La France fait face, en cette fin d’année 2025, à une recrudescence inédite d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), malgré la stratégie vaccinale mise en place depuis 2023 dans les élevages de canards. Cette dégradation rapide de la situation sanitaire s’explique par l’intense circulation du virus H5N1 chez les oiseaux migrateurs, particulièrement chez les grues cendrées. Sur les lacs de Champagne, plus de 20 000 grues seraient mortes selon les dernières estimations, un phénomène sans précédent qui accentue fortement la pression virale sur les élevages commerciaux. Ce contexte inédit explique le passage de la France au niveau de risque « élevé » dès octobre, puis l’explosion des foyers : de 7 à plus de 50 en quelques semaines, avec une concentration majeure en Vendée.
Face à cette évolution, le ministère de l’Agriculture a annoncé, le 21 novembre, un ensemble de mesures renforcées dans quatre départements particulièrement exposés : la Vendée, la Loire-Atlantique, le Maine-et-Loire et les Deux-Sèvres. Par arrêtés préfectoraux, ces territoires sont placés en zones réglementées supplémentaires. Trois leviers sont activés : biosécurité, surveillance et vaccination. Les sorties de canards en parcours sont désormais interdites ; dans les zones de protection, dindes et canards ne peuvent être déplacés que pour un enlèvement unique vers l’abattoir. Tout mouvement de lots de palmipèdes ou de dindes vers un autre élevage doit être précédé d’un dépistage obligatoire. La vaccination est également renforcée : une troisième dose devient obligatoire pour tous les élevages de canards de Vendée, ainsi que pour ceux situés dans les zones à risque ou près des foyers confirmés dans les trois autres départements. Ces mesures visent à empêcher l’installation durable du virus dans les filières de volailles, alors que la période des fêtes, cruciale pour les éleveurs de volailles festives, approche. Elles s’appuient sur la stratégie combinée de vaccination, biosécurité et surveillance qui avait permis une forte diminution des foyers lors des saisons 2023/2024 et 2024/2025. Toutefois, la mortalité massive observée dans la faune sauvage, également relevée dans d’autres pays européens, souligne la fragilité du contexte et le risque d’introduction répétée du virus dans les élevages. Les autorités rappellent enfin que tout oiseau ou mammifère sauvage trouvé mort ne doit pas être manipulé : le signalement doit être effectué auprès de l’OFB ou des fédérations de chasseurs. La consommation de volailles, d’œufs ou de foie gras reste sans danger pour l’être humain.
Quelques brèves de chez nous et... d'ailleurs

Pour expliquer ce phénomène, deux grandes théories se sont développées : l’équilibre mutation–sélection, dans lequel les mutations réintroduisent la variation éliminée par la sélection purificatrice, et la sélection équilibrante, qui maintient activement des variants génétiques au sein des populations. La sélection équilibrante englobe plusieurs mécanismes : avantage de l’hétérozygotie, rareté avantageuse, ou encore compromis sélectifs selon les saisons, les sexes ou les niches écologiques. Longtemps considérée comme marginale, elle souffrait d’un manque d’exemples empiriques solides et de critiques théoriques liées notamment à la « charge génétique » qu’impliquerait son maintien généralisé. De plus, certains modèles prédisaient que les compromis génétiques conduisaient plus souvent à la perte qu’au maintien du polymorphisme. Par ailleurs, l’idée dominante selon laquelle les traits quantitatifs évoluent sous sélection stabilisatrice semblait restreindre encore davantage la place de la sélection équilibrante. Cependant, ce consensus s’est progressivement effrité. Les progrès du séquençage génomique ont multiplié les cas de polymorphismes maintenus par sélection équilibrante, révélant potentiellement une diversité jusqu’alors sous-estimée. De nouveaux modèles théoriques ont renouvelé la compréhension du phénomène. L’ensemble de ces avancées a ravivé l’intérêt pour la sélection équilibrante. Les chercheurs s’attachent donc à retracer l’évolution de ces modèles, leur objectif étant de relier ces prédictions aux données empiriques actuelles et de mieux comprendre les mécanismes évolutifs responsables du maintien de la diversité génétique.
