L’agressivité des grands animaux sauvages

Ce titre nous amène à nous pencher sur l'agressivité animale, dont les chasseurs sont susceptibles de subir les effets. En affrontant les grands carnivores sauvages, la confrontation est inéluctable, ceux-ci répondant à toute agression par une contre-offensive déterminée. Il vaut donc mieux tuer immédiatement le lion, le buffle, l'éléphant ou le grand sanglier car leur recherche, en cas de blessure peut vite devenir périlleuse. Chez nous, ours et loups mis à part, nos plus grands animaux ne sont pas des prédateurs, mais des proies. Attention cependant, car même affaiblies, elles n'ont guère de goût à se laisser croquer sans défense. Elles utilisent alors les moyens dont elles disposent pour faire face à leur prédateur, attitudes et réponses belliqueuses appropriées des mâles pour le plus grand nombre, et coups de pattes pour les grandes femelles herbivores…

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Sanglier : comment distinguer mâle et femelle… sans les voir ?

Cela concerne principalement les chasseurs qui font le pied (chasse à tir), ou le bois (chasse à courre), ce qui permet de remiser le ou les animaux, et d’attaquer la battue ou le laisser courre directement. Dans ces conditions, savoir que l’animal seul remisé à tel endroit est bien  un mâle, et non pas une femelle éventuellement suitée, ne présente que des avantages. Bien qu’une erreur de jugement soit toujours possible, ce qui explique la retenue de certains valets de limiers qui ne sont jamais affirmatifs mais préfèrent le « je crois que… », les indices de présence portent la signature de celui que les a laissés. Alors voyons plus en détail ce qui différencie les mâles et les femelles…

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Animaux proies : une vie faite d’incertitudes…

Bien que le terme incertitude soit diversement utilisé, ce qui conduit à une forme d'incertitude sur l’incertitude, la perception de l’imprévisible peut être considérée comme l’incapacité, pour un être vivant, à estimer avec précision la probabilité d’un événement. Chez les animaux proies, éviter les prédateurs est un défi fondamental, car en plus d’échapper à la mort, il leur faut également se nourrir et pérenniser l’espèce. Quand il manque l’un de ces trois éléments, la fragilité de l'ensemble de la communauté augmente, d’une part par le stress engendré, et d’autre part, par les risques de blessures et l’inanition, qui peuvent entrainer indirectement la mort. Pour aider ces espèces menacées à survivre, une option possible consiste à limiter l’exposition au danger, en réduisant l’activité à des niches spatiales ou temporelles, desquelles les prédateurs seront absents. A contrario, ces niches plus sûres, peuvent manquer de ressources suffisantes, ce qui obligera les proies à accepter un certain risque, afin de maintenir, ou d’augmenter, leur valeur adaptative. Leur survie dépend alors des décisions qu’elles prendront. Mais comment le faire sans la connaissance spatiale et physique de leur environnement, ainsi que de leur propre position et de leurs capacités ? Dans cette perspective, c’est donc l’incertitude « interne » qui va guider l’individu à attribuer des probabilités aux événements, et que l’on appelle couramment… l’instinct. Cependant, un autre facteur peut venir contrarier ce bel ordonnancement : l’incertitude externe, que Duncan (1972) a caractérisé comme étant attribuée au monde extérieur, c’est-à-dire à l’ensemble des facteurs physiques et sociaux qui sont pris en considération dans les décisions comportementales. La conclusion de ces travaux suggère que ce sont les environnements dynamiques et complexes qui causent le plus d’incertitude, mais que les changements environnementaux en sont le facteur le plus important… ce que les Verts décrivent comme étant : « l’incertitude écologique ».

Faune sauvage : sélection n’est pas synonyme d’évolution...

