Au gré de ses promenades dans le maquis, Stéphane repère les racines les plus intéressantes. Il les met sous terre à sécher lentement afin qu’elles ne se fendent pas, puis les dégage quand son imagination a, pour elles, quelques projets. Musculature saillante des animaux, jeux d’ombre et de lumière, de relief, ses œuvres surprennent par la force qui s’en dégage. Le bestiaire s’élargit avec un taureau, une panthère, un aigle, un mouflon ou des guépards. Modèles de souches, la fonderie en exécute ensuite des bronzes à la patine soignée, où la présence de la faune se prolonge chez des amateurs d’art avertis. En 2009, il expose pour le salon d’automne « Art en Capital », au Grand Palais à Paris, avec la Société des Artistes Français. Il y présente alors une œuvre intitulée « le Taureau d’Archigna ». Il s’agit d’une tête de taureau en bronze, issue d’une racine de bruyère réalisée par la technique de la fonte à la cire perdue. Cette œuvre, devenue emblématique, est à l’origine de son concept de l’interprétation de la forme préexistante des racines. Ce concept, qui fait appel à l’observation et à l’imagination, consiste à déceler dans une racine des formes existantes. Ensuite, un minutieux travail à la taille directe, à l’aide de ciseaux à bois et gouges permet de dégager clairement les volumes, en mettant en places les symétries afin de bien identifier le sujet et lui donner une expression.
Son art reconnu au-delà des frontières
En 2011, son travail est reconnu par la Société Nationale des Beaux-Arts qui lui décerne une médaille de bronze, à l’occasion du salon annuel au Carrousel du Louvre. L’année suivante, en 2012, il réalise un bronze monumental en hommage à Antoine de Saint-Exupéry, une commande de la ville de Sarcelles. Puis, en 2014, il rentre dans la collection de Jacques Ginepro, qui fait l’acquisition de la sculpture intitulée « Taureau chargeant », réalisée en taille directe dans du noyer massif. Et c’est à l’Exposition Universelle de Milan, en 2015, qu’il présente l’ensemble de ses travaux. Mais cette année-là fut aussi celle d’une interruption forcée, due à une blessure au bras avec un ciseau à bois. Immobilisé pendant plusieurs mois, il met ce temps à profit pour explorer la technique du modelage, et réalise ses premiers travaux sur l’argile et la cire. Parmi ses créations, on peut noter une série de 6 guépards qui, en réalité, représentent le même animal en mouvement dans différentes phases de sa course. En 2019, une nouvelle œuvre « La Panthère noire » lui vaut une reconnaissance par la Royal British Society of Artists. Elle sera exposée à Londres, dans le cadre de l’exposition annuelle. Il s’agit d’une sculpture en bronze noir, reposant sur 3 appuis, représentant l’animal en mouvement décrivant un arc de cercle. Les lignes de force et les éléments transitoires sont à leur apogée, sur un point d’équilibre en limite de rupture. Jacques Deguilhen, professeur de dessin et d’art plastique, et père de Stéphane dira de cette œuvre : « Cette pièce persécute la réalité naturaliste afin de la faire disparaître au profit d’une démarche constructive complexe, qui valorise l’idée que l’on a d’une chose… ». En 2020, Stéphane participe de nouveau à l’exposition annuelle de la Royal British Society de Londres, et en cette année 2022, une nouvelle sélection le fait « membre » de cette royale institution du Royaume Uni.