Gite : Chez Papé et Mita

209 loups pourront être tués en France en 2024

Alors que l’on apprenait que 202 loups avaient été tués pour l’année 2023, l’annonce du quota autorisé pour l’année 2024 était rendu public, par une note technique de la préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Fabienne Buccio, coordonnatrice du plan loup. Cette note publiée le 19 décembre 2023 fait état de 209 loups qui pourront être tués en 2024 afin de protéger les troupeaux. Ce quota est calculé sur la base des estimations de l’OFB, qui reste campé sur le chiffre de 1104 loups présents sur le territoire français. Compte tenu du taux de reproduction annuel de l’ordre de 20%, c’est donc l’équivalent de la totalité des naissances qui devrait être éradiqué. Ces estimations sont-elles fiables ? Rien n’est plus sûr avec cet animal insaisissable, capable de faire des dizaines de kilomètres dans une nuit pour commettre ses attaques sur les cheptels domestiques. Le pro-loups hurlent avec leurs protégés, les éleveurs affirment que cette affaire est loin d’être réglée, surtout dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, où 4 200 têtes de bétail ont été tuées, et plus de la moitié du quota réalisé (124 loups). Mais qu’à cela ne tienne, puisque le président vosgien de « l’observatoire du loup », Dominique Humbert, demande des comptes à l'OFB et a saisi le Conseil d’Etat pour le contraindre à diffuser les données génétiques des loups tués en France depuis 2017. Y aurait-il de la manipulation dans les tanières ? « Non ! » répond Loïc Obled, le directeur délégué de l'OFB qui ajoute : « Je ne voudrais pas que quelqu'un croit qu'on cache des données. Si on ne les donne pas, c'est que nous ne sommes pas en capacité de les donner aujourd'hui. On les donnera dès lors qu'on aura du temps pour traiter les données brutes, les ranger et les classer… », car il s’agit selon lui, d'un travail colossal.

Les faits divers de la semaine dernière

- Orne : un chasseur de 44 ans a été mortellement atteint lors d’une battue aux sangliers, à Ferrières-la-Verrerie, mercredi 27 décembre 2023. La battue avait été organisée par la société de chasse locale, au lieu-dit « Bois de Cohardon » quand la victime, qui traquait, a été touché par le tir d'un autre chasseur. L’homme est décédé sur place. Le parquet d'Alençon a annoncé l'ouverture d'une enquête, qui a été confiée aux gendarmes de la brigade de recherches d’Argentan.

- Oise : pour tenter de mettre fin aux collisions gibier contre trains, occasionnant des retards préjudiciables aux voyageurs, un arrêté préfectoral autorise deux chasseurs dument habilités, à éliminer les animaux dans l’emprise de la SNCF, le long de la ligne à grande vitesse Nord-Europe, durant l'année 2024. La décision a été prise à la suite des 9 collisions qui ont impacté 165 circulations de convois totalisant plus de 123 heures de retard. Dans son arrêté, la préfète de l’Oise précise : « Cette mesure de sécurité ne devant toutefois pas léser la gestion cynégétique des espèces animales considérées, et afin de limiter au maximum l’entrée des animaux dans ses emprises, la SNCF mettra en œuvre les moyens à sa disposition pour assurer la bonne étanchéité de ses clôtures et l’entretien des bordures… »

- Haute-Saône : une scène insolite s’est déroulée le long du faubourg de Montbéliard, à Héricourt, quand un sanglier chassé et poursuivi par deux chiens courants a pénétré, en pleine ville, dans l’enceinte de l’entreprise Royal Canin Distribution. Voulait-il les soumettre au péché de gourmandise pour se sauver ? On ne le saura jamais… Toujours est-il que la bête noire a fait plusieurs fois le tour du bâtiment et a pris la fuite en direction de Brevilliers au bout de quelques minutes. « On a essayé de le faire sortir car on ne voulait pas qu’il aille sur la route et qu’il provoque un accident » a témoigné le responsable du site, Hervé Aubriat.

