Après les indépendances africaines, le « Projet Spécial Africain », en 1961, a consolidé cette approche, encourageant les états nouvellement indépendants à poursuivre cette gestion environnementale héritée de la colonisation. Sous prétexte de développement autonome, les pays africains ont été incités à développer des parcs nationaux et des zones protégées, souvent au détriment des populations locales, expulsées sans compensation pour faire place à la conservation. Cette dynamique n’est pas seulement symbolique : des milliers de personnes ont été déplacées de force, tandis que des politiques draconiennes ont mené à des décès tragiques parmi ceux suspectés de braconnage. Même lorsque des approches communautaires ont été introduites dans les années 1990, elles ont souvent reflété une logique néolibérale, monétisant la faune sauvage au détriment des populations locales, dont la subsistance est liée à ces ressources. Des dirigeants africains ont également utilisé ce discours pour légitimer leur pouvoir, ou attirer des financements internationaux, souvent aux dépens des droits des communautés locales.
De nos jours, ce « colonialisme vert » naturalise encore l’exclusion des populations locales au nom de la conservation, perpétuant une vision occidentale uniforme de la relation entre l’homme et la nature. Cette politique ignore la diversité des connaissances écologiques et des pratiques agricoles ancestrales qui ont longtemps permis une coexistence harmonieuse avec l’environnement, et, malgré des discours modernes de durabilité, de développement vert, les politiques de conservation restent largement dictées de l’extérieur, menaçant de perpétuer ce que les autochtones appellent « les injustices du passé ». Mais, sur ce continent africain à la démographie galopante, une réorientation radicale est nécessaire pour replacer les communautés locales au centre des décisions environnementales, et surtout reconnaissant leur expertise et leurs droits sur leurs terres ancestrales. Mais est-elle encore possible alors que les humains rétrécissent de jour en jour les espaces naturels pour les transformer en usage agricole afin de nourrir ceux qui préparent. en Afrique, les deux milliards d’habitants, à échéance de 2050 ?
alabillebaude
La chasse... demain !