Gite : Chez Papé et Mita

Chasse à la grive : les tendelles en sursis après la décision du Conseil d’État

Pratiquée par un petit nombre de chasseurs, la chasse à la tendelle était dans le collimateur d’une association de défense des droits des animaux, qui avait saisi le Conseil d’État pour contester la dérogation accordée. Mais coup de théâtre mercredi dernier, le Conseil d’État a enjoint le gouvernement d’abroger « dans un délai de deux mois » l’arrêté qui accordait depuis 2005 une dérogation à certains chasseurs de l’Aveyron et de Lozère pour la chasse traditionnelle à la grive à l’aide de tendelles. Le Conseil d’État a donc donné raison à One Voice, et a annulé le refus, en 2021, du ministère de la Transition écologique d’abroger l’arrêté de 2005 accordant un sursis à ce mode de chasse. « Il est enjoint au ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires de procéder à l’abrogation de cet arrêté dans un délai de deux mois à compter de la notification de la présente décision », indique-t-il. Pour sa défense, le ministère soutenait notamment que le recours aux tendelles perturbe moins les espèces que la chasse à tir, car il est non bruyant, et qu’il facilite la cohabitation entre chasseurs et promeneurs. L’arrêté de 2005 encadrait par ailleurs strictement le droit de continuer à utiliser des tendelles, comme l’obligation de prévoir une échappatoire pour les oiseaux plus petits, de numéroter les pièges et de cartographier leur emplacement. Mais le Conseil d’État a relevé que ces règles n’étaient pas respectées. « L’arrêté prévoit […] que chaque chasseur ne peut poser plus de 80 tendelles à la fois et doit tenir un carnet de prélèvement et […] que tout animal autre que les merles, grives draines, litornes, mauvis et musiciennes capturé de manière accidentelle est relâché immédiatement », indique sa décision. Or, « aucune disposition de l’arrêté n’impose aux chasseurs de retranscrire sur leur carnet de prélèvement des informations sur l’état des oiseaux capturés, d’être présents sur les lieux dès que les tendelles sont activées ou encore de procéder au relèvement des tendelles selon une périodicité donnée. Ainsi, ces dispositions ne garantissent pas que les oiseaux capturés pourront être immédiatement relâchés et ne resteront pas immobilisés pendant plusieurs jours », a conclu le Conseil d’État.

Les faits divers de la semaine

- Oise : en fin de matinée, le dimanche 17 décembre, un cerf chassé est entré dans le village du Plessis-Brion. L’animal s’est réfugié dans le jardin d’une habitation du centre-ville, où un dispositif a été mis en place par les services de l’État afin d’exfiltrer l’animal. Après avoir été anesthésié par un vétérinaire appelé sur les lieux, le cerf a été reconduit et relâché en forêt. Pas de troubles à l’ordre public, et aucune enquête n’est en cours pour cette affaire que certains auraient bien voulu attribuer à la chasse à courre… pas pratiquée le dimanche.

- Eure : à Gaillon, un homme est décédé après avoir reçu un éclat de balle. Le mercredi 13 décembre dernier, un fort sanglier de 80 kg environ était repéré dans une rue de la localité. D’après les témoignages, les services techniques et la gendarmerie ont tenté de neutraliser l’animal qui avait déjà percuté plusieurs voitures lors de sa course folle. C’est alors qu’un agent des services techniques, également chasseur, a tiré à deux reprises. Le sanglier fut tué, mais un éclat de balle est venu toucher au ventre un passant, un retraité de 71 ans, qui est décédé jeudi dernier 21 décembre, des suites de ses blessures. L’enquête, ouverte par le parquet de l’Eure et menée dans un premier temps par la compagnie de gendarmerie de Louviers, a été confiée à la section de recherches de Rouen.

- Ain : le dimanche 17 décembre également, en fin de matinée, sur le chemin des Caronnières à Polliat, des passants ont découvert une femme allongée sur le sol, blessée, allongée sur le sol à côté de son vélo. Un peu plus loin se trouvait également un chevreuil blessé à la suite de la collision. Sérieusement touchée, la dame a reçu les premiers soins prodigués par les sapeurs-pompiers, puis transportée au centre hospitalier Fleyriat de Bourg-en-Bresse.

