Gite : Chez Papé et Mita

Chasse du sanglier : quand la biophobie s’en mêle...

La peur irrationnelle des animaux, communément appelée biophobie, est une réaction humaine profondément enracinée qui transcende souvent la logique évolutive. Alors que la crainte instinctive envers les prédateurs et les espèces venimeuses peut être justifiée par la nécessité de survie, certaines peurs sont disproportionnées et peuvent même nuire à la saine réflexion. L'une des manifestations les plus intrigantes de la biophobie est dirigée contre le sanglier, une espèce qui, malgré sa robustesse et sa nature sauvage, ne représente généralement pas de menace significative pour l'homme. Cette peur irrationnelle a des répercussions profondes lors des chasses, et peut mener à des actes inconsidérés. Pour comprendre son ampleur et ses implications, une enquête en ligne a été menée auprès de plus de 17 000 personnes. L’objectif était double : identifier les espèces animales les plus redoutées et examiner les influences potentielles des facteurs socioculturels sur ces perceptions. Les résultats révèlent que le sanglier est souvent perçu avec une crainte disproportionnée par rapport aux risques réels qu'il présente. Cette perception est souvent enracinée dans des représentations culturelles et médiatiques qui amplifient le potentiel de dangerosité de cet animal. En réalité, les attaques de sangliers sur les humains sont extrêmement rares et généralement provoquées par des circonstances exceptionnelles, telles que la défense de leurs petits ou leur propre protection. Mais la biophobie envers le sanglier ne se limite pas à une simple réaction individuelle. Elle a aussi des implications plus larges sur la conservation et la gestion des populations, pouvant contrarier la protection des habitats naturels de la part du public, si cette peur de la « bête noire » n'est pas correctement éduquée. Il est donc important de promouvoir une éducation basée sur des faits scientifiques solides et de démystifier les mythes entourant cette espèce.

La longue marche des derniers rennes du Canada

Dans les étendues glacées du nord-ouest du Canada, des milliers de rennes avancent dans un paysage immaculé. La harde en migration ressemble à une traînée brune serpentant à perte de vue. À distance, une dizaine de gardiens inuvialuits surveillent leur progression depuis leurs motoneiges. Leur rôle essentiel est d'escorter ces rennes jusqu'à leur lieu de vêlage, assurant ainsi leur protection, et perpétuant une tradition séculaire. Ces rennes sont les derniers élevés en liberté au Canada, et portent l'héritage d'une épopée qui a débuté il y a plus d’un siècle, à une époque où les caribous sauvages, cruciaux pour la survie des Inuvialuits, étaient en déclin. Un projet audacieux fut lancé pour importer des rennes et pallier ainsi la pénurie alimentaire. C'est ainsi qu'en 1929, sous la surveillance des gardiens samis et inuits, des milliers de rennes furent convoyés depuis la Sibérie et la Norvège jusqu'en Amérique du Nord, marquant le début du « Canadian Reindeer Project ». Aujourd'hui, ce projet a pris une nouvelle dimension entre les mains de l' « Inuvialuit Regional Corporation » (IRC), qui a officiellement acquis le troupeau de dix mille têtes en 2021. « Pour la communauté inuvialuit, la possession de ces animaux ne représente pas seulement une sécurité alimentaire renforcée, mais aussi une opportunité économique significative, avec la création d'emplois et le développement durable des ressources locales » déclarait à cette occasion Brian Wade, le directeur de l'Inuvialuit Community Economic Development Organization.

Météo sanglier : mars clément, octobre abondant...

