Le Petit Journal de deux indissociables : la chasse et l'environnement - Armurerie Richard

Freiner l’expansion du sanglier : un défi majeur pour la chasse

La régulation de la population de sangliers constitue un défi majeur pour la préservation des forêts et des terres agricoles en France. Depuis les années 1970, le nombre des suidés a explosé, multiplié par vingt, en grande partie à cause du réchauffement climatique et de changements dans l'usage des terres. Cette prolifération a des conséquences : les sangliers causent régulièrement des dégâts significatifs aux cultures et aux jeunes pousses en forêt, mettant en péril la gestion durable de ces espaces naturels. Chaque année, ce sont maintenant entre 700 000 et 800 000 sangliers qui sont abattus lors des chasses organisées partout où c’est possible à travers le pays. Les dégâts économiques causés par les bêtes noires sont considérables, atteignant désormais la fourchette de 70 à 80 millions d’€ par an. Mais ces efforts de gestion peuvent être réduits à néant, quand certains territoires restent inaccessibles à la chasse, exacerbant les tensions entre conservation de la nature et protection des intérêts agricoles. Les impacts environnementaux sont tout aussi préoccupants. En forêt, les sangliers détruisent les jeunes plants et retournent le sol augmentant les coûts de régénération forestière. Des mesures coûteuses, comme l'installation de clôtures électriques, sont nécessaires pour limiter ces dégâts, mais elles ne suffisent pas toujours à contenir les animaux. Ce déséquilibre écologique affecte plus de la moitié des forêts domaniales françaises, mettant en péril la durabilité des écosystèmes forestiers à long terme. La chasse demeure la principale stratégie de gestion des populations de sangliers, bien que sa pratique soit soumise à des règlements stricts et des adaptations saisonnières, comme le tir de nuit ou des dérogations spécifiques en dehors des périodes conventionnelles de chasse. Malgré ces efforts, la régulation efficace de cette espèce reste un véritable problème. Pourtant, quelques mesures simples permettraient de le résoudre en grande partie...

Selon l'ONF, les grands cervidés sont les seuls coupables des dégradations forestières

Dans une lettre ouverte adressé à M. Pascal Viné, directeur général de l'ONF, Guy Bonnet exprime une profonde opposition à la gestion actuelle des cerfs dans les forêts domaniales françaises. En tant qu'administrateur de plusieurs associations liées à la chasse et à la gestion forestière, il souligne son désaccord personnel, mais passionné, envers les politiques de chasse et de gestion, qui conduisent à une diminution alarmante des populations de grands cervidés dans des massifs forestiers clés. Il critique sévèrement l'attribution excessive de quotas de chasse, pour des motifs discutables, comme la réduction des dommages aux cultures ou la préservation de la biodiversité. Il remet aussi en question l'impact réel des grands cervidés sur la régénération forestière par rapport aux pratiques sylvicoles monospécifiques, notant que les problèmes environnementaux comme l'invasion du Prunus serotina sont négligés au profit d'une focalisation excessive sur la présence des animaux. L'auteur dénonce également l'utilisation croissante de clôtures pour limiter les déplacements de la faune, ce qui, selon lui, défigure les paysages naturels et entrave les mouvements de la faune sauvage. Il fait valoir que la gestion actuelle privilégie les intérêts économiques et la productivité forestière au détriment de la diversité biologique et de l'intégrité des écosystèmes. Il souligne l'importance symbolique du cerf en tant qu'espèce emblématique, et appelle à une gestion plus équilibrée et respectueuse des réalités écologiques des forêts françaises. Il exprime sa solidarité avec de nombreux usagers des forêts qui partagent ses préoccupations, et invite l'ONF à adopter des solutions plus intelligentes et concertées, pour assurer la viabilité à long terme des écosystèmes forestiers. Cette lettre reflète non seulement un désaccord personnel, mais aussi une préoccupation profonde pour la préservation des équilibres naturels et la reconnaissance de la valeur intrinsèque des cerfs dans le contexte des forêts françaises.

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Pourquoi les oiseaux ne tombent pas en dormant ?