- Tarn : Arthur, le sanglier équipé d’un GPS par la FDC, en partenariat avec le CNRS et l'agglomération du Grand Albigeois, ne finira pas sa mission. Il est mort fin novembre, d’une rencontre brutale avec un véhicule, alors qu’il traversait la RN88 au niveau du ruisseau de Coules. Il était censé renseigner les chasseurs et les chercheurs, jusqu’à fin mai 2024, sur les déplacements des suidés dans le secteur, mais sa soif de découverte de nouveaux territoires a eu raison de lui.

- Gironde : depuis une quinzaine de jours, un animal de la famille des Bovidés et de la sous-famille des Caprinés est observé près de Bordeaux, en bord de Garonne. L’animal, dont personne ne sait d’où il vient, a élu domicile à Quinsac, dans les ronces d’une parcelle entre le fleuve et la route départementale 10. Une question se pose : est-ce un isard (Rupicapra pyrenaica) ou un chamois (Rupicapra pupicapra) ? (Photo Jean-Pierre Peña)…

[ LIRE LA SUITE... ]

198 loups abattus en France en 2023 : va-t-on vers un déclassement de ce prédateur ?

Les pro-loups vont sans doute verser quelques larmes et les éleveurs regretter qu’il n’y en ait pas eu plus d’éliminés, mais on avance dans le contrôle de cette population de prédateurs qui ne servent à rien en France, sinon qu’à satisfaire, au titre d’un rétablissement artificiel de la biodiversité, quelques nostalgiques d’un temps passé, qu’ils n’ont d’ailleurs pas connu. Depuis plus de 1500 ans, toutes les générations qui nous ont précédés, ont combattu ce pillard, qualifié selon les régions d’écornifleur, d’écumeur, de bandit, de voleur, de brigand… et autres qualificatifs, dont aucun, au cours de ces quinze siècles, n’a fait la moindre allusion à une quelconque utilité, ou qualité, de ce parasite. Lundi dernier, les services de l’Etat confirmaient que 198 loups avaient été éliminés depuis le 1er janvier 2023, à la suite des autorisations préfectorales accordées, et onze autres loups peuvent encore être tués d’ici le 31 décembre. Bien vu, mais le compte est-il bon ? Evidemment non, puisque les tirs de défense sont accordés selon le ratio : estimation de la population totale de loups/indice de reproduction, donc sur un millier de loups pour 20% de naissances annuelles. Alors que les défenseurs du loup redégainent leurs arguments (Aucune étude n’a prouvé l’efficacité des tirs de loups… Les moyens de protection fonctionnent… Les tirs sont souvent autorisés alors que les moyens de protection des troupeaux ne sont pas en place… La population de loups en France n’est toujours pas en bon état de conservation… Les scientifiques alertent sur les conséquences des trop nombreux tirs… Les tirs de loups peuvent être contre-productifs… D’autres loups arriveront…), ils rêvent encore, et proclament que la cohabitation avec le loup est possible… Mais non, la cohabitation avec les prédateurs n’est pas possible, et si c’était le cas il y a longtemps que ça se saurait. Alors un occupant est de trop dans les montagnes : soit l’homme avec toutes ses activités, soit le loup. Il faudra clairement choisir… un jour ou l’autre…

[ LIRE LA SUITE... ]