Chez les mammifères, la chasse cible souvent des caractères sexuels secondaires, tels que la taille des cornes ou des bois. Ainsi, pour tenter de modifier les trajectoires évolutives des populations, la sélection par la chasse doit être suffisamment forte pour contrer les effets de la sélection sexuelle. Il est compliqué de déterminer avec certitude le rôle exact de ces caractères secondaires sur le succès de la reproduction, mais chez les espèces où les cornes et les bois sont utilisés comme armes (chevreuil, chamois, chèvre des montagnes), leur taille semble jouer un rôle moindre dans le succès d'accouplement et de reproduction. À l'inverse, les espèces chez lesquelles ces traits secondaires sont utilisés pour repousser l'adversaire (mouflon, bouquetin, cerf), la taille des cornes et des bois joue un rôle plus important dans l'accès à la reproduction. L'impact évolutif de la chasse aux trophées est donc susceptible d'être plus important dans ces derniers cas, où le retrait d'un individu plus âgé, aura un effet plus marquant sur la reproduction. L'organisation sociale peut également affecter les conséquences évolutives de la chasse, comme chez les espèces grégaires, où il est plus facile pour un chasseur d'évaluer la taille relative, et donc de cibler les individus plus gros et/ou ceux avec les plus grands trophées, ce qui peut potentiellement faire de la récolte de ces animaux, une pression de sélection plus importante que chez les espèces solitaires. Il faut donc, pour que la récolte sélective puisse avoir des conséquences évolutives, que certaines conditions soient remplies :

- le trait soumis à la sélection de la récolte doit être héréditaire,

- la sélection par la récolte, dite sélection artificielle, doit exercer une pression significative sur les phénotypes ciblés,

- cette sélection doit être forte, persistante et doit se produire sur de grandes superficies et sur plusieurs générations,

- les animaux des deux sexes seront récoltés, si possible, avant d’être en âge de reproduire.

Faune sauvage : pour survivre, elle évite comme elle peut la consanguinité…

La consanguinité peut entraîner la réduction de la forme physique d'une population donnée, issue de ces croisements. Lorsque deux individus apparentés s'accouplent, la probabilité d'appariement d'allèles récessifs délétères, dans la progéniture résultante, est plus élevée que quand ce sont des individus non apparentés qui s'accouplent, en raison d'une homozygotie accrue. Cependant, la consanguinité permet également de purger génétiquement des allèles délétères qui, autrement, continueraient à exister dans la population, et pourraient potentiellement augmenter en fréquence avec le temps. Un autre effet négatif possible de la consanguinité est un système immunitaire affaibli, en raison d'allèles immunitaires moins diversifiés. L'évitement de la reproduction consanguine est un concept en biologie évolutive. Un équilibre existe donc entre la consanguinité, et son évitement qui se produit dans la nature par au moins quatre mécanismes :

- la reconnaissance de la parenté,

- la dispersion,

- les copulations extra-couple ou extra-groupe,

- la maturation retardée et/ou la suppression de la reproduction.

Il est à noter que ces mécanismes ne s'excluent pas mutuellement, et que plusieurs d’entre eux peuvent se produire dans une population à un moment donné…

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Chasse d’été du brocard : la surprise d’un soir…

Ça s’est passé en début de semaine, au cours d’une sortie rapidement décidée à la suite d’un orage accompagné d’une copieuse averse. Le terrain de chasse n’étant qu’à quelques kilomètres de son domicile, notre chasseur était sur place dès la fin de la pluie. Il ne lui restait plus qu’à rejoindre la prairie et attendre que les animaux sortent du bois, devenu inconfortable avec la chute des dernières gouttes qui tombaient du feuillage. Une demi-heure plus tard, sortait un premier animal, fort de corps, qu’un rapide coup d’œil jugea chevrette, et ne voyant rien derrière, en déduit qu’elle n’était pas suitée. « Un brocard ne doit pas être loin… » pensa-t-il, observant précautionneusement les alentours. L’animal consomma quelques tiges, sans que rien ne se passe. Il restait seul et tranquille sur la prairie. Mais, un peu plus tard, pris d’une envie, il se mit à uriner et… surprise. Si la position semblait presque normale pour une chevrette, le jet d’urine ne jaillissait pas à l’arrière, mais sous le ventre de ce brocard sans bois, et sans aucune trace de pivot sur la tête. Quelques clichés mirent fin à la sortie dont il ne reste que ce souvenir, concrétisé par ces deux photos…

Quand le sanglier sort du bois !