Les oiseaux possèdent un équilibre fascinant qui leur permet de dormir debout, même sur des branches instables ou sous des vents puissants. Une équipe de scientifiques du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) et du CNRS a récemment percé ce mystère en étudiant leur anatomie et leur posture. Ces recherches ouvrent également des perspectives intrigantes pour la robotique. La stabilité des oiseaux repose sur un mécanisme appelé tenségrité, un équilibre entre des forces de tension et de compression. Ce concept peut être illustré par une construction où des bâtons rigides (les os) sont maintenus ensemble par des câbles tendus (les tendons). Lorsqu’on combine ces éléments de manière harmonieuse, la structure reste stable même si elle est soumise à des mouvements ou des contraintes. Chez les oiseaux, ce système est naturellement intégré dans leurs pattes, permettant une position debout sans effort, même en plein sommeil. Pour comprendre ce mécanisme, les chercheurs ont développé un modèle numérique basé sur l'anatomie d’un petit oiseau. Ils ont simplifié les os, les muscles et les tendons pour en extraire l’essentiel : les tendons calcifiés et rigides des pattes jouent un rôle clé. Ces derniers agissent comme les câbles d’une structure de tenségrité, maintenant les os en place grâce à une tension constante. Ce système ingénieux assure la stabilité, même lorsque l’oiseau est soumis à des perturbations extérieures, comme le vent ou le mouvement d’une branche...

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Réflexions à propos du chevreuil

Alors que la saison des chasses collectives entre dans la nouvelle année, maints responsables de chasse s’inquiètent de la situation du chevreuil, ce qui ne manque pas d’animer les discussions d’après-chasse. « On n’en a presque pas vu depuis l’ouverture d’octobre… » et de citer le cas d’un chevrillard vraiment chétif, d’une chevrette toute maigre, d’un petit brocard attrapé par les chiens… Une fois encore, car ces interrogations ne sont pas nouvelles, on se pose la question sur cette « MAC » (mortalité anormale du chevreuil). Réactif par rapport aux observations de l’automne, le monde de la chasse, fédérations, OFB, réseau SAGIR, se sont mobilisés. Les analyses faites sur les sujets trouvés morts notamment, ne révèlent pas, du moins jusqu’à ce jour, de pathologies particulières ayant pour origine quelques virus connus, ou autres microbes, mais des infections parasitaires fortes, signes évidents de l’existence d’individus à la santé précaire, et certainement d’un déséquilibre entre les effectifs réels et l’offre nourricière de leur milieu de vie. Et puis, comme souvent après les fêtes, on revoit du chevreuil dans les traques de janvier. « Difficult animal ! » se plaisait à répéter un ami écossais, et c’est bien vrai, car l’espèce garde une certaine part de mystère…

Par Jean-Marc Thiernesse

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Pourquoi les animaux sauvages viennent-ils se réfugier au plus près de leur super-prédateur ?

Voilà une question qui devrait tarauder les esprits des protecteurs des animaux, du moins ceux qui sont catégoriquement anti-chasse. Pourtant c’est ce paradoxe qui interpelle : les animaux sauvages « proies » s’approchent de plus en plus de leur super-prédateur. Ont-ils compris, avant les écolos, que ses interventions permettaient leur survie ? Ce sujet fascinant met en lumière la complexité des relations entre eux. Une telle observation bouscule les schémas habituels de compréhension de la nature, et invite à une réflexion philosophique sur le rapport entre l’humanité, la nature, et les espèces animales. Le terme « super-prédateur » désigne une créature qui occupe le sommet de la chaîne alimentaire, c’est-à-dire qui n’a pas de prédateur naturel. Le chasseur, gestionnaire des écosystèmes, peut être vu comme cela par sa capacité à transformer la nature et à influer sur les populations animales...

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L’oie cendrée (Anser anser) : vol à vue...

