Ostéopathie animale : évaluation du dispositif de l’épreuve d’aptitude

Le CGAAER a été chargé de réaliser un état des lieux du secteur de l’ostéopathie animale, d’évaluer l’épreuve d’aptitude à laquelle doivent se soumettre les personnes non vétérinaires souhaitant pratiquer l’ostéopathie animale, de recenser les établissements d’enseignement et d’apprécier leurs référentiels de formation.

- Enjeux : pour pratiquer des actes d’ostéopathie animale, les non vétérinaires, formés plusieurs années dans des établissements privés d’enseignement ou de formation continue, dont le nombre est croissant, doivent réussir une épreuve d’aptitude pilotée par l’Ordre des vétérinaires. Or, l’épreuve est jugée par certains trop sélective (taux de réussite de l’ordre de 50%) et complexe à mettre en œuvre. Par ailleurs, les écoles se livrent à une rude concurrence et accueillent de plus en plus d’étudiants dans cette formation d’un coût élevé et attractive auprès des jeunes. Effectuer une analyse démographique, évaluer le dispositif de l’épreuve d’aptitude, apprécier les référentiels de formation ainsi que la qualité de l’information accessible aux postulants apparaissent nécessaires.

- Méthodologie : la mission a examiné les documents directement accessibles ou fournis par les interlocuteurs rencontrés. De nombreux entretiens ont été menés avec les administrations et organisations professionnelles concernées, des praticiens de l’ostéopathie, des établissements d’enseignement ou des étudiants. Un sondage a été réalisé auprès des 21 écoles recensées. La mission a visité 4 écoles et assisté à une épreuve pratique d’admission…

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Déforestation : qui croire ?

Selon qu’elles passent par l’Atlantique sud ou l’Atlantique nord, les infos qui nous parviennent du Brésil, au sujet de la déforestation, soufflent le chaud et le froid. Ainsi, nous apprenions la semaine dernière que : « Au Brésil, Lula marque des points… Alors que 17 % de la forêt amazonienne d’origine a déjà été défrichée, dont 14 % à des fins de production agricole (89 % pour des pâturages, et 11 % pour les cultures), la déforestation a été réduite de moitié en 2023… ». Et le média en question de préciser que : « Lorsque Luiz Inacio Lula da Silva a lancé son objectif de déforestation zéro en Amazonie à l’horizon 2030, cela sonnait comme un slogan de campagne électorale ou, au mieux, comme un objectif utopique. Aujourd’hui, quinze mois après le retour au pouvoir du leader de la gauche brésilienne et de sa ministre de l’environnement Marina Silva, le pari est plus que jamais d’actualité… ». Fermez le ban !

Mais, contrariété s’il peut encore y en avoir dans ce domaine, le lendemain de cette réjouissante annonce, une ONG dénonçait ce qui se passe dans le Cerrado, cette savane centrale, apparemment sacrifiée sur l’autel de l’agriculture industrielle. Cette zone d’une richesse incroyable en faune et flore a déjà perdu un peu plus de la moitié de sa végétation naturelle à cause des activités agricoles intensives. Le Cerrado est situé au cœur du pays et abrite 5 % de la biodiversité mondiale. Il s’étend sur une superficie de deux millions de kilomètres carrés, soit quatre fois la France, et subit désormais une déforestation deux fois plus rapide que celle de l’Amazonie. Située à l’est de la forêt amazonienne, sur les hauts plateaux à la frontière entre les États du Mato Grosso, du Tocantins, du Piaui et de Bahia, le Cerrado n’est plus que champs de soja et de maïs à perte de vue, sacrifié en silence, et sur le point de disparaître, car la loi brésilienne n'oblige à sauvegarder que 20 % de ce territoire, un eldorado pour l'agrobusiness, dont un tiers de la production de soja arrive en France…

