Face à l'effondrement de la biodiversité, la simple protection des écosystèmes existants ne suffit plus. Il devient crucial de restaurer les écosystèmes dégradés, comme le souligne la Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes (2021-2030). Cette approche proactive vise à rétablir non seulement les espèces, mais aussi les fonctions écologiques essentielles pour la résilience des écosystèmes. Pour ce faire, deux disciplines complémentaires émergent dans ce contexte : la restauration écologique et le réensauvagement.
La restauration écologique
Cette approche consiste à ramener un écosystème à son état d'origine en se basant sur des références historiques. Elle inclut des interventions humaines directes telles que la plantation d'espèces natives ou l'élimination d'espèces invasives. Parmi ses principes clés figurent la participation des communautés locales, l'utilisation des savoirs traditionnels, et l'adaptation aux changements climatiques. Au sens strict, la restauration écologique a été définie par la « Society for Ecological Restoration International » (S.E.R., 2002) comme « le processus d'assister l'auto-régénération des écosystèmes qui ont été dégradés, endommagés ou détruits ». Il s'agit donc d'une activité intentionnelle qui initie ou accélère le rétablissement d'un écosystème antérieur (ancien ou récent) par rapport à sa composition spécifique, sa structure communautaire, son fonctionnement écologique, la capacité de l'environnement physique à supporter son biote (ensemble des organismes vivants) et sa connectivité avec le paysage ambiant. Cela suppose et nécessite une bonne connaissance de l'écologie fonctionnelle et évolutive des écosystèmes ciblés, de l'histoire de la dégradation anthropique (due à l'homme) et, enfin, du choix d'un écosystème de référence pour guider la planification, la réalisation, le suivi et l'évaluation du projet de restauration (White et Walker, 1997 ; Egan et Howell, 2001).