Isbell développe cette idée dans sa « Snake Detection Theory », selon laquelle la coévolution entre serpents et primates aurait contribué à affiner progressivement nos capacités visuelles. Cette évolution se serait renforcée sous deux pressions majeures : survivre à ces prédateurs et trouver de la nourriture. Vivre dans les arbres, en plein jour, aurait stimulé le développement d’une vision précise, capable de distinguer rapidement dangers et ressources. Des preuves génétiques soutiennent cette hypothèse : les primates d’Asie et d’Afrique présentent une certaine résistance au venin de cobra, signe de leur longue cohabitation avec ces reptiles. À l’inverse, les primates de Madagascar et d’Amérique du Sud, qui n’ont jamais évolué aux côtés de cobras, n’ont pas développé cette adaptation. La transmission de cette peur apparaît également dans le comportement des singes actuels. Des expériences montrent qu’un jeune singe peut apprendre à craindre les serpents en observant des congénères plus âgés réagir avec prudence. En revanche, aucun apprentissage ne se produit face à des objets inoffensifs. Même élevés en captivité et loin des menaces naturelles, certains macaques manifestent encore une réaction de vigilance mêlée de fascination en présence de serpents. Chez les humains, cette réponse s’appuie sur deux systèmes visuels complémentaires : l’un réagit inconsciemment et de manière quasi instantanée, tandis que l’autre analyse consciemment la situation. C’est ce traitement en deux temps qui explique pourquoi nous sursautons parfois avant même d’avoir identifié ce que nous avons vu. Cette réaction de défense automatique, héritée de nos ancêtres, reste active aujourd’hui, qu’il s’agisse d’une randonnée, d’un jardin ou même d’une branche suspecte au sol. Ainsi, la peur des serpents n’est pas qu’un réflexe irrationnel, mais le vestige d’un très ancien face-à-face entre nos lointains ancêtres et l’un de leurs plus grands prédateurs.
Les professionnels de la faune sauvage et les responsables environnementaux ne disposent pas toujours des compétences ou du mandat légal pour traiter ces questions. Même lorsque les services vétérinaires interviennent, ils sont souvent limités par l’absence de réglementation adaptée et le manque de ressources financières et techniques. Conséquence : la santé de la faune sauvage reste fréquemment négligée, malgré son rôle clé dans les écosystèmes et la prévention des risques pour les animaux domestiques et les humains. Pour l’OMSA (Organisation Mondiale de la Santé Animale), améliorer la gestion de la faune sauvage nécessite la mise en place de cadres multisectoriels solides. La collaboration entre les services chargés de la santé animale (de rente et sauvage) est essentielle pour protéger efficacement les espèces, les écosystèmes et les populations humaines. Or, dans de (trop) nombreux pays, la surveillance des animaux domestiques et sauvages reste séparée, alors que les agents pathogènes circulent librement entre espèces. L’adoption d’une méthodologie holistique et le partage en temps réel des données entre secteurs sont donc indispensables pour mieux comprendre la transmission des maladies et anticiper les foyers.
Leurs interventions ont permis d’alimenter les discussions sur les évolutions législatives et les enjeux liés à l’usage civil des armes en Europe. Le débat a également bénéficié des contributions de la présidente de l’ESFAM, Marie-Pierre Dechene, du secrétaire général de FACE, David Scallan, et d’un représentant de la Commission européenne. L’objectif principal de la rencontre était d’évaluer l’évolution du cadre réglementaire européen tout en cherchant un équilibre entre sécurité publique et reconnaissance des besoins des industries concernées, des chasseurs et des tireurs sportifs. Les participants ont ainsi pu examiner les initiatives législatives et non législatives en cours ou à venir, notamment celles destinées à renforcer la traçabilité, la conformité et la sécurité entourant l’usage légal des armes. Ce dialogue a également permis d’aborder la nécessité de maintenir une réglementation cohérente, à la fois stricte sur le plan sécuritaire et adaptée aux réalités des technologies modernes et des pratiques légitimes. Tant FACE qu’ESFAM ont insisté sur l’importance de ne pas négliger la contribution économique, sociale et culturelle de la chasse et du tir sportif en Europe. Marie-Pierre Dechene a rappelé le rôle majeur des fabricants européens d’armes de sport dans le développement d’un cadre législatif solide, pragmatique et pérenne. Les organisations ont aussi souligné leur engagement en faveur d’une coopération constructive et d’un dialogue continu avec les institutions européennes. Au terme de la soirée, les organisateurs ont exprimé leur satisfaction quant à la qualité des échanges et ont remercié l’ensemble des participants. Ce rendez-vous annuel confirme une fois de plus la volonté des différents acteurs d’œuvrer de concert pour une politique européenne équilibrée, garantissant à la fois sécurité, transparence et reconnaissance du rôle des utilisateurs légitimes d’armes à feu au sein de l’Union.
