La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, lors de sa visite à Bourg-Saint-Maurice (Savoie) le jeudi 20 mars, a souligné l'impératif d'inventer la montagne de demain face aux défis posés par le changement climatique. Elle a mis en avant la nécessité d'anticiper les transformations des paysages montagnards, les risques qui en découlent, ainsi que les perturbations potentielles sur les activités économiques et touristiques. Pour répondre à ces enjeux, elle a annoncé le lancement de l'élaboration du volet « montagne », du Plan national d'adaptation au changement climatique (Pnacc). En complément du Plan d'action sur les risques d'origine glaciaire et périglaciaire (ROGP), présenté en novembre, la ministre a initié une mission interministérielle chargée d'identifier tous les dispositifs d'accompagnement existants pour soutenir les élus dans la préparation de leurs territoires. Les conclusions de cette mission seront transmises au Conseil national de la montagne, qui devra les intégrer dans l'élaboration d'une feuille de route d'adaptation prévue à partir de 2026. Agnès Pannier-Runacher insiste également sur la nécessité de modifier les méthodes de travail, en accordant davantage de flexibilité aux initiatives locales, y compris par l'expérimentation et l'acceptation de l'erreur. Dans cette feuille de route, la ministre espère promouvoir l'intégration des solutions fondées sur la nature et renforcer les efforts pour préserver la biodiversité. Elle envisage notamment que le recul des glaciers entraîne l'apparition d'une nouvelle biodiversité, perçue comme une opportunité pour ces régions. Pour cela, elle préconise de protéger intensément jusqu'à 100 % de ces zones d'ici 2030, conformément au décret du 12 avril 2022 qui restreint fortement les activités humaines. Elle s'engage à ouvrir des dialogues locaux, massif par massif, pour instaurer cette protection. Les travaux du Conseil national de la montagne aboutiront à l'élaboration d'un deuxième Plan montagne, bénéficiant de financements spécifiques. En attendant, Agnès Pannier-Runacher encourage vivement les élus des régions de montagne à utiliser les fonds actuels prévus par la loi de finances 2025 pour initier des projets d'adaptation. Elle rappelle que des sommes considérables sont déjà allouées à cet effet : 330 millions d'€ du Fonds Barnier, et 260 millions d'€ du Fonds vert sont spécifiquement dédiés à l'adaptation au changement climatique pour toutes les communes concernées.
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