" Je sonne de la trompe" par Sylvain Oudot et Guyaume Vollet

Destiné à l`apprentissage progressif de la technique pour la trompe en ré, cet ouvrage s’adresse aux apprenants, débutants ou moyens, ainsi qu’aux enseignants. Forts de leurs expériences respectives, les deux auteurs proposent un condensé de leur approche de l'enseignement de la trompe, complété par trois recueils d’études, d`exercices et de fanfares traditionnelles déjà disponibles dans la même édition « Tempo Music Club ». La méthode est d'autant plus profitable qu`elle s’enrichira des conseils avisés et personnalisés d’un professeur. Les phases successives d`apprentissage sont présentées en quatre chapitres qui correspondent à la chronologie d`enseignement : 1) la gestion de l’air ; 2) la diction et l’ornementation ; 3) l’expression ; 4) les pupitres. Comme le précisent les auteurs : « La rédaction de cet ouvrage se veut simple et efficace. Nous avons choisi de ne pas illustrer nos propos par des planches techniques ou anatomiques savantes, préférant orienter le lecteur vers des vidéos intéressantes dont les liens sont fournis en fin de recueil. Ce vecteur moderne de connaissances, utilisant l’animation 3D, présente l`avantage d’être à la fois explicite et ludique. Des exercices annexes ont été sélectionnés dans le but de susciter un « ressenti » chez l'apprenant. Ils peuvent être complétés par d`autres exercices, selon les recommandations des professeurs. Évidemment, la méthode devra être adaptée par le lecteur ou le pédagogue de façon appropriée pour l'élève, selon sa morphologie, ses capacités physiques et son niveau d’avancement dans l`apprentissage de l'instrument ».

 

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Forum international autochtone sur la biodiversité

Le Forum international autochtone sur la biodiversité a tenu une conférence de presse à Genève, au cours de laquelle ses membres ont fait le point sur la participation inclusive des peuples autochtones et des communautés locales (IPLC). Le directeur général du CIC, Sebastian Winkler, était présent à cet événement, qui s'est déroulé dans le cadre de la 12e réunion du Groupe de travail sur les dispositions connexes de la « Convention sur la diversité biologique » (CDB). Le nouveau groupe « CIC-IPLC », créée à la suite d'une résolution adoptée lors de la 69e Assemblée générale qui s’est tenue à Paris, étaient également présents à cette conférence. Yesenia H. Márquez, pour l'IPBES au Mexique, a parlé de l'importance d'intégrer les moyens de subsistance humains dans l’effort collectif pour sauvegarder la biodiversité. « Nous nous sommes efforcés de protéger la biodiversité de toute la flore et de la faune de cette planète… Cette considération devrait également être étendue aux humains…» a-t-il déclaré. Présidé par Bup Banda (Zambie), le groupe de travail a tenu des discussions et préparé des documents pour la 77e réunion du Comité permanent de la CITES. De nouveaux termes de référence ont été adoptés, ce qui permettra aux scientifiques de s'appuyer sur les travaux existants pour soutenir les PAPL dans les processus d'élaboration des politiques internationales.