De la famille des anatidés, comme les canards et les cygnes, l’oie cendrée est la plus commune et la plus grande des espèces d’oies grises présentes en France, ainsi que l’ancêtre de la plupart des variétés d’oies domestiques. Connue pour ses longues migrations et ses vols en « V », elle vit en grands groupes bruyants et les couples se forment pour la vie.  Bien que les zones humides soient son habitat traditionnel (baies, estuaires, marais, lagunes, prairies humides), on constate que, depuis les années 1980, les oies cendrées se sont massivement reportées sur les habitats agricoles.  Historiquement, le régime de l'oie cendrée était surtout constitué de racines, bulbes et tubercules de macrophytes (plantes aquatiques à semi-aquatiques comme les joncs, les scirpes, etc), mais, de plus en plus, l’espèce s’alimente dans les milieux agricoles, où elle est capable d’utiliser à peu près toutes les cultures (prairies, céréales, légumes), que ce soit sous forme de tubercules, graines, jeunes pousses ou feuilles. L’oie cendrée est une espèce typiquement monogame, chez laquelle les deux partenaires sont en général unis pour la vie et restent ensemble durant tout le cycle annuel. Elle niche au sol, dans la végétation, principalement de mi-février (installation des premiers nicheurs) à juillet (envol des derniers jeunes) en France. Les oisons sont nidifuges et prennent leur envol à l’âge de 50-60 jours. Espèce sociale et bruyante, tant en vol migratoire qu’en hivernage, donc facilement observable, l’oie cendrée est beaucoup plus discrète durant la reproduction. Du fait du changement climatique, les conditions d’hivernage au nord de l’Europe deviennent de plus en plus favorables, conduisant les oies à raccourcir leurs trajets migratoires et hiverner à des latitudes de plus en plus élevées (phénomène appelé short-stopping). Une grande proportion des oies cendrées sont même devenues sédentaires, passant toute l’année dans une zone comprenant les Pays-Bas, le Danemark, une partie de l’Allemagne et le sud de la Suède. A contrario, la proportion d’oies cendrées migrant jusqu’en Espagne est devenue très faible, et plus aucune n’hiverne en Tunisie...

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​​​​​​​Le rut du renard

Ennemi héréditaire des chasseurs de petit gibier (quand il y en avait encore), le renard a résisté à toutes les tentatives de destruction. Aujourd’hui, malgré une régulation nécessaire en certains lieux, il se porte bien à la campagne, mieux encore en ville où il tire, sans grande fatigue, sa pitance. Son taux de reproduction est en général bon, sauf les années où une trop grande humidité règne dans les terriers. Courant janvier, la saison des amours bat son plein, et elle se poursuivra jusqu’à mi-février. Pendant cette période, les testicules des mâles grossissent, atteignant parfois 5 à 6 fois leur volume normal, et au cours de l’œstrus des femelles, qui dure trois semaines, la fécondation ne sera possible que trois jours seulement. Leur vulve est alors enflée, rose, humide, et lors de l’accouplement, le « verrouillage » qui suit la copulation dure jusqu’à 90 minutes. Pendant la saison des amours, les renardes aboient dans la nuit, à l’écoute des réponses des mâles. Quand tout s’est bien passé, les renardeaux naitront dans un terrier, après 52 à 54 jours de gestation. Ils seront, chez les femelles adultes, 4 ou 5, ce qui ne posera pas de problème d’allaitement puisque la renarde aura 8 mamelles à leur offrir. Comme pour toutes les espèces, l’abondance de la nourriture influencera l’importance de la portée, la seule dans l’année. Un renardeau pèse une centaine de grammes à la naissance et un sex-ratio de 1/1 est attribué à l’espèce. A quatre semaines, les jeunes effectueront leurs premières sorties à l’air libre, en restant cependant très proche de la gueule de terrier. Puis, la confiance venant, ils s’en éloigneront, mais toujours sous la surveillance de la renarde, surveillance qu’elle exercera jusqu’à ce que ses petits aient atteint leur maturité, vers l’âge de 8 à 9 mois.

Les migrations « transmises » vont-elles à l’encontre des migrations « apprises » ?

