Le Petit Journal de deux indissociables: la chasse et l'environnement

La nouvelle équipe dirigeante de l’UICN

Les membres de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) ont élu leur nouvelle équipe dirigeante pour les quatre prochaines années. Son Excellence Razan Khalifa Al Mubarak a été réélue présidente, confirmant son rôle de leader dans la promotion d’une action concertée entre nature, climat et humanité. Elle travaillera aux côtés de la directrice générale, la Dr Grethel Aguilar, pour renforcer la mise en œuvre de la vision stratégique à 20 ans et des résolutions issues du congrès mondial. Ensemble, elles s’engagent à poursuivre la transformation des ambitions environnementales en actions concrètes et inclusives. Ce leadership collectif vise à consolider la collaboration entre les membres, à encourager l’innovation et à maintenir l’intégrité de l’UICN en tant qu’autorité mondiale en matière de conservation. Au cœur de l’UICN se trouvent ses sept commissions, moteurs de la recherche et de l’action scientifique, dont les élections ont introduit un équilibre entre continuité et renouveau :

- Vivek Menon succède au Dr Jon Paul Rodríguez à la tête de la Commission pour la sauvegarde des espèces (CSE) ;

- Dr Madhu Rao conserve la présidence de la Commission mondiale des aires protégées (CMAP) ;

- Dr Margaret Otieno prend la tête de la Commission de l’éducation et de la communication (CEC) ;

- Dr Liette Vasseur succède à Angela Andrade Pérez à la Commission de gestion des écosystèmes (CGE) ;

- Ernesto Herrera Guerra dirige désormais la Commission des politiques environnementales, économiques et sociales (CPEES) ;

- Dr Christina Voigt est reconduite à la présidence de la Commission mondiale du droit de l’environnement (CMDE) ;

- Manuel Pulgar-Vidal est également réélu à la tête de la Commission d’action pour le climat (CAC)...

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Migrateurs : au rythme des saisons... malgré la grippe aviaire

Ils parcourent le monde, ces voyageurs sans bagages riches d’une mémoire inscrite dans leur patrimoine génétique. Ils partent à la recherche de conditions de vie plus clémentes, d’eaux poissonneuses, de terres nourricières ou du grand amour, celui qui donne littéralement des ailes. Chaque année, à la faveur des saisons, ils tracent dans le ciel ces routes invisibles mais millénaires, qui relient le Nord et le Sud, la vie et la survie. D’après les observations recueillies grâce aux bagues et autres balises posées sur certaines espèces, on constate que les oiseaux sédentaires ne s’éloignent guère de leur territoire. En deux ou trois ans, ils ne se déplacent que de quelques kilomètres. Mais les migrateurs, eux, racontent une autre histoire. Les études menées en Grande-Bretagne ont révélé des parcours vertigineux : dispersion à travers l’Europe bien sûr, mais aussi vers l’Afrique, l’Asie, l’Amérique du Nord et du Sud, jusqu’en Australie parfois. Ces voyages sont des prouesses d’endurance, dictées par l’instinct, les ressources alimentaires et les cycles de reproduction. Dans l’hémisphère Nord, ces mouvements se concentrent dans ce que les scientifiques appellent aujourd’hui le Paléarctique occidental, vaste région s’étendant de l’Europe de l’Ouest jusqu’au fleuve Ienisseï, frontière naturelle entre l’Europe et l’Asie. C’est là que se jouent, chaque année, d’immenses traversées. Selon les caprices du thermomètre, certains migrateurs descendent plus au sud que d’ordinaire et visitent nos contrées jusqu’en mars. Pour d’autres espèces, le cadre géographique est encore plus vaste : il s’étend du Néarctique, c’est-à-dire l’Amérique du Nord, jusqu’à l’Afrique australe, en passant par l’Europe. Mais à ces distances s’ajoutent parfois des « coups de foudre » ornithologiques...