Véritable baromètre, la météo de mars décide en grande partie du nombre et de la qualité des sangliers qui seront présents pour la prochaine saison. Si le pic du rut a bien eu lieu en novembre/décembre, les mises-bas se passeront majoritairement en mars et avril. Compte tenu de la physiologie du sanglier, cette période, incertaine au niveau climatique, devient donc décisive pour le reste de l’année. Dépourvu de toute régulation thermique, le sanglier est en grande partie tributaire de la clémence ou de la rigueur du temps. Si cette particularité n’est pas très gênante pour les animaux adultes, très résistants, elle l’est véritablement pour les nouveaux nés. En effet, même si la laie met bas dans un chaudron douillet et isolé du sol, elle n’est pas équipée pour aider à maintenir corporellement la température de ses rejetons, à un niveau viable. Des températures très basses et surtout l’humidité peuvent donc menacer très rapidement la survie des marcassins. Plusieurs cas de figures peuvent alors se présenter, selon que la portée disparaît en totalité, ou qu’il reste un ou plusieurs survivants. Dans le premier cas, le problème est relativement simple : n’ayant plus de petits la laie se retrouve seule. Dès lors, ayant eu malgré tout une montée de lait, elle va se tarir assez rapidement pour retrouver une vie normale dès les premiers jours de mai. A partir de cette date, et si les ressources alimentaires sont suffisamment disponibles, la laie revient en chaleur. S’il y a saillie et nouvelle gestation, les naissances interviendront alors quatre mois plus tard, c'est-à-dire en septembre...

[ LIRE LA SUITE... ]

La toison du sanglier

Pour celui qui chasse le sanglier depuis longtemps, il n’est pas douteux qu’il en a vu de toutes les couleurs, au propre comme au figuré ! En effet si le vocable « bête noire » est souvent employé pour qualifier le sanglier, il n’en est pas moins vrai que le noir n’est pas, et loin s’en faut, la couleur officielle et naturelle. Et cela ne dépend que de la couleur des poils. Mais au fait, un poil, c’est quoi ? Le poil est une production filiforme de l’épiderme couvrant entièrement ou partiellement le corps des mammifères. Il est issu d’un bulbe pileux inséré dans l’épiderme dont les parois sont tapissées de glandes sébacées assurant l’imperméabilisation du pelage. Des muscles horripilateurs ont pour fonction de faire dresser le poil sous l’action de différents facteurs extérieurs (froid, pluie, énervement, peur, etc...). Le poil est constitué de cellules produisant de la kératine (kératinocytes) qui est une protéine soufrée principal constituant du cheveu, des ongles, des plumes des oiseaux ou des écailles des reptiles et des poissons et de la mélanine (mélanocytes) assurant la coloration plus ou moins foncée de la toison. Un poil est constitué de trois parties : la cuticule externe, le cortex et la moelle.  Suivant les parties du corps où ils sont implantés le nombre de poils peut varier de 200 à 700 au cm²...

[ LIRE LA SUITE... ]

Sanglier : l’effet mémoire de la reproduction

Chez Sus scrofa, comme les jeunes femelles ne s’éloignent guère de leur lieu de naissance, les points à fortes concentrations de sangliers ne varient guère. Ainsi, la liste des dix départements où le tableau dépasse les quinze mille animaux ne change quasiment pas et auraient même tendance à s’étoffer. Si, dans le midi, ces fortes populations sont essentiellement dues au biotope et aux difficultés de chasser, dans le reste du pays cela tient plutôt de l’organisation de la chasse. En effet, pour attirer et conserver des actionnaires, il faut être en mesure de garantir des tableaux de chasse importants, voire pléthoriques. Néanmoins, au-delà de ces particularismes locaux, il est important de remarquer que le sanglier n’est pas un très grand conquérant de nouveaux espaces. Ce fait est assez remarquable pour les jeunes laies qui gardent leur lieu de naissance bien ancrée dans leurs gènes. Dans une étude publiée en Belgique il y a déjà quelques années, intitulée « Potentiel de dispersion du sanglier et historique de la colonisation de la plaine agricole en Wallonie », il est indiqué que, sur deux mille cinq cents sangliers bagués : « la distance, à vol d’oiseau, entre le lieu de capture et le lieu de mort, est de l’ordre de 2,5 km ». L’étude indique également : « que ce soit pour les sangliers des plaines ou les sangliers forestiers, la proportion d’individus parcourant de grandes distances est faible : 14% des mâles juvéniles, 7% des mâles adultes et seulement 3% des femelles parcourent plus de 10 km, entre leur site de capture et le site de mort ». Ce dernier chiffre montre bien que, contrairement aux mâles juvéniles, les femelles se dispersent beaucoup moins...