Bien que des décennies de recherches aient enrichi notre compréhension des déclencheurs immédiats et des moteurs profonds des migrations pour divers taxons, les mécanismes par lesquels les populations établissent ces comportements migratoires restent largement énigmatiques. Cependant, des études récentes ont commencé à mettre en lumière l'interaction entre les migrations génétiquement héritées, et celles acquises par apprentissage, offrant ainsi une perspective pour examiner comment la migration peut être apprise, instaurée et maintenue. Malgré ces avancées, dans le cas des espèces migratrices où l’apprentissage joue un rôle manifeste, les scientifiques ne disposent toujours pas d’un cadre complet pour expliquer comment les populations apprennent des itinéraires précis, et affinent leurs trajectoires migratoires au fil du temps. L’étude s'appuie sur les progrès en écologie comportementale et en écologie du mouvement, pour proposer un cadre intégratif décrivant comment une population peut évoluer d’un mode de vie sédentaire vers un comportement migratoire. Elle relie les recherches cognitives sur les signaux perceptifs à petite échelle, et les décisions de mouvement, à la littérature sur l’apprentissage et la transmission culturelle, dans le contexte des modèles émergents de migration. Les divers mécanismes et processus cognitifs, permettent aux populations de répondre aux contraintes saisonnières sur les ressources, d’encoder dans leur mémoire des informations spatiales et environnementales sur la disponibilité de ces ressources, et de s’appuyer sur l’apprentissage social pour naviguer efficacement dans leurs paysages. Dans un contexte marqué par une intensification des efforts de réintroduction à l’échelle mondiale et par les transformations rapides des signaux environnementaux et des paysages sous l’effet des activités humaines, il devient plus crucial que jamais de comprendre les origines de ces comportements migratoires menacés.

Le sanglier à poils de jarre : cela va de soies !

La toison du sanglier, avant tout protectrice, est composée de deux types de poils. Au plus près de la peau, une première couche de poils de jarre, fins et laineux, constitue la bourre. Ce duvet joue un rôle essentiel dans l'isolation thermique, aussi bien contre le froid que contre le chaud, grâce à sa capacité à emprisonner de l'air. Chez les suidés en général, et chez le sanglier en particulier, l’épiderme est peu pourvu de glandes sudoripares, ce qui limite leur transpiration. Cette particularité complique l’évacuation de la chaleur corporelle, rendant la souille indispensable. Contrairement au cerf, que l'on peut voir « blanc d’écume » après une course, le sanglier ne présente pas ce phénomène. À l’image de nos chiens, il régule sa température interne par une polypnée thermique, augmentant la fréquence de sa respiration pour haleter et se rafraîchir. La deuxième couche de poils, les soies, est moins dense, mais composée de poils raides et robustes. Ces soies assurent une protection mécanique, permettant au sanglier de traverser des milieux denses et difficiles. Elles déterminent également la couleur générale de l’animal, qui varie selon la proportion de teintes plus claires (blanc, gris, roux) sur leur partie supérieure. Les soies, souvent bifides à leur extrémité, sont plus longues et abondantes sur les épaules et l’échine, contribuant à la silhouette imposante des mâles adultes, particulièrement lorsqu’elles sont hérissées...

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Le pécari à collier (Pecari tajacu) ajouté au système de cotation du BCC

La proposition, élaborée par un groupe de travail regroupant des gestionnaires de la faune des États-Unis (Texas, Nouveau-Mexique, Arizona) et du Mexique, ainsi que d'autres organisations de conservation, a été soumise au comité des records de gros gibier du BCC. Lors de sa réunion annuelle à Charlotte, en Caroline du Nord, le comité a voté à l'unanimité en faveur de l’inclusion du pécari, amorçant un processus visant à définir des protocoles de mesure et des scores minimaux. Dans leur proposition, les agences ont souligné l’importance du pécari à collier, également connu sous le nom de javelina, en tant qu’espèce de gros gibier dans le sud-ouest des États-Unis et au Mexique. « L’éthique de la chasse équitable, promue par le Boone and Crockett Club, exige un profond respect pour les espèces de gros gibier uniques. Ajouter une catégorie dédiée au javelina dans les Records of North American Big Game reconnaît cette espèce distincte et renforce l’intérêt croissant pour sa chasse. Les chasseurs ayant capturé un spécimen éligible ressentent une grande fierté, ce qui se traduit par une motivation accrue à préserver cette espèce et son habitat », précise la proposition. Les critères pour inclure une nouvelle catégorie au registre sont rigoureux  : l’espèce doit occuper une vaste aire géographique, disposer de populations abondantes et bénéficier d’un soutien scientifique ainsi que de l’approbation des agences de gestion de la faune concernées. La dernière inclusion d’une nouvelle espèce remonte à 1998 avec l’ajout des wapitis de Tule en Californie. Kyle Lehr, directeur des archives de gros gibier du club, ajoute : « Alors que nous travaillons à définir les scores minimaux, nous collaborerons avec les États et le Mexique pour établir un équilibre entre la reconnaissance d’un spécimen mature exceptionnel et une bonne représentation de l’espèce dans son ensemble. Nous devrons également déterminer si un pécari mature du Texas est significativement différent, d’un point de vue mesurable, d’un spécimen mature d’Arizona ». Avec cette décision, le Boone and Crockett Club poursuit son rôle de leader en matière de conservation, en encourageant des pratiques de chasse responsables et en célébrant les espèces emblématiques de l’Amérique du Nord.

