Au Canada, l'Alberta, la Saskatchewan et le Manitoba sont actuellement aux prises avec des populations établies de sangliers. Leur nombre croissant inquiète depuis plusieurs années Ryan Brook de l'Université de la Saskatchewan, qui suit la colonisation des bêtes noires. L'objectif du chercheur est de déterminer le nombre de sangliers sauvages, afin d'enclencher des mesures de dépeuplement, partout où c’est déjà nécessaire. Le chercheur appelle donc tous ses concitoyens témoins de la présence de ces animaux, pour l’aider à les comptabiliser. Déjà en 2015, le professeur avait sonné l’alarme, en affirmant que le nombre de sangliers sauvages pourrait dépasser celui de la population saskatchewanaise. « L’ouverture de la saison de la chasse ne résout pas le problème, en raison du taux de fécondité élevé des sangliers… Si vous en laissez certains et attendez une année, vous allez vous retrouver avec le même nombre. On ne voit aucun résultat tant que l’on ne commence pas à éliminer un groupe entier… » a-t-il déclaré, ajoutant : « Importés d’Europe et d’Asie dans les années 1980, pour peupler des élevages, des animaux se sont échappés accidentellement. Mais des producteurs ont aussi cessé leur activité, et ont coupé leurs clôtures pour les laisser sortir des enclos… Dans de nombreuses régions du Canada, les sangliers n'ont pas de prédateurs naturels significatifs. Ils se reproduisent donc en masse, et comme ils ont une faculté d’adaptation phénoménale, ils survivent dans une variété d’habitats, y compris les forêts, les zones agricoles et même les zones urbaines. Les cultures et les fruits sauvages sont disponibles en grande quantité, ce qui favorise encore sa prolificité… ».