Le Petit Journal de deux indissociables : la chasse et l'environnement - Autrement Chasse -

Plus on protège les forêts, moins il y a d'arbres...

Le constat est affligeant. Malgré toutes les belles promesses, et les financements accordés pour mettre un terme à la déforestation, celle-ci se poursuit sur tous les continents. Dans un nouveau rapport « Evaluation de la déclaration forestière 2023 », publié le 24 octobre, le consultant de « Climate Focus », Erin Matson, l’un des principaux auteurs, écrit : « La déforestation a augmenté de 4% dans le monde en 2022, assombrissant les perspectives de mettre fin à la perte de forêts d’ici 2030 ». Suivent des constatations inquiétantes : le monde a perdu 6,6 millions d’hectares de forêt ; une grande partie de la perte de forêt s'est produite sous les tropiques, et près des deux tiers de cette perte concernaient des forêts primaires relativement intactes ; sur les 145 pays qui s’étaient engagés à mettre fin à la déforestation d’ici 2030, seuls 50 d’entre eux sont parvenus à seulement la réduire. Les causes sont toujours les mêmes : les forêts laissent leur place à des cultures vivrières et fourragères comme le soja, ainsi que pour les pâturages pour le bétail… ». L'évaluation de la Déclaration forestière de 2023 a également examiné, de plus près, les forêts en dehors des tropiques. « Si la déforestation pose moins de problèmes dans les régions boréales et tempérées du nord, la dégradation causée par l’exploitation forestière et les incendies de forêt est grave. Là où ils sont encore debout, les arbres perdent du carbone, perdent leur intégrité structurelle, perdent de la biodiversité année après année » peut-on lire.

Paradoxalement, pour le WWF qui a publié également son premier rapport « Forest Pathways » le 23 octobre, la situation est moins sombre. Fran Price, responsable mondiale des pratiques forestières au WWF a déclaré : « … une dynamique positive est créée. Elle nous donne de l’espoir… maintenant, nous devons poursuivre sur cette lancée… La Malaisie et l’Indonésie ont réussi à réduire la déforestation sur plusieurs années, ce qui a permis à la région Asie de rester sur la bonne voie. Quant au Brésil, qui possède plus de forêts tropicales que tout autre pays au monde, il a intensifié ses efforts pour lutter contre l'augmentation des taux de déforestation, stimulé en partie par un changement de direction du pays… ». Et on en revient, comme toujours, au nerf de la guerre, puisque, pour les experts : « Arrêter la déforestation d’ici 2030 nécessitera probablement un financement vert annuel de 460 milliards de dollars… ». On est loin des 2 milliards qui y sont consacrés aujourd’hui…

Restauration du monde naturel de l’Ukraine : la FACE plaide pour une approche européenne…

En Ukraine, un consortium d'organisations internationales, dont la FAO, s'est réuni avec des chasseurs ukrainiens et des représentants nationaux des pays voisins. L'accent était mis sur l'élaboration de stratégies pour la restauration des populations d'animaux sauvages en Ukraine, et sur le partage des meilleures pratiques issues des expériences mondiales. Invitée à participer à cette rencontre, et représentée par le conseiller politique Tristan Breijer, la FACE a partagé des réussites européennes en matière de réhabilitation de la faune et de ses habitats ainsi que de réintroduction d'espèces dans des régions où la biodiversité a considérablement diminué. Selon les rapports de l'UICN, plus de 70% des mammifères, oiseaux et amphibiens du monde se trouvent actuellement dans des zones de conflits, confrontés à de graves risques en raison des possibilités de conservation limitées. Selon Vasyl Novytskyi de l'Université nationale agraire, plus de 80 espèces sont menacées d'extinction à cause du conflit russo-ukrainien, et 20% des zones protégées sont touchées par la guerre. La FACE s'est donc engagée à fournir des conseils essentiels à ses membres en Ukraine, dans une situation aussi critique. Il est clair que les chasseurs ont un rôle clé à jouer dans les efforts de restauration de la nature, et des efforts de collaboration seront essentiels pour atténuer ces impacts.

Cameroun : un projet d’élevage de la grenouille goliath pour satisfaire la demande…

Très prisée par les communautés locales pour sa chaire riche en protéines, l’énorme grenouille goliath (Conraua goliath), présente uniquement au Cameroun et en Guinée Équatoriale, est menacée par la perte de son habitat, le braconnage et la pollution des cours d’eau. Trois bonnes raisons pour qu’un chercheur camerounais, Ebénézer Nkouateu Tchoudja, focalise ses travaux sur un projet d’élevage en milieu protégé, pour venir en aide au batracien, régulateur de l’écosystème local par son régime alimentaire varié, et qui a perdu 70% de ses effectifs au cours des 15 dernières années. La grenouille goliath, qui peut peser jusqu’à 3,5 kilos et mesurer 30 cm de long, lutte contre la prolifération des mauvais insectes en consommant leurs larves, se nourrit des mauvaises espèces de poissons, mais se monnaie à près de 15€ du kilo, ce qui suscite des vocations… Classée « espèce menacée », selon la dernière évaluation par l’UICN, son élevage en captivité permettrait de réduire la pression sur les populations sauvages. Dans la ferme expérimentale en cours de création, toutes les étapes seront réalisées sur place, de la ponte à la récolte. Petit point sombre cependant pour le chercheur, trouver des partenariats locaux pour mener ce projet à bonne fin.