[ LIRE LA SUITE... ]

Surabondance de sangliers : quels sont les risques ?

L’explosion des populations de sangliers en France et dans de nombreux pays européens est la conséquence de plusieurs facteurs conjugués. Les grandes cultures céréalières offrent désormais des refuges de mai à octobre, la surface forestière s’étend, la déprise agricole laisse place à des friches denses et impénétrables, et les zones de non-chasse se multiplient. À cela s’ajoutent l’absence de prédateurs naturels, un taux de reproduction élevé grâce à des printemps plus doux et secs, et la diminution du nombre de chasseurs. Résultat : en 20 ans, les populations de sangliers ont été multipliées par quatre ou cinq dans de nombreux pays européens. Cette prolifération n’est pas sans conséquences, tant économiques, sanitaires qu’écologiques. Quels sont ces risques ?

- risques économiques majeurs : les sangliers représentent une menace grandissante pour l’agriculture. Ils causent des dégâts importants aux cultures, compromettant les récoltes et fragilisant les exploitations agricoles. Par ailleurs, les maladies transmises par les sangliers peuvent affecter les élevages, entraînant des pertes financières significatives pour les producteurs et, parfois, l’abandon de certaines activités. La peste porcine africaine (PPA), détectée en Belgique en 2018 à proximité de la frontière française, illustre parfaitement ces dangers. En réponse, des mesures drastiques ont été mises en place pour éviter sa propagation, comme l’abattage préventif de sangliers dans les zones touchées. Une contamination des élevages porcins pourrait engendrer des restrictions de déplacement, des interdictions d’exportation et des coûts économiques colossaux pour les filières concernées…

[ LIRE LA SUITE... ]

Cerf : quatre à cinq mois pour refaire une ramure...

Chez les cerfs, la reconstitution des bois est une véritable performance. Chaque année, ce sont en moyenne 5 à 6 kilos de tissu osseux que les mâles vont devoir reconstruire sous un velours, parfois objet de convoitises. Pendant la croissance, les bois et les tissus qui constituent les velours, poussent à raison de plus d’un centimètre par jour. Chez le cerf, ce cycle de croissance des bois se divise en plusieurs étapes : l’apparition des pivots chez le jeune cerf, la croissance des premiers bois, la chute des premiers velours, la chute des premiers bois et le développement des bois suivants. Il faut donc deux ans au cerf pour que son cycle de chute et de repousse des bois devienne régulier. Dans les pays tempérés, où les saisons sont bien distinctes, ce cycle complet intervient une fois par an. Cependant, il n’est pas le même selon l’âge des cerfs. Pour les jeunes de moins de 2 ans, les premiers velours ne sont pas consécutifs à la chute des bois. Pour ces jeunes mâles, dès lors que la hauteur des pivots atteint environ 60 mm, la peau qui recouvre ces petites proéminences prend l’apparence des velours. Les bois vont pousser sous cette peau fine et légèrement velue jusqu’à l’âge de 15 mois. Cela signifie donc que les daguets sont en général sous velours jusqu’en août de l’année qui suit celle de leur naissance. Ces animaux de deuxième année se dépouillent alors généralement de leurs velours pendant le mois de septembre...