Comme les Gaulois, les sangliers sont dans la plaine… Il s’agit plus là d’opportunités alimentaires que de changement de mœurs, mais depuis une dizaine de jours, l’activité des bêtes noires est visible. Cela signifie que les laies, en fin de période de lactation, se déplacent, entrainant derrière elles des marcassins qui commencent à avoir un solide appétit. En forêt, à cette période de l’année, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous le groin, alors qu’un peu plus loin, en plaine, les épis des céréales sont au stade « laiteux ». Les risques de dégâts se multiplient, et c’est ce qui a déclenché, dans quasiment tous les départements, le tir possible des bêtes noires. Chacun, selon son territoire et les nécessités du moment interviendra à sa façon, mais rappelons que cette chasse d’été a surtout pour objectif d’aider les agriculteurs. Attention donc à ne pas déstructurer les compagnies, ce qui aurait un effet inverse au résultat recherché. Le tir d’un marcassin ou d’une bête rousse, éventuellement une petite bête de compagnie, suffit généralement à décantonner la compagnie, et à assurer la tranquillité des lieux pour une bonne dizaine de jours…

La prédation expliquée par la physique…

Par leurs nombreuses interactions, les espèces sont interconnectées dans la nature, formant des réseaux écologiques complexes. La structure de ces réseaux affecte non seulement les performances des espèces individuelles, mais également la stabilité des communautés, le fonctionnement de l'écosystème et sa résilience, en réponse aux perturbations. Une connaissance précise de l'occurrence et de l'ampleur de ces interactions entre espèces, dans les systèmes naturels, est donc cruciale pour les prévisions écologiques. Des approches fondamentales ont établi un lien entre les caractéristiques des espèces, tels que la masse corporelle, le type métabolique, le mode de locomotion et la stratégie de prédation. Comme les effets des conditions physiques sont souvent prévisibles, ils constituent une base solide à partir de laquelle on peut envisager de construire des modèles qui pourraient être extrêmement utiles pour deux raisons :

- ils représentent une amélioration par rapport aux approches actuelles,

- ils peuvent étendre l'utilité des données d'observation en prenant en compte l'hétérogénéité des réseaux d'interaction à des échelles spatiales plus pointues…

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L’envoutement des chasses d’été

Relativement discrets depuis le printemps, les sangliers se montrent de nouveau. Les laies meneuses, qui s’étaient isolées pour les mises bas, reconstituent leur cellule familiale. Ces compagnies, généralement composées de trois générations, deviennent plus actives au moment où, dans les champs, les épis des céréales arrivent au stade « laiteux », une gourmandise dont les bêtes noires raffolent. C’est là, près de ces cultures qu’il faut les attendre et, si possible, décantonner le groupe en éliminant une bête rousse. L’autre chasse concerne les brocards. Ils ont conquis leurs nouveaux territoires à force d’intimidations, d’aboiements et d’affrontements débridés, et les ont marqués par des frottis et des gratis. A l’approche de juillet, la tension monte… Confirmant les déplacements incessants des animaux, c’est pendant cette période que les coulées se creusent, en attendant l’apparition de ces fameux « ronds de sorcières » qui marquent les longues poursuites des mâles derrière les chevrettes, non encore consentantes. Voyeur intime, le chasseur est donc le témoin privilégié de cette tranche de vie. Les quinze jours qui arrivent sont les plus favorables à l’observation, au balayage des sentiers de pirsch et à l’aménagement des petits postes d’affût.