Maintenant éteinte, le « Mutton » était une race de chiens à poils laineux…

L’étude génétique de la fourrure d’un chien, une race disparue à la fin de 19ème siècle, montre que ces canidés étaient tondus comme des moutons… Cette lignée de chiens « à poils laineux » , nommée « Mutton », avait une fourrure si épaisse, qu’elle était utilisée par les Amérindiens pour confectionner des couvertures. Ces recherches ont été réalisées grâce à l’étude des restes de l’un des derniers représentants de ces chiens, qui étaient élevés par les peuples Salish, originaires de la région de l’Ouest des Etats-Unis et du Canada. Quand et où ces chiens ont-ils été domestiqués ? Aucune réponse précise n’est apportée, mais il est quasiment certain que, lorsque de premiers peuples se sont installés en Amérique il y a 15 000 ans, ils ont emmené leurs chiens avec eux. Alors, pourquoi aujourd’hui, les chiens américains modernes ne portent-ils que très peu de traces génétiques de ces lointains cousins ? « Selon les analyses génétiques, cette race de chien a divergé d’autres lignées, il y a environ 5000 ans, ce qui correspond aux traces archéologiques dans la région » précise Audrey Lin, biologiste moléculaire et autrice principale de l’étude, qui ajoute : « Nous avons trouvé des signes de dépression consanguine, montrant que la reproduction était très contrôlée sur une longue période, et cela fait écho aux récits amérindiens, selon lesquels l’élevage avait lieu sur des îles côtières. En analysant 11 000 gènes du génome de Mutton, nous en avons identifié 28 en lien avec la pousse des poils et la régénération des follicules, des marqueurs également retrouvés chez les mammouths laineux… ». L’histoire de ces chiens resterait incomplète sans les témoignages des membres des peuples Salish, qui ont longtemps été ignorés par les chercheurs occidentaux. La croyance dominante était que l’intérêt porté par les communautés indigènes à leurs chiens avait décru avec l’arrivée des textiles industriels, mais selon Michael Pavel, co-auteur de l’étude et chargé de préserver les traditions de la tribu Skokomish, rien n’est plus éloigné de la réalité. « Ce que nous avons appris, c’est que notre peuple a rencontré une phase très compliquée de son histoire, caractérisée par la colonisation, le génocide, et l’assimilation, et tous les aspects de notre vie associés à notre culture traditionnelle, aux cérémonies, et notre histoire ont été éradiqués » a-il-précisé.

Australie : les inondations font sortir les crocodiles de leur lit…

Les pluies diluviennes qui sont tombées sur le nord-est du pays ont provoqué d’importantes inondations. Plusieurs centaines de personnes ont été évacuées, d’une part parce qu’elles ne pouvaient plus rester dans leur domicile cerné par les eaux, mais d’autre part pour des mesures de sécurité, les rues des agglomérations inondées n’étant plus sures, et pour cause… Des crocodiles ont été pris dans les flots et ont envahi les rues. L'Etat du Queensland a particulièrement été frappé et le paysage n’est plus aujourd’hui, qu’une mer d'eau sale et de boue, selon un responsable local. Repoussés par les crues, les reptiles se fondent parfaitement dans ces eaux boueuses et sont ainsi difficiles à repérer, les rendant encore plus dangereux. Bien que certains habitants bravent le danger, les autorités, renseignées par les vols incessants des hélicoptères, œuvrent pour les capturer et les relâcher dans des zones plus calmes.

OFB : un budget sans précédent en faveur de l’eau et de la biodiversité

Adopté à l’unanimité de ses membres, le budget initial de l’OFB, pour 2024, dépasse pour la première fois les 650 millions d’euros en engagements, tout en étant équilibré en paiements. Les autorisations d’engagement (659 M€) progressent en effet de 132 millions d’euros par rapport au budget rectificatif de 2023 (527 M€). Ce budget sans précédent alloués par l’État dans le cadre du projet de loi de finances pour 2024, place l’OFB comme un acteur majeur de la mise en œuvre de la Stratégie nationale de la biodiversité pour 2030. Outre le plan Eau dans les Outre-mer et les deux nouveaux projets d’envergure « Life Biodiv’France » et « Life Espèces marines », ce budget 2024 se caractérise par la mise en œuvre de la Stratégie nationale de la biodiversité 2030 (SNB) qui prévoit d’attribuer +59,6 M€ à l’OFB pour les missions qui lui reviennent dans le cadre de la SNB. Ces crédits permettront notamment à l’établissement de renforcer partout sur le territoire le programme des Atlas de la biodiversité communale pour 15 M€ en 2024 (contre 3 M€ par an en moyenne hors relance depuis 2017), d’accroître le nombre d’aires éducatives et de services civiques en faveur de la protection de la nature, de lancer en 2024 une grande campagne de communication grand public sur la préservation de la biodiversité, de soutenir la montée en puissance des centres de ressources et des systèmes d’information, de développer de nouveaux projets dans les parcs naturels marins et les réserves gérées ou cogérées par l’OFB, et d’intensifier les programmes de recherche, de connaissance et d’expertise.