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Entreprises : compétitivité respectueuse de l’environnement

Les entreprises européennes se sont réunies à Helsinki les 23 et 24 octobre pour discuter de la compétitivité respectueuse de l’environnement. Organisé par la Plateforme européenne des entreprises et de la biodiversité et financé par la Commission européenne, le sommet, en collaboration avec Sitra, le Fonds finlandais pour l’innovation, a rassemblé des acteurs issus des industries innovantes, des institutions financières et des sphères politiques. À mi-parcours vers les objectifs de 2030, les participants ont souligné l’urgence d’intensifier les efforts pour atteindre les objectifs de développement durable et enrayer le déclin de la biodiversité. Malgré les tensions géopolitiques et économiques, tous ont convenu que la restauration de la nature demeurait un levier essentiel de résilience et de compétitivité pour les entreprises européennes. Durant une journée et demie de travaux, l’EBNS a mis en lumière la manière dont les entreprises peuvent renforcer leur performance économique tout en s’appuyant sur la nature. Des sociétés pionnières ont présenté des solutions concrètes, tandis que des experts financiers ont démontré comment transformer les engagements environnementaux en investissements durables. À l’issue des discussions, plusieurs décisions clés ont été adoptées :

- la création d’un réseau européen d’entreprises engagées pour la biodiversité, chargé de mutualiser les bonnes pratiques et d’élaborer des indicateurs communs de performance naturelle ;

- le lancement d’un fonds pilote pour le financement de la biodiversité, soutenu par la Commission européenne et la Banque européenne d’investissement, afin de faciliter l’accès au capital pour les projets de restauration écologique ;

- l’engagement de plusieurs grandes entreprises à intégrer la neutralité nature dans leurs stratégies d’ici 2030 ;

- la mise en place d’un groupe de travail sur l’économie circulaire et la bioéconomie, chargé d’identifier les filières les plus prometteuses pour une transition respectueuse de l’environnement.

Les interventions de Jessika Roswall, commissaire européenne à l’environnement, de Sari Multala, ministre finlandaise du Climat et de l’Environnement, et d’Eric Mamer, directeur général de la Commission européenne, ont réaffirmé la volonté politique d’ancrer la compétitivité européenne dans la durabilité. Comme l’a rappelé la commissaire Roswall, « investir dans la nature et renforcer notre résilience est essentiel pour notre avenir ». Le sommet s’est conclu sur une vision partagée : faire de la bioéconomie durable, de la restauration de la nature et des solutions fondées sur la nature les piliers d’une prospérité européenne résiliente et respectueuse de la planète.

Concours « Capitale française de la Biodiversité » : 8 territoires lauréats

Depuis 2010, le concours « Capitale française de la Biodiversité » identifie, valorise et diffuse les meilleures actions réalisées par des communes et intercommunalités françaises en faveur de la biodiversité. Cette année, une soixantaine d’entre elles ont témoigné de leurs réussites et fiertés autour d’un thème volontairement très large, « Culture(s) & Biodiversité » : arts mais aussi culture scientifique et naturaliste, patrimoine, traditions, histoire et même agriculture, horticulture... Leurs témoignages constituent un recueil inspirant de plus d’une centaine d’actions exemplaires :

- Muttersholtz (Grand Est) – Capitale française de la Biodiversité 2025

Récompensée pour la seconde fois, la commune incarne l’union entre écologie, culture et citoyenneté. Elle crée une Maison de l’Écologie Culturelle intégrée à un projet global de réaménagement du centre-bourg (parc, art participatif, mobilités douces). Muttersholtz restaure un corridor écologique agricole (mares, haies, bandes enherbées) en coopération avec agriculteurs et associations. Son jumelage avec une commune guyanaise valorise les cultures autochtones et le lien nature-art.

- Mesnières-en-Bray (Normandie – < 2 000 hab.)

Petite commune exemplaire où l’art sert l’éducation à la nature. Ateliers artistiques, expositions et fêtes locales rapprochent habitants et biodiversité. Depuis 2004, la commune pratique une gestion différenciée des espaces verts et protège les haies bocagères via le PLU. Écoles et lycées agricoles participent à des projets éducatifs concrets, ancrant la culture du vivant dans la formation citoyenne.