- Somme : l’annonce en a surpris plus d’un parmi les chasseurs, mais pas chez les sauvaginiers. Quand on aime, on ne compte pas, c’est sans doute ce qu’a pensé l’auteur de l’offre, qui a mis en vente une hutte de chasse pour la coquette somme de 128 000 €. Il faut préciser que devant l’installation se trouve une belle et grande pièce d’eau et que l’ensemble est sur un terrain entièrement clos… « Un prix à la hauteur de l’engouement qu’elle suscite sur la côte picarde » précise les experts… qui ajoutent « prix hors frais notariés, d'enregistrement et de publicité foncière »…

- Haute-Corse : du 2 au 17 décembre, l'OFB, en collaboration avec la Gendarmerie nationale et la Douane, a orchestré une opération d'envergure visant à contrôler la sécurité à la chasse en Haute-Corse. Plus de 120 chasseurs et 900 véhicules ont été contrôlés, pour 31 infractions relevées. Ces contrôles étaient placés sous l'autorité du procureur de la République près le tribunal judiciaire de Bastia, et ont englobé à la fois les chasseurs en action et les vérifications routières. Parmi les 31 infractions constatées, deux délits ont été relevés, notamment le transport sans motif légitime d’arme de catégorie C. Les autres infractions concernent principalement des contraventions liées à la chasse, telles que le transport d’une arme non placée sous étui, le non-respect des prescriptions de sécurité du Schéma Départemental de Gestion cynégétique (SDGC), ainsi que des infractions relatives à la circulation sur des routes forestières interdites et à la pêche en eau douce en temps prohibé.

- Aveyron : action identique en Aveyron où, pour 3ème année, l’OFB a lancé une opération d’envergure, coordonnée sur le plan national, visant à organiser des contrôles portant sur le respect des règles de sécurité à la chasse pour les chasseurs et les non-chasseurs. En collaboration avec la Gendarmerie nationale, sur les 31 points de contrôles, il a été relevé trois infractions. Pour l’année 2023, le bilan est le suivant : 260 chasseurs ont été contrôlés sur 113 localités différentes et 15 infractions ont été relevées.

- Eure : tant va la cruche à l’eau… Depuis 2022, des actes de braconnage étaient régulièrement signalés aux forces de l’ordre, qui ont tendu leur filet à l’approche des fêtes de fin d’année, période propice pour commercialiser de la viande gibier. Près de 80 personnes, gendarmes mais aussi agents de l’OFB et de la Fédération départementale des chasseurs de l’Eure, étaient mobilisés pour une vaste opération menée le 18 décembre aux Andelys, à Bouafles, Courcelles-sur-Seine, Port-Mort et Notre-Dame-de-l’Isle, ainsi que dans le Calvados, ce qui a permis aux gendarmes de procéder à l’interpellation de cinq mis en cause principaux, qui ont été placés en garde à vue. Quatre véhicules tout-terrain ont été saisi, de même que 20 000 euros en espèces, 4 armes de poing, 33 armes d’épaule, des centaines de munitions de tous types et calibres, 4 permis de chasser et trois congélateurs contenant 165 kilos de venaison découpée ou transformée. Une information judiciaire a été ouverte, les cinq mis en cause placés sous contrôle judiciaire avec interdiction de détenir une arme et de se trouver dans l’une des communes concernées.

- Lot : une famille en vacances à Lherm, a porté plainte pour mise en danger d'autrui après qu'une balle ait traversé leur fenêtre, mercredi dernier. Certes, plus de peur que de mais on ne peut s’empêcher de penser qu’un drame a été évité de justesse. L'impact dans le double vitrage est impressionnant, causé par une balle perdue sans doute tirée par un chasseur participant à une battue aux sangliers, à plus d'un kilomètre de là. Dans le village, c’est l'incompréhension, d’autant plus que la société de chasse locale, pour des raisons de sécurité, avait renoncé à organiser des battues en cette période de fin d’année. « Je suis très en colère, car depuis un an, on met en place des formations pour la sécurité. On se démène dans tous les sens pour la sécurité et un tel incident remet tout en cause… » a déploré Michel Bouscary, le président de la FDC du Lot. L'enquête menée par les gendarmes de Luzech devrait déterminer les circonstances exactes de ce tir dangereux. 