Changer le statut de protection des loups : réponse de la FACE sur les prochaines étapes

La FACE (Fédération européenne pour la chasse et la conservation) qui représente les 7 millions de chasseurs européens, salue la proposition de la Commission européenne (CE) visant à modifier le statut international des loups de « strictement protégé » à « protégé » sur la base des dernières données scientifiques sur l’augmentation des populations, et leurs impacts. En ce qui concerne les prochaines étapes, le président de la FACE, Torbjörn Larsson, a déclaré : « Même si nous saluons cette nouvelle, nous espérons que les ministres de l'Environnement soutiendront la proposition scientifique de la CE… Faire passer le loup de « strictement protégé » à « protégé » ne change rien à l’obligation légale de conserver les loups en Europe. L’avantage est qu’il permet une gestion adaptative, plus adaptée à une espèce qui n’est plus menacée, et dont les populations sont en constante augmentation. Pour surmonter les niveaux élevés de conflit actuels, nous devrions revenir à une situation où la gestion réglementée et le maintien d’un état de conservation favorable ont lieu en même temps… ». L'inscription actuelle à l'Annexe II (Protection stricte) de la Convention de Berne empêche les pays d'adapter le statut de protection du loup, c'est pourquoi la CE a fait sa proposition. Plus précisément dans l'Union européenne, la protection stricte (Annexe IV) de la Directive Habitats crée une situation presque impossible, couplée au fait que les directives de la CE ne sont pas claires et que plusieurs tribunaux nationaux font preuve d'une grande prudence, créant des charges administratives et bureaucratiques. Tout cela a frustré les communautés rurales. L'analyse approfondie d'aujourd'hui montre que les populations de loups ont considérablement augmenté au cours des dernières décennies, et qu'ils occupent des territoires toujours plus vastes. Il y a actuellement plus de 20 000 loups en Europe et des meutes de reproduction dans 23 États membres. Cette évolution se reflète également dans l'évaluation de l'Initiative des grands carnivores pour l'Europe de l'UICN de 2022, qui note que les perspectives pour les loups sont positives, avec une nouvelle expansion attendue pour pratiquement les neuf sous-populations d'Europe. Cette expansion a conduit et entraînera de nouveaux conflits avec les activités humaines, avec une forte pression sur des zones et régions spécifiques d'Europe.

Belgique : pas de prolongation de la chasse, mais destruction facilitée…

La mise en œuvre de l’arrêté « destruction du sanglier » a été décidée mercredi dernier par le gouvernement wallon. Par ailleurs, aucune décision n’a été prise concernant les arrêtés « nourrissage » et « prolongation de la période de chasse ». Cela signifie que la situation actuelle reste inchangée à propos du nourrissage, et que la prolongation de l’actuelle saison de chasse des espèces cerf et sanglier, qui avait été annoncée, n’est finalement pas mise en application. La saison de chasse de ces espèces se clôturera donc le 31 décembre 2023 (pour le cerf et pour le sanglier en battue au bois). Le Ministre Borsus a néanmoins décidé de faciliter les démarches pour obtenir les autorisations de destruction du sanglier, notamment en battue. Dans les endroits où les densités sont trop importantes, les chasseurs sont invités à faire une demande de destruction auprès de la direction du DNF. L’organisation de ces destructions est rendue plus large et plus simple par le nouvel arrêté, qui prévoit notamment qu’il n’est plus indispensable d’identifier préalablement tous les chasseurs participants à une battue de destruction, ainsi que la possibilité du tir de nuit encadrée par des modalités bien précises. Le RSHCB établira un compte-rendu détaillé du nouvel arrêté « destruction » dans le prochain Chasse & Nature. D’autre part, l’IBPT met à la disposition des chasseurs des licences radio valables 5 mois en 2024 (janvier-février et octobre-novembre-décembre).