Au congrès de la FNSEA, Fesneau applaudi et hué à la fois…

Lors du congrès de la FNSEA, le 28 mars dernier à Dunkerque, Marc Fesneau s'est employé à rassurer un auditoire encore un peu remonté, mais attentif aux déclarations du ministre, sur la mise en œuvre des 67 mesures promises par le gouvernement. Après le mouvement de colère des mois derniers, Marc Fesneau a confirmé que la mesure de défiscalisation du cheptel bovin sera appliquée « telle qu'elle avait été négociée, et quels que soient les vents contraires de tel ou tel côté de la Seine » faisant référence au différend qui oppose le ministère des Finances à celui de l’Agriculture. « Quinze mille euros de plafond, fiscal et social, ça et rien que ça, on va l'appliquer », a-t-il déclaré. Au sujet du TO-DE (exonération des charges patronales sur les salariés saisonniers), qui doit être pérennisé, le ministre a indiqué que : « le rehaussement du seuil de dégressivité de 1,2 à 1,25 Smic, sera effectif dès le 1er mai ». Enfin, Marc Fesneau a affirmé sa volonté d'ouvrir le dossier de la gouvernance des agences de l'eau : « Nous avons besoin de pouvoir travailler avec les agences de l'eau en bonne intelligence. On ne peut pas être soumis à des décisions qui ne seraient que politiques. Il faut du stockage de l'eau » a-t-il insisté, assurant qu’il sera présent pour faire appliquer les décisions prises dans ce sens.

Election européenne : une nouvelle liste « rurale »

L'association « UTILES » (Ultramarins, Territoires, Indépendants, Liberté, Écologie et Solidarité), créée en mars 2023 par les cadres du groupe « LIOT » (Libertés, Indépendants, Outre-Mer et Territoires) à l'Assemblée nationale, est forte de 22 députés. Elle est présidée par Bertrand Pancher, député de la première circonscription de la Meuse et président de ce groupe parlementaire qui avait approché Willy Schraen. Ce dernier s’est montré hésitant et a finalement décliné l'offre. Constatant que la liste « Alliance rurale » avait bien du mal à décoller, « UTILES » a décidé de tenter sa chance avec Jean-Christophe Fromantin, maire de Neuilly sur Seine, et peut-être le sénateur Philippe Folliot président de l'Alliance centriste, qui a annoncé son ralliement. D’autres négociations sont en cours, avec apparemment peu de chances d’aboutir, dont celle de Guillaume Lacroix, président du Parti radical de gauche (PRG). La liste « UTILES », qui devrait être menée par Gilles Mentré, élu du 16e arrondissement de Paris, mais aussi ancien directeur adjoint du cabinet de Jean-Louis Borloo lorsqu'il était ministre de l'Écologie, sera présentée demain, mercredi 3 avril, lors d’une conférence de presse. Conscient des risques, surtout financier, un cadre d’« UTILES » a déclaré : « On est lucides et on sait qu'au-delà du calendrier politique, il y a un calendrier financier. Beaucoup de petites listes vont mourir très rapidement. Après la conférence de presse, on lancera une série de déplacements, et si la mayonnaise prend… À la mi-avril, on saura si on y va vraiment ou pas, et si on est à 0,5 %, on jettera l'éponge ».

Impayables écolos…

Pendant que Marine Tondelier, la cheffe des verts, celle qui avait déclaré : « J’ai mes poules. Je ne mange plus de viande depuis 15 ans. Je ne prends plus l’avion. Je me chauffe à 19 degrés… » se fait étriller pour son voyage aérien à Cayenne, afin d’aller revoir comment pousse l’arbre symbolique du travail des écolos guyannais, une trentaine de ces huluberlus écolos anti-bassines lançaient, lundi dernier, des graines sur la préfecture à Vannes, à l’appel du comité local des Soulèvements de la terre, pour commémorer la manifestation contre les méga-bassines à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), qui avait eu lieu un an plus tôt. Ils ont déjà oublié, ces illuminés, que depuis une quinzaine d’années, ils ont fait déconstruire des ouvrages qui retenaient l'eau sur les rivières et fleuves, au titre de la continuité écologique, qui d'ailleurs, n'avait jamais été interrompue. Et que nous sortent-ils aujourd'hui ? Que, pour retenir l'eau qui s’écoule vers les mers et océan deux fois plus vite qu’avant ces déconstructions, il faut faire appel aux castors, grands constructeurs de barrages, et lancer une campagne pour sa réintroduction en masse. Les anciens, qui connaissaient la valeur du précieux liquide autrement qu’en actionnant un robinet, auraient certainement dit : « Y’a des coups de pied au c.., qui se perdent ! ».

