Sur la paillasse du chenil, Pollux, somnolent et dédaigneux, restait couché. Le brouet était pourtant servi, à pleines auges… « Pollux ! Alors mon vieux Pollux, à la soupe mon beau, à la soupe ! ». Le concentré remplissait les auges. Il dégageait un fumet flatteur que les chiens, alignés et aux ordres, aspiraient. Ils attendaient l’autorisation de l'engloutir. « La Feuille », le premier piqueux, y avait mis une hure d’un vieux solitaire, après en avoir extrait les défenses et les grès. À son signal, les soixante anglo-français se jetèrent sur les auges à gueules friandes, le fouet vif, hargneux comme à la curée. Sur le bat-flanc, Pollux restait couché. Ah, ce Pollux ! Aux rendez-vous, dans les instants proches de l'attaque, quand les chiens commençaient à tirer sur les couples, les boutons de l'équipage le montraient aux néophytes, droit sur ses pattes, fier dans son manteau de feu, de blanc et de noir. « Vous voyez celui-là, c’est Pollux, notre meilleur chien de tête. Il est toujours aux avant-postes. Suivez-le et il vous emmènera à l’hallali ! »…
Côté Loisirs, Les Récits...