Gite : Chez Papé et Mita

Accidents de chasse de la saison 2023/2024 : légère hausse, et nombre de décès stable...

Pour la saison 2023-2024, l’OFB vient de communiquer le bilan des accidents de chasse. L’Office a recensé 97 accidents, dont 6 mortels, un chiffre légèrement plus haut que l’an dernier, principalement en raison de la hausse des blessures auto-infligées. Malgré cela, la tendance sur les 20 dernières années reste à la baisse pour les accidents mortels. Est considéré comme accident « toute blessure corporelle survenue par arme à feu dans le cadre d’une action de chasse ». La saison précédente (2022/2023) 78 accidents avaient été comptabilisés. Pour la deuxième année consécutive, le nombre d’accidents mortels est donc au plus bas depuis 20 ans, souligne l’OFB. Point qui suscite des interrogations, la hausse des auto-accidents, en augmentation. « Si un accident est toujours un accident de trop, le travail effectué pour renforcer la sécurité autour de la chasse a été très fort et commence à porter ses fruits, […] même s’il reste encore des leviers à activer, notamment autour de la formation des chasseurs » a déclaré Olivier Thibault, directeur général de l’OFB.

PPA : le virus à la conquête de l'Ouest !

Depuis le 14 juin 2024, découverte d’un nouveau cas de PPA sur un sanglier trouvé mort dans les land de Hesse et Rhénanie-Palatinat, les alertes se multiplient partout en Europe. En Allemagne, le dernier cas déclaré date du 17 juillet dernier et concerne un élevage de porcs dans le district de Groß-Gerau, toujours dans le land de Hesse. Des zones de restriction ont été mises en place, et toutes les mesures mises en œuvre par les autorités allemandes afin de maîtriser la diffusion du virus qui progresse vers l’ouest. A ce jour, ce sont 11 sangliers morts et contaminés par la peste porcine africaine qui ont été découverts. L’inquiétude grandit donc chez les éleveurs de porcs en Allemagne bien sûr, mais aussi au Luxembourg, en Belgique et chez nous en France. Le virus de la PPA a donc fait un bond d’environ 500 kilomètres par rapport aux zones déjà infectées en Europe. Une propagation probablement liée à l’activité humaine, pensent les autorités qui rappellent que : « Les mesures de prévention se concentrent surtout sur la sécurisation des aires de repos des grands axes routiers, et la mise en garde concernant le traitement des déchets de nourriture. Ne jetez donc pas vos restes alimentaires contenant du porc dans la nature. Jetez les dans des poubelles adaptées et fermées afin qu’ils ne soient pas consommés par des sangliers. Le virus de la PPA peut survivre plus de 300 jours dans les salaisons, et plus de deux mois dans des viandes et charcuteries issues d’animaux atteints… » indiquent-elles également. Certains se rappellent qu’en mai 2019, face à la multiplication des foyers de peste porcine non loin de la frontière, le Grand-Duché et la France avait érigé une clôture le long de la frontière belge, le but étant d’éviter que des sangliers infectés n’arrivent sur leur territoire. Côté italien, la prudence est aussi de rigueur et en France, les départements limitrophes diffusent et rappellent les consignes de vigilance aux chasseurs, sentinelles de la santé publique : « Tout sanglier découvert mort dans le milieu naturel doit être signalé au réseau SAGIR, animé par l’OFB, et à la Fédération départementale des chasseurs concernée ». Tous les organismes sont sur le pont : ESA, DGAL, OIE, Commission européenne, et suivent les pays touchés : Géorgie et Russie en 2008, Pologne et pays Baltes en 2014, Moldavie en 2016, Roumanie et République Tchèque en 2017, Hongrie et Belgique en 2018, Allemagne en 2020, Italie en janvier 2022, Suède en août 2023. Pour détecter les foyers de PPA, les experts recommandent de donner la priorité à une surveillance passive, comprenant la recherche et l'analyse des carcasses de sangliers, plutôt qu'à une surveillance active, impliquant l'analyse des sangliers chassés. Enfin le dernier point de situation, pour l’Europe, au 19 juillet 2024 fait état de 377 cas dans la faune sauvage, et 103 foyers domestiques.

