L'envoûtement de la bête noire

 

La chasse au sanglier est une culture, une passion, et même un envoûtement. C’est ce que l’auteur, Christian Busseuil, nous transmet à travers ce livre. En amoureux de sa Meuse natale, il nous entraîne dans un univers parallèle dont les histoires nous font voyager à travers ses forêts, peuplées de personnages vibrants et colorés, le tout enrichi par des expressions locales qui confèrent à ces aventures une authentique vérité…

 

244 pages de bonheur, à lire avidement.

Prix version brochée : 21,80 €

 

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Feu Monsieur le Comte

Il n’y avait pas une fleur, mais sur le cercueil, soigneusement rangés, se trouvaient la toque, le fouet, la dague et la tenue d'équipage du défunt…

 

Derrière la voiture, tirée par un cheval, qui menait la dépouille de feu Monsieur le Comte à sa dernière demeure, suivait une trentaine de chiens du vautrait, sous le fouet des deux piqueux. Derrière encore, les quatre plus anciens boutons observaient, d’un regard triste, la meute. Ainsi l’avait voulu Monsieur le Comte qu'on allait enterrer…

 

Par C.M.

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​​​​​​​Le loup, le patou et le berger

Ils étaient venus, ils avaient constaté. Il y avait des gradés, des gardes avec l’insigne, un de la DDTM, un de la fédé, un voisin éleveur, le vétérinaire et un autre qu’il ne connaissait pas, surement un des écolos, peut être un garde du Parc… Il avait des jumelles, mais à quoi pouvaient-elles servir maintenant ? Lui, pauvre berger, il avait pleuré. Puis il avait fait venir l’équarisseur, puis fait les papiers. Il avait réinspecté sa clôture près de la bergerie, descendu le troupeau de la montagne, calmé les bêtes. Puis il s’était couché, fatigué, éreinté… Il avait dormi profondément une ou deux heures, pas plus. Il avait rentré le chien, la garde était inutile ici-bas. La nuit passée, les loups n’avaient même pas eu peur. Savaient-ils que le chien était blessé à la cuisse, souffreteux, fiévreux ? Heureusement le vétérinaire l’avait dit hors de danger. Habituellement les loups avaient peur des chiens, ce n’était plus le cas, ils n’avaient même plus peur des hommes, on disait qu’il y avait eu trop de croisements avec les chiens sauvages…

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Sur la bonne voie

 

Cette histoire, non pas de chasse, mais de sanglier, m’a été contée par un cheminot retraité, un ancien de « la vapeur » attaché à un vaste dépôt de triage et de réparations de locomotives de l’Est de la France... 

Par Jean-François Guerbert

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Rodrigue, le chasseur à vingt balles

Il y a, chez les chiens, des sujets d’exception. Et chez les hommes ? L’histoire aurait pu commencer comme toutes les histoires du monde, mais il n’en est rien. On ne sait plus s’il faisait chaud le jour de sa naissance, mais Rodrigue, aux dires de sa mère quelques minutes après l’accouchement, faisait déjà la pluie… et des mécontents. Dernier né de l’une des filles de la villa « Esperanza », une maison fort accueillante, Rodrigue avait déjà deux frères et une sœur que sa jeune maman ne voyait que de temps en temps, car les enfants lui avaient été tous retirés de sa garde maternelle. Qu’importe, ce quatrième, elle l’avait fait dans la rue, devant plusieurs témoins qui, pour la plupart auraient pu être le père. Et c’est avec la plus grande curiosité qu’ils regardaient, sous les trombes d’eau qu’un violent orage laissait choir, la maman tenter de mettre à l’abri le rejeton. Quand, enfin, en guise d’ambulance, le taxi brinquebalant de Pedro, arriva, son conducteur fut, une fois de plus, pris de pitié envers les deux créatures qu’il conduisit, sans aucun espoir de récupérer le prix de sa course, au dispensaire le plus proche, où officiaient quelques religieuses d’origine française. Elles donnèrent les premiers soins au bébé, s’occupèrent quelques jours de la maman, qui regagna son antre, sans autre regard pour le rejeton qu’elle avait mis au monde. Une douzaine d’années plus tard...

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« Soupe, soupe ! »

Antoine, un solide quadragénaire, chasse sur un petit massif forestier de la région Centre. Dans cette belle Sologne si convoitée par bien des chasseurs de l’Hexagone, il habite un joli petit pavillon, décoré avec goût, dans un village d’une centaine d’âmes. Tous les dimanches, pendant la saison de chasse, il se rend au lieu du rendez-vous, distant de six kilomètres, avec son petit 4x4. A ses côtés, sagement assis sur le siège passager, se dresse fièrement Polux, son chien, issu d’un mélange de races locales. Pas très beau, mais doté d’un sens de la chasse que lui envieraient bien de ses congénères de race pure, Polux, est hirsute comme un griffon, quête la bête noire comme un épagneul breton, et mène à voix comme une meute de Saint Hubert. C’est dire qu’il est sacrément gorgé, le bougre, et capable de vous débusquer un sanglier dans n’importe quelle coupe, pourvu qu’on lui laisse le temps de fouiller toutes les remises possibles. Donc de ce côté-là tout va bien…

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Une billebaude en Sologne, à la place d’un poste à pigeons

Extrait n° 10 du tome 4 de « Bonheurs de chasse »

 

Février s’écoule et nous sommes bien en hiver. Janvier avait oublié les froids, la neige et le gel. La pluie tombait régulièrement jusqu’au refroidissement annoncé. Un tapis de neige vient de napper la nature, plus de dix centimètres recouvre tout. Un froid sibérien vient compléter l’ambiance et le thermomètre affiche moins huit degrés. Un appel téléphonique de mon ami Pierre, il m’offre l’opportunité de chasser la palombe dans son domaine et je lui confirme mon envie en acceptant sa proposition…

 

Par Hubert Lafutaie

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