Thaïlande : découverte d’une espèce de tarentule luminescente

Une équipe de l'Université de Khon Kaen en Thaïlande, dirigée par Narin Chomphuphuang, a mené une expédition scientifique dans la province de Phang Nga. Ils y ont repéré, dans une forêt de mangrove, une étonnante mygale qui monte dans les arbres pour échapper aux marées. Baptisée « Chilobrachys natanisharum », ce curieux animal est connu dans les commerces, mais n’avait jamais été observée dans la nature par les scientifiques. Véritable joyau d’un bleu électrique, l'une des couleurs les plus rares dans la nature, sa coloration ne réside pas dans la présence de pigments bleus, mais plutôt dans la structure unique de ses poils, qui incorporent des nanostructures qui manipulent la lumière pour créer cet aspect bleu saisissant. D'autres poils donnent également une coloration violette sur différentes parties du corps de l'araignée, qui varie selon l'âge et le sexe de la mygale. Menacées elles aussi par la destruction des habitats naturels, leur importation et leur exportation nécessitent désormais une licence. « Il est crucial de conserver ces espèces en protégeant leurs habitats par la création de zones protégées et la mise en œuvre de plans de gestion des espèces… » a précisé le directeur des recherches, Narin Chomphuphuang.

Belgique : haro sur le ragot !

Dans son communiqué, le Royal Saint-Hubert Club de Belgique informe ses adhérents que : « Le Gouvernement wallon s’est mis d’accord sur deux arrêtés qui concernent la destruction et le nourrissage du sanglier. Ceux-ci ont été approuvés en deuxième lecture et sont envoyés pour avis au Conseil d’État avant leur publication. D’autre part, le Gouvernement rédigera sous peu un arrêté qui devrait prolonger la chasse au sanglier, et celle des petits cerfs (coiffés et non-coiffés) jusqu’au 20 février 2024. Au niveau de la destruction du sanglier, les principales modifications sont : possibilité du tir de nuit en plaine, moyennant les dispositions suivantes : uniquement en plaine et à plus de 100 mètres de la limite du territoire voisin. L’usage d’une source lumineuse indépendante ou couplée à l’arme à feu, ainsi que celui d’un appareil de vision thermique, indépendant de l’arme sont autorisés. Une lunette thermique sur l’arme n’est donc pas autorisée…

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A Saint-Etienne, remise d’outils au lycée Benoît Fourneyron

Labellisé en 2013, le lycée Benoît Fourneyron est le seul établissement, en France, à proposer une formation aux métiers de l'armurerie. Tous les ans, cette section très spécialisée prépare une vingtaine d’élèves, les menant au CAP et au brevet des Métiers d'Art (BMA), formant ainsi la prochaine génération d'armuriers talentueux. Le mercredi 11 octobre dernier, les étudiants, les professeurs et les personnalités invitées ont assisté à une remise d'outils offerts par la Fondation Verney-Carron (en cours de constitution). Chaque élève a reçu un tablier et un lot d’outils d’une valeur de 500 €, composé de limes, gouges, forêts et outils spéciaux. A Saint-Etienne, les liens entre la ville et les armes remontent au 15e siècle. La région offrait effectivement tout ce qui était nécessaire à la production et transformation des métaux : bois, charbon de bois, fer, acier, houille et… le Furan, un affluent de la Loire qui traverse la cité et dont la qualité exceptionnelle de l’eau fut un atout décisif dans la production des armes blanches. François 1er ne s’y trompa pas, et dépêcha un de ses ingénieurs pour y organiser la fabrication d'armes à feu, ce qui fit de Saint-Etienne la grande ville manufacturière du royaume. A la fin du 18e, l’armurerie constituait sa principale activité et en 1793, la ville fut baptisée « Armeville » au moment où elle devenait l’arsenal des conquêtes napoléoniennes, puis coloniales...

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Sécurité : encore et toujours !