Mortalité anormale des chevreuils : le réseau SAGIR alerte…

Depuis plusieurs semaines, sur quasiment la totalité du territoire métropolitain, de nombreux signalements de mortalité de chevreuils ont été rapportés. Ce qui distingue cette année par rapport aux précédentes, c'est la proportion significative d’animaux adultes concernés. Bien que certains soient en bon état corporel, la majorité présente des signes de maigreur avancée et un autre constat apparait également : beaucoup de chevrettes adultes ne sont pas suitées. Le réseau SAGIR communique : « Nous n'avons pas encore eu le temps d'analyser en profondeur les données d'Epifaune (qui sont incomplètes), ce qui nous empêcherait de dresser un comparatif avec les années précédentes. Cependant, nous étudions minutieusement les rapports de nécropsie et d'histologie dès leur réception, dans les départements où les alertes ont été émises par l’ITD et la LVD, et où nous avons accompagné le diagnostic. À ce jour, aucune infection sous-jacente majeure, comme la CWD, n’a été identifiée, bien que quelques cas isolés de Metarhizium granulomatis aient été relevés. De même, la FCO et la MHE ont été détectées mais sans impact morbide significatif. Les animaux sont très maigres, mais les réservoirs gastriques sont remplis et un contenu intestinal (diarrhée, bien que non systématique) a été observé, ce qui indique que les animaux continuent à s’alimenter et qu’il n’y a pas de stase digestive…

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Sanglier : avec un peu de retard, le rut enflamme les grands mâles

C’est d’évidence le moment d’en parler puisque le rut du sanglier est déclenché. A l’arrière du sanglier mâle, les attributs sexuels ont longtemps alimenté bien des fantasmes. Les testicules du sanglier sont situés à l’extérieur de la cavité abdominale, et sont protégés par une poche cutanée, le scrotum, formé de 2 couches (la peau, puis une couche interne nommée fascia superficiel). Cette position leur permet de rester à une température légèrement inférieure à celle du corps, condition indispensable à la formation de spermatozoïdes viables. Ils sont donc les principaux organes de la reproduction chez les mâles, et assurent la fabrication des spermatozoïdes. La maturation de ces derniers se fait en quelques jours durant leur cheminement de l’épididyme vers l’ampoule déférentielle, où ils sont stockés jusqu’à l’éjaculation. Les testicules produisent aussi une hormone, la testostérone. Celle-ci assure diverses fonctions dont un rôle prépondérant dans le développement des caractères masculins. Elle stimule également le développement des organes annexes de l’appareil reproducteur, et possède un effet stimulant sur l’anabolisme des protéines. Comme chez tous les mammifères, la reproduction sexuée se caractérise par une fécondation interne qui nécessite une introduction des gamètes mâles et femelles. Le développement embryonnaire est donc en étroite relation avec l’organisme de la mère. Il est l’aboutissement de la viviparité, qui est une acquisition des mammifères, quand ils se sont affranchis du milieu aquatique pour la reproduction, qui devient possible à partir de la puberté, avec la mise en action des gonades. L'émission de sperme par éjaculation résulte d'une stimulation nerveuse centrale adrénergique, entraînant une contraction des muscles lisses des épididymes, des canaux déférents, des vésicules séminales et de la prostate, de telle sorte que les spermatozoïdes arrivent dans l'urètre (où ils se mélangent aux sécrétions des vésicules séminales et de la prostate) d'où ils sont expulsés en jet. Chez les animaux, il y a synthèse d'un peu de DHEA dans les surrénales, sans sécrétion. Seul l'homme et les singes supérieurs (gorilles et chimpanzés) ont une sécrétion surrénalienne importante de DHEA. L’exception naturelle vient de notre sanglier, qui sécrète également un peu de DHEA et ce phénomène est encore inexpliqué (Baulieu E.E., Fabre-Jung, 1967 « A secretory product of the boar testis » …