[ LIRE LA SUITE... ]

Freiner l’expansion du sanglier : un défi majeur pour la chasse

La régulation de la population de sangliers constitue un défi majeur pour la préservation des forêts et des terres agricoles en France. Depuis les années 1970, le nombre des suidés a explosé, multiplié par vingt, en grande partie à cause du réchauffement climatique et de changements dans l'usage des terres. Cette prolifération a des conséquences : les sangliers causent régulièrement des dégâts significatifs aux cultures et aux jeunes pousses en forêt, mettant en péril la gestion durable de ces espaces naturels. Chaque année, ce sont maintenant entre 700 000 et 800 000 sangliers qui sont abattus lors des chasses organisées partout où c’est possible à travers le pays. Les dégâts économiques causés par les bêtes noires sont considérables, atteignant désormais la fourchette de 70 à 80 millions d’€ par an. Mais ces efforts de gestion peuvent être réduits à néant, quand certains territoires restent inaccessibles à la chasse, exacerbant les tensions entre conservation de la nature et protection des intérêts agricoles. Les impacts environnementaux sont tout aussi préoccupants. En forêt, les sangliers détruisent les jeunes plants et retournent le sol augmentant les coûts de régénération forestière. Des mesures coûteuses, comme l'installation de clôtures électriques, sont nécessaires pour limiter ces dégâts, mais elles ne suffisent pas toujours à contenir les animaux. Ce déséquilibre écologique affecte plus de la moitié des forêts domaniales françaises, mettant en péril la durabilité des écosystèmes forestiers à long terme. La chasse demeure la principale stratégie de gestion des populations de sangliers, bien que sa pratique soit soumise à des règlements stricts et des adaptations saisonnières, comme le tir de nuit ou des dérogations spécifiques en dehors des périodes conventionnelles de chasse. Malgré ces efforts, la régulation efficace de cette espèce reste un véritable problème. Pourtant, quelques mesures simples permettraient de le résoudre en grande partie...

Selon l'ONF, les grands cervidés sont les seuls coupables des dégradations forestières

Dans une lettre ouverte adressé à M. Pascal Viné, directeur général de l'ONF, Guy Bonnet exprime une profonde opposition à la gestion actuelle des cerfs dans les forêts domaniales françaises. En tant qu'administrateur de plusieurs associations liées à la chasse et à la gestion forestière, il souligne son désaccord personnel, mais passionné, envers les politiques de chasse et de gestion, qui conduisent à une diminution alarmante des populations de grands cervidés dans des massifs forestiers clés. Il critique sévèrement l'attribution excessive de quotas de chasse, pour des motifs discutables, comme la réduction des dommages aux cultures ou la préservation de la biodiversité. Il remet aussi en question l'impact réel des grands cervidés sur la régénération forestière par rapport aux pratiques sylvicoles monospécifiques, notant que les problèmes environnementaux comme l'invasion du Prunus serotina sont négligés au profit d'une focalisation excessive sur la présence des animaux. L'auteur dénonce également l'utilisation croissante de clôtures pour limiter les déplacements de la faune, ce qui, selon lui, défigure les paysages naturels et entrave les mouvements de la faune sauvage. Il fait valoir que la gestion actuelle privilégie les intérêts économiques et la productivité forestière au détriment de la diversité biologique et de l'intégrité des écosystèmes. Il souligne l'importance symbolique du cerf en tant qu'espèce emblématique, et appelle à une gestion plus équilibrée et respectueuse des réalités écologiques des forêts françaises. Il exprime sa solidarité avec de nombreux usagers des forêts qui partagent ses préoccupations, et invite l'ONF à adopter des solutions plus intelligentes et concertées, pour assurer la viabilité à long terme des écosystèmes forestiers. Cette lettre reflète non seulement un désaccord personnel, mais aussi une préoccupation profonde pour la préservation des équilibres naturels et la reconnaissance de la valeur intrinsèque des cerfs dans le contexte des forêts françaises.

[ LIRE LA SUITE... ]

Pourquoi les oiseaux ne tombent pas en dormant ?

