La FCO inquiète nos voisins de Belgique

Dans son communiqué, le Royal Saint-Hubert Club de Belgique écrit : « Contrôle de la gestation chez les biches et bichettes : la maladie de la langue bleue est actuellement avérée chez les grands cervidés sauvages en Wallonie. Pourrait-elle avoir un impact sur le taux de reproduction des animaux infectés ? Interrogés, les différents services officiels n’avaient pu apporter de réponse à cette question jusqu’à ces derniers jours où des précisions utiles sont parvenues. D’après le Service de la Santé et des Pathologies de la Faune sauvage de l’Université de Liège, 50% des cerfs élaphes testés cette année 2024 sont positifs pour la fièvre catarrhale ovine de sérotype 3 (FCO3). Sur base des autopsies effectuées à ce jour, aucun résultat n’a pu mettre en évidence un lien de causalité entre la mortalité de cervidés et la FCO3. En ce qui concerne d’éventuelles conséquences de l’infection sur la gestation des biches et bichettes, le service faune du DEMNA SPW-ARNE a réalisé des examens d’utérus sur 15 biches et 5 bichettes provenant de 3 territoires différents. Tous les individus analysés étaient gestants à l’exception d’une biche âgée. Sur base des résultats actuels, il ne semble pas y avoir d’effet visible de la FCO3 sur les performances de reproduction de l’espèce Cerf. Ces résultats confirment que les cervidés sont infectés avec le virus de la FCO3, mais le virus ne semble ni de provoquer de lésions entrainant la mort de l’animal ni de réduire les performances de reproduction de l’espèce Cerf. Afin de documenter davantage ces observations, il serait intéressant que les gestionnaires de territoires et personnes formées (PF) nous permettent d’accroître l’échantillonnage, et d’obtenir des examens sur d’autres biches et bichettes venant de territoires différents durant la période de janvier 2025. Toutes ces données seront traitées de manière confidentielle et seront sans doute bien utiles pour la préparation des demandes des plans de tir 2025 tout en attirant votre attention sur l’impossibilité de prédire à l’heure actuelle les mortinatalités, les avortements ou malformations qui pourraient survenir chez nos cervidés comme cela a été constaté chez les bovins. Vous trouverez un protocole qui permet de participer à cette collecte d’informations en vérifiant la présence de gestation lors de l’éviscération des biches et bichettes, ainsi que toutes les informations utiles sur ce lien : Gestation

Élections 2025 des Chambres d'agriculture

Le ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire rappelle l’approche imminente des élections générales des membres des chambres d'agriculture, prévues du 15 janvier au 31 janvier 2025. Ce scrutin constitue une séquence cruciale pour assurer la représentation des intérêts agricoles et le développement des territoires ruraux. Les chambres d’agriculture, établissements publics administratifs, jouent un rôle clé dans l’accompagnement du monde agricole et l’animation des dynamiques locales. Dirigées par des membres élus pour un mandat de six ans, elles représentent une voix essentielle pour les exploitants agricoles, les salariés de la filière, ou les groupements professionnels.

Les temps forts à venir :

- la campagne officielle démarre aujourd'hui, mardi 7 janvier 2025, et se terminera le 30 janvier 2025 à zéro heure. (A noter : des dispositions sont en cours d'élaboration pour reporter la tenue du scrutin à Mayotte) ;

- courant janvier, chaque électeur recevra le matériel de vote ainsi qu'une information sur les modalités de vote possibles ;

- le vote par correspondance débutera mi-janvier 2025 et les bulletins devront être envoyés avant le 31 janvier 2025 à minuit pour être pris en compte ;

- le vote électronique sera ouvert du 15 janvier 2025 jusqu’au 31 janvier 2025 à minuit, offrant une solution rapide et sécurisée.