« Affaire du siècle » : le Tribunal Administratif a rendu son verdict…

L’affaire a commencé début 2019, quand deux millions de citoyens ont manifesté pour réclamer un recours contre l’Etat, pressé de toutes parts d’en faire plus pour la planète, l’accusant de « carence fautive » par son action défaillante pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Dans son communiqué, le ministère de la Transition écologique précise : « La justice administrative vient de confirmer que parler d’inaction climatique de la France était une contre-vérité, en confirmant que la France respecte ses objectifs de baisse d’émissions de gaz à effet de serre, et compense même les excès d’émissions passés. Cette décision nous oblige et confirme que la planification écologique initiée par le Président de la République et la Première ministre nous place sur la bonne voie pour accélérer la baisse de nos émissions de gaz à effet de serre tout en accompagnant les Français, les élus locaux et les entreprises ». Le tribunal administratif de Paris vient de juger que l’État avait effectivement réparé, dans les délais qui lui étaient prescrits, le préjudice écologique mis à sa charge. Il a constaté en effet qu’entre 2019 et 2022, les émissions de gaz à effet de serre françaises ont été inférieures aux niveaux de référence fixés par le second budget carbone dans des proportions telles que les émissions excessives de la période 2015-2018 devaient être considérées comme intégralement compensées. Cette décision vient confirmer l’accélération de l’action déterminée du Gouvernement ces six dernières années pour remettre la France sur la bonne trajectoire climatique, avec notamment de grandes lois structurantes, comme la loi d’orientation des mobilités, en 2019, la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire, en 2020, et la loi climat et résilience en 2021 et, les lois d’accélération de la production d’énergies renouvelables et de relance du nucléaire en 2023. Des moyens budgétaires, sans équivalent jusqu’alors, ont été déployés pour accompagner cette transition écologique, que ce soit avec le plan France 2030, doté de 30 milliards d’euros déployés sur 5 ans, dont la moitié est dédiée à la transition écologique ou encore les plans de sobriété successifs qui ont permis de baisser notre consommation de gaz et d’électricité de 12% à l’hiver 2022-2023…

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Plan national d’action rénové pour prévenir l’introduction et la propagation de la PPA

Face à la progression active du virus de la peste porcine africaine en Europe, le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire met en œuvre un nouveau plan d’action. Elaboré en concertation avec la filière porcine et les chasseurs, ce plan s’inscrit dans la continuité des efforts menés par le Gouvernement et les filières depuis 2018, et renforce le dispositif établi en janvier 2022 autour de trois objectifs :

- prévenir l’introduction et la diffusion de la maladie sur notre territoire,

- détecter précocement son éventuelle arrivée par une surveillance active,

- anticiper collectivement une situation de crise.

La France est, à ce jour, indemne de PPA, mais la progression du virus en Europe, à la fois dans les élevages et dans les populations de sangliers, inquiète de plus en plus. Dans les élevages, des foyers éclatent un peu partout en Roumanie et en Bulgarie et plus récemment dans les Balkans (Croatie, Bosnie et Serbie). Dans les populations de sangliers, les cas se multiplient notamment dans la majorité des pays d'Europe centrale ainsi que dans le Nord de l'Italie, mais aussi en Suède où des mesures draconiennes ont été prises. Dans son communiqué, le ministère de l’Agriculture précise : « La PPA nous oblige à renforcer collectivement nos mesures de prévention. L’introduction de cette maladie en France aurait des conséquences sanitaires et socio-économiques graves, qui justifient la mobilisation préventive de l'ensemble des acteurs concernés : filière porcine, acteurs de la faune sauvage, chasseurs, usagers de la nature, voyageurs, etc… Ce nouveau plan d’action s’inscrit dans la continuité de l’implication du Gouvernement depuis 2018 et des efforts des acteurs professionnels… Présenté aux acteurs concernés le 19 décembre dernier, par Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. Les 20 actions de ce plan national d’action sont consultables sur le site du ministère de l’Agriculture.