Les Verts à l’assaut du droit de propriété…

La proposition de loi des Verts, pour dépénaliser l’accès à la nature, a été présentée le mercredi 27 mars à la Commission des lois de l’Assemblée nationale. Alors que le député écologiste de la 5ème circonscription de l’Isère, Jérémie Iordanoff, se réjouissait de : « cette mobilisation qui va prendre plus d’ampleur au fur et à mesure que les propriétés privées vont se fermer », sa collègue Lisa Belluco, députée EELV, faisait savoir dans un bref communiqué, que : « l’alliance entre le Rassemblement national, les Républicains et la majorité présidentielle n’avait pas permis à sa proposition de loi pour dépénaliser l’accès à la nature, de franchir les portes de la commission des lois. Elle ne sera donc pas examinée à l’Assemblée nationale, le 4 avril prochain, dans le cadre de la niche parlementaire du groupe écologiste.

Quelques extraits de ses considérants : - « Le droit de propriété est inviolable et sacré depuis la révolution française » : si notre droit consacre la propriété dans ses textes les plus fondateurs, il consacre aussi le droit à un environnement sain, l’égalité, et surtout la liberté d’aller et venir. Qu’est-ce qu’une démocratie où quelques marquis peuvent priver l’ensemble de la population d’un commun indispensable à l'épanouissement des individus qui la composent ? - « Les promeneurs dégradent la nature » : d'abord, la loi sanctionne déjà la dégradation des espaces naturels. Ensuite, il y a d’autres solutions que de fermer tous les espaces naturels privés pour tout le monde ! D'autant qu'alors les espaces publics risquent d’être sur fréquentés. - « Vous voulez légaliser les ZAD » : comme si se promener dans la forêt à côté de chez soi, c’était la même chose que d’installer une zone à défendre. Si c’était vrai, il y aurait 68 millions de zadistes en France…

Et sa conclusion : « Je tiens à remercier Emmanuel Fernandes, Gérard Leseul, Jérémie Iordanoff et Elsa Faucillon pour avoir rappelé que se promener dans la nature sans la dégrader n’est pas un crime… Un grand merci à toutes les personnes que j’ai pu rencontrer en amont de cette proposition de loi pour leurs éclairages : Aude Denizot, Philippe Conte, Jean-Baptiste Perrier, Fanny Lacroix pour l'Association des Maires Ruraux de France (AMRF), Olivier Delaet pour la ville de Villeneuve Loubet, Sophie Macquart-Moulin, Hugues de La Celle, Servane de Thoré, Antoine d'Amécourt, Laurent de Bertier, Mathieu Crétet, Pierre-Antoine R., Jean-Philippe Dimeglio, Elise Hess Rapp, Baptiste Vial, Roland de Lary pour le Centre National de la Propriété Forestière (CNPF), Philippe Canot, Alain Lesturgez pour la Fédération nationale des Communes forestières, et Gaspard Koenig. Le travail continue... avec la poursuite d'un travail légistique et trans-partisan pour concilier accès à la nature, respect de la propriété privée, et protection des espaces naturels...

Les faits divers de la semaine

- Aisne : des piégeurs Du département ont capturé un animal que les a laissés sceptiques. Trop petit pour un loup, trop gros pour un renard, le doute subsistait jusqu’à son identification par un technicien de la FDC, confirmé par un inspecteur de l’OFB : « l’animal en question est un chacal doré ». Le canidé a été capturé dans le secteur de Blanzy-lès-Fismes, à la frontière de l’Aisne et de la Marne. Le chacal doré, espèce qui se répand peu à peu en France n’est pas non chassable. « De ce fait nous l’avons relâché. Il y a une sorte de vide réglementaire, car il ne vient pas empiéter sur le territoire d’une autre espèce. Si c’était le cas, nous devrions l’enlever, comme nous le faisons avec le raton laveur par exemple », a-t-on expliqué à la FDC.