Vosges : le ciel s’éclaircit pour le grand tétras

Voilà une année qui se termine bien pour les défenseurs du grand tétras dans les Vosges, et nul doute que le communiqué de la préfecture les réjouira : : « Le comité pour le grand tétras dans le massif des Vosges s’est réuni à Epinal, le 20 décembre 2023, sous la présidence de Madame la Préfète des Vosges et du Président du Parc naturel régional des Ballons des Vosges. Il a permis d’acter la poursuite du projet du renforcement du grand tétras sur ce massif. Ce projet participe à la préservation et la restauration de la biodiversité du massif des Vosges, facteur de son rayonnement. Le comité pour le grand tétras réunit une représentation d’acteurs concernés par la protection de cette espèce sur l’ensemble du massif des Vosges : collectivités, associations, scientifiques, chasseurs, forestiers, acteurs du tourisme, services de l’État. Le Parc naturel régional des Ballons des Vosges et les services de l’Etat, accompagnés de leurs partenaires et appuyés par un groupe scientifique constitué spécifiquement pour le projet de renforcement du grand tétras sur le massif des Vosges, ont produit de nouvelles études scientifiques et techniques. Ces études et les dernières consultations scientifiques apportent des éléments de réponse aux observations formulées par les conseils scientifiques nationaux et régionaux du patrimoine naturel (CNPN et CSRPN) dans les avis de février 2023…

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Chasse à la grive : les tendelles en sursis après la décision du Conseil d’État

Pratiquée par un petit nombre de chasseurs, la chasse à la tendelle était dans le collimateur d’une association de défense des droits des animaux, qui avait saisi le Conseil d’État pour contester la dérogation accordée. Mais coup de théâtre mercredi dernier, le Conseil d’État a enjoint le gouvernement d’abroger « dans un délai de deux mois » l’arrêté qui accordait depuis 2005 une dérogation à certains chasseurs de l’Aveyron et de Lozère pour la chasse traditionnelle à la grive à l’aide de tendelles. Le Conseil d’État a donc donné raison à One Voice, et a annulé le refus, en 2021, du ministère de la Transition écologique d’abroger l’arrêté de 2005 accordant un sursis à ce mode de chasse. « Il est enjoint au ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires de procéder à l’abrogation de cet arrêté dans un délai de deux mois à compter de la notification de la présente décision », indique-t-il. Pour sa défense, le ministère soutenait notamment que le recours aux tendelles perturbe moins les espèces que la chasse à tir, car il est non bruyant, et qu’il facilite la cohabitation entre chasseurs et promeneurs. L’arrêté de 2005 encadrait par ailleurs strictement le droit de continuer à utiliser des tendelles, comme l’obligation de prévoir une échappatoire pour les oiseaux plus petits, de numéroter les pièges et de cartographier leur emplacement. Mais le Conseil d’État a relevé que ces règles n’étaient pas respectées. « L’arrêté prévoit […] que chaque chasseur ne peut poser plus de 80 tendelles à la fois et doit tenir un carnet de prélèvement et […] que tout animal autre que les merles, grives draines, litornes, mauvis et musiciennes capturé de manière accidentelle est relâché immédiatement », indique sa décision. Or, « aucune disposition de l’arrêté n’impose aux chasseurs de retranscrire sur leur carnet de prélèvement des informations sur l’état des oiseaux capturés, d’être présents sur les lieux dès que les tendelles sont activées ou encore de procéder au relèvement des tendelles selon une périodicité donnée. Ainsi, ces dispositions ne garantissent pas que les oiseaux capturés pourront être immédiatement relâchés et ne resteront pas immobilisés pendant plusieurs jours », a conclu le Conseil d’État.

Les faits divers de la semaine

- Oise : en fin de matinée, le dimanche 17 décembre, un cerf chassé est entré dans le village du Plessis-Brion. L’animal s’est réfugié dans le jardin d’une habitation du centre-ville, où un dispositif a été mis en place par les services de l’État afin d’exfiltrer l’animal. Après avoir été anesthésié par un vétérinaire appelé sur les lieux, le cerf a été reconduit et relâché en forêt. Pas de troubles à l’ordre public, et aucune enquête n’est en cours pour cette affaire que certains auraient bien voulu attribuer à la chasse à courre… pas pratiquée le dimanche.