Si les sangliers commettent leurs dégâts principalement dans les cultures, les densités de cervidés provoquent un fort abroutissement des jeunes pousses et d’écorçage des plants, posant un risque majeur pour la régénération forestière. Un exemple particulièrement frappant se trouve dans la forêt communale de Mognéville, près de Bar le Duc, où une parcelle replantée en 2021 est systématiquement ravagée, la régénération naturelle ne parvient plus à s’installer, et faute de jeunes arbres, les coupes prévues ne peuvent pas être valorisées, entraînant des pertes financières importantes. Face à cette situation critique, les communes forestières de la Meuse ont demandé à l’Etat d’intervenir. Sous l’autorité du préfet, Xavier Delarue, des arrêtés préfectoraux ont été pris pour renforcer la chasse aux cervidés, visant à limiter leurs populations et le SDGC qui couvre la période 2019 2025, a été prorogé afin de faciliter la régulation de ces populations de grands animaux, afin de restaurer un équilibre agro sylvo cynégétique. Ces chiffres montrent que la Meuse met en œuvre des moyens importants pour réguler sa faune, et les mesures prises traduisent une volonté politique forte du préfet et des acteurs locaux, mais l’enjeu sera de maintenir des prélèvements suffisants tout en assurant la durabilité écologique...
La Liste verte de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) distingue les sites protégés dont la gestion répond à des standards internationaux exigeants. Le label repose sur quatre critères majeurs : une gouvernance solide et transparente, une planification cohérente, une gestion efficace sur le terrain et des résultats concrets pour la conservation de la biodiversité. Cette démarche implique un audit approfondi et confronte chaque candidat à l’expertise internationale, une étape qui se révèle à la fois formatrice, exigeante et source de progrès continus. Pour l’ONF, cette reconnaissance concerne trois réserves biologiques emblématiques :
« CAUSERIE », dont le nom signifie Concertation Autour d’Un jeu SériEux pour limiter le tRansfert des pestIcidEs, mobilise plusieurs profils : agriculteurs, conseillers agricoles, gestionnaires de l’eau ou techniciens de terrain. Chaque joueur se trouve confronté à des choix stratégiques concernant l’organisation des pratiques agricoles et l’aménagement du territoire : évolution des systèmes de culture, installation de haies, bandes enherbées, aménagements parcellaires, etc. L’objectif est d’amener les participants à comprendre le rôle du collectif dans la réduction des contaminations des cours d’eau, au-delà des seules décisions individuelles. Le webinaire sera animé par Véronique Gouy Boussada, chargée de recherche à l’unité RiverLy (INRAE). Elle présentera les deux versions actuellement développées : l’une adaptée au contexte de la viticulture, l’autre au modèle de la polyculture-élevage. Plusieurs retours d’expérience seront partagés, issus notamment de sessions menées sur le terrain et de formations destinées à des professionnels de l’animation territoriale. Ces témoignages permettront de montrer comment le jeu peut briser les blocages habituels, simplifier le dialogue entre acteurs aux intérêts parfois divergents et favoriser l’émergence de pistes d’action concrètes. Ce webinaire s’adresse en priorité aux animatrices et animateurs de démarches territoriales travaillant sur l’amélioration de la qualité de l’eau, mais également à toute personne intéressée par les outils de médiation et de facilitation du dialogue dans les territoires. Le Centre de ressources Captages rappelle que d’autres contenus sont disponibles pour approfondir le sujet : retours d’expériences, guides pratiques, actes de colloques ou replays, dont notamment un webinaire consacré aux dynamiques de dialogue territorial dans les zones d’alimentation de captages. L’ensemble vise à soutenir les acteurs impliqués dans la préservation de l’eau destinée à la consommation humaine.
