Bien que des décennies de recherches aient enrichi notre compréhension des déclencheurs immédiats et des moteurs profonds des migrations pour divers taxons, les mécanismes par lesquels les populations établissent ces comportements migratoires restent largement énigmatiques. Cependant, des études récentes ont commencé à mettre en lumière l'interaction entre les migrations génétiquement héritées, et celles acquises par apprentissage, offrant ainsi une perspective pour examiner comment la migration peut être apprise, instaurée et maintenue. Malgré ces avancées, dans le cas des espèces migratrices où l’apprentissage joue un rôle manifeste, les scientifiques ne disposent toujours pas d’un cadre complet pour expliquer comment les populations apprennent des itinéraires précis, et affinent leurs trajectoires migratoires au fil du temps. L’étude s'appuie sur les progrès en écologie comportementale et en écologie du mouvement, pour proposer un cadre intégratif décrivant comment une population peut évoluer d’un mode de vie sédentaire vers un comportement migratoire. Elle relie les recherches cognitives sur les signaux perceptifs à petite échelle, et les décisions de mouvement, à la littérature sur l’apprentissage et la transmission culturelle, dans le contexte des modèles émergents de migration. Les divers mécanismes et processus cognitifs, permettent aux populations de répondre aux contraintes saisonnières sur les ressources, d’encoder dans leur mémoire des informations spatiales et environnementales sur la disponibilité de ces ressources, et de s’appuyer sur l’apprentissage social pour naviguer efficacement dans leurs paysages. Dans un contexte marqué par une intensification des efforts de réintroduction à l’échelle mondiale et par les transformations rapides des signaux environnementaux et des paysages sous l’effet des activités humaines, il devient plus crucial que jamais de comprendre les origines de ces comportements migratoires menacés.
Les migrations « transmises » vont-elles à l’encontre des migrations « apprises » ?
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Les migrations « transmises » vont-elles à l’encontre des migrations « apprises » ?