Les oiseaux possèdent un équilibre fascinant qui leur permet de dormir debout, même sur des branches instables ou sous des vents puissants. Une équipe de scientifiques du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) et du CNRS a récemment percé ce mystère en étudiant leur anatomie et leur posture. Ces recherches ouvrent également des perspectives intrigantes pour la robotique. La stabilité des oiseaux repose sur un mécanisme appelé tenségrité, un équilibre entre des forces de tension et de compression. Ce concept peut être illustré par une construction où des bâtons rigides (les os) sont maintenus ensemble par des câbles tendus (les tendons). Lorsqu’on combine ces éléments de manière harmonieuse, la structure reste stable même si elle est soumise à des mouvements ou des contraintes. Chez les oiseaux, ce système est naturellement intégré dans leurs pattes, permettant une position debout sans effort, même en plein sommeil. Pour comprendre ce mécanisme, les chercheurs ont développé un modèle numérique basé sur l'anatomie d’un petit oiseau. Ils ont simplifié les os, les muscles et les tendons pour en extraire l’essentiel : les tendons calcifiés et rigides des pattes jouent un rôle clé. Ces derniers agissent comme les câbles d’une structure de tenségrité, maintenant les os en place grâce à une tension constante. Ce système ingénieux assure la stabilité, même lorsque l’oiseau est soumis à des perturbations extérieures, comme le vent ou le mouvement d’une branche...

[ LIRE LA SUITE... ]

Réflexions à propos du chevreuil

Alors que la saison des chasses collectives entre dans la nouvelle année, maints responsables de chasse s’inquiètent de la situation du chevreuil, ce qui ne manque pas d’animer les discussions d’après-chasse. « On n’en a presque pas vu depuis l’ouverture d’octobre… » et de citer le cas d’un chevrillard vraiment chétif, d’une chevrette toute maigre, d’un petit brocard attrapé par les chiens… Une fois encore, car ces interrogations ne sont pas nouvelles, on se pose la question sur cette « MAC » (mortalité anormale du chevreuil). Réactif par rapport aux observations de l’automne, le monde de la chasse, fédérations, OFB, réseau SAGIR, se sont mobilisés. Les analyses faites sur les sujets trouvés morts notamment, ne révèlent pas, du moins jusqu’à ce jour, de pathologies particulières ayant pour origine quelques virus connus, ou autres microbes, mais des infections parasitaires fortes, signes évidents de l’existence d’individus à la santé précaire, et certainement d’un déséquilibre entre les effectifs réels et l’offre nourricière de leur milieu de vie. Et puis, comme souvent après les fêtes, on revoit du chevreuil dans les traques de janvier. « Difficult animal ! » se plaisait à répéter un ami écossais, et c’est bien vrai, car l’espèce garde une certaine part de mystère…

Par Jean-Marc Thiernesse

[ LIRE LA SUITE... ]

Pourquoi les animaux sauvages viennent-ils se réfugier au plus près de leur super-prédateur ?

Voilà une question qui devrait tarauder les esprits des protecteurs des animaux, du moins ceux qui sont catégoriquement anti-chasse. Pourtant c’est ce paradoxe qui interpelle : les animaux sauvages « proies » s’approchent de plus en plus de leur super-prédateur. Ont-ils compris, avant les écolos, que ses interventions permettaient leur survie ? Ce sujet fascinant met en lumière la complexité des relations entre eux. Une telle observation bouscule les schémas habituels de compréhension de la nature, et invite à une réflexion philosophique sur le rapport entre l’humanité, la nature, et les espèces animales. Le terme « super-prédateur » désigne une créature qui occupe le sommet de la chaîne alimentaire, c’est-à-dire qui n’a pas de prédateur naturel. Le chasseur, gestionnaire des écosystèmes, peut être vu comme cela par sa capacité à transformer la nature et à influer sur les populations animales...

[ LIRE LA SUITE... ]

L’oie cendrée (Anser anser) : vol à vue...

