Utilisé dans de nombreux matériaux et équipements comme retardateur de flamme et/ou plastifiant, le triphénylphosphate est une substance préoccupante, au sens du règlement européen REACH, et cela vise à mieux encadrer son utilisation sur le continent européen. Une proposition de l’Anses est en consultation publique sur le site de l’ECHA (Agence européenne des produits chimiques) jusqu’à ce soir, afin de donner la possibilité aux parties prenantes de fournir des données complémentaires. Sur la base des données scientifiques disponibles, l’Agence a établi que cette substance remplit tous les critères de danger pour être définie comme « perturbateur endocrinien » selon la définition de l’OMS et les recommandations de 2013 du Centre de Recherche Commun (JRC) de la Commission européenne, à savoir :

- une activité endocrinienne et plus précisément une activité œstrogénique, androgénique et/ou stéroïdogène clairement démontrée à la fois in vitro et in vivo chez les poissons ;

- des effets néfastes altérant la fécondité et la capacité de reproduction des poissons ;

- un lien biologiquement plausible entre l’activité endocrinienne et les effets néfastes précités.

Le triphénylphosphate peut donc conduire à des effets sévères pour la faune aquatique et potentiellement d’autres animaux, et altérer la survie d’espèces naturellement présentes dans l’environnement. En outre, les données disponibles montrent que le triphénylphosphate est détecté dans les espèces sauvages mais aussi dans les fluides biologiques humains, combinés à d'autres produits organophosphorés contenus dans les retardateurs de flamme. Ces co-expositions constituent une préoccupation supplémentaire.

En France, depuis le 1er janvier 2023, la loi AGEC prévoit l'information des consommateurs sur les qualités et caractéristiques environnementales des produits générateurs de déchets, et notamment la présence de substances dangereuses. Par conséquent, la mention : « contient une substance extrêmement préoccupante » devra être appliquée sur les articles commercialisés contenant une SVHC.

 

Pour participer à la consultation du public (clôture ce soir), c'est ICI