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Les tarifs de la Centrale Canine évoluent

Dans son communiqué, la Centrale Canine précise : « Dans un contexte économique marqué par l'inflation et la hausse générale des coûts, la Centrale Canine se voit contrainte d'augmenter ses tarifs pour maintenir la qualité de ses services. La principale raison réside dans l’évolution défavorable du contexte économique.  L'inflation touche aujourd'hui tous les secteurs de l'économie, entraînant une augmentation significative des coûts opérationnels. Le comité de la Centrale Canine a pris la décision d'ajuster les tarifs pour l'ensemble des services. La précédente augmentation des tarifs date de plus de cinq ans. Depuis plusieurs années, la Centrale Canine a tout mis en œuvre pour maintenir des tarifs stables malgré des conditions économiques difficiles. Toutefois, la situation mondiale a évolué, affectant un grand nombre de secteurs. Entre 2019 et 2023, l’inflation cumulée en France a atteint 13,3 %, selon l’Insee, avec un pic de 4,9 % en 2023 et une prévision de 1,5 % pour 2024, portant le total à près de 15 %. Ces hausses sont directement liées à des événements mondiaux, notamment le conflit en Ukraine qui a provoqué une augmentation des coûts dans de nombreux domaines. Les frais liés aux infrastructures, à la formation, à l’organisation d’événements, ainsi qu’à la gestion administrative, n’ont cessé d’augmenter. Dans ce contexte économique difficile, il est primordial que chacun comprenne que cette révision tarifaire est indispensable pour maintenir la qualité des services proposés. Durant les années passées, la Centrale Canine a absorbé ces hausses pour protéger ses membres. Cependant, pour continuer à offrir un service à la hauteur des attentes et répondre aux défis à venir, une révision s'impose aujourd'hui. Les nouveaux tarifs, applicables depuis le 1er janvier, sont consultables sur les pages suivantes :

Tarifs des inscriptions 

Tarifs des licences 

La Centrale Canine reste pleinement engagée auprès de ses membres. Elle continuera de soutenir avec passion le développement de l’élevage, des sports canins, le bien-être des chiens et les activités cynophiles.

Lancement des Assises du Sanitaire Animal : une réflexion stratégique

La ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté et de la Forêt a annoncé le lancement des Assises du Sanitaire Animal, une initiative visant à repenser en profondeur le système sanitaire français. Cette réflexion porte sur la gouvernance, le financement, la stratégie, ainsi que le partage des responsabilités entre l’État et les filières. Pour structurer cette démarche, le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux a été chargé de réaliser un diagnostic complet de l’organisation sanitaire actuelle. Ce rapport examine les dispositifs en place, en mettant un accent particulier sur les filières ruminants, porcins et volailles, choisies en raison des risques sanitaires élevés auxquels elles sont exposées. Il s’agit d’un état des lieux factuel, sans jugement sur la performance du système, destiné à nourrir les discussions avec l’ensemble des parties prenantes et à stimuler des propositions d’amélioration. Les États Généraux du Sanitaire (EGS), organisés au premier trimestre 2010, ont déjà souligné l’importance d’un système performant de prévention et de gestion des risques sanitaires. Un tel système contribue non seulement à la santé des élevages et à la sécurité économique du secteur agricole, mais également à la santé publique et à la préservation de l’environnement. La logique « One Health – Une seule santé » y avait été mise en avant, rappelant que la santé animale, végétale et humaine sont interconnectées. La faune sauvage joue un rôle clé dans les dynamiques sanitaires. Hébergeant des pathogènes propres ou communs aux animaux domestiques, elle constitue un facteur de transmission, notamment lors de contacts directs ou indirects...

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Les faits divers de la semaine passée

- Calvados

la France a perdu son statut « indemne » de grippe aviaire, qu'elle avait retrouvé le 15 décembre 2024, après la détection de deux foyers d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) les 27 et 28 décembre dans le département et celui de l’Eure. Ces foyers sont liés épidémiologiquement, avec une propagation confirmée entre les élevages. Des zones de protection (3 km) et de surveillance (10 km) ont été instaurées, accompagnées de l’abattage des volailles infectées, et de mesures de biosécurité renforcées. La France reste en niveau de risque « élevé » en raison des migrations d’oiseaux sauvages, et poursuit sa campagne de vaccination obligatoire des canards. Le statut « indemne » pourrait être rétabli après 28 jours sans nouveau foyer.