Brésil : la peur de l’autoroute transamazonienne…

Le 18 décembre dernier, le projet de loi (PL 4994/2023) a été inscrit à l'ordre du jour de la séance plénière de la Chambre des députés (chambre basse du Congrès national du Brésil) sous un régime spécial « d'urgence » qui garantit un débat minimal et un vote rapide. Le sujet, d’importance s’il en est, concerne la construction de l’autoroute BR-319. Les défenseurs du projet affirment que cette voie devrait réduire l’isolement des deux états connectés : Amazonas et Rondonia, Manaus n’étant accessible que par voie fluviale et aérienne depuis le reste du Brésil une bonne partie de l’année, mais pour les opposants, cette brèche géante dans la forêt amazonienne pourrait déclencher une vague de déforestation illégale. Une voie autoroutière avait bien été construite dans les années 1970 par un gouvernement militaire cherchant à peupler l’Amazonie, mais elle a été rapidement abandonnée. Puis, à la fin des années 1980, la majeure partie de l’autoroute qui s’étendait sur quelque 900 kilomètres entre Porto Velho, dans l’État de Rondonia, et Manaus, dans l’État d’Amazonas, s’était désintégrée en un chemin de terre défoncé. Une grande partie de la route est désormais impraticable pendant la saison des pluies, et les véhicules qui tentent de le faire pendant les mois secs rampent le long du trottoir accidenté, évitant d’énormes nids-de-poule et les débris de la jungle. Les spécialistes affirment que si la voie est repavée, cela déclenchera une explosion de la déforestation dans l’État d’Amazonas, qui abrite la majeure partie de la forêt tropicale la mieux préservée du Brésil en raison, justement, de ce manque de routes.

Forum international autochtone sur la biodiversité

Le Forum international autochtone sur la biodiversité a tenu une conférence de presse à Genève, au cours de laquelle ses membres ont fait le point sur la participation inclusive des peuples autochtones et des communautés locales (IPLC). Le directeur général du CIC, Sebastian Winkler, était présent à cet événement, qui s'est déroulé dans le cadre de la 12e réunion du Groupe de travail sur les dispositions connexes de la « Convention sur la diversité biologique » (CDB). Le nouveau groupe « CIC-IPLC », créée à la suite d'une résolution adoptée lors de la 69e Assemblée générale qui s’est tenue à Paris, étaient également présents à cette conférence. Yesenia H. Márquez, pour l'IPBES au Mexique, a parlé de l'importance d'intégrer les moyens de subsistance humains dans l’effort collectif pour sauvegarder la biodiversité. « Nous nous sommes efforcés de protéger la biodiversité de toute la flore et de la faune de cette planète… Cette considération devrait également être étendue aux humains…» a-t-il déclaré. Présidé par Bup Banda (Zambie), le groupe de travail a tenu des discussions et préparé des documents pour la 77e réunion du Comité permanent de la CITES. De nouveaux termes de référence ont été adoptés, ce qui permettra aux scientifiques de s'appuyer sur les travaux existants pour soutenir les PAPL dans les processus d'élaboration des politiques internationales.

Maintenant éteinte, le « Mutton » était une race de chiens à poils laineux…

L’étude génétique de la fourrure d’un chien, une race disparue à la fin de 19ème siècle, montre que ces canidés étaient tondus comme des moutons… Cette lignée de chiens « à poils laineux » , nommée « Mutton », avait une fourrure si épaisse, qu’elle était utilisée par les Amérindiens pour confectionner des couvertures. Ces recherches ont été réalisées grâce à l’étude des restes de l’un des derniers représentants de ces chiens, qui étaient élevés par les peuples Salish, originaires de la région de l’Ouest des Etats-Unis et du Canada. Quand et où ces chiens ont-ils été domestiqués ? Aucune réponse précise n’est apportée, mais il est quasiment certain que, lorsque de premiers peuples se sont installés en Amérique il y a 15 000 ans, ils ont emmené leurs chiens avec eux. Alors, pourquoi aujourd’hui, les chiens américains modernes ne portent-ils que très peu de traces génétiques de ces lointains cousins ? « Selon les analyses génétiques, cette race de chien a divergé d’autres lignées, il y a environ 5000 ans, ce qui correspond aux traces archéologiques dans la région » précise Audrey Lin, biologiste moléculaire et autrice principale de l’étude, qui ajoute : « Nous avons trouvé des signes de dépression consanguine, montrant que la reproduction était très contrôlée sur une longue période, et cela fait écho aux récits amérindiens, selon lesquels l’élevage avait lieu sur des îles côtières. En analysant 11 000 gènes du génome de Mutton, nous en avons identifié 28 en lien avec la pousse des poils et la régénération des follicules, des marqueurs également retrouvés chez les mammouths laineux… ». L’histoire de ces chiens resterait incomplète sans les témoignages des membres des peuples Salish, qui ont longtemps été ignorés par les chercheurs occidentaux. La croyance dominante était que l’intérêt porté par les communautés indigènes à leurs chiens avait décru avec l’arrivée des textiles industriels, mais selon Michael Pavel, co-auteur de l’étude et chargé de préserver les traditions de la tribu Skokomish, rien n’est plus éloigné de la réalité. « Ce que nous avons appris, c’est que notre peuple a rencontré une phase très compliquée de son histoire, caractérisée par la colonisation, le génocide, et l’assimilation, et tous les aspects de notre vie associés à notre culture traditionnelle, aux cérémonies, et notre histoire ont été éradiqués » a-il-précisé.