Conséquences démographiques et évolutives de la chasse aux oiseaux sauvages

La chasse est une tradition de longue date chez l’Homme, et bien que cela fasse toujours débat, de nombreuses études suggèrent que les humains préhistoriques ont eu un impact considérable sur la faune sauvage. Des traces de chasse aux oiseaux ont été enregistrées tout au long de l'histoire humaine, sur tous les continents et dans tous les territoires occupés par les humains. Si d’autres causes ont provoqué l’extinction de centaines d’espèces d’oiseaux, l’homme, par son accaparement des terres, en porte la plus grande responsabilité. L’exemple le plus célèbre d’extinction d’oiseaux indigènes causée par les humains est celui des moas, oiseaux géants de Nouvelle-Zélande, décimés peu après l’arrivée des Polynésiens vers 1300. La surexploitation, seule ou en combinaison avec d'autres types de pressions liées à l'homme, a également provoqué la disparition du dodo à l'île Maurice, du grand pingouin dans l'Atlantique Nord, ainsi que du pigeon migrateur et de la perruche de Caroline en Amérique du Nord. Au cours des 18ème et 19ème siècles, la chasse commerciale aux oiseaux répondait à la demande de viande destinée à la consommation, et de plumes pour les chapeaux de mode. Des millions d'oiseaux étaient « récoltés » localement, ou importés chaque année en Angleterre et aux États-Unis, uniquement pour l'industrie de la chapellerie et le commerce de viande. Depuis le début du 20ème siècle, la chasse commerciale a décliné en Europe et en Amérique du Nord, laissant la place à un embryon de protection naissante…

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Le ministère de la Transition écologique souhaite abandonner son rôle d'autorité environnementale

Un projet de décret est soumis à la consultation du public jusqu’au 10 août prochain. Il prévoit une réforme de l’autorité environnementale et de l’autorité en charge de l’examen au cas par cas, dans le cadre des projets soumis à examen au cas par cas, ou à évaluation environnementale, en transférant la compétence actuellement exercée par le ministre chargé de l’environnement, à la formation d’autorité environnementale de l’IGEDD. La formation d’autorité environnementale de l’IGEDD sera désormais compétente. Comme corollaire du transfert des compétences de l’AE ministre, à l’AE de l’IGEDD, le projet de décret prévoit :

- le transfert des compétences d’évocation et de transfert jusqu’ici attribuées au ministre chargé de l’environnement :

o       pour les projets : possibilité, pour l’AE de l’IGEDD et pour l’exercice de la mission d’avis, de se saisir de tout projet relevant de la MRAE ou au contraire de lui déléguer un projet (II du R.122-6). En conséquence, le V de l’article R.122-7 est modifié pour prévoir qu’en cas de transfert de dossier, le délai court à compter de la date à laquelle l’AE, à qui il est transféré, reçoit le dossier (cette précision existe déjà dans le cadre du transfert du ministre chargé de l’environnement vers l’AE de l’IGEDD)

o       pour les plans programmes : possibilité, pour l’AE de l’IGEDD de se saisir d’un plan programme relevant de la MRAE ;

- la modification de l’article R.122-24-2 relatif à la prévention des conflits d’intérêts, ces dispositions ne s’appliquant désormais qu’à la MRAE (l’AE de l’IGEDD disposant d’un nombre de membres suffisant pour permettre que certains se déportent, le cas échéant).

- Enfin, le projet de décret intègre deux autres dispositions prévoyant, d’une part, que le porteur de projet doit prendre en compte, le cas échéant, les résultats disponibles d’autres évaluations pertinentes des incidences sur l’environnement dans le cadre de la demande d’examen au cas par cas, portant sur son projet (I du R.122-3-1), et, d’autre part, lorsque le projet fait l’objet d’une évaluation environnementale, la possibilité pour le maître d’ouvrage de solliciter un échange avec l’autorité environnementale avant l’émission de son avis (IV du R.122-7).

 

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Chasse insolite : l’histoire vraie des loups qui chassaient les soldats dans les tranchées…

C’est une évidence que plus personne ne conteste : les loups (dont les populations ne sont pas en augmentation affirment nos spécialistes), sont de plus en plus visibles, agressifs et se rapprochent des humains. Contrairement aux idées reçues, et pour démentir ce que proclament ses défenseurs, de nombreux témoignages relatent des cas de meutes, extrêmement nombreuses, qui chassaient régulièrement des êtres humains. Prenant en compte le tribut que payait les paysans à ce prédateur, Charlemagne créa, en 812, le corps des Lieutenants de Louveterie, chargés de lutter contre ce fléau. Vers 840, Prudence, évêque de Troyes (Aube), rapporte des attaques meurtrières de loups, tuant et dévorant des groupes d'hommes. A la même époque, les « Annales de Saint-Bertin » (830/882) font état de meutes unies composées de plus de 300 têtes, tuant de nombreuses victimes en Aquitaine. Il y a donc bien longtemps que les loups « suivent les tambours » (expression dont l'origine remonte à une époque où les tambours étaient utilisés pour diriger les troupes militaires ou pour annoncer des rassemblements), attendant la fin des batailles pour se repaître de chair humaine, et cette triste réalité progressait au rythme des destructions guerrières, des populations affamées et du bétail tué…