- Angoulême (Nouvelle-Aquitaine – < 20 000 hab.)

La ville relie renaturation urbaine et culture artistique à travers son projet de « fil vert et culturel » : désimperméabilisation, végétalisation et valorisation du patrimoine. Avec Charente Nature, elle sensibilise à la biodiversité ordinaire. L’exposition « Nature de papier » illustre cette démarche en mêlant art, poésie et conscience écologique.

- Tours (Centre-Val de Loire – < 100 000 hab.)

Tours déploie un plan Nature en ville ambitieux pour verdir la cité et renforcer le lien habitants-nature. Un mécénat d’entreprises finance plantations et renaturation. Le Muséum d’Histoire naturelle et le Jardin botanique mènent des actions scientifiques et de conservation. Les Jardins gourmands et solidaires produisent 10 tonnes de légumes pour les foyers précaires. La ville promeut aussi les droits du fleuve Loire.

- Communauté de communes Côte d’Émeraude (Bretagne – intercommunalité rurale)

Territoire mobilisateur, elle unit science, art et participation citoyenne. Huit espèces symboliques servent de fil conducteur via les œuvres itinérantes de Sybille Besançon. Les communes échangent les œuvres et agissent pour chaque espèce. Des « bio défis » et une exposition itinérante sensibilisent le public, avec un tourisme formé à la biodiversité locale.

- Communauté de communes Bruyères Vallons des Vosges (Grand Est – intercommunalité rurale)

Lauréate pour la 2? année consécutive, elle expérimente une évaluation sensible du territoire : artistes et sociologues associent émotions et perceptions à la politique écologique. Ses actions ludiques et immersives (sports nature, escape games, chasses au trésor) touchent un public large, stimulant une approche inclusive de la biodiversité.

- Agglopolys – Agglomération de Blois (Centre-Val de Loire – intercommunalité urbaine)

Agglopolys relie biodiversité, climat et culture du risque. Son Atlas de la Biodiversité Communale (43 communes) et la formation de 1 600 agents instaurent une culture du vivant. La renaturation du site de La Bouillie (52 ha) illustre cette ambition. Le fleuve Loire devient espace d’expérimentation artistique via le projet REGARD et le programme Pasto’Loire liant élevage local et écologie.

- Cap Atlantique La Baule-Guérande Agglo (Pays-de-la-Loire & Bretagne – intercommunalité urbaine)

Forte d’une expertise de 20 ans, elle déploie une stratégie biodiversité 2025 fondée sur la concertation et la connaissance scientifique. Le programme Life Salina concilie activité salicole et oiseaux migrateurs ; des diagnostics agro-environnementaux soutiennent les agriculteurs. La collectivité restaure 300 mares et promeut une charte forestière durable, tout en formant son office du tourisme à la biodiversité.

 

Édition 2026

L’édition 2026 du concours Capitale française de la Biodiversité ouvrira en novembre : communes et intercommunalités françaises seront invitées à candidater jusqu’au 27 février 2026 sur www.capitale-biodiversite.fr afin de faire connaître et valoriser leurs réussites de la « Restauration de la nature ». On attend leurs témoignages en matière de renaturation et de restauration de milieu naturel ou de programme de protection d’espèces en lien avec les activités humaines, qu’il s’agisse de solutions fondées sur la nature pour limiter le risque d’inondation, de concilier les activités productives et la faune et la flore sauvage (agriculture, sylviculture…), d’engagement citoyen ou encore de verdir nos villes et nos villages au bénéfice mutuel de la lutte contre l’effet d’îlots de chaleur urbain, la gestion des eaux pluviales, le bien-être humain et la lutte contre l’érosion de la biodiversité. Le formulaire de participation sera disponible en novembre.

La semaine en bref...