Le chat à tête plate en voie de disparition

Menacé par la disparition de son habitat, asséché pour cultiver des palmiers à huile, le chat à tête plate (Prionailurus planiceps) est une espèce qui vit dans les marécages asiatiques de Bornéo, Sumatra, Malaisie, Thaïlande… Seul chat qui aime l’eau, et d’un poids qui va de 1,5 à 3 kilos, sa morphologie est parfaitement adaptée au monde aquatique. Il possède des pattes à moitié palmées, de petites oreilles, de grands yeux et une petite queue. Au bout de ses courtes pattes, ses griffes sont semi-rétractiles, pour pouvoir tenir les proies glissantes que représentent les poissons, mais il consomme aussi des petits mammifères, des oiseaux et des amphibiens. Comme tous les piscivores, il a une denture aiguisée, y compris au niveau des molaires et prémolaires. D'abord classé par l’UICN comme « VU » (espèce vulnérable), il vient d’entrer dans la catégorie « EN » (en danger, Annexe I de la CITES). Surveillé de près par le Bornean Wild Cat and Clouded Leopard Project, dont le but est d'étudier conjointement les cinq espèces de félins de l'île de Bornéo, les connaissances acquises devraient permettre de mieux comprendre le comportement et l'écologie de ces félins, et de situer leur réponse à des environnements modifiés par l'exploitation forestière. L'aire d'étude est fixée sur la Danum Valley Conservation Area, une forêt de diptérocarpacées du territoire de Sabah, dont une partie est modifiée par l'abattage sélectif depuis les années 1960. Les recherches sont basées sur des pièges photographiques et la capture d'individus, afin de les équiper d'un collier émetteur. Selon les scientifiques, il reste moins de deux mille sujets dans le monde.

Le phacochère... sanglier des savanes

Du genre Phacochoerus, mammifère africain de la famille des Suidae, le phacochère comprend deux espèces (qui comptent elles-mêmes plusieurs sous-espèces) : le phacochère de Somalie (Phacochoerus aethiopicus) et le phacochère commun (Phacochoerus africanus). Ce porcin sauvage peut mesurer jusqu’à 1,60 m de longueur, de 60 à 80 cm de hauteur au garrot, et peser 100 kg pour le mâle, et de 50 à 75 kg pour la femelle. Il a une longue crinière sur le haut du dos et deux défenses dirigées vers le haut, pouvant atteindre 50 cm chez les sujets âgés. Ce sont des canines à croissance continue qui font saillie hors de la bouche. Elles lui servent notamment à déterrer des racines ou des bulbes, mais aussi à se défendre contre ses nombreux prédateurs (lions, léopards, lycaons, hyènes, guépards, pythons, chacals…). Si mâles et femelles ont des défenses, seuls les mâles ont, en plus, des excroissances calleuses sur les côtés de la tête, formées par deux os reliés aux naseaux et recouverts de peau, qui donnent une grande résistance au groin. Essentiellement herbivore, le phacochère se nourrit d'herbes, de baies, d'écorces et de racines, mais peut également ajouter à son menu des petits animaux, des œufs ou des insectes. Le mâle vit en solitaire en forêt ou dans la savane. Quant à la femelle, elle vit avec sa progéniture qu’elle défend farouchement en cas de danger. Après une gestation de 175 jours, elle met bas dans un terrier, souvent emprunté à un oryctérope, de deux à sept marcassins qu’elle dépose sur une litière de végétaux. Ils ne sortiront de cet abri, obstrué à l'aide de branchages pour maintenir une température de 25 à 30 °C, et un taux d'humidité de 80 à 90%, qu'au terme de 4 mois. Selon « Mammal Species of the World », les sous-espèces du phacochère commun sont : - Phacochoerus africanus aeliani, - Phacochoerus africanus africanus, - Phacochoerus africanus massaicus et Phacochoerus africanus sundevallii. Toutes sont en régression constante en raison du recul de ses habitats, mais aussi de la chasse, là où elle pratiquée sans aucune volonté de gestion.

Sanglier : le tir des jeunes, en juin...

