La chasse en battue, quand elle est pratiquée dans les règles de l’art, procure de réelles surprises. Par contre, dès que les principes fondamentaux sont transgressés, elle peut se charger d’angoisse… Pour ne pas rester dans le domaine des fastidieuses généralités, je vais vous conter une très véridique aventure, survenue voici trois quarts de siècle. Un excellent ami de mon père possédait, dans le haut Jura, une belle propriété, aussi accueillante que sympathique qui portait, et cela lui allait merveilleusement bien, un nom des plus évocateurs : « le Val des solitaires ». L'habitation, perdue dans un hameau sylvestre, était attenante à une forêt domaniale de près de deux mille hectares, qu’il louait, avec quelques amis, pour la chasse. Ce massif, presque entièrement coupé à blanc après la grande guerre de 14/18, avait repoussé en accrues, en cépées, en épines, en ronces et genêts, le tout formant des masses d'entrelacs impénétrables aux humains, mais véritable paradis pour les bêtes noires…
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