La charte pour la reconnaissance du deuil animalier, portée par Société en Mouvement et animée par Béatrice de Lavalette et Marie Le Lan, a recueilli plus de 700 soutiens depuis 2023. Est-ce le signe que la société est prête à reconnaître la profondeur du lien affectif entre l’homme et son animal ? Ou s’agit-il encore d’une niche réservée à quelques structures pionnières ? Le deuil animalier reflète-t-il une évolution réelle de notre perception des animaux ? Les vétérinaires, via des publications comme Le Point Vétérinaire et La Semaine Vétérinaire, notent une demande croissante de soutien psychologique après la perte d’un compagnon. Cette reconnaissance peut-elle contribuer à déstigmatiser le chagrin lié à un animal perdu ? Enfin, quels sont les risques et limites de cette évolution ? La reconnaissance du deuil animalier peut-elle être instrumentalisée ou créer des abus dans le monde du travail ? Faut-il encadrer légalement ces congés ou laisser la liberté aux employeurs ? Au-delà des questions professionnelles, le deuil animalier interroge nos liens avec les animaux eux-mêmes. Va-t-il modifier durablement notre manière de les considérer, passant de simples compagnons à de véritables membres de la famille ? Et si oui, comment la société, les institutions et les entreprises sauront-elles répondre à cette attente croissante de reconnaissance émotionnelle ? Alors que cette pratique se développe, il reste à voir si le deuil animalier restera un geste symbolique ou s’il bouleversera profondément nos habitudes et nos institutions...
Au programme de la soirée, deux techniques emblématiques du Sud-Ouest : la chasse aux alouettes aux pantes et la chasse à la palombe aux filets, notamment dans les célèbres palombières. Longtemps transmises de génération en génération, ces chasses représentent un véritable patrimoine rural. Elles reposent sur des savoir-faire précis, maîtrisés et souvent spectaculaires, qui fascinent autant qu’ils suscitent parfois la controverse. Le ministre délégué à la Transition écologique, Mathieu Lefèvre, s’était d’ailleurs immergé quelques jours plus tôt dans une palombière de Pujo-le-Plan, découvrant sur le terrain le travail patient, la technique et la convivialité qui entourent cette tradition. Mais ces pratiques ne sont pas exemptes d’enjeux environnementaux. L’impact sur la faune sauvage est au cœur des débats. Les chasseurs défendent une activité qu’ils estiment durable, encadrée et contributive au suivi des populations d’oiseaux migrateurs. Ils rappellent que la pression de prélèvement reste limitée, que ces chasses reposent sur l’observation fine des flux migratoires et qu’elles s’inscrivent dans une gestion locale des milieux. Le cas du pigeon ramier, ou palombe, cristallise particulièrement les tensions. De plus en plus classé « indésirable » dans de nombreuses régions en raison des dégâts agricoles et de sa croissance démographique, l’oiseau devient paradoxalement l’objet d’une volonté de protection intégrale de la part de certains opposants à la chasse. Ces derniers s’inquiètent du rôle cumulatif des prélèvements lors de la migration. Les chasseurs, eux, défendent au contraire la nécessité d’une gestion raisonnée d’une espèce désormais très abondante, et rappellent que les palombières font partie des paysages et de la culture du Sud-Ouest depuis des siècles.
Une image splendide : on voyait presque la scène, le patron des chasseurs serrant la main du patron des marcheurs, l’un promettant de faire attention à sa ligne de mire et l’autre de suivre le bon chemin. Une belle image, digne d’une carte postale fédérale.
Raymond Albrecht, président du Comité Départemental de Randonnée Pédestre, salue cette collaboration fondée sur la recherche d’une cohabitation harmonieuse entre usagers de la nature. Le document vise à renforcer le dialogue, la compréhension mutuelle et le « bien vivre ensemble » sur les sentiers et dans les espaces naturels partagés. Après un accord similaire signé récemment avec le Comité Départemental de Moto, les chasseurs poursuivent ainsi leur ouverture vers d’autres pratiquants pour mieux se connaître, éviter les oppositions et agir ensemble en faveur de l’éducation à l’environnement et de la protection de la nature.