Face à la prolifération des sangliers et aux dégâts conséquents qu’ils causent aux cultures, une solution fait son chemin : le piégeage. Une cage, un appât, un tir à bout portant. Propre, simple, sans risque. Mais ce que certains osent encore appeler de la « chasse » relève de la destruction pure. Ce glissement est dangereux, à la fois pour l’image des chasseurs, pour l’éthique, et pour la société tout entière. Certes, les dégâts agricoles sont bien réels, et nul ne nie la nécessité d'agir. La FNSEA et la FDC du Loiret s’accordent sur un objectif : réduire la pression du gibier sur les cultures, en particulier celle des sangliers, de plus en plus nombreux. Mais à force de vouloir tout régler à coups de carabine, quitte à poser des cages et à abattre des animaux enfermés, on oublie l’essentiel : réguler n’est pas exterminer, et encore moins humilier la nature. Car que reste-t-il de la chasse, de sa noblesse supposée, quand elle se transforme en exécution à huis clos ? Où sont la connaissance du milieu, le respect du gibier, la prise de risque, le lien avec les écosystèmes ? Mettre une balle dans la tête d’un animal prisonnier d’un piège, c’est peut-être efficace, mais c’est surtout indigne. Ce n’est plus un acte de chasse : c’est une tâche de destruction, qui devrait revenir, si elle est jugée nécessaire, à des agents habilités, encadrés, responsables et surtout pas aux chasseurs eux-mêmes...
Faune sauvage : une espèce à découvrir… ou redécouvrir