L’Intelligence Artificielle (IA) au service du suivi de la faune sauvage

Les paramètres démographiques de populations d’animaux sauvages, suivies par la technologie d'identification par radiofréquence (RFID), peuvent désormais être déterminés automatiquement par les méthodes d'intelligence artificielle (IA). Au travers d’un réseau dense de collaborations rassemblant 8 pays, des chercheurs du CNRS et du Centre Scientifique de Monaco (CSM) ont mis au point une nouvelle application de l'apprentissage profond « RFIDeep » pour déterminer les paramètres classiques de reproduction et de survie de plus de 20 000 manchots marqués et suivis électroniquement depuis près de 25 ans. Cette étude, publiée dans « Methods in Ecology and Evolution » met en évidence le potentiel de l’IA pour suivre les changements qui s'opèrent au sein des populations animales, décuplant les avantages des suivis automatiques par marquage-recapture des populations sauvages non perturbées. Et en plus de fournir des données fondamentales précieuses sur l'écologie et les tendances des populations, le traitement automatisé et standardisé de ces données massives, et leur intégration en continu et en temps quasi réel, permettent de gérer et de sécuriser les séries temporelles biologiques à long terme, ainsi que d'optimiser leur utilisation et réutilisation, ce qui est essentiel pour répondre aux principes FAIR (données facilement accessibles, comprises, échangeables et réutilisables). Ces informations sur l’état de santé (en termes de survie et reproduction) sont capitales afin d’alerter nos gouvernements, et de mettre en œuvre rapidement des mesures de conservation efficaces.

Pollinisateurs : de nouvelles données grâce au projet PoshBee

Le projet européen PoshBee a pour objectif de mieux comprendre les causes du déclin des insectes pollinisateurs, et notamment l’impact des produits phytopharmaceutiques. À l’occasion de la rencontre scientifique sur les abeilles, organisée par l’Anses le 7 décembre dernier, l’Agence fait le point sur les apports de ce projet concernant les menaces actuelles et futures qui pèsent sur ces insectes. Les scientifiques ont développé des indices permettant de synthétiser l’exposition des insectes aux pathogènes. « Il s’agit d’une sorte de boite à outils détaillant trois indices différents, à utiliser selon le type de données et l’objectif de l’étude » précise Éric Dubois, chargé de projet en virologie, à l’unité de pathologie de l'abeille du laboratoire de Sophia Antipolis de l’Anses. L’étude a été réalisée sur 128 sites distribués dans 8 pays différents. « Nous voulions savoir s’il y avait des corrélations entre la répartition des pathogènes et des facteurs comme le type de culture, l’utilisation de pesticides, l’interaction entre pathogènes ou la zone biogéographique » précisait Aurélie Babin, chargée de projet à l’unité pathologie de l'abeille du laboratoire de Sophia Antipolis. L’une des principales menaces identifiées est l’augmentation des nouveaux prédateurs et pathogènes. Par exemple, le frelon Vespa mandarinia, originaire d’Asie, qui a été détecté récemment aux États-Unis, et d’autres espèces exotiques qui s’attaquent aux pollinisateurs autochtones, qui pourraient arriver en Europe ou y sont déjà présentes dans certains pays, comme le frelon Vespa velutina ou le petit coléoptère des ruches (Aethina tumida). Des avancées technologiques donc, qui visent à surveiller plus finement et à distance la santé des abeilles…

Cinq collectivités lauréates des « Trophées des Atlas de la biodiversité communale »

Le 12 décembre dernier, a eu lieu la remise des Trophées des Atlas de la biodiversité communale (ABC), en clôture de la première journée des Rencontres biodiversité et territoires. Cinq collectivités ont été distinguées parmi les 34 candidatures déposées lors de la première édition de ce concours national, organisé par l’OFB. Un Atlas de la biodiversité communale (ABC) est une démarche engagée localement par une commune ou une structure intercommunale dans le but d’agir stratégiquement en faveur de la biodiversité. Afin d’encourager leur déploiement dans tous les territoires, cette première édition des Trophées des ABC vise à valoriser des projets exemplaires afin de mettre en lumière des bonnes pratiques, et aussi de montrer la pertinence des ABC comme véritables outils locaux de connaissance, de mobilisation et d’aide à la décision. Sarah El Haïry, secrétaire d’État chargée de la Biodiversité, déclarait : « J’adresse toutes mes félicitations aux cinq collectivités lauréates de cette première édition des Trophées des Atlas de la biodiversité communale. Elles illustrent combien les collectivités sont des moteurs de la transition dans les territoires, et l'État est à leurs côtés. Avec plus de 3 500 communes accompagnées depuis 2017, les Atlas de la biodiversité communale sont une vraie réussite et nous allons accélérer le mouvement avec la Stratégie nationale Biodiversité 2030. Parce que c’est en connaissant mieux la biodiversité de son territoire qu’on peut la protéger, associer toutes les parties et l’intégrer aux politiques d’aménagement du territoire. À partir de 2024, toutes les communes intéressées pourront bénéficier d’un accompagnement financier, tout au long de l'année et sans appel à projets »…