- Alpes-Maritimes : la battue administrative qui devait avoir lieu samedi dernier à l’est de Nice, sur le secteur du Mont-Gros, Les Liserons et boulevard de l’Observatoire, a été annulée. Devant l’emballement médiatique, le lieutenant de louveterie du secteur, a préféré surseoir à l’opération demandée par la préfecture. Rien n’est donc réglé quant à la présence des bêtes noires qu’il faudra forcément déloger un jour ou l’autre, et de préférence avant un possible incident.

- Corse du Sud : dans la soirée du jeudi 28 mars, un incident s'est produit au pied de la résidence Belvédère à Ajaccio. Un résidant de ce quartier du centre-ville, a été chargée par une laie. Victime d’une double fracture du coude, le blessé a été hospitalisé. Cet incident, ajoute à la nécessité de faire le ménage de ces animaux qui errent en ville, trop souvent sous la protection d’écolos bobos. Pour y remédier, une battue administrative était programmée le samedi 30 mars, sur le secteur des Sanguinaires, et plus précisément les quartiers du Salario, du Bois des Anglais, de Barbicaja, et les environs du chemin des Crêtes. Décrétée par arrêté préfectoral, cette opération répond à un « enjeu de sécurité et de salubrité publique » a indiqué la mairie d'Ajaccio. Une dizaine de sangliers ont été débusqués non loin des habitations. « Il y a un plan d'actions publiques mis en place entre la ville d'Ajaccio et l'Etat... D'autres battues pourraient être organisées prochainement en d'autres quartiers d'Ajaccio » a déclaré Florian Straser, le directeur de cabinet du préfet de la Corse du Sud.

- Côtes d’Armor : entre Lanvellec et Plufur, les sangliers n’ont pas fini de faire parler d’eux. Depuis des années, leur présence, mais surtout leur nombre inquiète à proximité du domaine de Rosanbo, devenu refuge de la faune sauvage depuis plusieurs années. Les agriculteurs n’en peuvent plus de voir leurs cultures dévastées par les bêtes noires qui viennent jusque dans les jardins. Et qui paie ? Les chasseurs bien évidemment… la Chambre d’Agriculture suit cette affaire de près, en attendant que des mesures radicales soient prises, ce qui, selon nos informations, ne saurait tarder…

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Une agriculture rentable sans produit phytosanitaire est-elle possible ?

Réduire massivement l’usage des produits phytosanitaires de synthèse (PPS), néfastes pour l’environnement et la santé humaine, est un défi majeur, urgent à relever. Mais le déploiement de solutions alternatives s’accompagne souvent de pertes de rendement difficiles à compenser pour les agriculteurs. La rentabilité des exploitations agricoles, c’est l’ambition du projet « ENVEZH », piloté par le CNRS, co-construit avec le Syndicat mixte du grand bassin de l’Oust. Ce projet ambitieux associe un vaste panel d’acteurs en Centre-Bretagne (collectivités territoriales, entreprises des filières agro-alimentaires, instituts techniques, chambres d’agriculture, acteurs de l’enseignement agricole et associations, scientifiques) offrant ainsi un cadre de réflexion et d’action inédit pour y déployer des filières agro-alimentaires innovantes, non ou faiblement utilisatrices de PPS. Il est financé dans le cadre du dispositif France 2030 « Démonstrateurs territoriaux des transitions agricoles et alimentaires », opéré par la Banque des Territoires pour le compte de l'Etat. Le lancement du projet a eu lieu le 22 mars à Ploërmel, dans le Morbihan. Doté d’un budget total de 18,8 millions d’€, « ENVEZH 1 » se veut être un démonstrateur que les difficultés rencontrées par les agriculteurs, pour se passer de PPS, peuvent être palliées, en s’appuyant sur les acteurs des filières agro-alimentaires dites longues. Les objectifs du projet sont multiples : accompagner les acteurs agro-industriels dans le développement de filières innovantes, soutenir les agriculteurs dans le déploiement de ces filières, diminuer massivement la pollution des eaux et des sols. À terme, l’objectif sera de répliquer ce démonstrateur en déployant ces nouvelles filières à l’échelle du territoire national.