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La nouvelle approche des écolos : plus vous tuez de loups, plus la dévastation des troupeaux augmente…

La déprédation du bétail par les loups a augmenté au cours des deux dernières décennies, reconnaissent les Verts, qui précisent, dans ce qu’ils prétendent être une étude réalisée « dans plusieurs pays d’Europe », que la plupart des attaques se produisent en été et en automne. Les caprins et les ovins n’étant pas à l’estive ou à l’alpage en hiver et au printemps, on s’en serait douté. Cette porte ouverte enfoncée, la suite est du même tonneau : « Le nombre total d’attaques de loups et le nombre de moutons touchés ont été analysés en fonction de la densité estimée de loups, du nombre de victimes et de la proportion de juvéniles… Les variables des cas constatés ont été modélisées à l’aide d’une régression binomiale négative, en testant les effets de chaque covariable séparément, et en construisant des modèles à partir des covariables significatives… ». La conclusion, qui témoigne du niveau de cette soi-disant étude, laisse pantois : « Le niveau de déprédation est lié à la densité des moutons et à la taille estimée de la population de loups. Aucun effet réducteur n’a été constaté après l’élimination d’un ou de plusieurs prédateurs, et le taux de déprédation est encore plus élevé lorsque le nombre de loups abattus augmente… ». Le message silencieux, mais insidieux, que les Verts veulent faire passer peut se résumer à ceci : « ça ne sert à rien de tuer des loups, car plus vous en tuez, plus la dévastation sur le bétail augmente… ». Les éleveurs et les bergers vont sans doute apprécier et conclure : « ils osent tout, et c’est à ça qu’on les reconnait ! ».

Chamois et isards : gourmandise des grands prédateurs…

Depuis la réintroduction des grands prédateurs, les « chèvres des montagnes » sont en mauvaise posture, et même en péril dans certains massifs alpins. Le chamois (Rupicapra rupicapra rupicapra) et son proche cousin des Pyrénées, l’isard (Rupicapra pyrenaïca pyrenaïca) sont des bovidés (caprinés) ruminants artiodactyles. Les deux sexes portent des cornes très caractéristiques de l’espèce. Elles sont en forme de crochets, plus grands et plus recourbés pour les mâles. C’est un gibier très apprécié des spécialistes, qui le chassent presque exclusivement à l’approche. Le chamois, qui mesure de 75 à 80 cm au garrot et dont les boucs pèsent entre 40 et 50 kilos, est sensiblement plus gros que l’isard (30-40 kg). Très adaptés à la vie rude de la haute montagne, les chamois et isards ont un cœur volumineux permettant un flux sanguin important et des poumons très développés. La longueur des pattes est au moins égale à la moitié de la hauteur totale de l’animal ce qui lui donne toute l’aisance nécessaire pour se déplacer dans des lieux très escarpés ou enneigés…

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Le marronnier de l’été : la chasse et ses milliards…

Régulièrement, et surtout en période creuse de l’été, les conclusions des études économiques sur la chasse ressurgissent, certains y voyant sans doute un levier pour rappeler que la chasse est encore forte d’un million de participants, qu’elle pèse un poids non négligeable dans l’économie, sans doute dans l’espoir de faire pression sur des élus et le gouvernement. Ainsi, on retrouve les arguments repris par la FNC qui achète cher ces conclusions, issues « d’un panel de personnes interrogées, représentatives du milieu cynégétique » :

« La chasse en France ne se limite pas à une simple activité de loisir. Elle constitue également un pilier économique majeur… L’impact économique positif de la chasse se manifeste par des dépenses conséquentes des chasseurs pour la pratique de leur passion, le soutien aux économies rurales et locales en favorisant l’emploi dans les territoires ruraux… Les dépenses totales pour la chasse se sont élevées à 4,2 milliards d’€ en 2022, soit en moyenne 3 260 € par chasseur. Parmi les principaux postes de dépenses courantes, on trouve les frais d’accès à la chasse, l’entretien des territoire, l’achat d’équipements spécialisés, les coûts de transport, d’hébergement et de restauration, les investissements dans des véhicules adaptés, les dépenses pour les chiens et autres auxiliaires de chasse. Ces montants considérables injectent des fonds dans les économies locales, soutenant divers secteurs tels que l’hôtellerie, la restauration, les commerces de détail et les entreprises liées à la pratique de la chasse… La chasse maintient l’emploi en mobilisant 37 400 ETP (équivalents temps plein)… Ces analyses s’appuient sur l’étude de Randea, un cabinet d’expertise indépendant avec la contribution de Xerfi Spécific, le département des études sur-mesure du groupe Xerfi, institut français de référence en études économiques sectorielles… ».