Australie : les inondations font sortir les crocodiles de leur lit…

Les pluies diluviennes qui sont tombées sur le nord-est du pays ont provoqué d’importantes inondations. Plusieurs centaines de personnes ont été évacuées, d’une part parce qu’elles ne pouvaient plus rester dans leur domicile cerné par les eaux, mais d’autre part pour des mesures de sécurité, les rues des agglomérations inondées n’étant plus sures, et pour cause… Des crocodiles ont été pris dans les flots et ont envahi les rues. L'Etat du Queensland a particulièrement été frappé et le paysage n’est plus aujourd’hui, qu’une mer d'eau sale et de boue, selon un responsable local. Repoussés par les crues, les reptiles se fondent parfaitement dans ces eaux boueuses et sont ainsi difficiles à repérer, les rendant encore plus dangereux. Bien que certains habitants bravent le danger, les autorités, renseignées par les vols incessants des hélicoptères, œuvrent pour les capturer et les relâcher dans des zones plus calmes.

OFB : un budget sans précédent en faveur de l’eau et de la biodiversité

Adopté à l’unanimité de ses membres, le budget initial de l’OFB, pour 2024, dépasse pour la première fois les 650 millions d’euros en engagements, tout en étant équilibré en paiements. Les autorisations d’engagement (659 M€) progressent en effet de 132 millions d’euros par rapport au budget rectificatif de 2023 (527 M€). Ce budget sans précédent alloués par l’État dans le cadre du projet de loi de finances pour 2024, place l’OFB comme un acteur majeur de la mise en œuvre de la Stratégie nationale de la biodiversité pour 2030. Outre le plan Eau dans les Outre-mer et les deux nouveaux projets d’envergure « Life Biodiv’France » et « Life Espèces marines », ce budget 2024 se caractérise par la mise en œuvre de la Stratégie nationale de la biodiversité 2030 (SNB) qui prévoit d’attribuer +59,6 M€ à l’OFB pour les missions qui lui reviennent dans le cadre de la SNB. Ces crédits permettront notamment à l’établissement de renforcer partout sur le territoire le programme des Atlas de la biodiversité communale pour 15 M€ en 2024 (contre 3 M€ par an en moyenne hors relance depuis 2017), d’accroître le nombre d’aires éducatives et de services civiques en faveur de la protection de la nature, de lancer en 2024 une grande campagne de communication grand public sur la préservation de la biodiversité, de soutenir la montée en puissance des centres de ressources et des systèmes d’information, de développer de nouveaux projets dans les parcs naturels marins et les réserves gérées ou cogérées par l’OFB, et d’intensifier les programmes de recherche, de connaissance et d’expertise.

Changer le statut de protection des loups : réponse de la FACE sur les prochaines étapes