- Alpes de Haute-Provence : la chasse au tétras-lyre et à la perdrix bartavelle est suspendue dans les Alpes du Sud, incluant les Alpes-de-Haute-Provence et les Hautes-Alpes, à la suite d’une décision du tribunal administratif de Marseille, rendue la semaine dernière. Saisis par les associations One Voice, LPO PACA et SAPN-FNE, les juges ont suspendu les arrêtés préfectoraux qui autorisaient cette chasse. Selon One Voice, cette décision permettra d’épargner des centaines d’oiseaux dans ces massifs fragiles où les espèces sont déjà menacées par la pression climatique et humaine. Dans les Hautes-Alpes, la Fédération départementale des chasseurs dit « prendre acte » de ce jugement tout en regrettant une décision qu’elle juge injuste pour les pratiquants d’une chasse traditionnelle et réglementée. Cette suspension relance le débat récurrent entre défenseurs de la biodiversité et acteurs de la chasse, dans une région où l’équilibre entre préservation des espèces et activités de montagne reste particulièrement sensible. (Photo Gérard Vaglio)

 

- Alpes de Haute-Provence encore : le mercredi 29 octobre, un homme de 70 ans, parti chasser dans la région de Val Belle, a fait une chute dans un ravin alors qu'il récupérait un chamois qu’il venait de tirer. Bien que blessé au dos, notamment aux lombaires, il a réussi à appeler les secours. À 19 heures, six gendarmes du peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Jausiers, accompagnés d’un médecin du service départemental d’incendie et de secours (Sdis), sont intervenus. En raison des conditions météorologiques difficiles, l’hélicoptère ne pouvait pas être utilisé pour l’évacuation. Les gendarmes ont donc décidé de passer la nuit avec le chasseur dans une tente pour le maintenir au chaud. Le lendemain, vers 8 h 30, l’hélicoptère Dragon 13 de la sécurité civile a enfin pu atteindre le site et transporter le septuagénaire blessé vers l’hôpital de Digne-les-Bains pour y recevoir les soins nécessaires.

 

- Alpes-Maritimes : le samedi 25 octobre, une intervention délicate a eu lieu à La Trinité, au 190 chemin de la Vigne, où deux loups étaient tombés dans un bassin vide et ne pouvaient en sortir seuls. L’OFB, appuyé par le groupe de sauvetage animalier des sapeurs-pompiers, est rapidement intervenu pour secourir les animaux piégés. Le premier loup a été anesthésié le temps de l’opération et relâché ensuite à proximité de son habitat naturel. Le second, grièvement blessé, a été transporté au laboratoire vétérinaire départemental, mais n’a malheureusement pas survécu malgré les soins prodigués. Le préfet des Alpes-Maritimes a salué la réactivité et le professionnalisme des équipes mobilisées, soulignant la complexité de cette opération en milieu urbain. Ce sauvetage illustre l’importance de la vigilance et de l’action rapide face aux situations impliquant la faune sauvage.

 

- Bouches-du-Rhône : un magnifique sanglier a été abattu le 22 octobre 2025 à Saint-Rémy-de-Provence, dans le massif des Alpilles, lors d’une battue organisée après plusieurs signalements de dégâts agricoles. Son poids exceptionnel constitue un record local selon les chasseurs. Julien, membre de la société de chasse, raconte avoir été stupéfait : « Ça ne s’est jamais vu dans les Alpilles, ni même dans tout le sud de la France ». L’animal, un mâle adulte aux défenses impressionnantes, nécessitait plusieurs personnes pour être hissé sur la balance, qui a affiché son poids spectaculaire : 173 kilos...

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Chiens sous haute surveillance : l’intelligence artificielle au service de la santé canine