[ LIRE LA SUITE... ]

En RDC : déforestation dans le Parc des Virunga

C’est une catastrophe écologique, mais là, pas pour l’exploitation commerciale du bois, ni pour transformer des terres en culture… Depuis début octobre 2023, plus d’un million d’habitants ont fui leurs foyers, quittant les territoires de Rutshuru et de Masisi, pour cause de conflit armé entre le M23 congolais (groupe créé à la suite de la guerre du Kivu, composé d'ex-rebelles réintégrés dans l'armée congolaise à la suite d'un accord de paix signé le 23 mars 2009 avec Kinshasa, mais qui se sont rebellés, considérant que le gouvernement congolais n'avait pas respecté les modalités de l’accord), et le gouvernement de la RDC. Résultat, pour fuir les zones dangereuses, les déplacés s’installent dans le Parc des Virunga, la plus ancienne aire protégée de la RDC, qui a perdu plus de mille hectares en deux mois, d’après les alertes du réseau de surveillance « Global Forest Watch ». La concentration humaine est telle, que ces nouveaux occupants qui n’ont plus rien, coupent aveuglément tout ce dont ils ont besoin. Cette mise à sac, et à sec, malgré la saison des pluies, inquiète certes les autorités, mais pour le directeur du parc, Emmanuel de Mérode, témoin depuis sa prise de poste en 2008 de nombreux conflits armés : « empêcher les déplacés de couper des arbres n’est pas la priorité. Ce n’est pas un abandon de responsabilités. C’est un choix actif que l’on a pris de sacrifier une partie du parc qui est nécessaire pour la survie d’environ un million de personnes… » et relativise ainsi : « Le bois qui est coupé vient de forêts secondaires qui sont de toutes façons régulièrement brûlées par les coulées de lave du volcan Nyiragongo. On ne peut pas se battre partout et certainement pas avec des familles déplacées. On verra après la crise comment reboiser, comment rétablir ces écosystèmes le plus vite possible ». Les 600 gorilles survivants ont quand même un peu de souci à se faire, d’autant plus que, la zone n’étant plus protégée, le piégeage des animaux est redevenu d’actualité…

Sept chiens de chasse tués sur le terrain d’une communauté hippie

Ce sinistre fait divers s’est passé samedi dernier, en Ardèche, où sept chiens qui appartenaient à des chasseurs d’Arcens ont été tués par balles alors qu’ils étaient à la poursuite d’un sanglier. Les courants avaient pénétré sur la propriété de la communauté Longo Maï, communauté qui vit en quasi-autarcie, héritière de celle fondée dans les années 1970 par Pierre Conty, surnommé « le tueur fou », condamné à mort en 1980 pour un triple meurtre. Si les chasseurs sont conscients que leurs animaux n’auraient jamais dû pénétrer dans cette propriété, ils dénoncent un déferlement de violence, ce que montrent les photos des chiens abattus. « Inadmissibles, scandaleux, horrible, barbare… », les mots ne manquaient pas pour qualifier ce déchaînement de haine. L’ACCA a porté plainte, et la FDC présidée par Jacques Aurange a annoncé qu’elle se portera partie civile, de même que la Fédération des Associations de Chasseurs aux Chiens Courants (la FACCC) qui dans son communiqué diffusé hier, précise : « Ce samedi 16 décembre 2023, sept chiens courants ont été froidement et lâchement abattus par les membres d’une communauté Longo Maï à Chanéac en Ardèche. Bien plus que des auxiliaires de chasse, nos chiens sont de véritables compagnons de vie, avec qui nous partageons notre quotidien. Les perdre dans de telles circonstances est inacceptable et inadmissible. La FACCC apporte tout son soutien aux deux propriétaires, et c’est l’ensemble de la communauté du chien courant qui aujourd’hui est sous le choc. Le président, Alain Bénazet, souhaite dès aujourd’hui annoncer que la FACCC se constituera partie civile dans cette affaire, et qu’elle met à disposition des propriétaires son aide juridique pour les guider dans leurs démarches… Aussi, nous appelons à la solidarité entre chasseurs pour soutenir la cagnotte Leetchi mise en ligne, et visant à aider les propriétaires à supporter la charge financière liée à l’affaire… ».