- Eure : à Gaillon, un homme est décédé après avoir reçu un éclat de balle. Le mercredi 13 décembre dernier, un fort sanglier de 80 kg environ était repéré dans une rue de la localité. D’après les témoignages, les services techniques et la gendarmerie ont tenté de neutraliser l’animal qui avait déjà percuté plusieurs voitures lors de sa course folle. C’est alors qu’un agent des services techniques, également chasseur, a tiré à deux reprises. Le sanglier fut tué, mais un éclat de balle est venu toucher au ventre un passant, un retraité de 71 ans, qui est décédé jeudi dernier 21 décembre, des suites de ses blessures. L’enquête, ouverte par le parquet de l’Eure et menée dans un premier temps par la compagnie de gendarmerie de Louviers, a été confiée à la section de recherches de Rouen.

- Ain : le dimanche 17 décembre également, en fin de matinée, sur le chemin des Caronnières à Polliat, des passants ont découvert une femme allongée sur le sol, blessée, allongée sur le sol à côté de son vélo. Un peu plus loin se trouvait également un chevreuil blessé à la suite de la collision. Sérieusement touchée, la dame a reçu les premiers soins prodigués par les sapeurs-pompiers, puis transportée au centre hospitalier Fleyriat de Bourg-en-Bresse.

- Tarn : Arthur, le sanglier équipé d’un GPS par la FDC, en partenariat avec le CNRS et l'agglomération du Grand Albigeois, ne finira pas sa mission. Il est mort fin novembre, d’une rencontre brutale avec un véhicule, alors qu’il traversait la RN88 au niveau du ruisseau de Coules. Il était censé renseigner les chasseurs et les chercheurs, jusqu’à fin mai 2024, sur les déplacements des suidés dans le secteur, mais sa soif de découverte de nouveaux territoires a eu raison de lui.

- Gironde : depuis une quinzaine de jours, un animal de la famille des Bovidés et de la sous-famille des Caprinés est observé près de Bordeaux, en bord de Garonne. L’animal, dont personne ne sait d’où il vient, a élu domicile à Quinsac, dans les ronces d’une parcelle entre le fleuve et la route départementale 10. Une question se pose : est-ce un isard (Rupicapra pyrenaica) ou un chamois (Rupicapra pupicapra) ? (Photo Jean-Pierre Peña)…

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198 loups abattus en France en 2023 : va-t-on vers un déclassement de ce prédateur ?

Les pro-loups vont sans doute verser quelques larmes et les éleveurs regretter qu’il n’y en ait pas eu plus d’éliminés, mais on avance dans le contrôle de cette population de prédateurs qui ne servent à rien en France, sinon qu’à satisfaire, au titre d’un rétablissement artificiel de la biodiversité, quelques nostalgiques d’un temps passé, qu’ils n’ont d’ailleurs pas connu. Depuis plus de 1500 ans, toutes les générations qui nous ont précédés, ont combattu ce pillard, qualifié selon les régions d’écornifleur, d’écumeur, de bandit, de voleur, de brigand… et autres qualificatifs, dont aucun, au cours de ces quinze siècles, n’a fait la moindre allusion à une quelconque utilité, ou qualité, de ce parasite. Lundi dernier, les services de l’Etat confirmaient que 198 loups avaient été éliminés depuis le 1er janvier 2023, à la suite des autorisations préfectorales accordées, et onze autres loups peuvent encore être tués d’ici le 31 décembre. Bien vu, mais le compte est-il bon ? Evidemment non, puisque les tirs de défense sont accordés selon le ratio : estimation de la population totale de loups/indice de reproduction, donc sur un millier de loups pour 20% de naissances annuelles. Alors que les défenseurs du loup redégainent leurs arguments (Aucune étude n’a prouvé l’efficacité des tirs de loups… Les moyens de protection fonctionnent… Les tirs sont souvent autorisés alors que les moyens de protection des troupeaux ne sont pas en place… La population de loups en France n’est toujours pas en bon état de conservation… Les scientifiques alertent sur les conséquences des trop nombreux tirs… Les tirs de loups peuvent être contre-productifs… D’autres loups arriveront…), ils rêvent encore, et proclament que la cohabitation avec le loup est possible… Mais non, la cohabitation avec les prédateurs n’est pas possible, et si c’était le cas il y a longtemps que ça se saurait. Alors un occupant est de trop dans les montagnes : soit l’homme avec toutes ses activités, soit le loup. Il faudra clairement choisir… un jour ou l’autre…

