Afin d'identifier les facteurs de risques potentiels associés à la propagation de la Peste Porcine Africaine (PPA) dans les populations de sangliers, un algorithme de forêt aléatoire a été appliqué. Cette analyse repose sur des données de surveillance à haute résolution issues de la Lettonie, de la Lituanie, de l’Italie et de la Suède. D'autres pays n'ont pas été inclus en raison de l'indisponibilité de données détaillées pour la période étudiée. Pour chaque pays, les résultats de tests PCR (positifs et négatifs) effectués sur des sangliers depuis 2014 ont été filtrés. Les années présentant des données insuffisantes ont été exclues, ce qui a conduit aux périodes d'études suivantes : Lettonie : 2015-2023 ; Lituanie : 2016-2023 ; Italie : 2022-2023 ; Suède : 2023. Un filtrage spatial a également été appliqué :

- 1) seuls les résultats correspondant à la première année d'infection dans chaque zone administrative de niveau 1 (GADM) ont été retenus ;

- 2) seuls les tests effectués sur des sangliers situés à moins de 10 km d'un résultat positif ont été inclus, conformément aux estimations des distributions spatiales moyennes des sangliers en Europe (Keuling et al., 2009). Ce processus a permis de concentrer l'étude sur les zones réellement exposées au virus, en évitant les biais liés aux résultats négatifs provenant de régions sans exposition significative. La région d’étude a été divisée en une grille de cellules de 2 x 2 km (soit 4 km² chacune), en cohérence avec les aires de répartition minimales des sangliers, et les estimations de densité disponibles (ENETWILD, Croft et al., 2024). Chaque cellule a été classée comme :

- positive à la PPA : au moins un test positif signalé dans la cellule pendant la période d’étude ;

- négative à la PPA : tous les tests effectués dans la cellule étant négatifs sur la même période.

Cela a abouti à un ensemble de données comprenant 2002 cellules : 675 positives et 1327 négatives.

Une liste initiale de facteurs prédictifs, basée sur des études antérieures, a été affinée pour sélectionner 63 variables. Après analyse, 37 ont été retenues. Celles-ci incluaient des données au niveau cellulaire sur :

- la densité et la répartition des sangliers,

- la densité des porcs domestiques,

- les conditions climatiques,

- les caractéristiques environnementales (habitats, barrières naturelles),

- les changements d’utilisation du paysage.

Ce cadre analytique a permis de cibler les facteurs les plus pertinents, contribuant ainsi à mieux comprendre les dynamiques de transmission de la PPA chez les sangliers et à renforcer les stratégies de prévention.