Faut-il passer sous silence les accidents du week-end. Cela vaudrait mieux disent certains, car ça éviterait d’apporter de l’eau au moulin de nos opposants. Non, il faut en parler disent les autres, car il faut rappeler en permanence que la manipulation d’une arme à feu n’est pas anodine…

- Rhône : deux personnes, un père et son fils, ont été blessées le dimanche 15 octobre, à Lacenas, dans le Rhône, par le tir d'un chasseur. Lors d’une bourse aux jouets et vêtements qui se tenait sur la place de l’école, des tirs ont été entendus par les participants, surpris par leur proximité, et c’est à ce moment-là que les deux blessés ont reçu des plombs. Identifié, le tireur a été entendu par la brigade de gendarmerie de Villefranche-sur-Saône. Une enquête a été ouverte pour le chef de « blessures involontaires en action de chasse » par l’OFB.

- Isère : ce même dimanche 15 octobre, dans la matinée, les secouristes en montagne de la CRS-Alpes sont intervenus sur la commune de Proveysieux pour porter assistance à un chasseur. L’homme venait de chuter dans un secteur escarpé et présentait une suspicion de fracture à une cheville. Ramené à la route par les CRS, il a ensuite été pris en charge par les sapeurs-pompiers et transporté au CHU Grenoble Alpes.

- Ardennes : dimanche dernier, un homme de 70 ans a été retrouvé mort dans la commune de Gespunsart (Ardennes). Le corps a été retrouvé dans un ruisseau situé près de la ruelle des prés. Ce sont les sapeurs-pompiers qui, avec l’aval de la gendarmerie, l’ont sorti du cours d’eau. Une enquête a été ouverte « en recherche des causes de la mort », a indiqué la procureure de Charleville-Mézières. Ce sont les gendarmes de la brigade de recherche de Sedan qui sont en charge des investigations. La victime avait disparu la veille au soir, après avoir participé à une partie de chasse.

- Savoie : samedi, en fin de matinée, un chasseur de 58 ans, victime d’un arrêt cardio-respiratoire, est décédé à Saint-François-Longchamp. Les pompiers, arrivés promptement sur place, ont pratiqué un massage cardiaque pour tenter de faire repartir le cœur de la victime, puis le peloton de gendarmerie de haute montagne accompagné d’un médecin, arrivé par la voie des airs, a pris le relais. Malheureusement, l’homme n’a pas pu être réanimé.

Toujours en Savoie, les pompiers ont été alertés samedi matin également, pour secourir un jeune chasseur de 19 ans, victime d’une chute sérieuse dans un pierrier. L’accident s’est produit sur la commune de Chindrieux, dans le hameau de Chevigneux.  Gravement blessé, il a été évacué par l’équipage de l'hélicoptère Dragon 74, venu à son secours et l’a transporté au centre hospitalier d’Annecy.

Expérimentation sur la sélectivité des chasses traditionnelles

Dans son communiqué du 17 octobre, la FNC (Fédération nationale des chasseurs) revenait sur : l’expérimentation de la sélectivité des chasses traditionnelles et titrait ainsi : « de quoi la LPO a-t-elle peur ? ». Puis elle expliquait : « que cette expérimentation scientifique vise trois de nos chasses traditionnelles (tenderies aux vanneaux, chasse aux pantes, chasse aux matoles), qu’elle est conduite par le ministère de la Transition écologique et la FNC sur chacun des 3 sites retenus sur les 5 départements concernés (Ardennes, Pyrénées-Atlantiques, Lot-et-Garonne, Gironde et les Landes). L’objectif est de disposer de données scientifiques sur la sélectivité des chasses traditionnelles et l’effet de la capture sur la santé des oiseaux relâchés. Elle fait l’objet d’un protocole strict (arrêtés préfectoraux) et contrôlé par l’OFB. Bien évidemment, la LPO fait la grimace, et a menacé d’attaquer les arrêtés, se doutant par avance des conclusions de cette étude : les chasses traditionnelles sont sélectives et non destructrices. Nous en saurons plus dans un mois, puisque la date limite de cette « expérimentation » (on pourrait même dire démonstration) a été fixée au 20 novembre prochain…

 

