Venus de Norvège, et six mois après avoir été relâchés dans la réserve naturelle nationale du Grand Ventron par le Parc naturel régional des Ballons des Vosges, les grands tétras semblent se plaire dans leur nouveau cadre de vie vosgien. Ils étaient neuf dans ce premier apport, mais victime d’un prédateur, l’un d’eux a disparu. Ils ne sont donc plus que huit aujourd’hui à porter les espoirs de revoir cette espèce emblématique dans les Hautes-Vosges. L’expérience, menée pour la première fois dans la région a pourtant fait couler beaucoup d’encre, un vent de contestation s’étant levé dans quelques associations de défense de la nature (« SOS Massif des Vosges », « Oiseaux nature », « Vosges nature environnement », « Avenir et patrimoine 88 » et « Paysage nature et patrimoine de la montagne vosgienne ») sans doute vexées de voir que, malgré l’opposition manifestée par le Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel qui dénonçait une opération aussi inutile que coûteuse, le Parc naturel régional tenait bon et obtenait le feu vert pour lancer l’opération. Equipés de balises, les oiseaux sont suivis au jour le jour, et tous leurs déplacements sont enregistrés. « Presque casaniers, ils se déplacent autour de leur zone de réintroduction et y reviennent régulièrement. Trois oiseaux ont cependant exploré les lignes de crêtes à l’est, au nord et au sud.  Partis pour un mois voire plus, ils ont parcouru jusqu’à 30 kilomètres, jusqu’aux ballons comtois pour l’un d’entre eux, avant de revenir » précise Fabien Diehl, coordinateur du programme de renforcement qui déplore cependant que, lors de la période de reproduction, les œufs ont été incubés pendant 26 jours, mais quelques-uns ont été prédatés entre la mi-mai et début juin. Selon le coordinateur : « le taux de survie, malgré la perte d’un oiseau, est très satisfaisant, six mois après leur arrivée… ».