Véritable atteinte à l’éthique pour les uns, mal nécessaire pour les autres, le tir des jeunes sangliers déchaîne toujours les passions. Cela tient à l’interprétation, depuis 1972, d’un article du code rural qui stipulait que : « Afin de favoriser la protection et le repeuplement du gibier, le préfet peut, dans l’arrêté annuel, pour une ou plusieurs espèces de gibier, interdire l’exercice de la chasse de ces espèces ou d’une catégorie de spécimens de ces espèces en vue de la reconstitution des populations… ». Mais… les conditions ont bien changé, et il n’y a pas que chez les sangliers que le tir des jeunes est pratiqué. Il se fait, sans arrière-pensée, chez les grands cervidés et les chevreuils. En revanche, chez le sanglier…  C’est pourtant la classe d’âge la plus nombreuse, puisque, à chaque portée, une laie peut donner naissance jusqu’à huit marcassins, exceptionnellement plus, mais dans ce cas les chances de survie des moins dégourdis sont quasiment nulles. Lorsque les naissances interviennent normalement en mars et avril, cycle normal des animaux adultes, les jeunes ont perdu leur livrée striée avant le début de la saison de chasse. Cependant, pour de multiples raisons, on voit désormais des naissances s’échelonner tout au long de l’année, y compris pendant l’automne et l’hiver. Ce sont principalement des portées de jeunes laies, dont les premières chaleurs peuvent se déclencher dès qu’elles arrivent à 7 ou 8 mois d’âge, ou des portées de remplacement chez des laies adultes qui ont perdu accidentellement la totalité des naissances précédentes. Dès lors que les jeunes constituent la classe d’âge la plus importante au sein d’une population de sangliers, la réduction de leur nombre devient indispensable… Le tir des jeunes peut donc, ou devrait intervenir dès l’ouverture anticipée, à partir de début juin dans la plupart des départements. Pratiqué à l’approche ou à l’affût, ce type de régulation ne vise pas à réduire d’une façon drastique les populations, mais à inciter les animaux à quitter des lieux au moment où ils pourraient commettre des dégâts conséquents sur les céréales en mûrissement. Le tir d’un jeune, à cette période de l’année, présente l’avantage de protéger les laies, tout en leur envoyant un message de dissuasion. Outre le fait de réduire de quelques petites têtes, le nombre d’animaux présents sur le terrain, l’élimination d’une petite bête rousse agit sur la psychologie des femelles. Le problème est que, dans une phase de croissance normale, ces animaux, en juin, pèsent moins d’une vingtaine de kilos, et de ce fait, les chasseurs rechignent souvent à les tirer, surtout s’il faut leur apposer un bracelet de marquage dont le prix n’est pas anodin. Cependant, il est important de rappeler que ces tirs ont un objectif qui se résume essentiellement à la protection des cultures et au maintien des bonnes relations avec les agriculteurs.

Fauchaison : « Ne le touchez pas ! »

Chaque année, à la période de la fauchaison, des milliers d’animaux sauvages (faons de chevreuils, faisans, perdrix, lièvres…), sont déchiquetés par les faucheuses. La prise en compte de l’environnement s’impose aujourd’hui comme une priorité incontournable, et les ruraux travaillent dans cette direction. La nature vit et… évolue, et la production agricole française apporte globalement des garanties de qualité. Mais, si notre réglementation encadre plus strictement qu’ailleurs les techniques de production, qu’elles soient animales ou végétales, elle ne dit rien sur les méthodes de récolte, toujours très destructrices, et laissées à l’entière initiative des agriculteurs. Ce n’est donc que très récemment que la recherche s’est intéressée au sujet. La période de récolte du fourrage de première coupe correspond à la période des naissances des chevrillards et autres petits animaux sauvages. En raison de leur réflexe naturel, ces nouveaux nés ne fuient pas face au danger, mais se replient sur eux-mêmes, dans l'herbe. Ce comportement instinctif fait qu'il est particulièrement difficile de les repérer, et ces jeunes animaux sont irrémédiablement hachés par les machines. En France, la fourchette de ces destructions n’est pas quantifiée, mais en Allemagne, les milieux, cynégétique et agricole, estiment la perte à un peu plus de 100 000 chevrillards tués chaque année. La recherche des animaux avant fauchage, soit au chien d’arrêt, soit au moyen de drones, donnent de bons résultats… mais seulement là où elles sont faites. Il convient donc d’inciter les agriculteurs, partout où c’est possible, à prévenir soit la FDC ou la société de chasse locale des travaux à venir, et surtout d’inviter les chasseurs à répondre à cet appel. Rappelons aussi que, si au hasard d’une promenade, vous apercevez un faon, regardez-le éventuellement d’assez loin, photographiez-le sans trop l’approcher, mais surtout « ne le touchez pas ». Si vous laissez la moindre odeur sur le petit animal, sa mère le fuira et l’abandonnera.