De la famille des anatidés, comme les canards et les cygnes, l’oie cendrée est la plus commune et la plus grande des espèces d’oies grises présentes en France, ainsi que l’ancêtre de la plupart des variétés d’oies domestiques. Connue pour ses longues migrations et ses vols en « V », elle vit en grands groupes bruyants et les couples se forment pour la vie.  Bien que les zones humides soient son habitat traditionnel (baies, estuaires, marais, lagunes, prairies humides), on constate que, depuis les années 1980, les oies cendrées se sont massivement reportées sur les habitats agricoles.  Historiquement, le régime de l'oie cendrée était surtout constitué de racines, bulbes et tubercules de macrophytes (plantes aquatiques à semi-aquatiques comme les joncs, les scirpes, etc), mais, de plus en plus, l’espèce s’alimente dans les milieux agricoles, où elle est capable d’utiliser à peu près toutes les cultures (prairies, céréales, légumes), que ce soit sous forme de tubercules, graines, jeunes pousses ou feuilles. L’oie cendrée est une espèce typiquement monogame, chez laquelle les deux partenaires sont en général unis pour la vie et restent ensemble durant tout le cycle annuel. Elle niche au sol, dans la végétation, principalement de mi-février (installation des premiers nicheurs) à juillet (envol des derniers jeunes) en France. Les oisons sont nidifuges et prennent leur envol à l’âge de 50-60 jours. Espèce sociale et bruyante, tant en vol migratoire qu’en hivernage, donc facilement observable, l’oie cendrée est beaucoup plus discrète durant la reproduction. Du fait du changement climatique, les conditions d’hivernage au nord de l’Europe deviennent de plus en plus favorables, conduisant les oies à raccourcir leurs trajets migratoires et hiverner à des latitudes de plus en plus élevées (phénomène appelé short-stopping). Une grande proportion des oies cendrées sont même devenues sédentaires, passant toute l’année dans une zone comprenant les Pays-Bas, le Danemark, une partie de l’Allemagne et le sud de la Suède. A contrario, la proportion d’oies cendrées migrant jusqu’en Espagne est devenue très faible, et plus aucune n’hiverne en Tunisie...

[ LIRE LA SUITE... ]

​​​​​​​Le rut du renard

Ennemi héréditaire des chasseurs de petit gibier (quand il y en avait encore), le renard a résisté à toutes les tentatives de destruction. Aujourd’hui, malgré une régulation nécessaire en certains lieux, il se porte bien à la campagne, mieux encore en ville où il tire, sans grande fatigue, sa pitance. Son taux de reproduction est en général bon, sauf les années où une trop grande humidité règne dans les terriers. Courant janvier, la saison des amours bat son plein, et elle se poursuivra jusqu’à mi-février. Pendant cette période, les testicules des mâles grossissent, atteignant parfois 5 à 6 fois leur volume normal, et au cours de l’œstrus des femelles, qui dure trois semaines, la fécondation ne sera possible que trois jours seulement. Leur vulve est alors enflée, rose, humide, et lors de l’accouplement, le « verrouillage » qui suit la copulation dure jusqu’à 90 minutes. Pendant la saison des amours, les renardes aboient dans la nuit, à l’écoute des réponses des mâles. Quand tout s’est bien passé, les renardeaux naitront dans un terrier, après 52 à 54 jours de gestation. Ils seront, chez les femelles adultes, 4 ou 5, ce qui ne posera pas de problème d’allaitement puisque la renarde aura 8 mamelles à leur offrir. Comme pour toutes les espèces, l’abondance de la nourriture influencera l’importance de la portée, la seule dans l’année. Un renardeau pèse une centaine de grammes à la naissance et un sex-ratio de 1/1 est attribué à l’espèce. A quatre semaines, les jeunes effectueront leurs premières sorties à l’air libre, en restant cependant très proche de la gueule de terrier. Puis, la confiance venant, ils s’en éloigneront, mais toujours sous la surveillance de la renarde, surveillance qu’elle exercera jusqu’à ce que ses petits aient atteint leur maturité, vers l’âge de 8 à 9 mois.