 

- Charente

un ragondin albinos a été observé et photographié à Beaulieu-sur-Sonnette. L’animal a été vu pour la première fois le 27 décembre, et revu le 30 décembre dans le même secteur par le co-président de Charente Nature. L’albinisme est une maladie génétique qui affecte la pigmentation et se caractérise par un déficit de production de mélanine. Elle peut prendre plusieurs formes en fonction des gènes responsables, certaines formes ne touchant que les yeux, et d'autres touchant les yeux et la peau. Cette maladie touche les mammifères, dont les humains, mais aussi les oiseaux, les poissons, les amphibiens et les reptiles.

 

- Creuse : la Coordination rurale du département a revendiqué une nouvelle action contre l’OFB dans la nuit du 30 au 31 décembre 2024, en réponse aux poursuites judiciaires visant quatre de ses membres après des dégradations commises en novembre. Lors de cette action, une porte aux inscriptions revendicatives a été déposée devant les locaux de l’OFB, et plusieurs radars routiers ont été bâchés. Le syndicat dénonce le manque de soutien de l’État aux agriculteurs et se mobilise en solidarité avec ses membres jugés pour les incidents antérieurs.

 

- Haute-Corse

entre le 7 et le 15 décembre 2024, l'OFB, en collaboration avec la gendarmerie et la douane, a contrôlé 200 chasseurs et 486 véhicules pour vérifier le respect des règles de sécurité. Les contrôles, effectués sur le terrain et lors de barrages routiers dans plusieurs communes, visaient également les conditions de transport des armes. L'OFB note une amélioration en matière d'accidents de chasse en 2024, sans décès ni blessures graves signalés, malgré un contexte où près de 8 000 permis de chasse sont en circulation dans le département. Au total 31 infractions ont été relevées, soit 15 % des chasseurs verbalisés, un chiffre en baisse par rapport à 2023 (25 %)...

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Appel à projets 2025 pour la protection des troupeaux contre la prédation et simplification du dispositif

Le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire a annoncé le lancement de l’appel à projets 2025 pour le dispositif d’aide à la protection des troupeaux face aux prédateurs tels que le loup et l’ours. Cette aide vise à mieux protéger les activités des éleveurs détenant des troupeaux d’ovins et de caprins exposés à la prédation. Elle permet de financer les mesures de protection adaptées tout en compensant les surcoûts liés aux changements de pratiques. Parmi les dispositifs éligibles figurent :

- le gardiennage renforcé ;

- l’utilisation de chiens de protection ;

- l’installation de clôtures électrifiées ;

- les études et accompagnements techniques nécessaires.

L’appel à projets national, qui précise les modalités d’attribution et les engagements à respecter, a été publié au Bulletin officiel du ministère pour l’année 2025. Les demandes peuvent être déposées via le téléservice SAFRAN, accessible depuis le 1er janvier 2025. Dans le cadre de sa démarche de simplification, le ministère a collaboré avec les éleveurs et l’Agence de Services et de Paiement (ASP) en 2024 pour réduire les formalités administratives et accélérer les paiements. Les principales nouveautés :

- réduction des justificatifs à fournir : plus d’une dizaine de documents ne sont plus exigés ; certains seront récupérés automatiquement par les services instructeurs ;

- paiements accélérés : les demandes de solde pour les investissements matériels et l’acquisition de chiens de protection peuvent être déposées dès la réalisation de la dépense et le respect des critères de présence dans les cercles de prédation, sans attendre la fin de l’année ;

- améliorations du téléservice SAFRAN : grâce aux retours des utilisateurs, l’outil a été optimisé pour simplifier la saisie des demandes.

Depuis l’été 2024, une hotline dédiée a également été mise en place par l’ASP (09 74 99 74 41) pour accompagner les éleveurs dans leurs démarches. Ce dispositif renouvelé traduit l’engagement du ministère pour un pastoralisme durable et adapté aux enjeux de cohabitation avec les prédateurs. Pour en savoir plus, on peut consulter l’appel à projets 2025 disponible sur le site du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire.

Le glacier de l’Apocalypse se désagrège... bien plus rapidement qu’estimé !