Aux États-Unis, les usines d’armes à feu déménagent…

Après deux siècles de présence dans l’État de New York, Remington a décidé de fermer son usine historique à Ilion, pour partir s’installer en Géorgie, dans le sud profond, une région moins hostile aux armes à feu. Il y a plus de deux cents ans, Eliphalet Remington fabriquait son premier canon de fusil dans la forge de son père, quelque part dans le nord de l’État de New York. À cette époque, les balles étaient rondes, les Anglais étaient les ennemis, et quand on parlait de « maitriser » les armes à feu, on pensait à la force qu’il fallait dans les bras pour les manipuler. Une dizaine d’années plus tard, Remington s’installait à Ilion, toujours dans l’État de New York, pour fabriquer ses armes que tout le monde utilisait : les policiers, les voleurs, les soldats et… le grand public. Mais, au fil du temps, la concurrence mondiale et l’économie ont érodé les bénéfices de Remington et son assise dans la ville, dont la rue principale s’arrête aux portes… de l’usine. Cette histoire a fini dans une impasse, en novembre 2023, lorsque l’entreprise a annoncé qu’elle délocalisait ses activités dans l’État de Géorgie. Selon ses dirigeants, ce sont les efforts déployés par l’État de New York pour réduire la violence par armes à feu qui poussent cette institution locale pourtant très appréciée, à plier bagage. « Deux cent huit ans d’histoire sont balayés d’un coup » a déclaré John P. Stephens, le maire du village, dont le père a travaillé trente-sept ans chez Remington, qui ajoutait tristement : « Cette décision va priver de leur emploi plus de 300 salariés, dont beaucoup fabriquent des armes à feu à la main depuis des décennies, et dont l’identité est profondément liée à Remington. Il y a dix ans encore, l’usine d’Ilion employait plus de 1 000 personnes… ». La fermeture de l’usine est prévue à la fin de ce mois, et le ministère du Travail de l’État de New York a commencé à prendre en charge la reconversion professionnelle des employés qui ne suivront pas leur entreprise en Géorgie. Dans un communiqué, le PDG de Remington, Ken D’Arcy, a fait l’éloge des ouvriers d’Ilion et, dans le même temps, qualifié la Géorgie d’« État accueillant pour l’industrie des armes à feu ».

Bouquetins du Champsaur : la croissance ralentit !

Les comptages organisés par les agents du Parc national ont pris fin le 7 mars dernier, et un premier bilan vient d’en être établi. Malgré le nombre record d’animaux observés, largement dû aux excellentes conditions météo, les populations continuent à s’accroître, mais plus lentement ont constaté les recenseurs. Les 30 bouquetins réintroduits dans le Champsaur en 1994-1995 ont bien prospéré, puisque les agents du Parc en ont dénombré 511, répartis entre un noyau principal autour de Champoléon (68 % des effectifs) et six noyaux périphériques plus ou moins grands dans le Valgaudemar, l’Embrunais et la Vallouise. Les noyaux périphériques les plus importants sont ceux de Molines-en-Champsaur (56 bouquetins comptés), du Gioberney (53) et de Prapic (34). Comme l’explique Rodolphe Papet, technicien du patrimoine dans le Champsaur : « ces chiffres sont forcément sous-estimés, car on peut manquer des animaux sur les zones de comptage et d’autres peuvent être présents sur des secteurs que l’on ne connaît pas encore… La population du Champsaur est toujours en croissance, mais elle n’a pas encore atteint le seuil de capacité du milieu… Concernant l’indice de reproduction, il est à 0,5, ce qui signifie que seulement une femelle sur deux a un petit, ce qui laisse penser à un début de densité-dépendance… ». Voilà une interprétation qui va sans doute laisser sceptique les éleveurs, qui accusent les bouquetins d’être porteurs de la brucellose, cette maladie qui touche le bétail et provoque des avortements épizootiques qui se produisent au cours du dernier tiers de la gestation…