La FACE (Fédération européenne pour la chasse et la conservation) qui représente les 7 millions de chasseurs européens, salue la proposition de la Commission européenne (CE) visant à modifier le statut international des loups de « strictement protégé » à « protégé » sur la base des dernières données scientifiques sur l’augmentation des populations, et leurs impacts. En ce qui concerne les prochaines étapes, le président de la FACE, Torbjörn Larsson, a déclaré : « Même si nous saluons cette nouvelle, nous espérons que les ministres de l'Environnement soutiendront la proposition scientifique de la CE… Faire passer le loup de « strictement protégé » à « protégé » ne change rien à l’obligation légale de conserver les loups en Europe. L’avantage est qu’il permet une gestion adaptative, plus adaptée à une espèce qui n’est plus menacée, et dont les populations sont en constante augmentation. Pour surmonter les niveaux élevés de conflit actuels, nous devrions revenir à une situation où la gestion réglementée et le maintien d’un état de conservation favorable ont lieu en même temps… ». L'inscription actuelle à l'Annexe II (Protection stricte) de la Convention de Berne empêche les pays d'adapter le statut de protection du loup, c'est pourquoi la CE a fait sa proposition. Plus précisément dans l'Union européenne, la protection stricte (Annexe IV) de la Directive Habitats crée une situation presque impossible, couplée au fait que les directives de la CE ne sont pas claires et que plusieurs tribunaux nationaux font preuve d'une grande prudence, créant des charges administratives et bureaucratiques. Tout cela a frustré les communautés rurales. L'analyse approfondie d'aujourd'hui montre que les populations de loups ont considérablement augmenté au cours des dernières décennies, et qu'ils occupent des territoires toujours plus vastes. Il y a actuellement plus de 20 000 loups en Europe et des meutes de reproduction dans 23 États membres. Cette évolution se reflète également dans l'évaluation de l'Initiative des grands carnivores pour l'Europe de l'UICN de 2022, qui note que les perspectives pour les loups sont positives, avec une nouvelle expansion attendue pour pratiquement les neuf sous-populations d'Europe. Cette expansion a conduit et entraînera de nouveaux conflits avec les activités humaines, avec une forte pression sur des zones et régions spécifiques d'Europe.

Belgique : pas de prolongation de la chasse, mais destruction facilitée…

La mise en œuvre de l’arrêté « destruction du sanglier » a été décidée mercredi dernier par le gouvernement wallon. Par ailleurs, aucune décision n’a été prise concernant les arrêtés « nourrissage » et « prolongation de la période de chasse ». Cela signifie que la situation actuelle reste inchangée à propos du nourrissage, et que la prolongation de l’actuelle saison de chasse des espèces cerf et sanglier, qui avait été annoncée, n’est finalement pas mise en application. La saison de chasse de ces espèces se clôturera donc le 31 décembre 2023 (pour le cerf et pour le sanglier en battue au bois). Le Ministre Borsus a néanmoins décidé de faciliter les démarches pour obtenir les autorisations de destruction du sanglier, notamment en battue. Dans les endroits où les densités sont trop importantes, les chasseurs sont invités à faire une demande de destruction auprès de la direction du DNF. L’organisation de ces destructions est rendue plus large et plus simple par le nouvel arrêté, qui prévoit notamment qu’il n’est plus indispensable d’identifier préalablement tous les chasseurs participants à une battue de destruction, ainsi que la possibilité du tir de nuit encadrée par des modalités bien précises. Le RSHCB établira un compte-rendu détaillé du nouvel arrêté « destruction » dans le prochain Chasse & Nature. D’autre part, l’IBPT met à la disposition des chasseurs des licences radio valables 5 mois en 2024 (janvier-février et octobre-novembre-décembre).

Vosges : le ciel s’éclaircit pour le grand tétras

Voilà une année qui se termine bien pour les défenseurs du grand tétras dans les Vosges, et nul doute que le communiqué de la préfecture les réjouira : : « Le comité pour le grand tétras dans le massif des Vosges s’est réuni à Epinal, le 20 décembre 2023, sous la présidence de Madame la Préfète des Vosges et du Président du Parc naturel régional des Ballons des Vosges. Il a permis d’acter la poursuite du projet du renforcement du grand tétras sur ce massif. Ce projet participe à la préservation et la restauration de la biodiversité du massif des Vosges, facteur de son rayonnement. Le comité pour le grand tétras réunit une représentation d’acteurs concernés par la protection de cette espèce sur l’ensemble du massif des Vosges : collectivités, associations, scientifiques, chasseurs, forestiers, acteurs du tourisme, services de l’État. Le Parc naturel régional des Ballons des Vosges et les services de l’Etat, accompagnés de leurs partenaires et appuyés par un groupe scientifique constitué spécifiquement pour le projet de renforcement du grand tétras sur le massif des Vosges, ont produit de nouvelles études scientifiques et techniques. Ces études et les dernières consultations scientifiques apportent des éléments de réponse aux observations formulées par les conseils scientifiques nationaux et régionaux du patrimoine naturel (CNPN et CSRPN) dans les avis de février 2023…

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