sanglier, cette période, incertaine au niveau climatique, devient donc décisive pour le reste de l’année. Dépourvu de toute régulation thermique, le sanglier est en grande partie tributaire de la clémence ou de la rigueur du temps. Si cette particularité n’est pas très gênante pour les animaux adultes, très résistants, elle l’est véritablement pour les nouveaux nés.
En effet, même si la laie met bas dans un chaudron douillet et isolé du sol, elle n’est pas équipée pour aider à maintenir corporellement la température de ses rejetons, à un niveau viable. Des températures très basses et surtout l’humidité peuvent donc menacer très rapidement la survie des marcassins. Plusieurs cas de figures peuvent alors se présenter, selon que la portée disparaît en totalité, ou qu’il reste un ou plusieurs survivants. Dans le premier cas, le problème est relativement simple : n’ayant plus de petits la laie se retrouve seule. Dès lors, ayant eu malgré tout une montée de lait, elle va se tarir assez rapidement pour retrouver une vie normale dès les premiers jours de mai. A partir de cette date, et si les ressources alimentaires sont suffisamment disponibles, la laie revient en chaleur. S’il y a saillie et nouvelle gestation, les naissances interviendront alors quatre mois plus tard, c'est-à-dire en septembre...
Faune sauvage : une espèce à découvrir… ou redécouvrir