Un consortium international de chercheurs, incluant le CNRS et l’Institut polaire français, a extrait en Antarctique une carotte de glace de 2 800 mètres de profondeur contenant des enregistrements climatiques remontant à 1,2 million d’années, un record surpassant le précédent de 800 000 ans établi en 2004. Cet exploit a été réalisé dans le cadre de la quatrième campagne de forage du projet européen « Beyond EPICA – Oldest Ice ». Ce projet vise à comprendre la transition climatique du mi-Pléistocène, il y a environ un million d’années, période où les cycles glaciaires ont vu leur amplitude augmenter et leur durée passer de 41 000 à 100 000 ans. Les échantillons permettront d’étudier les températures atmosphériques et les concentrations de gaz à effet de serre, notamment le CO2, suspecté d’avoir joué un rôle clé dans ces changements. Des analyses préliminaires confirment que les 200 mètres les plus profonds pourraient contenir des glaces encore plus anciennes, malgré une possible perte partielle des informations climatiques. Les scientifiques espèrent également collecter des données sur les inversions et effondrements du champ magnétique terrestre ainsi que sur les périodes de déglaciation du continent. Cette avancée scientifique a été réalisée sur le site de Petit Dôme C, grâce à une collaboration impliquant douze institutions de dix pays européens. En France, le projet mobilise quatre laboratoires du CNRS et l’Institut polaire français. Des moyens logistiques colossaux, incluant des navires, des avions, et des convois terrestres, ont permis de maintenir le camp isolé de forage en lien avec la station Concordia. Les analyses approfondies des carottes, une fois en Europe, devraient offrir des réponses sur l’évolution climatique de la Terre sur plus d’un million d’années. Ce projet ambitieux, soutenu par l’Union européenne et des agences nationales, prendra fin en 2026.
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