La révolution numérique bouleverse désormais tous les domaines, y compris celui du bien-être animal. Dans les chenils modernes, l’intelligence artificielle (IA) s’impose peu à peu comme un outil incontournable pour assurer une surveillance continue et précise de la santé des chiens. Grâce à des caméras intelligentes et à des capteurs portés sur l’animal, il est désormais possible de détecter précocement des anomalies telles que la léthargie, la boiterie, les troubles alimentaires ou des signes de stress. Les algorithmes d’IA analysent des milliers de données comportementales et physiologiques, identifiant des schémas imperceptibles à l’œil humain. Cette détection précoce représente un véritable atout : elle permet d’intervenir avant qu’un malaise ne se transforme en pathologie plus grave. L’un des exemples les plus emblématiques est le collier intelligent, capable de mesurer en temps réel la température, la respiration, la fréquence cardiaque, l’activité ou encore la douleur. Relié à une plateforme cloud, il offre aux vétérinaires et gestionnaires de chenils un tableau de bord complet sur la santé de chaque animal. Ce dispositif a déjà prouvé son efficacité, notamment pour repérer des signes de stress ou des anomalies chez des chiennes gestantes, contribuant ainsi à une meilleure prévention et à une réduction des risques sanitaires. Dans le même esprit, la caméra intelligente surveille les comportements collectifs : elle analyse les mouvements, les vocalisations et les interactions sociales, signalant instantanément tout changement anormal. Ces innovations facilitent le travail du personnel, qui peut ainsi se concentrer sur le contact humain et les soins directs, tout en bénéficiant d’alertes précises et rapides...

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Biodiversité, chasse et énergie : la nouvelle équation verte de Monique Barbut

Le 24 octobre, Monique Barbut, nouvelle ministre de la Transition écologique (et ministre de tutelle de la chasse), a fait sa première apparition devant la commission du développement durable de l’Assemblée nationale. Ancienne directrice du WWF France et figure reconnue des négociations internationales sur le climat, elle a défendu une vision pragmatique et participative de l’écologie : « Je ne suis pas pour une écologie punitive, mais pour une écologie à laquelle les gens adhèrent ». Son approche repose sur le dialogue et la conciliation, notamment entre acteurs économiques, collectivités locales et monde rural, un message attentif aux enjeux de la biodiversité et de la chasse, domaines où les tensions sont souvent vives. Elle souhaite ainsi réconcilier les citoyens avec les politiques environnementales, en particulier dans les territoires ruraux où la chasse, la gestion des espaces naturels et la protection de la faune sont intimement liées. La ministre entend également renforcer la cohérence des politiques énergétiques et environnementales. Elle assume un mix associant nucléaire et renouvelables pour garantir à la fois souveraineté énergétique et réduction des émissions. En parallèle, elle fait de l’adaptation au changement climatique une urgence absolue, avec des actions locales en faveur de la protection des sols, de l’eau et des milieux naturels. Sur le plan budgétaire, la ministre défend un budget stable de 8,4 milliards d’euros, tout en reconnaissant qu’il reste perfectible.

Quand la nature brouille les frontières : le premier chien-loup sauvage découvert en Grèce

C’était une rumeur que beaucoup jugeaient invraisemblable. Et pourtant, les analyses ADN l’ont confirmé : un chien-loup né à l’état sauvage a été identifié en Grèce. Ce résultat, publié par l’association de protection de la faune Callisto, marque une première scientifique en Europe du Sud et relance le débat sur les interactions entre espèces domestiques et sauvages. Depuis longtemps, le croisement entre chiens et loups fascine autant qu’il inquiète. En captivité, deux lignées officielles existent : le chien-loup tchécoslovaque et le chien-loup de Saarloos, fruits d’expériences menées au 20e siècle. Ces races, aussi impressionnantes qu’imprévisibles, suscitent encore des controverses liées à leur comportement difficile et à leur adaptation à la vie domestique. Mais l’idée d’un croisement naturel, survenu sans intervention humaine, relevait jusqu’ici du mythe. Tout a changé lorsque les biologistes grecs ont analysé une cinquantaine d’échantillons de loups prélevés sur le territoire continental. L’un d’eux a révélé un profil génétique unique : 45 % loup et 55 % chien. Autrement dit, un hybride véritable, issu d’un accouplement spontané entre un loup sauvage et un chien errant. Une découverte d’autant plus étonnante que, dans la nature, de telles unions sont extrêmement rares. Le loup (Canis lupus) défend farouchement son territoire, et tout chien qui s’y aventure est habituellement perçu comme un intrus à chasser, non comme un partenaire...