Le gel de la collaboration russe perturbe le flux de données sur le pergélisol…

Le réchauffement accéléré de l'Arctique menace de faire fondre de plus en plus de pergélisol, riche en carbone, et de libérer de grandes quantités de gaz à effet de serre. Plus de la moitié de ce pergélisol se trouve sous le sol russe, où les scientifiques travaillent depuis longtemps au sein d'une communauté de recherche internationale qui partageait librement ses stations de terrain, ses capteurs climatiques et ses ensembles de données, pour mieux comprendre les impacts planétaires de cette région polaire en évolution rapide. Mais, depuis le début du conflit russo-ukrainien, le gel des collaborations entre les scientifiques russes et la communauté scientifique internationale perturbe les flux de données et paralyse la communauté de la recherche polaire. Malgré les incertitudes de l’avenir, les scientifiques sont déterminés à combler le manque de données grâce à des solutions telles que le basculement vers des sites de terrain « proxy », l’intensification de la télédétection avec l’IA, et l’exploitation des données archivées pour obtenir de nouvelles informations, bien que la priorité des scientifiques reste la réintégration de la recherche russe dans cette communauté scientifique. Les chercheurs sont particulièrement désireux de savoir quand un point de basculement dangereux pourrait être atteint, susceptible de déclencher la libération de grandes quantités de gaz à effet de serre stockées dans les sols gelés. Parfois appelé « congélateur mondial », le pergélisol est un mélange superficiel et souterrain de sols, de roches, de sédiments, de matière organique et de glace, qui reste en dessous de 0° Celsius (32° Fahrenheit). On estime que ce terrain, en grande partie caché, recèle environ 1 700 milliards de tonnes de dioxyde de carbone et de méthane, soit environ un tiers du réservoir de carbone stocké dans les sols du monde entier.

Selon le Sénat, l'OFB est trop répressif

La mission d'information lancée début mars par la commission de l'aménagement du territoire et du développement durable du Sénat, a déjà procédé à une quinzaine d'auditions, selon son rapporteur Jean Bacci (Var), dont celle de la présidente de l'établissement public, Sylvie Gustave-dit-Duflo, et son directeur général, Olivier Thibault. L’Office, qui compte aujourd’hui 3 000 agents, 270 implantations et dispose d'un budget de 650 millions d'€ en 2024, est chargé de la police de l'environnement, priorisation des missions au regard des objectifs que lui a assignés le législateur. De ces premières auditions, le rapporteur a indiqué tirer trois constats provisoires :

- l'OFB est un établissement public à forte notoriété, mais dont les missions ne sont pas toujours bien appréhendées par les acteurs économiques, « en raison d'une image trop fortement associée au volet répressif » ;

- la création de l'OFB a généré d'importantes attentes en termes d'accompagnement, de sensibilisation et de pédagogie « auxquelles il ne répond encore qu'imparfaitement » ;

- les relations se réduisent trop souvent aux interactions entre le contrôleur et le contrôlé, « ce qui nourrit l'image d'un établissement répressif ».

Autre constat du sénateur, et qui va à l'encontre des critiques formulées par les organisations agricoles sur la pression de contrôle opérée par l'établissement public : « Les agents de l'OFB sont trop peu présents sur le terrain… ». Réponse d’Olivier Thibault, directeur de l'OFB : « L’Office ne travaille pas contre les agriculteurs, et on passe notre temps à essayer de trouver des moyens de conciliation entre les politiques publiques, alimentation et agriculture, eau potable, énergie renouvelable, etc… évidemment, en protégeant l'environnement. Mais aujourd'hui, on n'est collectivement pas bon, puisque la biodiversité continue à s'effondrer », a-t-il tenu à préciser devant les sénateurs. La mission d'information présentera les résultats de ses travaux et ses recommandations courant juin, après de nouvelles auditions et un déplacement, dans le Var, pour « rencontrer des acteurs et des agents de l'OFB sur le terrain ».