 

Pour aider, si vous le souhaitez, les deux propriétaires de ces chiens sauvagement abattus, c’est ICI

Quand des chevreuils aident la médecine

Afin de parfaire leurs connaissances, des internes du CHRU de Nancy « ont opéré » des chevreuils sur les lieux mêmes de leur capture. Le but : étudier les impacts d'une balle sur un corps. Pour cette initiative qui participe à la formation de futurs chirurgiens, des chevreuils tués à la chasse ont été mis à disposition, par des chasseurs du secteur de Val de Briey, afin que les opérants puissent travailler sur des plaies occasionnées par des balles, blessures qui présentent des similarités avec celles pouvant être infligées à l’homme. Accueillie par Michel Schwartz adjudicataire de la chasse, Manuela Perez, professeure de médecine au CHRU de Nancy et spécialiste en chirurgie digestive, accompagnée par le professeur en chirurgie vasculaire Sergueï Malikov (CHRU Nancy) et le chirurgien Eric Chatelain de l’hôpital Robert-Schuman de Metz, conduisait une équipe de jeunes internes de Nancy-Brabois pour une séance de travaux pratiques. « Depuis les attentats du Bataclan, on s’est demandé comment mieux former les chirurgiens. Un gros travail a été engagé sur l’accueil de patients présentant des plaies par arme à feu lors d’attaque massive » déclarait la professeure Perez devant les internes, qui tour à tour, travaillaient sur les chevreuils mis à disposition. Une journée riche d’enseignements pour tous, qui a montré les dégâts qu’occasionne un projectile de chasse, quel que soit l’endroit qu’il percute sur un corps.

L’océan stockerait davantage de carbone qu’estimé dans les précédentes études

Au fur et à mesure que l’on avance dans les recherches et autres projections d’avenir, les études menées, au mieux complètent les précédentes, au pire les démentent, et tant pis pour ceux qui les avaient prises pour faits établis. Dans l’étude : « qui s’appuie sur les estimations présentées dans le dernier rapport du GIEC, l’océan aurait une capacité de stockage du dioxyde de carbone atmosphérique près de 20% supérieure aux estimations… ». C’est ce que nous révèlent une équipe internationale de chercheurs, parmi lesquels un biologiste du CNRS. Les scientifiques se sont penchés sur le rôle que joue le plancton dans le transport naturel du carbone depuis la surface vers les fonds marins. Effectivement friand de ce gaz qu’il transforme grâce à la photosynthèse en tissus organiques au cours de son développement, une partie du plancton se transforme en particules marines en fin de vie. Plus dense que l’eau de mer, cette « neige marine » coule dans les fonds marins stockant du carbone, et constitue également une ressource de nutriments essentiels pour de nombreuses créatures des profondeurs, depuis les minuscules bactéries jusqu’aux poissons de grands fonds. En se basant sur l’étude d’une banque de données collectées sur l’ensemble du globe depuis les années 1970 à l’aide de navires océanographiques, l’équipe de sept scientifiques a pu cartographier numériquement les flux de matière organique de l’ensemble des océans. La nouvelle estimation de capacité de stockage qui en résulte s’élève à 15 gigatonnes par an, soit une augmentation d’environ 20% par rapport aux précédentes études (11 gigatonnes par an) rapportées par le GIEC dans son rapport de 2021. Cette réévaluation de la capacité de stockage des fonds marins représente une avancée significative dans la compréhension des échanges de carbone entre l’atmosphère et l’océan au niveau planétaire. Si l’équipe souligne que ce processus d’absorption s’opère sur des dizaines de milliers d’années, et qu’il n’est donc pas suffisant pour contrebalancer l’augmentation exponentielle d’émissions de CO2 engendrée par l’activité industrielle mondiale depuis 1750, cette étude renforce néanmoins l’importance de l’écosystème océanique en tant qu’acteur majeur dans la régulation du climat planétaire à long terme. (Illustration : Kevin Saff)