La montée des eaux n'est plus un simple scénario de science-fiction, mais une réalité scientifique à laquelle l'humanité est déjà confrontée. Au cœur de cette crise, le glacier Thwaites, surnommé le « glacier de l’Apocalypse ». Ce colosse glaciaire est en train de se désintégrer, menaçant de déclencher une catastrophe climatique d'une ampleur sans précédent. Le glacier Thwaites, situé en Antarctique occidental, s'étend sur près de 100 000 km², avec une épaisseur moyenne de glace de l’ordre de 1 500 mètres. Glacier le plus massif et le plus dynamique de la planète, il constitue un élément clé de la calotte glaciaire de l’Antarctique occidental, dont la stabilité est cruciale pour réguler le niveau des océans. Depuis 2018, un groupe international de chercheurs, réunis sous la bannière de la Collaboration internationale sur le glacier Thwaites (ITGC), utilise des technologies avancées telles que des robots sous-marins et des modèles de simulation pour analyser la fonte du glacier. Leurs découvertes récentes ont de quoi inquiéter puisque le recul du glacier est beaucoup plus rapide et inquiétant qu'anticipé. Les données collectées montrent que Thwaites recule à un rythme effréné depuis plus de 80 ans, et au cours des trois dernières décennies, le volume de glace s'écoulant dans l'océan a doublé, contribuant à environ 8 % de l'élévation annuelle du niveau des mers (actuellement de 4,6 mm/an). Si le glacier s’effondrait totalement, il provoquerait une montée des océans de 65 centimètres, mettant en danger des centaines de millions de personnes vivant dans des zones côtières. À plus long terme, l’effondrement de l’ensemble de la calotte glaciaire de l’Antarctique occidental pourrait entraîner une élévation de 3,3 mètres, menaçant des villes comme New York, Londres, Dhaka et des îles entières dans le Pacifique. Les chercheurs préviennent que le point de bascule pourrait survenir plus tôt que prévu en raison de processus encore mal compris qui accélèrent la désintégration glaciaire. Les interventions climatiques, bien qu'indispensables pour limiter les dégâts, ne suffiront probablement pas à éviter une fonte massive à court terme.

Évaluation des facteurs de risques liés à la PPA chez les sangliers

Afin d'identifier les facteurs de risques potentiels associés à la propagation de la Peste Porcine Africaine (PPA) dans les populations de sangliers, un algorithme de forêt aléatoire a été appliqué. Cette analyse repose sur des données de surveillance à haute résolution issues de la Lettonie, de la Lituanie, de l’Italie et de la Suède. D'autres pays n'ont pas été inclus en raison de l'indisponibilité de données détaillées pour la période étudiée. Pour chaque pays, les résultats de tests PCR (positifs et négatifs) effectués sur des sangliers depuis 2014 ont été filtrés. Les années présentant des données insuffisantes ont été exclues, ce qui a conduit aux périodes d'études suivantes : Lettonie : 2015-2023 ; Lituanie : 2016-2023 ; Italie : 2022-2023 ; Suède : 2023. Un filtrage spatial a également été appliqué :

- 1) seuls les résultats correspondant à la première année d'infection dans chaque zone administrative de niveau 1 (GADM) ont été retenus ;

- 2) seuls les tests effectués sur des sangliers situés à moins de 10 km d'un résultat positif ont été inclus, conformément aux estimations des distributions spatiales moyennes des sangliers en Europe (Keuling et al., 2009). Ce processus a permis de concentrer l'étude sur les zones réellement exposées au virus, en évitant les biais liés aux résultats négatifs provenant de régions sans exposition significative. La région d’étude a été divisée en une grille de cellules de 2 x 2 km (soit 4 km² chacune), en cohérence avec les aires de répartition minimales des sangliers, et les estimations de densité disponibles (ENETWILD, Croft et al., 2024). Chaque cellule a été classée comme :

- positive à la PPA : au moins un test positif signalé dans la cellule pendant la période d’étude ;

- négative à la PPA : tous les tests effectués dans la cellule étant négatifs sur la même période.

Cela a abouti à un ensemble de données comprenant 2002 cellules : 675 positives et 1327 négatives.

