Et pour les mâles de plus de 2 ans ?

La durée moyenne de renouvellement des bois s’établit à environ 120 jours. Cependant, pour ces animaux, deux cas de figure sont à considérer. Chez les mâles âgés, la chute des bois est plus précoce que chez les subadultes. D’autre part, la phase de reconstitution de la ramure est plus longue chez les premiers nommés. De façon générale, les cerfs âgés perdent leurs bois en février et frayent leur nouvelle ramure en juillet. Le processus s’étale donc sur un peu plus de quatre mois, soit de cent vingt à cent quarante jours. Pour les jeunes mâles, la chute a lieu entre fin mars et début mai alors que les velours tombent en août. Pour ces animaux, le processus dure entre 100 et 120 jours. Quelle que soit sa durée, la reconstitution de la ramure commence dès que la cicatrisation des pivots est terminée, soit quelques jours après la chute des bois. Devenu mulet, le cerf se fait très discret. Au bout d’un mois, le mâle porte « bonnet carré ». Cette expression signifie que la ramure naissante a une forme carrée. En effet, à ce moment là, seuls les merrains et les andouillers de massacre commencent à pousser. Après deux mois, c’est aux chevillures de se montrer et, après trois mois de reconstitution, ce sont les empaumures ou les enfourchures qui émergent. Les refaits touchent alors à leur fin. Selon le trophée, le coiffé a reconstitué en moyenne 5 à 6 kg de bois en quatre mois. Tout au long de la vie d’un mâle, la somme des différentes ramures renouvelées annuellement représente une masse de 50 à 60 kg, soit en moyenne deux fois le poids du squelette de l’animal. Cet apport minéral considérable explique en partie le fait que les mâles aient une durée de vie plus courte que les femelles.

 

Une affaire de testostérone

Pendant toute la période des refaits, le taux de testostérone est au plus bas. Sa remontée brutale provoque un changement de statut hormonal qui entraîne un arrêt de la vascularisation des bois. Les velours se nécrosent et finissent par tomber sous la forme de lambeaux de peau. Pour accélérer la chute des velours, le cerf peut frotter ses bois contre les troncs d’arbre ou même parfois directement sur le sol. Cette chute des velours correspond également à une autre évolution hormonale. En effet, à cette période de l’année, le pourcentage de sperme ainsi que la circonférence du scrotum augmentent de façon spectaculaire. A cela rien d’étonnant puisque ces deux paramètres sont les prémisses annonciatrices du rut. Dans la vie des mâles, la chute des velours ne se résume donc pas à une simple perte d’une peau desséchée. Elle marque un changement réel de statut social des coiffés au sein de la harde.