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Les nouvelles technologies : leur impact sur les pratiques de chasse et la gestion de la faune

Depuis des millénaires, la chasse accompagne l’histoire humaine, passant d’une nécessité vitale à une activité de loisir ou de régulation écologique. Autrefois fondée sur l’expérience, l’instinct et la connaissance du territoire, elle est aujourd’hui profondément transformée par l’essor technologique. GPS, caméras thermiques, drones ou applications mobiles s’invitent dans les forêts et les plaines, modifiant les manières de traquer, de tirer et de gérer les populations animales. Si ces innovations renforcent la précision et la sécurité des chasseurs, elles soulèvent aussi des questions éthiques et environnementales. Entre modernisation des pratiques et préservation des équilibres naturels, comment les technologies redéfinissent-elles la chasse et la gestion de la faune ? Les progrès technologiques ont considérablement changé les pratiques de chasse. Les chasseurs disposent aujourd’hui d’outils performants qui permettent de repérer les animaux à distance et de mieux comprendre leurs déplacements. Les applications mobiles, quant à elles, aident à planifier les trajets, identifier les zones de chasse autorisées et partager des données entre membres d’un même groupe. Ces innovations apportent des avantages indéniables : gain de temps, efficacité accrue, meilleure sécurité et amélioration des conditions de tir. Cependant, elles entraînent aussi certaines dérives. L’usage intensif de la technologie tend à dénaturer le caractère traditionnel et sportif de la chasse, fondé sur la patience, la discrétion et la connaissance du milieu...

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Forêts françaises : comment concilier fragilité et ambitions ?

La mission conjointe du CGAAER et de l’IGEDD, mandatée par les ministres chargés de l’agriculture et de la transition écologique, visait à évaluer le contrat 2021-2025 entre l’État et l’Office national des forêts (ONF) et à définir les orientations pour la période suivante. Cette évaluation s’inscrit dans un contexte de crises multiples qui bouleversent la forêt française : sécheresses répétées, attaques parasitaires, pression croissante du gibier et déséquilibres écologiques compromettant la régénération naturelle. Parallèlement, la forêt se trouve au cœur des politiques publiques de transition écologique, de biodiversité et de neutralité carbone, appelées à concilier production, adaptation et préservation. Le rapport souligne que, malgré les perturbations, les objectifs du contrat 2021-2025 ont été globalement atteints : stabilité sociale, équilibre budgétaire et continuité du régime forestier. Toutefois, l’intensification des aléas climatiques et sanitaires a fragilisé le cadre contractuel, révélant la nécessité d’une approche plus flexible et résiliente. L’évaluation met en avant la responsabilité de l’État dans la stabilisation économique du modèle forestier public, notamment par le soutien financier accru et la clarification des missions confiées à l’ONF. La pression exercée par les ongulés sauvages est identifiée comme un enjeu majeur, conditionnant la réussite des politiques de renouvellement forestier. Pour la période 2026-2030, la mission appelle à une consolidation plutôt qu’à une transformation structurelle de l’ONF. Les recommandations privilégient la continuité du modèle de gestion publique, tout en insistant sur plusieurs conditions fondamentales : la régulation durable des populations d’ongulés, la garantie de financements adaptés aux missions d’intérêt général et la modernisation des outils de gestion dans un contexte d’incertitude climatique. L’État est invité à renforcer son rôle moteur, tant dans la coordination des politiques forestières que dans la sécurisation des ressources financières.