Une liste initiale de facteurs prédictifs, basée sur des études antérieures, a été affinée pour sélectionner 63 variables. Après analyse, 37 ont été retenues. Celles-ci incluaient des données au niveau cellulaire sur :

- la densité et la répartition des sangliers,

- la densité des porcs domestiques,

- les conditions climatiques,

- les caractéristiques environnementales (habitats, barrières naturelles),

- les changements d’utilisation du paysage.

Ce cadre analytique a permis de cibler les facteurs les plus pertinents, contribuant ainsi à mieux comprendre les dynamiques de transmission de la PPA chez les sangliers et à renforcer les stratégies de prévention.

Un laser pour repousser les oiseaux sauvages

En Israël, une innovation mondiale est en développement pour relever un défi à la fois écologique et agricole : éloigner les grues grises des champs sans leur nuire. Ce projet novateur, qui combine caméras, lasers et intelligence artificielle, sera déployé en 2025 dans la région du lac Hula, où la population de grues a diminué en partie à cause de récents conflits. Imaginée par Yaron Charka, ornithologue en chef du KKL-JNF, cette technologie repose sur un faisceau laser contrôlé par une intelligence artificielle. Une caméra scanne les champs, l’IA identifie la présence des grues, et le laser est utilisé pour les effrayer sans contact direct. Avec une portée d’un kilomètre, ce système peut protéger une superficie de trois kilomètres carrés. Autrefois marécageuses, les vallées israéliennes ont été asséchées pour l’agriculture, transformant des zones de halte migratoire en terres cultivées. Chaque année, environ 90 000 grues grises traversent Israël lors de leur migration, causant des dommages aux récoltes. Parmi les solutions précédemment mises en œuvre, le nourrissage des grues dans des zones spécifiques a permis de limiter les dégâts, mais cette approche a entraîné des surpopulations et des épidémies, comme la grippe aviaire de 2021. Cet hiver, le lac Hula, rouvert après 14 mois de fermeture liée à des tensions sécuritaires, accueille moins de grues, avec une population estimée entre 10 000 et 15 000 oiseaux. Cette baisse pourrait s’expliquer par divers facteurs : la guerre, la grippe aviaire ou encore le réchauffement climatique, qui modifie les routes migratoires. En plus des grues, cette technologie laser pourrait également repousser d’autres nuisibles, comme les sangliers, offrant ainsi une solution durable et respectueuse de la faune pour protéger les cultures. Ce projet incarne une avancée prometteuse, alliant écologie et innovation.

Forts risques de disparition du lynx boréal en France d'ici 2130...

Allez, c’est la première de l’année, mais sans doute pas la dernière... et restez assis pour lire les conclusions du rapport technique et scientifique, conjointement publié en décembre dernier, par le Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN) et l’Office Français de la Biodiversité (OFB). Le constat laisse pantois : « à l’horizon 2130, le lynx boréal pourrait disparaître de France ». Ce document à très haute valeur ajoutée, est le fruit de 18 mois d’expertise menée par 15 scientifiques français et suisses, commandé dans le cadre du Plan National d’Action en faveur du Lynx boréal (2022-2026), piloté par le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. Les conclusions des experts viennent sérieusement ébranler les espoirs placés en lui. La phrase clé du rapport résume la « gravité » de la situation : « À l’horizon 2130, le risque de disparition de l’espèce est fort ». On peut donc s’interroger sur la nécessité d’une telle étude, d’autant qu’elle a dû mobiliser des moyens conséquents, pour un montant qui ne sera sans doute jamais communiqué, afin de parvenir à ces conclusions... hautement scientifiques et que tous ceux qui s'intéressent aux lynx connaissent depuis des années...