Tout cela laisse entendre que, si par malheur la chasse venait à disparaître, ce serait une catastrophe pour l’économie française. Cette menace sous-jacente n’inquiète malheureusement plus grand monde, et nous invite à relativiser et accorder un peu moins d’importance à ces chiffres. A part les activités directes en amont de notre loisir (armuriers, équipementiers) qui seraient économiquement touchés, rien ne changerait pour l'état puisque la masse financière ne disparaitrait pas, mais irait dans d’autres directions… Cessons donc de nous regarder le nombril et revenons à ce qui faisait notre force : l’engagement des chasseurs au service de la nature et de la faune sauvage, ce que l’on a tendance à oublier de plus en plus souvent…

 

Pour découvrir l’étude 2023, c’est ICI

Non, les dingos d’Australie ne sont pas fous !

Ces chiens primitifs indigènes sont arrivés en Australie, depuis l’Asie, il y a au moins 5000 ans. Trouvant sur l’île-continent les conditions pour proliférer, ils se seraient dispersés rapidement. C’est cependant dans le sud de l’Australie que la plupart des sépultures de dingos ont été trouvées, les os les plus profonds, analysés au carbone 14, étant datés entre 3363 et 3211 ans avant notre ère. Comme aucune preuve ne montre l’existence de cet animal avant l’Holocène (actuelle période géologique), l’idée qu’ils aient été importés par des marins, sans doute asiatiques, est confortée. Animal de compagnie à l’origine, honoré par les humains, le dingo qui se trouve aujourd’hui à l’état sauvage dans des réserves nationales australiennes, et les régions désertiques a été victime de l’arrivée massive de colons au 18ème siècle, accompagnés par leurs chiens. Le nom de « dingo » provient de la langue darug parlée par les aborigènes d'Australie de la région de Sydney. Ce canidé descend vraisemblablement des Loups gris (Canis lupus) domestiqués par l'homme puis retournés à l'état sauvage. Le dingo mesure de 47 à 67 cm de haut à l'épaule et de 0,80 m à 1,20 m de longueur pour un poids de 10 à 20 kg, selon les individus. Ils n’aboient pas, mais éternuent bruyamment lorsqu'ils se sentent menacés. Ils vivent en cellules familiales de trois à douze individus, mais sont souvent vus seuls. Prédateur très opportuniste, il se nourrit de proies variées (mammifères, oiseaux, reptiles, insectes) et même de fruits. L'hybridation croissante des dingos avec des chiens domestiques a poussé l'UICN à classer, en 2004, l'animal dans la catégorie « vulnérable » de sa liste rouge.

ONF : un comité de direction remanié

La direction générale de l’Office National des Forêts dispose d’un nouvel organigramme, dont la principale nouveauté est la création d'un poste de numéro 3, auprès de la directrice générale. L’organigramme, actualisé, précise les fonctions de ses membres :

- directrice générale : Valérie Metrich-Hecquet,

- directeur général adjoint chargé de la coordination des directions métiers : François Bonnet,

- adjointe à la direction générale, chargée de la coordination des directions supports : Marie-Agnès Vibert

- contrôleure générale économique et financière : Jocelyne Soussan-Coantic,

- agente comptable principale : Marie-Line Cousin-Raimbourg,

- directeur des affaires juridiques : David Moreau,

- directeur économique et financier : Nicolas Lagnous,

- directeur des ressources humaines : Bertrand Mullartz,

- directrice des systèmes d’information : Aline Combettes

- chef de l’inspection générale : Yves Duclos,

- directeur commercial bois et services : Benoit Fraud

- directrice de la communication : Françoise Le Failler,

- directeur forêts et risques naturels : Albert Maillet,

- directrice des relations institutionnelles de l’Outre-mer et de la Corse : Nathalie Barbe.

Puis viennent les directeurs des directions territoriales au nombre de onze.