Le Comité exécutif et le Conseil du CIC se sont réunis… à Rome

Dans le cadre de leurs réunions semestrielles, les 12 et 13 décembre derniers, les membres du Comité exécutif et le Conseil du CIC (Conseil International de la Chasse et de la conservation du gibier) se sont retrouvés à Rome, afin d'examiner et de prendre des décisions sur le travail, les processus et les priorités du réseau étendu du CIC. Ils ont jeté les bases de la prochaine assemblée générale, qui sera aussi la 70ème, et qui se tiendra du 18 au 21 avril 2024 au Portugal, à Cascais, ville et station balnéaire, à une trentaine de kilomètres à l'ouest de Lisbonne, et celles, plus larges, de l’agenda du CIC pour les années à venir. Mais à Rome, c’était aussi la première fois que la réunion du Conseil était ouverte aux représentants des États membres du CIC en tant qu'observateurs, rejoignant ainsi les chefs de délégations, pour fournir un aperçu précieux sur les préoccupations nationales liées à l'utilisation durable et à la chasse. Points forts de ces échanges, la soirée du 12 décembre, quand les participants ont assisté à un dîner au Circolo della Caccia, à l'invitation du membre du CIC Leone Rossi, donnant aux représentants des délégations, des divisions, des groupes de travail et des forums de coordination, l'occasion de tenir des conversations informelles sur le travail du CIC. Puis le lendemain, près de 70 participants ont eu l’occasion d’assister à une audience avec Sa Sainteté le Pape François, à la Basilique Saint-Pierre de la Cité du Vatican, et à la messe qui a suivi. Ce fut l’occasion de poursuivre l'échange d'idées concernant l'initiative du CIC d'organiser le 2ème Sommet des Consciences en 2025, 10 ans après la première itération, ce qui marquerait également le 10ème anniversaire de Laudato Si' et de l'Accord de Paris sur le climat.

La sénatrice Maryse Carrère à l’écoute de la FACCC

A Caubous, en Haute-Garonne, le maire Joël Aspect a reçu dans sa commune la sénatrice Maryse Carrère accompagnée de son suppléant Pierre Abadie, Alain Benazet, président national de la FACCC (Fédération des Associations de Chasseurs aux Chiens Courants), Daniel Roques, président national honoraire et Jean-Paul Castex, président départemental. Le but de cette rencontre était bien évidemment de parler chasse, mais aussi de chiens courants et de leur entrainement en parc. Pour mettre en œuvre cette technique bien précise, la commune possède, depuis une vingtaine d’années, un parc clos destiné à ces entraînements et à l’éducation des chiens. Deux sujets ont été abordés : la loi « engrillagement » dont le but est de rétablir les continuités écologiques, pour permettre le libre déplacement des animaux dans la nature. Bien, mais dans ces parcs d’entrainement, il convient justement de les fermer hermétiquement afin que des animaux vivant à l’extérieur ne puissent rentrer, rendant ainsi impossible le travail des chiens. Des exceptions dans ce sens ont été prévues par le législateur. Toutefois, les chasseurs craignent que les décrets d’applications dénaturent la loi et ces exceptions… Aussi, ont-ils demandé à la sénatrice de veiller à leur bonne rédaction. Seconde demande : l’inscription de la chasse aux chiens courants au patrimoine immatériel de l’Unesco, au même titre que la fauconnerie qui y figure déjà. En effet, cette chasse relève d’une relation très étroite entre chasseurs et chiens. Pratiquée pour le chien dans l’immense majorité des cas, elle est révélatrice d’un mode de vie symbolique de la ruralité. Bien consciente des enjeux, la sénatrice Maryse Carrère s’est engagée en faveur de ces deux requêtes de la FACCC.