Les vœux du président de la FNC

Le président de la FNC s’est adressé, le 31 décembre, aux chasseurs français, mettant en lumière plusieurs enjeux cruciaux pour la communauté cynégétique. Il a rappelé avec force l’importance de la sécurité dans la pratique de la chasse. Insistant sur la nécessité d’une vigilance constante pour prévenir les accidents, il a déclaré : « Une règle fondamentale doit primer sur toutes les autres : la sécurité, toujours la sécurité, rien que la sécurité ». Malgré les défis rencontrés, notamment ses revers électoraux, le président de la FNC a confirmé sa volonté de poursuivre son engagement à la tête de la FNC jusqu’à la fin de son mandat en 2028. Il a affirmé que sa motivation reste intacte pour défendre les intérêts des chasseurs et du monde rural. Puis, soulignant que la chasse s’inscrit dans une démarche d’évolution constante, il a mis en avant son rôle crucial dans la préservation de la biodiversité et l’équilibre des écosystèmes. Il a également dénoncé les « idéologies punitives » qui menacent les traditions rurales, s’inquiétant des tentatives de l’Union européenne de limiter certaines pratiques cynégétiques. Face aux attaques contre les chasses traditionnelles, le président de la FNC n’a pas mâché ses mots, qualifiant la situation de « scandaleuse ». Il a accusé la Commission européenne de mépriser les modes de vie ruraux et a promis de s’opposer fermement à ce qu’il considère comme un « harcèlement psychologique » orchestré par une élite technocratique. En conclusion, le président de la FNC a exhorté les chasseurs à faire preuve d’unité et de vigilance. Il les a encouragés à déclarer leurs prélèvements via l’application ChassAdapt et à promouvoir la chasse auprès du grand public. Il a affirmé : « Il n’y a pas de petite chasse ou de petits chasseurs. Il y a une chasse française, une et indivisible ».

 

Sangliers : prélèvements à la baisse…

La saison de chasse ne se déroule pas comme prévu pour de nombreux chasseurs. La FNC s’en trouvera sans doute satisfaite, car cela entre dans le deal passé avec l’Etat, et les FDC s’en réjouiront puisque ça devrait minorer le montant des dégâts payés aux agriculteurs… mais ça n’est pas si simple. Alors que nous sommes aux deux-tiers de la saison 2024/2025, force est de constater que les sangliers, normalement présents en nombre en cette période de l’année, semblent avoir déserté une grande partie des territoires. Si les prévisions de l’été dernier laissaient espérer une saison prolifique, les constats actuels déconcertent les observateurs et les chasseurs. Les raisons de cette absence, estimée à environ 15 à 20% des effectifs, sont multiples et complexes, et plusieurs hypothèses sont avancées pour l’expliquer, bien que, pour le moment, tout reste au conditionnel. Voyons les causes probables de la situation :

- des conditions climatiques défavorables : après deux années sèches et chaudes, 2024 a été très riche en épisodes pluvieux. S’ils ne sont pas graves sur de courtes périodes, ils ont probablement anéanti un certain nombre de portées au moment du pic des naissances, de fin mars à la mi-mai, avec un facteur aggravant, une température basse qui n’a pas permis aux marcassins de maintenir la chaleur corporelle nécessaire à leur survie ;

- une nourriture trop humide qui a desservi les femelles allaitantes. Avec des apports alimentaires chargés d’eau, le lait a aussi été moins riche en matières grasses, retardant de fait la prise de poids des nouveau-nés. Et quand on sait que la dizaine de jours qui suit les naissances est cruciale, on a peut-être là une deuxième cause de surmortalité ;

- les interventions ponctuelles demandées par les agriculteurs, en particulier les opérations de tirs de nuit qui touchent toutes les catégories de bêtes noires. Les mâles, solitaires plus discrets sont plus rarement vu que les compagnies, dans lesquelles émergent les plus gros, donc des laies adultes, plus facilement repérables. Tuées de préférence aux bêtes rousses, peut-être aussi ont-elles manquées dans la reconstitution des effectifs ;

- un effet naturel d'autorégulation : les populations de sangliers, bien que dynamiques, suivent des cycles d’abondance et de diminution naturels. Peut-être assistons-nous à une phase de recul de leur population après plusieurs années de prolifération ?

Pour les chasseurs, cette situation entraîne des conséquences directes : sorties infructueuses, frustration croissante, mais aussi des impacts économiques sur les territoires où la chasse constitue une activité importante. Au-delà de la déception, il faut donc attendre des réponses plus précises, qui viendront avec les prélèvements réalisés les deux prochains mois…