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Un gibier sud-américain dont on parle peu : le pécari

Au Paraguay, dans l’enfer vert de « Gran Chaco » une région qui s'étend du sud de la Bolivie au nord de l'Argentine, le pécari ne s’en laisse pas conter. Cet animal à sang chaud a dû être fait pour les chasseurs à sang-froid, tellement son agressivité en a fait reculer plus d’un… Les pécaris appartiennent à la famille des Tayassuidae. Il en existe trois espèces : le pécari à collier, le pécari à lèvres blanches et le pécari du Chaco. Cette dernière espèce n’était pas connue avant 1975, si ce n'est à l'état fossile, un crâne ayant été découvert dans le nord-ouest de l’Argentine ce qui avait valu à l’espèce le nom de Platygonus wagneri. Et ce n’est qu’en 1975 que des sujets vivants ont été identifiés dans le sud-est de la Bolivie et l’ouest du Paraguay. Bien qu’ils n’aient pas la taille imposante du sanglier, les pécaris pèsent, pour les plus imposants, une quarantaine de kilos, mais attention, ils ont de la ressource et surtout un instinct d’entraide exacerbé. Ils vivent donc en groupes très soudés, souvent composés de plusieurs dizaines d'individus, et lorsqu'ils se sentent menacés, ils adoptent des comportements défensifs collectifs, formant une barrière compacte qui leur permet d'intimider leurs prédateurs. Face à un danger, ils n'hésitent pas à charger et à utiliser leurs dents aiguisées pour se défendre. Ils ont aussi des canines acérées (les défenses) qui peuvent infliger des blessures sérieuses à l’agresseur, qu’il soit animal ou humain. Leur petite taille leur confère une rapidité et agilité exceptionnelle, qui les rend capables de réagir rapidement à une menace. Dans certaines cultures d'Amérique centrale et du Sud, d’où ils sont originaires, les pécaris sont perçus comme des animaux potentiellement dangereux à cause de leur tempérament protecteur, et leur instinct de défense peut rendre une rencontre avec eux risquée, si l'on se trouve trop près de leur groupe ou de leurs petits.

Et comment vont nos grands tétras vosgiens ?

Venus de Norvège, et six mois après avoir été relâchés dans la réserve naturelle nationale du Grand Ventron par le Parc naturel régional des Ballons des Vosges, les grands tétras semblent se plaire dans leur nouveau cadre de vie vosgien. Ils étaient neuf dans ce premier apport, mais victime d’un prédateur, l’un d’eux a disparu. Ils ne sont donc plus que huit aujourd’hui à porter les espoirs de revoir cette espèce emblématique dans les Hautes-Vosges. L’expérience, menée pour la première fois dans la région a pourtant fait couler beaucoup d’encre, un vent de contestation s’étant levé dans quelques associations de défense de la nature (« SOS Massif des Vosges », « Oiseaux nature », « Vosges nature environnement », « Avenir et patrimoine 88 » et « Paysage nature et patrimoine de la montagne vosgienne ») sans doute vexées de voir que, malgré l’opposition manifestée par le Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel qui dénonçait une opération aussi inutile que coûteuse, le Parc naturel régional tenait bon et obtenait le feu vert pour lancer l’opération. Equipés de balises, les oiseaux sont suivis au jour le jour, et tous leurs déplacements sont enregistrés. « Presque casaniers, ils se déplacent autour de leur zone de réintroduction et y reviennent régulièrement. Trois oiseaux ont cependant exploré les lignes de crêtes à l’est, au nord et au sud.  Partis pour un mois voire plus, ils ont parcouru jusqu’à 30 kilomètres, jusqu’aux ballons comtois pour l’un d’entre eux, avant de revenir » précise Fabien Diehl, coordinateur du programme de renforcement qui déplore cependant que, lors de la période de reproduction, les œufs ont été incubés pendant 26 jours, mais quelques-uns ont été prédatés entre la mi-mai et début juin. Selon le coordinateur : « le taux de survie, malgré la perte d’un oiseau, est très satisfaisant, six mois après leur arrivée… ».