Un chef japonais sacré champion du monde 2025 du Lièvre à la Royale

À l’occasion des Journées Gastronomiques de Sologne, le 8e Championnat du Monde du Lièvre à la Royale qui s’est déroulé le 25 octobre, a une fois encore célébré l’excellence culinaire et l’amour du produit. Douze chefs venus de France, du Japon, du Canada et de Belgique se sont affrontés autour de ce plat emblématique de la gastronomie française, symbole de patience, de technique et de générosité. Sous la présidence du Meilleur Ouvrier de France Olivier Couvin (restaurant Paul Bocuse), un jury prestigieux, comptant notamment David Bizet, Olivier Nasti, Mélanie Serre, Frédéric Duca, Sébastien Sanjou et Christophe Marguin, a départagé les candidats après plusieurs heures d’épreuves intenses. Le verdict a couronné Yoichi Nakaaki, chef du restaurant « A Table » à Tokyo, qui a été sacré « Champion du Monde du Lièvre à la Royale 2025 ». Cette première victoire japonaise consacre la portée universelle d’un plat profondément français, mais désormais partagé par les gastronomies du monde. En deuxième position, Edgar Laymet (Nomicos, Paris) a conquis le jury par une interprétation classique et d’une grande précision : un lièvre ficelé en trois temps, cuit dans un torchon, accompagné d’une sauce nappante et équilibrée. Sa sincérité et sa rigueur lui ont également valu le prix Coup de cœur Food&Sense, saluant un travail empreint de tradition et d’élégance. La troisième place revient à Ludovic Brethenoux (Le Malu, Vendôme), dont la lecture personnelle du plat a séduit par la profondeur du jus et la richesse aromatique du gibier. Trois approches différentes, un même objectif : sublimer le lièvre à la royale sans en trahir l’âme. Pour Thomas Boullault, fondateur du concours et chef étoilé de « L’Arôme » à Paris, cet événement « incarne tout ce que la gastronomie française a de plus noble : la transmission, la rigueur et la convivialité ». Né de son attachement à la Sologne, le championnat s’est imposé, en moins de dix ans, comme un rendez-vous incontournable des artisans du goût, soutenu par des partenaires fidèles.

Au Sénat : question de Mme Pauline Martin sur le tir des sangliers en période de récolte...

Mme Pauline Martin, sénatrice du Loiret (Les Républicains), attire l’attention de Mme la ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité et des Négociations internationales sur le climat et la nature, sur les conséquences de la décision rendue par le Conseil d’État le 16 juin 2025 (n° 492284). Cette décision a annulé une disposition d’un arrêté ministériel autorisant le tir du sanglier depuis un poste fixe autour des parcelles agricoles en cours de récolte. Selon Mme Martin, cette annulation repose sur une interprétation stricte de l’article L. 424-4 du code de l’environnement et interdit désormais une pratique de régulation jugée indispensable dans de nombreux territoires ruraux. En effet, le tir du sanglier depuis un poste fixe constitue une méthode de contrôle des populations animales essentielle pour prévenir des dégâts agricoles importants. La décision du Conseil d’État repose sur l’idée que l’usage d’engins agricoles pour rabattre les sangliers équivaut à un rabattage mécanique, pratique prohibée par le code de l’environnement. Cette interprétation stricte pourrait toutefois avoir des effets indésirables sur la gestion de la faune sauvage et la protection des exploitations agricoles. Dans le Loiret, plus de 850 dossiers d’indemnisation pour dégâts causés par les sangliers ont été recensés en 2024, ce qui illustre l’ampleur du problème. La suppression de cette modalité de régulation risque donc de compliquer le contrôle des populations de sangliers et pourrait entraîner une augmentation des indemnisations versées par les fédérations de chasse. Dans ce contexte, Mme Martin souhaite connaître les intentions du Gouvernement sur plusieurs points. Elle interroge d’abord sur les solutions alternatives envisagées pour assurer une régulation efficace des populations de sangliers, notamment pendant les périodes de récolte, tout en garantissant la sécurité des agriculteurs et des tiers. Elle s’interroge également sur les dispositifs d’accompagnement financier ou assurantiel prévus pour soutenir les exploitants victimes de dégâts, dans l’attente d’une éventuelle évolution réglementaire. Enfin, elle souhaite savoir quels travaux de concertation ont été engagés avec les représentants du monde agricole et cynégétique afin de définir un cadre juridique stable et équilibré. L’objectif serait de concilier protection des cultures et respect du droit de la chasse, tout en assurant une régulation responsable et sécurisée de la faune sauvage. Publiée dans le Journal officiel du Sénat le 16 octobre 2025, page 5275, cette question souligne les tensions entre la protection de l’environnement, la gestion de la faune sauvage et les besoins de l’agriculture, et appelle le Gouvernement à clarifier sa position sur ce sujet sensible.