La consanguinité dans le règne animal

Chez les mammifères, les effets délétères de la consanguinité sont bien documentés : baisse de fertilité, augmentation de la mortalité juvénile, troubles immunitaires et malformations congénitales. Ces effets, connus sous le nom de dépression de consanguinité, résultent de l'expression accrue de mutations récessives délétères. Cependant, dans certains cas, l’endogamie (forme de consanguinité sociale ou géographique) peut être tolérée, voire bénéfique. La raison ? Une forte sélection naturelle élimine rapidement les mutations néfastes, et la pression de groupe favorise des gènes bénéfiques à la collectivité.

 

Groupes sanguins chez les animaux : une diversité insoupçonnée

On parle souvent de groupes sanguins chez l’humain (A, B, AB, O), mais qu’en est-il chez les autres animaux ? Contrairement à une idée reçue, de nombreux animaux possèdent également des groupes sanguins, bien que leur classification diffère radicalement de celle utilisée chez l’humain. Chez le chien, on recense plus d’une dizaine de groupes sanguins, désignés par l’acronyme DEA (Dog Erythrocyte Antigen). Le groupe DEA 1.1 est le plus antigénique, ce qui signifie qu’un chien DEA 1.1 négatif, qui reçoit du sang DEA 1.1 positif, risque une réaction immunitaire sévère lors d'une transfusion. Les chevaux, quant à eux, possèdent plus de 30 antigènes érythrocytaires répartis en 8 systèmes de groupes sanguins (A, C, D, K, P, Q, U, et T), rendant les transfusions complexes et justifiant des tests croisés avant tout don. En revanche, chez les espèces sauvages, peu d’études ont permis de catégoriser formellement les groupes sanguins, en partie en raison de la difficulté à capturer et analyser ces animaux. Cependant, la présence de groupes sanguins et d'antigènes érythrocytaires semble être une constante chez les vertébrés, avec des variations évolutives en fonction des pressions environnementales.

 

Consanguinité n’est pas toujours synonyme de déclin

La consanguinité chez les animaux est un phénomène réel, souvent problématique, mais pas systématiquement fatal. Certaines espèces ont développé des stratégies génétiques, comportementales ou écologiques pour y faire face. Au-delà de la curiosité scientifique, la question de la consanguinité animale pose des défis majeurs pour la conservation, l’éthique des élevages, et notre compréhension de l’évolution. La nature, parfois, parvient à faire prospérer la vie là où les statistiques lui donnaient peu de chance...

 

Sources

« Genetics and extinction » Frankham, R. (2005) ;

« Inbreeding effects in wild populations », Keller, L. F., & Waller, D. M. (2002) ;

« The genetics of inbreeding depression », Charlesworth, D., & Willis, J. H. (2009) ;

« The diet of introduced chamois in New Zealand alpine habitats », Forsyth, D. M., et al. (2010).