Un comité de direction restreint se réunit chaque semaine. Il est composé d’une dizaine de membres représentant l’équipe rapprochée du directeur général (adjoints, directeurs centraux...). Une fois par mois, ce comité de direction, chargé du pilotage opérationnel de la stratégie de l’Office, est élargi à l’ensemble des directeurs territoriaux sous la forme d’un Comité de direction plénier...

L’OFB et la Fondation Tour du Valat renforcent leur collaboration

L’Office français de la biodiversité et la Fondation Tour du Valat (FTDV) ont signé, le vendredi 12 juillet, un nouvel accord-cadre pluriannuel réaffirmant leurs liens. L’objectif de l’accord est de mettre en avant ce partenariat technique et scientifique, afin d’œuvrer collectivement à la conservation et la restauration de la biodiversité, notamment en zones humides. Les deux établissements collaborent depuis plusieurs dizaines d’années au travers d’un partenariat scientifique et technique, axé sur les modes de gestion des zones humides, la dynamique de population de nombreuses espèces d’oiseaux d’eau et les pratiques cynégétiques (impact des lâchers d’oiseaux, collecte de données sur les prélèvements, transition aux munitions non toxiques, etc.). En lien avec les autres gestionnaires d’espaces naturels camarguais, pour le suivi des populations hivernantes d’oiseaux d’eau par recensements aériens, l’OFB et FTDV ont mis en place, grâce au soutien de la Direction de l’Eau et de la Biodiversité du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, une unité de soutien technique, qui vise à promouvoir la conservation et le suivi des populations d’oiseaux d’eau à l’échelle de leur voie de migration européenne et africaine. La Tour du Valat est aussi responsable du Pôle relais lagunes méditerranéennes, cofinancé par l’OFB, et contribue à l’Observatoire national de la biodiversité que l’établissement public pilote. Outre ces actions orientées recherche et suivi, la FTDV collabore avec la Direction interrégionale Provence-Alpes-Côte d’Azur-Corse de l’OFB en matière de police de l’environnement et pour la gestion du site des Grandes cabanes du Vaccarès, propriété du Conservatoire du Littoral gérée par l’OFB. Ce nouvel accord cadre permettra notamment un échange de compétences pour améliorer le suivi et la gestion des espèces et de leurs habitats, en particulier pour ce qui concerne l’avifaune des zones humides méditerranéennes et d’Afrique subsaharienne. Ces objectifs communs seront recherchés à travers différents axes de travail :

- les suivis d’espèces et inventaires biologiques ;

- les recherches sur la biologie, l’écologie et la gestion des espèces et des habitats ;

- l’appui scientifique et technique à la gestion des milieux et des populations ainsi qu’aux politiques publiques.

La gestion adaptative des oiseaux d’eau au Tchad

Des chercheurs de l’OFB ont mené une étude, entre 2018 et 2021, pour estimer l’effectif de 24 espèces d’oiseaux d’eau vivant sur le lac Fitri, ainsi que les prélèvements effectués sur ces mêmes espèces par la population locale pour se nourrir. Les premiers résultats de cette étude viennent d’être publiés. Dans cette étude, il ressort que les oiseaux d'eau sont une ressource naturelle exploitée en complément de l’activité de pêche. Pendant quatre ans, de 2018 à 2021, 24 espèces d’oiseaux d’eau ont été dénombrées par suivi aérien selon la méthode du « Distance sampling ». Le nombre d'oiseaux prélevés a été estimé grâce à des entretiens menés auprès de 105 pêcheurs, sur les 5 500 présents sur ce territoire.

Un risque élevé de surexploitation a été identifié pour quatre espèces :  l’Oie de Gambie (Plectropterus gambensis), l’Ibis sacré (Threskiornis aethiopicus), les pélicans (Pelecanus sp) et la Grue couronnée (Balearica pavonina), cette dernière étant menacée au niveau mondial. Il s’agit donc de la première approche quantitative des prélèvements d'oiseaux d’eau en Afrique, qui devrait aider à la planification stratégique de plusieurs accords environnementaux, tels que l'Accord sur la conservation des oiseaux d'eau migrateurs d'Afrique-Eurasie et la Convention de Ramsar. Elle pourrait également contribuer à mettre en œuvre une gestion adaptative des ressources naturelles (y compris les oiseaux) dans les plans de gestion des sites Ramsar. Cette étude a été réalisée dans le cadre du Projet Ressource, le site des zones sahéliennes du Programme de gestion durable de la faune sauvage (SWM Programme), cofinancé par le Fonds français pour l’environnement mondial et par l’Union européenne.