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L’Intelligence Artificielle (IA) au service du suivi de la faune sauvage

Les paramètres démographiques de populations d’animaux sauvages, suivies par la technologie d'identification par radiofréquence (RFID), peuvent désormais être déterminés automatiquement par les méthodes d'intelligence artificielle (IA). Au travers d’un réseau dense de collaborations rassemblant 8 pays, des chercheurs du CNRS et du Centre Scientifique de Monaco (CSM) ont mis au point une nouvelle application de l'apprentissage profond « RFIDeep » pour déterminer les paramètres classiques de reproduction et de survie de plus de 20 000 manchots marqués et suivis électroniquement depuis près de 25 ans. Cette étude, publiée dans « Methods in Ecology and Evolution » met en évidence le potentiel de l’IA pour suivre les changements qui s'opèrent au sein des populations animales, décuplant les avantages des suivis automatiques par marquage-recapture des populations sauvages non perturbées. Et en plus de fournir des données fondamentales précieuses sur l'écologie et les tendances des populations, le traitement automatisé et standardisé de ces données massives, et leur intégration en continu et en temps quasi réel, permettent de gérer et de sécuriser les séries temporelles biologiques à long terme, ainsi que d'optimiser leur utilisation et réutilisation, ce qui est essentiel pour répondre aux principes FAIR (données facilement accessibles, comprises, échangeables et réutilisables). Ces informations sur l’état de santé (en termes de survie et reproduction) sont capitales afin d’alerter nos gouvernements, et de mettre en œuvre rapidement des mesures de conservation efficaces.

Tragique chasse royale

Il y a exactement 117 ans, dans son édition du 23 décembre 1906, « Le Petit Journal » relatait une partie de chasse particulièrement mouvementée, qui laissa, près d’Arroncheo, au Portugal, quelques morts sur le terrain et de nombreux blessés. Ce jour-là, les valets de limiers avaient détourné une énorme compagnie de plusieurs dizaines de sangliers, trente à quarante selon certains, près d’un cent selon les autres. Laies en chaleur et mâles en rut se sentant pris en tenaille par les chiens et les chasseurs, ne sachant plus par quel côté ils pouvaient fuir, ont fait face. Dans les violents heurts qui suivirent, les meilleurs chiens subirent les charges mortelles des bêtes noires, et, en deux minutes, seize chiens, parmi les meilleurs de la meute, furent tués sur place, alors qu’une vingtaine d’autres, horriblement décousus, fuyaient le champ de bataille, cuisses, gorges et flancs ouverts. Au milieu de la mêlée, le Roi du Portugal et le prince héritier, accompagnés du marquis de Ferra et du comte de Molina, subissaient aussi les assauts des sangliers. Les chevaux de ces derniers prirent peur, jetant à terre leurs cavaliers. Le premier se fractura l’épaule dans sa chute, quant au second, il fut traîné, le pied coincé dans l’étrier sur plus de cent mètres. Il s’en tira avec de très sérieuses contusions, griffures au visage, épaule démise et entorse à la cheville. Mais la plus honorable victime de la journée fut le roi Carlos lui-même, qui vit son cheval périr entre ses jambes, atrocement éventré par un grand vieux sanglier, « plus haut qu’un âne » ont raconté les témoins…