Pour lire l’intégralité du communiqué de la FNC, c’est ICI

Loup : des cadavres et des larmes…

Une bonne centaine d’éleveurs a manifesté mercredi, à l'appel de la FDSEA 05, des Jeunes agriculteurs 05 et de la Coordination rurale 05, devant le service départemental de l’OFB à Gap-Micropollis, en charge des constats, pour protester contre les attaques de loups. Depuis le début de l’année, 737 ont été comptabilisées, et la situation devient ingérable. Pour les éleveurs, il s’agissait aussi de tenter de crever l’abcès avec les agents de l’OFB qui ne prendraient pas assez en compte leur désarroi. Après le mouvement de colère, matérialisé par un dépôt de cadavres de brebis et de vaches devant l'entrée de l’établissement, une discussion de deux heures s'est engagée à huis-clos, avec semble-t-il beaucoup de larmes. C’était prévisible et annoncé depuis des années, après trois décennies de tâtonnement pour apprendre à cohabiter avec les loups, et un demi-milliard d’euros plus tard, le bilan des écolos pro-loups est catastrophique. Dans leur malheur, les éleveurs ont la satisfaction de voir que toute l’Europe est touchée et que Bruxelles cherche maintenant une porte de sortie, confirmant de fait que les 50 générations qui nous ont précédés ne s’étaient pas trompées sur les capacités de nuisances de ces chiens sauvages, qui ne servent à rien, sinon qu’à faire croire que les verts œuvrent pour la biodiversité. Celle-là est la plus facile à faire, ne demande aucun effort et a plongé une profession dans la détresse, laissant aujourd’hui des pans entiers de nature se refermer et des espèces disparaitre…

Drôme : les chasseurs vont continuer à aider le tétras-lyre

Le plan de chasse de « un » tétras-lyre, demandé par la FDC de la Drôme, a été attaqué par la LPO, décidemment bien en manque de lucidité. Ces défenseurs des oiseaux n’avaient, et peut-être n’ont-ils pas encore compris, que ce plan de chasse allait tout simplement permettre à l’espèce tétras-lyre de rester classée dans la catégorie « gibier », et bénéficier ainsi de ce que ces soi-disant défenseurs ne font pas : mettre la main à la poche et se retrousser les manches pour tenter de les sauver d’une disparition quasi inéluctable si rien n’est fait. Rémy Gandy, le président de la FDC, avait pourtant tenter d’expliquer la raison de cette demande d’attribution, en vain. Heureusement, le tribunal n’a pas suivi la demande d’annulation de la LPO, et a validé le plan de chasse, qui ne sera probablement jamais réalisé… L’emblématique oiseau des Alpes est devenu un véritable enjeu de biodiversité, qui demande d’autres efforts que celui de réclamer de l’argent...

Le Kazakhstan va réautoriser la chasse des antilopes saïgas

Le Kazakhstan a annoncé, lundi dernier, réautoriser la chasse de l’antilope saïga, afin de réguler la population grandissante de cette espèce qui menace désormais l’agriculture. Après avoir frôlé l’extinction dans les années 1990, la protection des populations résiduelles de saïga a manifestement porté ses fruits puisque l’espèce est aujourd’hui au bord de l’explosion démographique. « Compte tenu des dégâts que les saïgas causent à l’agriculture, la régulation de cette espèce est devenue indispensable » a déclaré le ministre kazakh de l’Écologie, Erlan Nyssanbaïev, évaluant les dommages causés à douze milliards de tenges (environ 24 millions d’€). L’abattage des saïgas fait régulièrement l’objet de débats au Kazakhstan, le président Kassym-Jomart Tokaïev ayant même l’an dernier réprimandé un ex-ministre de l’Écologie proposant cette option. Le dirigeant avait même déclaré que le saïga était un « animal sacré pour le peuple kazakh ». Mais les deux millions de saïgas, sans prédateur naturel, deviennent encombrantes et, a précisé Erlan Nyssanbaïev : « il y a deux méthodes d’intervention : la capture de jour dans des filets et l’abattage nocturne. Je ne vais pas éluder la question : nous devons aussi utiliser la deuxième option ». Un porte-parole du ministère a précisé que : « jusqu’à 337 500 saïgas devaient être prélevées via ces deux méthodes… ».

Une manifestation pour la protection du loup se transforme en face-à-face avec les anti-loups à Limoges

Le samedi 14 octobre, l'association One Voice organisait une action pour la protection du loup, sur la place des Bancs à Limoges. Mais la dizaine de pro-loups présents a vite été dépassée par le syndicat agricole « Coordination rurale » qui s’est installé à proximité, en montant un stand improvisé. Pour les pro-loups, jamais concernés par les nuisances occasionnées par l’inutile prédateur, « on peut concilier l'élevage et la préservation de l'espèce. C'est ce qu'essaie de mettre en place le gouvernement, en aidant financièrement les éleveurs afin qu'ils puissent installer des clôtures électriques ou acheter des chiens de protection et ainsi se protéger du loup », a tenté d’expliquer Hélène Dupond, co-référente de l'association One Voice en Haute-Vienne. Mais pour les éleveurs, qui sont en première ligne et subissent les dégâts : « C'est beaucoup de travail supplémentaire… Clôturer, puis reclôturer, puis recommencer pour éviter que le loup vienne, on n’en finit pas… » considère Thomas Hégarty, président de la Coordination rurale du département qui avait demandé l’interdiction de cet événement, maintenu par la préfecture au nom de la liberté de manifester. Pendant ce temps, à Bruxelles, on se demande maintenant comment faire pour se débarrasser de l’encombrant prédateur…